Football-the-story

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Carlos Caszely, l'homme qui a dit non à Pinochet

Carlos Caszely.jpg
Photo: ©FIFA

 

Carlos Caszely

 

Carlos Humberto Caszely Garrido

Né le 5 juillet 1950 à Santiago (CHL)

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_5342741_201512111015853.png Chilien, Ailier droit/Milieu offensif/Attaquant, 1m72

Surnoms: Le roi du mètre carré, "El Chino", "El Gerente"

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_5342741_201512111015853.png 49 sélections, 29 buts

(Matchs amicaux: 20 sélections, 13 buts)

(Qualif Coupe du Monde: 10 sélections, 4 buts)

(Coupe du Monde: 4 sélections)

(Copa America: 7 sélections, 3 buts)

(Copa Carlos Dittborn: 4 sélections, 4 buts)

(Coupe de l'Indépendance: 4 sélections, 5 buts)

 

1ère sélection : le 28 mai 1969 contre l'Argentine (1-1)

Dernière sélection : le 21 mai 1985 contre le Brésil (2-1)

 

1967/73 Colo-Colo (CHL) 163 matchs, 86 buts
(Championnat du Chili: 123 matchs, 66 buts)
(Coupe du Chili: 25 matchs, 11 buts)
(Copa Libertadores: 15 matchs, 9 buts)
1973/74 Levante (ESP) 24 matchs, 15 buts
1974/78 Espanyol Barcelone (ESP) 61 matchs, 29 buts
(Championnat d'Espagne: 46 matchs, 20 buts)
(Coupe d'Espagne: 14 matchs, 8 buts)
(Coupe de l'UEFA: 1 match, 1 but)
1978/85 Colo-Colo (CHL) 217 matchs, 123 buts
(Championnat du Chili: 170 matchs, 105 buts)
(Coupe du Chili: 25 matchs, 11 buts)
(Copa Libertadores: 22 matchs, 7 buts)
1986 Barcelona SC (EQU) 8 matchs, 4 buts

 

Ex-meilleur buteur de la sélection chilienne et un des plus grands joueurs de l’histoire du Chili, Carlos Caszely est également entré dans l’histoire pour une tout autre raison.

 

Star de la "Roja" dans les années 70, Carlos restera à jamais le premier joueur à avoir reçu un carton rouge en phase finale de Coupe du Monde, en 1974, au Stade Olympique de Munich, en assénant un coup de poing à Berti Vogts lors du premier tour. En attendant, l'affaire semble presque cruelle. Martyrisé plusieurs fois par l'international allemand, la seule faiblesse de Caszely est de ne pas avoir su se contenir. Le Chili s’incline 1 but à 0. Deux matches nuls plus tard, la Roja est éliminée et la presse chilienne accable l'attaquant, épinglant tout ce qui pourrait lui être reproché, jusqu’à son attitude désinvolte lors de l’hymne national. Accusé de traître, certain affirme même que cette expulsion était volontaire pour ne pas jouer contre "ses frères" de la RDA. L'ailier droit est alors interdit de sélection pendant cinq ans sur ordre du président de la Fédération chilienne de football, le général Humberto Gordon.

 

Mais ce n'est pas ce qui lui vaut d'être une idole dans son pays. Pas du tout. Que Carlos Caszely se soit rebellé ne surprend personne. La rébellion, c'est l'histoire de sa vie. Il n'a pas seulement botté les fesses de Berti Vogts, il a surtout eu les "cojones" d'affronter le Général Pinochet en personne. Au sens figuré, mais à peine: lorsque le dictateur vient saluer les joueurs chiliens les uns après les autres, juste avant leur départ pour le Mondial en Allemagne, Caszely refuse de lui serrer la main, gardant les bras dans le dos. Le coup d'État de Pinochet, le 11 septembre 1973, remonte à moins d'un an, et le fils de cheminot est déjà un opposant notoire du régime, après avoir soutenu jusqu'au bout le gouvernement d'union populaire de Salvador Allende. Il résumera, un jour: "À partir du moment où j'ai été en âge de raisonner, j'ai été de gauche et je ne suis jamais revenu sur mes idéaux." La légende rapporte que le jour ou Caszely a refusé de serrer la main de Pinochet, il portait une cravate rouge, pour rappeler au dictateur le sang qu'il avait fait verser à Santiago. En représailles, les sbires du terrible général avaient arrêté et torturé sa mère avant de la rendre vivante à sa famille. Pourtant, Carlos restera un attaquant hors-pair.


