Football-the-story

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Garrincha, la joie du peuple

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Manoel Francisco Dos Santos

Né le 28 octobre 1933 à Pau Grande (BRE)

décédé le 20 janvier 1983 à Rio (BRE)

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4827223_201505174016510.png Brésilien, Ailier droit, 1m69

Surnoms: Le petit oiseau, Alegria do povo (joie du peuple)

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4827223_201505174016510.png 50 sélections, 12 buts

(Matchs amicaux: 23 sélections, 5 buts)

(Qualif Coupe du Monde: 2 sélections)

(Coupe du Monde: 12 sélections, 5 buts)

(Copa America: 6 sélections)

(Coupe Oswaldo Cruz: 4 sélections, 1 but)

(Coupe Bernardo O'Higgins: 2 sélections, 1 but)

 

1ère sélection : 18 septembre 1955 contre le Chili (1-1)

Dernière sélection : 15 juillet 1966 contre la Hongrie (1-3)

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4827223_201505174016510.png non-officiel: 10 sélections, 5 buts

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4827223_201505174016510.png Sélection de Rio: 9 matchs, 7 buts

 

1953/65 Botafogo (BRE) 614 matchs, 245 buts

(Championnat du Brésil: 236 matchs, 85 buts)

(Coupe du Brésil: 4 matchs)

(Copa Libertadores: 2 matchs)

(Championnat de Rio/Tournoi Initial: 289 matchs, 143 buts)

(Tournoi Rio-São Paulo: 83 matchs, 17 buts)

1966/67 Corinthians (BRE) 10 matchs, 2 buts

(Championnat de São Paulo: 4 matchs)

(Tournoi Rio-São Paulo: 6 matchs, 2 buts)

1968 Atlético Junior (COL) 1 match

1969 Novo Hamburgo (BRE) 1 match (non-officiel)

1969 Foot Ball Club Rio-Grandense (BRE) 1 match (non-officiel)

1969/70 Flamengo (BRE) 15 matchs, 4 buts

1971/72 Olaria (BRE) 10 matchs, 1 but

 

Garrincha est l'un des meilleurs joueurs brésiliens de tous les temps, et surement l'un des meilleurs dribbleurs de l'histoire du football. Grâce à ce dribble devenu mythique: feinte de crochet intérieur, départ vers l'extérieur. Aussi systématique et prévisible qu'incontrôlable! Déroutant, magique, insaisissable, voilà quelques-uns des nombreux adjectifs dont avait hérité l'idole brésilienne, l'un des tout meilleurs attaquants à avoir jamais porté le maillot de la Seleçao.

 

Car si les Auriverdes ont successivement remporté les Coupes du Monde 1958 en Suède et 1962 au Chili, ils le doivent en grande partie à cet art du dribble, qu'il a porté à des hauteurs inégalées et inégalables, et au sens du but de cet homme. Quand les Brésiliens évoquent Pelé comme le meilleur technicien de l'histoire, ils se souviennent et se souviendront toujours de Garrincha pour son audace et son inventivité. Il combine une maîtrise technique innée et une vitesse folle. Ses compas biscornus lui donnent ce côté imprévisible qui rendra dingue toute une génération de défenseurs. Ailier insaisissable, vif, inspiré, créatif, le petit attaquant savait régaler les spectateurs du monde entier. Joueur brésilien très attachant, avec son air trapu, son aspect court sur pattes et ses genoux rentrants (dont l'un, le gauche, était d'ailleurs déformé malgré une intervention), qui aurait pu lui prédire une telle carrière aussi belle que méconnue du grand public tant il a été à l'époque occulté par son coéquipier de sélection par le jeune "Roi". Ce dernier revendique d'ailleurs la Coupe du Monde en 1962 alors qu'il est très vite blessé, laissant Garrincha seul aux commandes et devenant le fer de lance de la sélection. Il inscrit un doublé contre l'Angleterre en quarts de finale et un autre contre le Chili en demi. Lors de ce match, il est expulsé pour avoir botté les fesses d'un joueur. La fédération brésilienne arrange l'histoire et Garrincha joue tout de même la finale. Même s'il ne marque pas contre la sélection de Tchécoslovaquie, il remporte la Coupe du Monde une deuxième fois et sera élu meilleur joueur du tournoi ainsi que meilleur buteur ex-aequo. À ce moment, le dribbleur fou est au sommet de sa gloire.


