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Yasuhiko Okudera est entré dans la légende du football japonais en 1977 en signant au FC Cologne. Il devient alors le premier joueur nippon à se lancer à la conquête du professionnalisme, à une époque où l'amateurisme est encore la règle au pays du Soleil levant.
Né le 12 mars 1952 à Kazuno au Japon, le jeune bambin possède la sagesse des habitants de l'archipel. En 1970, alors que l'idée d'un championnat professionnel est encore loin d'avoir germé au Japon, Okudera obtient son baccalauréat. Il rejoint alors la Furukawa Electric, l'une des meilleures équipes du championnat corporatif. Rapidement, il devient vite un joueur à l'avant-garde du football japonais ainsi qu'un titulaire indiscutable en sélection. L'apprenti fait son chemin jusqu'à la la consécration et les premiers honneurs nationaux. En 1976, Okudera et Furukawa trustent un titre de champion et la coupe de l'Empereur. Jusque-là, rien de très original pour un footballeur japonais des années 70. Mais l'international fait parler de lui, et Outre-Rhin on semble intéressé par le profil atypique du Nippon, peu surpris par les sollicitations étrangères. Le transfert de Yasuhiko Okudera au F.C Köln est programmé à l'été 1977. Mais il ne peut pas prendre la décision tout seul. Sa famille s'inquiète à l'idée de le voir quitter son emploi et la Furukawa Electric, de son côté, n'envisage pas d'un bon œil de perdre son meilleur joueur. Mais finalement, la Fédération japonaise et son club décident qu'il serait peut-être bénéfique, pour le football national, d'envoyer Okudera à l'étranger. Son employeur lui promet même de le réembaucher s'il ne réussit pas en Allemagne. "Je n'étais pas certain d'arriver à m'imposer là-bas.", reconnaît-il. Finalement, "Oku" voit juste.
Le coach Hennes Weisweiler, un homme hors-du-commun qui a inventé le football romantique avec Mönchengladbach au début des années 70, est patient avec son poulain qu'il lance dans le grand bain le 22 octobre 1977, lors d'une confrontation contre le MSV Duisburg. Aligné sur l'aile gauche, il ne quittera plus l'équipe première après son baptême du feu. Un exemple d'intégration. En effet, un an à peine après son arrivée en Allemagne de l'Ouest, sa terre d'exil en Europe, il réalise un superbe doublé coupe/championnat avec le FC Cologne. Une première pour un joueur japonais. Okudera entre par la grande porte dans l'histoire du football allemand. L'année suivante, il s'illustre à nouveau en marquant le but égalisateur face à Nottingham Forest (3-3), en demi-finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions. Mais les Allemands s'inclinent 1 buts à 0 au match retour, laissant les Anglais soulever le trophée continental. À Cologne, il côtoie quelques grands noms comme Dieter Müller, Harald Schumacher et Preben Elkjaer-Larsen. L'ensemble est hétérogène mais le collectif est explosif, dirigé par un maître. Le FC Cologne est en haut du tableau jusqu'au départ de son mentor Weisweiler au New York Cosmos en 1980. Okudera file alors en prêt au Hertha Berlin, qui végète à l'époque en deuxième division allemande. Presque un suicide.
Mais le Nippon rebondit à Brême après une année au purgatoire. Et retrouve les premiers rôles en Bundesliga avec le Werder, vice-champion en 1983, 1985 et 1986. L'équipe est entre les mains d'un autre futur sorcier allemand. Otto Rehhagel débute dans le métier et impose le respect par son schéma de jeu et la gestion humaine. Yasuhiko Okudera est un pilier du système. Le Werder apparaît régulièrement en coupe d'Europe sans casser des briques. Lors de la saison 1985-86, "Oku" ne manque quasiment pas une seule minute de jeu, mais les verts et blancs doivent céder le titre au Bayern Munich à la différence de buts. C'est aussi la dernière saison du Japonais dans le Bremerhaven. Au total, Okudera disputera 259 matches et inscrira 34 buts en neuf saisons passées en RFA, avant de retourner au pays afin de prendre une retraite paisible dans le club de ses débuts, qui porte aujourd'hui le nom de JEF United. Et pour finir en beauté, avec quelques honneurs personnels (dans l'équipe-type du championnat japonais en 1987).
Depuis sa reconversion, Oku a été aperçu à Yokohama aux côtés de son ami et vieille connaissance du foot français, Pierre Littbarski, au poste de directeur général du club. Des broutilles pour un pionnier du football nippon, qui a traversé la planète à une époque où quitter sa nation voulait bien dire ce que ça voulait dire: laisser derrière soi son mode de vie et s'adapter à un autre, complètement différent, tout en devant faire forte impression dans un environnement sportif extrêmement compétitif. Qu'il ait réussi cela et montré la voie pour toutes les générations suivantes de footballeurs japonais est un sacré accomplissement. L'évolution footballistique du Japon doit beaucoup à Yasuhiko Okudera.
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