Sebastian Deisler
Photo: ©DR
Sebastian Deisler
Sebastian Toni Deisler
Né le 5 janvier 1980 à Lörrach (ALL)
Allemand, Milieu offensif droit, 1m77
Surnom: Basti fantasti
36 sélections, 3 buts
(Matchs amicaux: 20 sélections, 1 but)
(Qualif Coupe du Monde: 7 sélections, 2 buts)
(Qualif Euro: 1 sélection)
(Euro: 3 sélections)
(Coupe des Confédérations: 5 sélections)
1ère sélection : le 23 février 2000 contre les Pays-Bas (0-2)
Dernière sélection : le 1er mars 2006 contre l'Italie (1-4)
espoirs: 3 sélections
U18: 9 sélections, 4 buts
U17: 9 sélections, 5 buts
U16: 6 sélections, 1 but
U15: 7 sélections
Le destin brisé d’un joueur pour lequel on a probablement rêvé trop grand. Quand il explose aux yeux du grand public au début des années 2000, Sebastian Deisler est considéré comme le plus grand talent du football allemand. Un footballeur à qui l’on promettait de soulever le Ballon d’or, la Ligue des Champions et la Coupe du Monde. Mais à qui rien de tout ça n’est arrivé.
Né le 5 janvier 1980 à Lörrach, une petite ville à l’extrême Sud-Ouest de l’Allemagne, il termine sa formation et débute chez les pros en 1998 à Mönchengladbach à l'âge de 18 ans. Les "Borussians" galèrent, mais déjà, le jeune Deisler brille de mille feux grâce à son jeu de passes, son intelligence et sa vision du jeu. Il n’en faut pas plus au Hertha Berlin pour récupérer le joyau contre un chèque de 2 millions d’euros. Sous les couleurs du club de la capitale, il réalise deux saisons incroyables et brille sur la scène continentale. Sa vivacité et sa technique le révèlent aux yeux de l’Europe. Il découvre même la sélection et participe à l'Euro 2000 qui s'avère catastrophique (élimination au premier tour). Malgré une une première rupture des ligaments croisés puis une déchirure de la membrane synoviale du genou droit fin 2001, le Bayern Munich s'intéresse à la nouvelle star du football allemand et le signe l’année suivante contre neuf millions d'euros.
Photo: ©Sandra Behne/Bongarts
Sur le flanc, il doit en plus subir les menaces de mort de supporters berlinois qui le voient comme un traître. Il se rend compte de la bêtise et de la bassesse que peut engendrer le foot. Premier déclic. Dans une équipe vainqueur de la Champions League quelques mois auparavant, la pression est énorme. Le Bayern n'a que des stars, et à chaque poste. Le jeune Deisler joue peu, le doute s’immisce et il fait un premier séjour en hôpital psychiatrique fin 2003 à cause d'un burnout. Il lui faut une grosse année pour retrouver son niveau. Il revient sur le devant de la scène et enchaîne de nouveau les prestations de haut vol. Avec Michael Ballack et Zé Roberto notamment, ils forment un sacré trio de milieux offensifs derrière Roy Makaay et Claudio Pizarro. Mais en mars 2006, c’est la rechute. Il se pète à nouveau le genou quelques mois avant la Coupe du Monde à domicile. Cette fois, c'en est trop pour lui. La suite n’est qu’un enchaînement de souffrances physiques et morales. Il dit stop à seulement 27 ans le 16 janvier 2007, en pleine trêve hivernale en Allemagne, alors qu’il lui reste encore deux ans et demi de contrat. Il ne franchira jamais la barre des 150 rencontres en Bundesliga en neuf ans de carrière. Malgré tout, "Basti Fantasi" s’est forgé un sacré palmarès: deux titres de Bundesliga, deux Coupes d’Allemagne, et trente-six sélections avec la Mannschaft. Mais aussi cinq opérations et quinze blessures au total…
L’ex-prodige n’a jamais supporté l'esprit cynique du "fußball" et l’égocentrisme qui y règne. S’il y a solidarité sur le terrain, en dehors, c’est souvent autre chose. Les individualistes s’affrontent. Les carrières sont courtes et fragiles (la preuve), il faut se mettre à l’abri financièrement le plus vite possible, beaucoup de joueurs viennent de milieux très modestes. Les médias créent aussi une pression autour des grands clubs. "Pour les autres, j’étais une star, mais moi je me sentais comme une ampoule qui pend au plafond, nu et seul. " Ce dégoût vient à bout de son amour pour le foot. "Au Bayern, tu ne réussis que si tu dis que tu es le meilleur, tu te définis par rapport à ton ego et ta fierté. Je n’ai jamais écrasé les autres, on m’aimait bien pour cela, mais cela m’a aussi valu des problèmes. " Les brutes l'écrasaient dans le vestiaire sans ménagement. Celui que la légende Franz Beckenbauer décrivait à ses débuts comme "le meilleur physiquement et techniquement en Allemagne" n’avait tout simplement pas assez l’esprit de compétition, ni les armes pour affronter chaque jour le regard de coéquipiers qui avaient trop la tête dans le guidon pour porter secours à la brebis égarée. Sa situation enviée et son argent ne suffisaient pas à son épanouissement. Fin septembre 2009, le joueur publiera d'ailleurs une autobiographie: "Sebastian Deisler, de retour dans la vie." Après ça? il disparaît très vite des radars. Aux dernières nouvelles, il a ouvert une boutique d’artisanat népalais à Fribourg et fuit les projecteurs… Sa nouvelle vie fait moins rêver les enfants, mais elle lui convient et c’est le principal.
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1334 autres membres