Carlos Curbelo
Photo: ©DR
Carlos Curbelo
Né le 28 avril 1954 à San José de Mayo (URU)
Français/ Uruguayen, Défenseur central, 1m82
(Matchs amicaux: 2 sélections)
1ère sélection : le 24 avril 1976 contre la Pologne (2-0)
Dernière sélection : le 22 mai 1976 contre la Hongrie (0-1)
Solide libéro uruguayen, naturalisé français, Carlos Curbelo, le père de Gaston, est arrivé très jeune en France. Il a connu essentiellement deux clubs dans sa carrière: l'AS Nancy-Lorraine, avec qui il remporte la coupe de France en 1978 et L’OGC Nice où il passera huit années, mais à la mauvaise époque…
Né en Uruguay, formé à Montevideo au CA Cerro, il décide de quitter le continent sud-américain pour tenter sa chance en Europe. C’est Claude Cluny, le président historique de l’ASNL qui le repère lors d’un voyage en Amérique du Sud et décide de le ramener dans ses bagages. À l’époque, le jeune espoir de la baie de Rio del Plata qui approche de ses 18 ans joue plutôt milieu offensif, voire attaquant. Sa première saison à Nancy est un échec total. D’une part Carlos ne parle pas un mot de français mais surtout il a beaucoup de mal à s’adapter au jeu européen, radicalement différent de celui pratiqué en Uruguay, où les défenses sont très basses. Ce qui va complètement changer sa carrière, c’est la présence de Roger Lemerre en défense centrale. L'ex-futur sélectionneur, qui part pour Lens en fin de saison suggère à l’entraîneur de l’époque d’essayer l’uruguayen… en défense centrale. Et là, le miracle.
Doté d’une bonne technique, calme et très serein, Carlos s’impose illico en charnière centrale aux côtés de José Lopez. Cela ne l'empêche pas d'aller prêter main forte à ses attaquants et d'inscrire en moyenne cinq buts par saisons. Bon le miracle n’est pas non plus énorme puisque les lorrains terminent la saison relégable, mais ils ont gagné un bon libero et un chef de défense hors pair. La saison en D2 est l’occasion de permettre à la jeune génération, issue du tout récent centre de formation, de s’aguerrir avant d’aller conquérir les sommets: Jean-Pierre Raczynski, Jean-Marc Giachetti et surtout Michel Platini. Les lorrains se baladent en D2. Leader du championnat toute l’année, il se promène contre Valenciennes 4 buts à 0 lors du match du titre. De retour parmi l’élite, Nancy surprend grâce à sa superbe génération (Olivier Rouyer revient de prêt, Paco Rubio arrive de Montluçon et Philippe Jeannol sort du centre). Après un début de saison délicat, les lorrains se ressaisissent pour remonter à la 7ème place. Cette année là, Carlos, qui a été naturalisé français, est même appelé en bleu pour un match amical, quelques jours après la naissance de son fils. Il honore deux capes internationales avant que l’on ne découvre qu’il avait déjà joué en sélection pré-olympique avec la Céleste.
photo: ©Le Républicain Lorrain
À cette époque, il n’est en effet pas possible à un footballeur de changer de nationalité sportive. Il ne pourra plus jamais jouer en sélection. Il a ensuite été contacté par la fédération uruguayenne en vue de la Coupe du Monde 1982 en Espagne, mais la Celeste ne s’est pas qualifiée. Il n’a ainsi jamais eu de carrière internationale à la hauteur de son immense talent. Entretemps, Carlos a été promu capitaine de Nancy tandis que Platini est au sommet de son art grâce à ses coups francs fantastiques. C’est au cours de la saison 1977-78 que les lorrains entreront enfin dans l’histoire. En championnat c’est assez moyen, mais en Coupe de France, Nancy atteint la finale face à Nice. C’est l’inévitable Platoche qui donnera la victoire à l’équipe du chardon. Quand le génial meneur de jeu quitte l'Est en 1979, le club semble promis à un retour sur terre, d’autant plus que le président Historique Claude Cluny passe la main. Carlos qui est au club depuis neuf ans aspire à autre chose et lui aussi part de Nancy en 1980 pour rejoindre l’OGC Nice en pleine mutation après une bonne période à la fin des années 70.
Il arrive pour apporter son expérience à une équipe très jeune composé entre autres de Gérard Buscher et Daniel Bravo. Les Aiglons commencent bien la saison mais s’écroulent dès les premiers frimas de l’hiver. L’ambiance n’est pas terrible et l’équipe se retrouve à lutter pour le maintien. Relégable à deux journées de la fin, les niçois se sauvent de justesse. Ce ne sera que partie remise, puisqu’ils descendent l’année suivante, la faute essentiellement à une attaque en berne. Fidèle parmi les fidèles, Carlos le moustachu reste au Gym pour aider le club à remonter. Il devra patienter trois saisons. Malgré une belle équipe, Nice manque le titre de champion de D2 face au Havre. Carlos vivra une fin de carrière assez tranquille, bien calé dans le ventre mou. Titulaire jusqu’au bout, il raccrochera les crampons en 1988, à 34 ans, après huit belles années passé à Nice. Retourné vivre en Uruguay, son réseau et son œil d’expert ont longtemps aidé l’ASNL à profiter d’une filière sud-américaine de qualité dans le recrutement. Symbole de fidélité et d’engagement, Carlos est sans doute passé à côté d’une carrière plus riche en trophées à cause de cela.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe de France en 1978 (AS Nancy-Lorraine)
Champion de France de D2 en 1975 (AS Nancy-Lorraine)
Vice-champion de France de D2 en 1985 (OGC Nice)
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