Ricardo Zamora
Photo: ©Central Press
Ricardo Zamora
Ricardo Zamora Martinez
Né le 21 janvier 1901 à Barcelone (ESP)
Décédé le 8 septembre 1978 à Barcelone (ESP)
Espagnol, gardien de but, 1m94
Surnom: Le Divin
(Matchs amicaux: 42 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 2 sélections)
(Coupe du Monde: 2 sélections)
1ère sélection : le 28 août 1920 contre le Danemark (1-0)
Dernière sélection : le 23 février 1936 contre l'Allemagne (1-2)
1916/19 Espanyol Barcelone (ESP)
1919/22 FC Barcelone (ESP) 28 matchs
1922/30 Espanyol Barcelone (ESP) 26 matchs
1930/36 Real Madrid (ESP) 82 matchs
1936/38 OGC Nice (ESP) 30 matchs
Ricardo Zamora était un géant, dans tous les sens du terme. Du haut de son mètre 94, il toisait les adversaires. Son talent faisait le reste. Icône du football des années 20 et 30, Le portier espagnol est, aujourd’hui encore, considéré comme l’un des plus grands gardiens de but de l’histoire.
Ricardo Zamora Martinez de son nom complet possédait toutes les qualités requises du gardien de but, c'est pourquoi on le surnommait "El divino". Fils d'un docteur qui refuse de le voir pratiquer ce sport mal vu à l'époque, le natif de Barcelone caresse le cuir en cachette quand, à l'âge de 8 ans, il se blesse grièvement au pied. Lorsque ses parents s'en aperçoivent, il est déjà trop tard: le petit Ricardo doit être amputé des deux orteils. Reconverti gardien de but par hasard, il s'engage avec l'Espanyol à l'âge de 16 ans, mais suite à une fâcherie, il rejoint en 1919 l’ennemi juré le FC Barcelone. En 1920, à 18 ans, il est le leader de la première équipe d’Espagne à s’envoler pour les Jeux Olympiques d’Anvers et avec laquelle il décroche la médaille d’argent; équipe dans laquelle joue une autre légende du football espagnol: Rafael Moreno Aranzadi dit "Pichichi". La première récompense internationale pour la Roja. Le gardien Zamora était même tellement fort que son remplaçant, écœuré, a décidé de rentrer en Espagne avant la fin du tournoi. Après cette première récompense internationale, il a tenté de fêter comme il se doit en essayant de faire passer illégalement une boîte de havanes à la frontière belge, bien cachée sous son siège. Pari perdu avec en prime une amende de 509 pesetas et une nuit en cellule pour le voleur d'un jour. Entre 1920 et 1936, il est le gardien titulaire indiscutable de l'Espagne accumulant 46 matchs internationaux, un record à l'époque, et arpentant les pelouses européennes et mondiales avec notamment à ses côtés des joueurs de la trempe de Jose Maria Pena ou encore Josep Samitier. Leader dans l’âme, il porte le brassard lors de la Coupe du monde 1934.
Félin, charismatique, Zamora était en avance sur son temps. Béret vissée sur la tête, il s’envolait régulièrement pour sortir des ballons improbables. Au bout de trois saisons avec le FC Barcelone, Zamora retourne dans les rangs de l'Espanyol en 1922 suite à un conflit avec Hans Gamper qui a refusé d'augmenter son salaire. Car Ricardo n'était pas à une polémique près. Buveur assidu de cognac et fumant trois paquets de cigarettes par jour, il ment aux impôts en 1922 à propos du montant touché lors du transfert retour vers l'Espanyol et se retrouve suspendu un an. C'est donc avec les "Perruches" qu’il a disputé les deux premières éditions de la Liga, lancée en 1928. Ensuite, l'international espagnol est recruté par le Real Madrid en 1930 qui paye 150 000 pesetas pour acquérir ses services, une somme astronomique pour l'époque. Avec le club "Merengue", il remporte deux Ligas et deux coupes d'Espagne. Ricardo fait des merveilles, encaissant moins d'un but par match entre 1931 et 1933. Lors d'une tournée en Amérique du Sud, un journal annonce après avoir entendu ces exploits qu'il offre une médaille d'or au premier joueur qui réussira à marquer un but contre Zamora. C'est l'uruguayen José Piendibene du club de Peñarol qui est le premier à y parvenir après plusieurs matchs.
