Rüstü Reçber
Photo: ©Mark Sandten/Bongarts
Rüstü Reçber
Né le 10 mai 1973 à Korkuteli (TUR)
Turc, Gardien de but, 1m87
120 sélections
(Matchs amicaux: 44 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 28 sélections)
(Coupe du Monde: 7 sélections)
(Qualif Euro: 28 sélections)
(Euro: 9 sélections)
(Coupe des Confédérations: 3 sélections)
(Coupe Kirin: 1 sélection)
1ère sélection : le 12 octobre 1994 contre l'Islande (5-0)
Dernière sélection : le 26 mai 2012 contre la Finlande (2-3)
espoirs: 11 sélections
1990/91 Burdurgücü (TUR) 1 match
(Championnat de Turquie de D3: 1 match)
1991/94 Antalyaspor (TUR) 34 matchs)
(Championnat de Turquie de D2: 34 matchs)
1994/2003 Fenerbahçe (TUR) 296 matchs
(Championnat de Turquie: 240 matchs)
(Coupe de Turquie: 22 matchs)
(Ligue des Champions: 22 matchs)
(Coupe UEFA: 12 matchs)
2003/06 FC Barcelone (ESP) 7 matchs
(Championnat d'Espagne: 4 matchs)
(Coupe UEFA: 3 matchs)
2004/06 Fenerbahçe (TUR) (Prêt)
(Championnat de Turquie: 46 matchs)
(Coupe de Turquie: 6 matchs)
(Ligue des Champions: 8 matchs)
2006/07 Fenerbahçe (TUR) 15 matchs
(Championnat de Turquie: 8 matchs)
(Ligue des Champions: 7 matchs)
2007/12 Besiktas (TUR) 124 matchs
(Championnat de Turquie: 99 matchs)
(Coupe de Turquie: 9 matchs)
(Ligue des Champions: 7 matchs)
(Coupe UEFA: 9 matchs)
En Turquie, Rüstü Reçber n'est pas un joueur comme les autres. Le gardien aura été l'homme de tous les grands bonheurs pour la sélection nationale. De 2002 à 2008, d'une Coupe du monde énorme à un Euro phénoménal, il est devenu l'idole de toute une nation.
Une gueule carrée et cabossée après un grave accident de la route qui a coûté la vie à son meilleur ami - en 1993 -, une queue de cheval plus, parfois, une peinture de guerre à l'indienne font de cet homme élégant en toute circonstance, qu'il porte un costume ou des gants, un joueur au charisme fou. Dans les rues d'Istanbul il est une idole, une star, un maître, le plus grand gardien que la Turquie ait connu. Repéré par Fatih Terim à Burdurgücü, il rejoint Antalyaspor et démontre tout son talent au niveau national. En 1994, il signe à Fenerbahçe et explose littéralement.
Le 30 octobre 1996, il participe notamment à l'un des plus beaux exploits du club, en allant infliger sa première défaite à domicile en Coupe d'Europe depuis 40 ans à Manchester United. Il obtient sa première sélection le 12 octobre 1994 et devient le gardien numéro 1 de l'équipe nationale. Jusqu’au début du 21ème siècle, son problème aura finalement été de ne pas appartenir à une sélection forte, habituée des grands rendez-vous. On avait pu se rendre compte de ses qualités un jour de juin 2000, en huitièmes de finale de l’Euro 2000 lorsqu’il avait anéanti à lui tout seul les espoirs d’une nation. Ce jour là, il avait repoussé les nombreuses tentatives de joueurs belges médusés devant une telle réussite. La Turquie s’était imposée deux buts à zéro et on se demandait alors si ce gardien serait capable de rééditer de telles performances plusieurs matchs d’affilée. Lors du Mondial 2002, Alpay, Hasan Sas, Umit Davala et Rüstü ont permis au football turc d’écrire la plus belle page de son histoire en terminant à la troisième place du tournoi devant le pays organisateur la Corée du Sud (3 buts à 2). Lors de cette Coupe du Monde phénoménale, il devient l'égal des plus grands, nommé derrière Oliver Kahn dans l’équipe type du tournoi. Pourtant, le grand Reçber n’a pas été chahuté que dans les pages sports des quotidiens turcs.
photo: ©Laurence Griffiths/Getty Images
En 1999, il avait failli tout arrêter après avoir été sorti de sa voiture et frappé par des supporters de Fenerbahçe qui lui reprochaient une défaite (2 buts à 1) lors d'un tour préliminaire de la Coupe de Turquie face à Pendikspor, un club de deuxième division. L'homme a failli ranger ses gants sur cette mauvaise note mais se ravise pour le plus grand bonheur des fans du portier. Le titre de champion obtenu en 2001 ne lui a pas fait oublier ces événements. Après neuf saisons à Fenerbahçe, Rüştü débarquent au Camp Nou libre. Le Turc pas très sexy est présenté comme le remède contre la malédiction des gardiens catalans ayant eu raison de Vitor Baia, Dutruel, Enke ou Bonano. La nouvelle direction se gargarise de compter un gardien international expérimenté dans ses rangs. Seulement, durant la tournée américaine, il se blesse à la cheville et se voit souffler la place par un jeune portier de la Masia… Victor Valdés. Un choix très mal pris par le Turc. Mais suite à une "manita" reçue à Málaga et un revers à domicile dans le Clásico, Rijkaard se plie aux ordres de la présidence, écarte Valdés et donne sa chance à Rüstü. Au mois de décembre, il dispute enfin sa première rencontre et commence par une victoire face à l'Espanyol. Par la suite, il ne sera pas en verve lors du nul contre le Celta Vigo avant de se vautrer à Santander (3 buts à 0). L'humiliation de trop pour Rüştü qui ne dispute que sept matches toutes compétitions confondues. Il fait son retour dans les cages de Fenerbahçe une saison après les avoir quittées.
La suite est classique, Rüştü cède sa place chez les "canaris jaunes" comme en sélection à Volkan Demirel. Mais le portier de 35 ans, qui évolue alors à Beşiktaş, se voit offrir une nouvelle chance lors de l'Euro 2008. L'expulsion de Volkan lors du dernier match du Groupe A face à la République tchèque offre à l'ancien un ultime baroud d'honneur. C'était inespéré, Rüstü ajoute une 117ème puis une 118ème sélections à son record national. Une bourde et quelques arrêts après, dont un tir au but, en quarts face à la Croatie, et voici l'icône de la sélection redevenu héros. Dans le dernier carré face à l'Allemagne, c'est la Mannschaft qui se qualifie grâce à un but en fin de rencontre signé Phillip Lahm à la 90ème minute (3 buts à 2). Peu après, Rüştü annonce son intention de mettre un terme à sa carrière internationale, mais se laisse convaincre de poursuivre l'aventure. Il porte le maillot turc durant quatre années supplémentaires avant de faire ses adieux à la sélection lors d'un amical perdu face à la Finlande en mai 2012 durant lequel il honore sa 120ème et dernière cape. Quintuple vainqueur du championnat turc, le portier emblématique raccroche les crampons à l'issue de la saison 2011-12. Il restera l'un des piliers de la génération turque la plus performante sur la scène internationale. Outre son excentricité, Rüştü restera dans les mémoires pour sa manie de lever les bras à chaque but encaissé et ses parades spectaculaires.
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