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Photo: ©ElPais

 

Rapide et déséquilibrant, le moustachu surnommé le roi du mètre carré pour sa propension à s’extraire des petits espaces a porté Colo-Colo et la sélection chilienne sur ses épaules dans les seventies et au début de la décennie suivante. Il passe ensuite cinq saisons en Espagne, seul Chilien à jouer à l'époque dans un club européen. D'abord à Levante, où ses performances sont plutôt satisfaisantes avec une quinzaine de buts dont un quadruplé face au Rayo Vallecano. Puis à l'Espanyol qui découvre pour la première fois la Liga. Il s’y impose dès sa première saison, inscrivant notamment un but au Barça lors d’un derby joué à Sarrià et remporté 3 buts à 0 par les Pericos. Il se murmure  qu’il impressionne Johan Cruyff au point que celui-ci lui propose de le rejoindre au Barça. Les dirigeants de l’Espanyol s’y opposent, sa chance de jouer dans un grand club est passée. Les blessures gâchent ses dernières années sur la côte andalouse. Il rentre au bercail en 1978 et retrouve le club de ses débuts, Colo-Colo, qui ne domine plus le championnat depuis qu’il s’est séparé de son attaquant vedette. Dans le nouveau stade Monumental, l'enfant prodigue est accueilli en héros. Pour ses trois premières saisons en Noir et Blanc, il termine trois fois meilleur buteur du championnat et remporte deux titres de champion et une coupe nationale. Toujours engagé contre le régime militaire, il reste indésirable en sélection. Mais les ternes prestations de son pays rendent sa convocation inévitable.

 

Dès sa réintégration, la Roja reprend des couleurs. En 1979, Caszely emmène les siens jusqu’en finale de la Copa America, dont il est élu meilleur joueur. Il participe également aux éliminatoires du Mondial 1982, menant le Chili en Espagne et à son fameux penalty raté face à l’Autriche. Décidément maudit en Coupe du Monde, il ne réapparaîtra qu’à de rares occasions en équipe nationale. Il a continué cependant à être acclamé par les supporters des "Albos", remportant encore un titre de champion et deux coupes jusqu’à sa retraite en 1985 au Barcelona SC de Guayaquil, en Équateur. Son retrait des terrains ne l’empêche pas de continuer à s’engager en politique. Lors du référendum en 1988, l'ancien avant-centre est apparu dans un clip où sa mère racontait la torture et ses souffrances, tenant sa promesse de ne jamais renier ses idéaux. Finalement, le non gagne à 56 %, et les généraux des différents corps d'armée refusent de suivre Pinochet dans un second coup d'État. Des instituts de sondage ont affirmé que ce témoignage avait fait bousculer 7% des indécis. Une intervention plus que symbolique dans le drame qui a secoué le Chili durant près de 17 ans. C'était beaucoup plus fort qu'un coup de pied aux fesses de Berti Vogts.

 

PALMARÈS

 

Finaliste de la Copa America en 1979 (Chili)

Vainqueur de la Copa Carlos Dittborn en 1973 (Chili)

Finaliste de la Copa Carlos Dittborn en 1972 (Chili)

Finaliste de la Copa Libertadores en 1973 (Colo-Colo)

Champion du Chili en 1970, 1972, 1979, 1981 et 1983 (Colo-Colo)

Vice-champion du Chili en 1973 et 1982 (Colo-Colo)

Vice-champion d’Equateur en 1986 (Barcelona SC)

Vainqueur de la Coupe du Chili en 1981, 1982 et 1985 (Colo-Colo)

 

DISTINCTIONS PERSONNELLES

 

Élu meilleur joueur de la Copa America en 1979

Élu footballeur de l'année au Chili en 1979 et 1983

Meilleur buteur de la Copa Libertadores en 1973 (9 buts) (Colo-Colo)

Meilleur buteur du championnat du Chili en 1979 (20 buts), 1980 (26 buts) et 1981 (20 buts) (Colo-Colo)

Prix d'honneur de la CONMEBOL en 2009

 

DIVERS

 

- Son histoire est racontée dans le documentaire d’Eric Cantona, "Les Rebelles du Foot".

 

SOURCES/RESSOURCES

 

- Petites et grandes histoires de la Coupe du Monde - Vincent Duluc

 

VIDÉO

 



21/07/2019
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