Photo: ©Futbol Vintage
"Le Divin" joue son dernier match officiel en Espagne lors de la finale de la Copa d'El Rey en 1936 sous le maillot des Merengues. Le Real s'impose par 2 buts à 1 face à son ancien club du FC Barcelone en partie grâce à un arrêt déterminant du portier espagnol sur un tir de Josep Escolà. À trois minutes du terme de la rencontre, Martin Ventorlá déboule côté droit et élimine Jacinto Quincoces. L’attaquant du Barça centre ensuite vers son coéquipier Escolá qui arme une frappe puissante. Le ballon part à ras de terre et se dirige vers l’intérieur du poteau gauche de Zamora. La moitié du stade se lève déjà pour acclamer le but, mais le gardien madrilène effectue un plongeon fulgurant. Le terrain est très sec à cause du temps sur Valence, ensoleillé depuis plusieurs semaines. Le mouvement de Zamora soulève un nuage de poussière, rendant la scène et l’issue du tir bien confuses. Quelques instants après, le portier en émerge, impassible, le ballon dans les mains. Il n’existe pas de film de cette action, juste une photo célèbre, prise près du poteau gauche de Zamora. Il s’agit du dernier arrêt du légendaire gardien en match officiel sur le territoire espagnol. Puisque pendant la Guerre d'Espagne en 1936, Zamora est emprisonné par les républicains qui le considèrent comme un homme de droite alors qu'il n'est membre d'aucun parti politique. Au lieu d'y être exécuté, il joue au football avec les gardes. Il leur raconte ses exploits de joueur et il y est bien traité, selon ses propres termes. Réfugié par la suite à l'ambassade d'Argentine, Zamora s'exile discrètement vers la France en bateau où il rejoint l'OGC Nice.
Loin d'être en pré-retraite, il fait le boulot en compagnie de Josep Samitier, de Pépito Alcazar, phénomène de buteur passé par l'OM, ou encore des frères Valle. Une équipe incroyable pour la D2. Pourtant, cette équipe au fort potentiel ne parvient pas à faire remonter Nice parmi l'élite. À la fin du conflit, il rentre en Espagne après une saison en tant qu'entraîneur-joueur. Il participe à son retour à un match de solidarité au bénéfice des soldats franquistes à San Sebastián opposant l'équipe d'Espagne, dont il fait partie, à la Real Sociedad, et sera même décoré par le général Franco lui-même en 1950. Après avoir raccroché les crampons, il devient entraîneur à temps plein de l’Atlético Aviación, l'ancêtre de l'Atlético Madrid, pendant six saisons, remportant au passage deux Ligas. Il s’est également assis sur le banc de Málaga et de l’Espanyol, et a dirigé la sélection espagnole en 1952. Une tentative manquée. Son seul véritable échec mais qui ne faussera pas son image.
Précurseur dans tous les sens du terme, il est certainement le premier joueur de l'histoire du football à être devenu un phénomène médiatique. Il prête son image dans des spots publicitaires et participe à des films. L'homme était tellement connu en dehors des frontières espagnoles que la légende raconte qu'à l'élection de Niceto Alcala-Zamora à la tête de la République espagnole, Staline se lance dans un "Ah, le gardien de football ". Rien d'étonnant quand on sait la renommée du portier qui avait lui-même inventé sa propre technique, la fameuse "Zamorana" qui se caractérisait par le fait de repousser les tirs avec les avant-bras. Sa légende a quand même laissé un énorme héritage en Espagne. Depuis 1959, le trophée décerné par le quotidien sportif "Marca" couronnant le gardien le plus imperméable de la saison porte aujourd’hui son nom. Malheureusement, Ricardo Zamora est décédé le 8 septembre 1978 à Barcelone à l'âge de 77 ans. Il reste à ce jour sans doute le plus grand gardien de l'histoire du foot espagnol, devant Luis Arconada, Andoni Zubizarreta ou encore Iker Casillas.
PALMARÈS
Médaille d’argent aux Jeux Olympiques d'Anvers en 1920 (Espagne)
Champion d’Espagne en 1932 et 1933 (Real Madrid)
Vice-champion d’Espagne en 1934, 1935 et 1936 (Real Madrid)
Vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1920, 1922 (FC Barcelone), 1929 (Espanyol), 1934 et 1936 (Real Madrid)
Vainqueur du Championnat de Catalogne en 1918, 1929 (Espanyol), 1920, 1921 et 1922 (FC Barcelone)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur gardien du championnat d’Espagne en 1929, 1932 et 1933
Élu meilleur gardien du tournoi de la Coupe du Monde en 1934
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1934
À reçu la médaille de l'Ordre de la République espagnole en 1934
À reçu la médaille d'or de l'Ordre Royal du Mérite sportif à titre posthume
À reçu la Grand-Croix de l'Ordre de Cisneros
DIVERS
- Zamora a participé à deux films : "Campeones", aux côtés de ses coéquipiers du Real Madrid Jacinto Quincoces et Guillermo Gorostiza, et "Once pares de botas", avec son grand copain José Samitier, pourtant adversaire sur le terrain.
- La municipalité de Barcelone a donné le nom de Ricardo Zamora à une des rues du quartier de Sarrià.
SOURCES/RESSOURCES
- Eurosport/Cahiers du football
VIDÉO
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