Abdon Porte
Abdón Porte
Né en 1893 à Durazno (URU)
Décédé le 5 mars 1918 à Montevideo (URU)
Uruguayen, milieu défensif
Surnom: El Indio
3 sélections, 1 but
(Matchs amicaux: 3 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 28 février 1914 contre l'Argentine (1-1)
Dernière sélection : le 16 octobre 1917 contre le Brésil (3-1)
Idole du Nacional, Abdón Porte portait littéralement le club dans son âme, son cœur, son sang.
Capitaine charismatique du Bolso, celui qu'on surnomme "El Indio" est posté "Half-Back" sur le terrain, un genre de milieu défensif à l'ancienne. Doté d'une belle grinta, il ratissait énormément sur tout le rectangle vert avec son jeu puissant et rugueux, dans la limite du raisonnable. Auteur de plus de 200 rencontres, il collectionne énormément de trophées et remporte même avec la Celeste la Copa America en 1917. Tout va pour le mieux jusqu'en 1918. Le pensant être sur le déclin, le club recrute un nouveau milieu défensif, Alfredo Zibechi, futur champion Olympique, et pousse Abdon sur le banc des remplaçants. Frustré, il commence à bafouiller son football. Il n’était plus qu’un fantôme errant sur le terrain. Pour le joueur, son club était toute sa vie et il sentait qu’il n’avait plus du tout sa place. Le 4 mars 1918, après une victoire comme titulaire face au Charley Football Club, il célèbre avec ses coéquipiers la victoire au siège du club situé au centre de Montevideo. Mais l'international uruguayen avait la tête ailleurs. Il quitte la soirée en silence, prend un tramway en direction du Parque Central, théâtre de ses exploits qu’il avait inauguré en 1911 avec ses coéquipiers, et se suicide avec son pistolet. C'est le lendemain que le chien du jardinier retrouve le corps de l’idole inerte, dans le rond central avec le maillot du Nacional tâché de sang au niveau de la poitrine et deux lettres gisant à ses côtés. Inscrit dessus, deux requêtes à ses dirigeants: la première, être enterré auprès des premiers joueurs du Nacional, la seconde, prendre soin de sa famille et surtout sa fiancée, avec qui il devait se marier cette année-là. Tout le pays est alors sous le choc et rend hommage à celui qui s'est donné la mort ne supportant plus l’idée de défendre d'autres couleurs que les "Tricolores". Aujourd’hui encore, sa mémoire reste intacte. Une tribune du Gran Parque Central porte son nom, Eduardo Galeano lui a dédié tout un chapitre dans son oeuvre "El fútbol a sol y sombra" et Horacio Quiroga s’inspire de son histoire pour écrire la nouvelle "Juan Poltí, half back", qui termine par cette célèbre réplique: "Rien, pas même la gloire, n’est gratuit. Et si vous l’obtenez ainsi, fatalement vous le payez par le ridicule, ou par une balle de revolver dans le cœur."
PALMARÈS
Vainqueur de la Copa America en 1917 (Uruguay)
Vainqueur de la Copa Aldao en 1916 (Nacional)
Champion d'Uruguay amateur en 1912, 1915, 1916 et 1917 (Nacional)
Vice-champion d'Uruguay amateur en 1913 et 1918 (Nacional)
Vainqueur de la Copa de Competencia en 1912, 1913, 1914 et 1915 (Nacional)
Vainqueur de la Copa de Honor en 1913, 1914, 1915, 1916 et 1917 (Nacional)
Vainqueur de la Copa de Honor Cousenier en 1915, 1916, 1917 (Nacional)
Vainqueur de la Copa Competencia Chevallier Boutell en 1913 et 1915 (Nacional)
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