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Photo: ©Imago

 

Pourtant, la vie n'a pas toujours été facile pour Manoel Francisco Dos Santos, son vrai nom. Son célèbre surnom, il le doit à sa soeur aînée Rosa qui a fait référence à un petit oiseau farouche très répandu au Nord-Est du Brésil. Né dans la pauvreté de parents amérindiens à Magé, village situé à une cinquantaine de kilomètres de Rio de Janeiro, il est ignoré par les équipes cariocas à cause de son handicap. En effet, ses jambes sont tordues. Le genou droit pointe vers l'extérieur, le gauche vers l'intérieur, et ses jambes ne font pas la même taille. À l'âge adulte, l'une sera plus courte que l'autre de six centimètres. Paradoxalement, dans ses accomplissements futurs, son inconvénient deviendra son meilleur allié. Son fardeau, c'est sa chance. Grâce à son incroyable persévérance, rien n'arrêtera "le petit oiseau" dans sa quête footballistique. Il entre dans le foot professionnel en 1953, à l'âge de 19 ans. Jusque-là, il jouait dans la principale équipe amateur de son usine dont il était membre depuis quatre ans. À l'occasion des championnats qui opposent usines et entreprises à l'intérieur de l'Etat de Rio, il est repéré par Eurico Salgado qui lui paye un billet de train pour rejoindre Botafogo où il connaît bien Newton Cardoso, l'entraîneur des jeunes, qui n'est autre que le fils de Gentil Cardoso, le directeur sportif du club. Arrivé au centre d'entraînement, il s'entraîne une demi-heure avec les moins de 18 ans. Newton Cardoso observe. Il peine à croire ce qu'il voit. Ce hommes aux jambes de cow-boy fait des merveilles balle au pied. Il demande à Garrincha de revenir le lendemain pour un test avec les professionnels, sous les ordres de son père. Gentil Cardoso l'attend. Il l'amène voir Paulo Amaral, un des entraîneurs: "C'est la 'fameuse' star d'Araty. Habille-le et mets-le contre l'international brésilien Nilton Santos." On ne peut imaginer baptême du feu plus rude. Alors il fait ce qu'il sait faire. Il le dribble. Une fois. Puis deux. Puis dix. Se permet même, suprême offense, de lui glisser un petit pont. Personne n'avait jamais osé ça contre lui. Réduit au rôle de simple pantin, le défenseur vedette passe un sale moment. "Il m'a fait danser dans tous les sens, explique-t-il. Je suis allé voir l'entraîneur et les dirigeants. Je leur ai dit que ce gamin était un monstre et qu'il fallait l'engager tout de suite et de le mettre dans l'équipe. Je ne voulais plus jamais avoir à l'affronter." Sa réputation gagnera vite le Brésil tout entier, avant qu'il ne devienne un des plus grands joueurs de l'histoire du football. Son premier match confirme le test: rentré en seconde mi-temps alors que son équipe est menée, il réussit à renverser la situation en inscrivant un triplé face à Bonsucesso (6 buts à 3). Il passe douze saisons à Botafogo et connaît son apogée durant la fin des années 50 et le début des années 60 avec de nombreux titres et notamment trois championnats Carioca. Avec presque 250 buts, il formait une attaque idéale aux côtés de Quarentinha.

 

