Football-the-story

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Étienne Mattler

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Photo: ©DR

 

Etienne Mattler

 

Né le 24 décembre 1905 à Belfort (FRA)

Décédé le 23 mars 1986 à Sochaux (FRA)

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png Français, Défenseur gauche, 1m84

Surnoms: "Le balayeur", Le lion de Belfort

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png 46 sélections

(Matchs amicaux: 39 sélections)

(Qualif Coupe du Monde: 1 sélection)

(Coupe du Monde: 6 sélections)

 

1ère sélection : le 25 mai 1930 contre la Belgique (2-1)

Dernière sélection : le 28 janvier 1940 contre le Portugal (3-2)

 

1921/27 US Belfort (FRA)

1927/29 AS Strasbourg (FRA)

1929/46 FC Sochaux (FRA) 267 matchs, 1 but

(Championnat de France: 210 matchs, 1 but)

(Coupe de France: 57 matchs)

 

Figure loyale et attachante, son nom est gravé à tout jamais dans la mémoire collective du football tricolore. Né à Belfort la vieille de Noël, Étienne Mattler a incarné le FC Sochaux des années 1930 et la France de l'entre deux-guerres.

 

Défenseur dur sur l'homme, intraitable dans sa surface de réparation, il était un exemple et incarnait un certain nombre de valeurs comme l'amour de la patrie, la vie familiale et les bienfaits de la vie campagnarde. Pour les journalistes comme pour ses dirigeants, il reflétait une sorte d'idéal du bon père de famille, du bon ouvrier ou du bon soldat. Pourtant, le football aurait très bien pu ne jamais connaître le nom de Mattler. La faute au vélo, sa première passion. Mais alors qu’il était sollicité pour monter à Paris et peut-être participer au Tour de France, le décès brusque de son frère Charles, également cycliste, a changé son destin. Il se tourne alors vers le football et devient titulaire à seize ans à l'US Belfort. Son union avec le FC Sochaux est encore loin d’être scellée. À l'âge de 17 ans, il avait beau jouer en équipe première, encore fallait-il toucher un salaire. Devenu tourneur, il réside dix mois à Paris. À 22 ans, il quitte l’USB pour Strasbourg. Selon le site de la Fédération française, il aurait évolué à Troyes. Mais rien n'est sur. En Alsace, il parvient à émerger dans une équipe décevante. Une sélection en équipe de France B en est la récompense. Repéré par le club Montbéliard, il est recruté en 1929, deux ans avant l'instauration du professionnalisme en France.

 

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 Photo: ©Racines comtoises

 

Avec les Lionceaux, dont il devient le capitaine emblématique, le robuste défenseur gauche remporte deux titres de champion en 1935 et 1938 et une Coupe de France en 1937 contre Strasbourg (2 buts à 1). Il est d'ailleurs recruté parallèlement aux usines de la marque, où il se présente tous les matins à sept heures, tout en se couchant à neuf heures tous les soirs. En effet, là où d'autres joueurs s'affichent au volant de superbes voitures ou en charmante compagnie dans une discothèque, Mattler préfère le grand air des ballons vosgiens au tumulte des grandes villes. Ses aspirations à mener une vie de famille calme et rangée en font une véritable image de l'équipe Peugeot en dehors. Sur le terrain également, celui qu'on surnommait "le Déblayeur" en raison de sa technique de jeu radical ne ressemblait en rien aux joueurs actuels. Dans un style qu'on qualifiera pudiquement de rugueux, au point de pouvoir jouer un match avec les ligaments de la cheville arrachés, il ­s'est illustré par sa capacité à dégager le ballon le plus loin possible et à empêcher par tous les moyens les attaquants adverses de s'approcher du but, soit très loin de la classe de son idole Lucien Gamblin, qu'il avait rencontré lorsqu'il bossait à Paris.

 

Avec l'équipe de France, l'homme de l'Est devient international en 1930 et dispute la première Coupe du Monde la même année. Il joue les deux suivantes en tant que capitaine des Bleus tout en devenant le joueur tricolore le plus capé en janvier 1940 avec 46 sélections, un total considérable pour l'époque. Il faut dire qu’il était entré dans la légende du sport en 1938 lors d’un Italie-France dans un climat nationaliste à son paroxysme. Seul face à un groupe de tifosi italiens après un match mouvementé contre la Squadra Azzurra perdu dans le bouillant stade Partenopeo de Naples, Mattler aurait entonné "La Marseillaise" debout sur la table d'une auberge napolitaine. Un geste qui lui vaudra, la reconnaissance de l’État. Puis arrive la Seconde Guerre Mondiale. Mobilisé en 1939, puis démobilisé la même année après la défaite de la France, il rejoint la Résistance. Basé à Belfort, il fait du renseignement et reste en contact avec les services secrets anglais présents dans la France occupée. En décembre 1943, il a également récupéré des armes qui avaient été parachutées par les Alliés. Dénoncé et arrêté par la Gestapo en février 1944, il est emprisonné à la caserne Friederich où il est détenu durant 92 jours. Malgré la torture, il n'avoue rien de ses liens avec les résistants et de l’activité clandestine. Libéré faute de preuves et d'aveux, il s’échappe en Suisse caché dans une charrette de foin et parvient à rejoindre les forces du maréchal De Lattre de Tassigny, avec laquelle il participe à la libération de sa région natale. Faisant preuve de la même ardeur sur le champ de bataille que sur le terrain, Mattler retrouve les siens en 1945. Poursuivant les combats jusqu’en Allemagne, il faudra qu’un éclat d’obus le blesse à la tête pour qu’il range définitivement son uniforme militaire au placard. Comme un vrai héros, Mattler n'évoquera jamais ces faits de guerre. Au lendemain du conflit Mondial, le "Lion de Belfort" est même de la reprise du championnat en 1945-1946 comme entraîneur-joueur alors qu’il est âgé de 40 ans, une descente en D2 lui coûtera d'ailleurs sa place. Après un court passage au Thillot, il tiendra un bar-tabac en ne refusant jamais d’apporter constamment son aide au club sochalien. Décédé à l'âge de 83 ans, le 23 mars 1986, il fait partie des pionniers du football professionnel français.

 

PALMARÈS

 

Champion de France en 1935 et 1938 (FC Sochaux)

Vice-champion de France en 1937 (FC Sochaux)

Vainqueur de la Coupe de France en 1937 (FC Sochaux)

Vainqueur de la Coupe Peugeot en 1931 (FC Sochaux)

 

DIVERS

 

- Etienne Mattler a formé avec Laurent Di Lorto et Hector Cazenave la défense de l'équipe de France et du FC Sochaux entre 1937 et 1938. Cette redoutable défense était appelée la fameuse "Ligne Maginot".



10/06/2017
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