Sitôt après, s'amorce une longue décadence marquée par l'échec du Brésil lors de la Coupe du monde 1966 en Angleterre. Épuisé par des artifices médicaux qui devaient l'aider à surmonter ses problèmes de jambes, il s'efforce désespérément de prolonger une vie sportive qui n'a jamais eu de sens que pour ce "jeu pour le jeu" directement lié à sa jeunesse. Joueur de cœur, il refusait la médiatisation et préférait retrouver ses camarades pour continuer de s'adonner à son sport fétiche pieds nus sur la plage dans la plus pure tradition brésilienne. Illettré, il n'avait que des plaisirs simples: l'alcool, le football et le sexe (il a eu treize enfants de cinq femmes différentes). Toutes ces particularités lui donnaient un statut d'un footballeur abordable, proche du peuple puisque partageant le même lieu de vie, les mêmes joies simples et les mêmes problèmes. C'est pour cela qu'il était surnommé la "joie du peuple". Seule la fin de sa carrière reste terne, rongé par l'alcool et l'arthrose, Garrincha, l'oiseau, se brûle les ailes. Vendu au Corinthians en 1966, son football se présente comme une succession de défaites. Entre 1967 et 1968, il se voit refuser par plusieurs clubs. Fin 1968, il est condamné pour n'avoir pas payé depuis six mois la pension alimentaire de sa première épouse (il échappe à la prison grâce à l'intervention d'un banquier qui règle ses dettes). Ruiné, dépressif, impliqué dans des accidents de voiture (dont l'un coûte la vie à la mère de l'une de ses maîtresses, la chanteuse Elza Soares), il finit sa carrière dans le modeste club d'Olaria en 1972. Bien loin du jour de ses 20 ans. Son premier séjour à l'hôpital a lieu en 1978 pour hypertension. En juillet 1979, il est de nouveau hospitalisé: on diagnostique une cirrhose du foie. Lors du Carnaval de Rio en 1980, il accepte de défiler sur un char construit en son honneur par l'école de samba de Mangueira, affichant à cette occasion son regard vide et triste après les complications qu'il vient de subir quelques mois auparavant, où bien la caïpirinha qui tue à petit feu l’ancienne légende. En 1982, à Noël, il part à Brasilia jouer vingt minutes lors d'un match amical. Juste après, ruiné et abandonné, il plonge dans une forte dépression alcoolique qui débouchera sur son décès le 20 janvier 1983. La mort du brésilien est tragique. Le peuple pleure un de ses premiers héros. Celui qui était le plus grand joueur du Monde. Son enterrement est celui de l’un des plus grands. Après avoir exposé son cimetière au Maracana, celui-ci est recouvert d’un drapeau de Botafogo. Puis, lors d’un trajet en bus, il est emmené jusqu’à sa ville natale, Pau Grande. Des milliers de personnes viennent se recueillir, lui rendre l’hommage qu’il mérite. Dix ans plus tôt, le même peuple avait assisté au même endroit à son premier enterrement, celui de sa carrière de joueur. À 39 ans, Garrincha avait fêté son jubilé devant 130 000 personnes. Enterré en héros national, il a donné de l’amour au peuple. Et le peuple lui a rendu cet amour. Sur sa tombe, une ultime épitaphe: "Ci-git la joie du peuple, Mané Garrincha. A Alegria do Povo".

 

PALMARÈS

 

Vainqueur de la Coupe du Monde en 1958 et 1962 (Brésil)

Finaliste de la Copa America en 1957 et 1959 (Brésil)

Vainqueur de la Copa Roca en 1960 (Brésil)

Vainqueur de la Coupe Bernardo O’Higgings en 1955, 1959 et 1961 (Brésil)

Vainqueur de la Coupe Oswaldo Cruz en 1958, 1961 et 1962 (Brésil)

Vice-Champion du Brésil en 1962 (Botafogo)

Vainqueur du championnat de Rio en 1957, 1961 et 1962 (Botafogo)

Vainqueur du Tournoi Rio-São Paulo en 1962, 1964 (Botafogo) et 1966 (Corinthians)

Vainqueur de la coupe des champions des États Rio-São Paulo en 1961 (Botafogo)

Vainqueur du Tournoi Initial en 1961, 1962 et 1963 (Botafogo)

 

DISTINCTIONS PERSONNELLES

 

Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1962 (4 buts)

Élu meilleur joueur de la Coupe du Monde en 1962

Élu meilleur joueur du championnat de Rio en 1957, 1961 et 1962

Nommé dans l'équipe type de la Coupe du Monde 1958 et 1962

Nommé dans l’équipe mondiale du 20ème siècle

Nommé dans la Dream-Team FIFA de la Coupe du Monde en 1994

Nommé dans l’équipe type Sud-Américaine du 20ème siècle

Intronisé au Hall of Fame du football brésilien

 

SOURCES/RESSOURCES

 

- FIFA/Eurosport

 

VIDÉO

 



21/12/2014
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