Football-the-story

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Eugène Maës, le premier "grantatakan" des Bleus

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Photo: ©Agence Rol

 

Eugène Maës

 

Eugène Marin Maës

Né le 15 septembre 1890 à Paris (FRA)

Décédé le 30 mars 1945 à Ellrich (ALL)

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png Français, Attaquant, 1m80

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png 11 sélections, 15 buts

(Matchs amicaux: 11 sélections, 15 buts)

 

1ère sélection : le 1er janvier 1911 contre la Hongrie (0-3)

Dernière sélection : le 20 avril 1913 contre le Luxembourg (8-0)

 

1907/10 Patronage Olier (FRA)
1910/14 Red Star (FRA)
1919/30 SM Caen (FRA)

 

Grande figure du foot français d'avant-guerre, Eugène Maës est le tout premier buteur emblématique des Bleus. 

 

Né à Paris, ce fils d'artisan touche ses premiers ballons dans le jardin du Luxembourg, situé dans le 6ème arrondissement. Prodige de sa génération, sa carrière de footballeur débute à l'âge de 15 ans dans la capitale française, au Patronage Olier, une sympathique formation catholique. Vainqueur deux fois du championnat des patronages et de l'ancêtre de la Coupe de France, le prestigieux Trophée de France, le puissant avant-centre avare de charge sur le gardien (autorisé à l'époque) est recruté dans la foulée par le Red Star en 1910, alors l’un des meilleurs clubs français de l’époque. Adulé par les supporters audoniens, ce joueur technique et talentueux devient à la fois le buteur et le chouchou des Redstarmen. Du haut de son mètre 80, Maës survole carrément les débats dans le jeu aérien. Aux côtés de Pierre Chayriguès et Lucien Gamblin, celui qu'on surnommait "Tête d’or" enfile les buts comme des perles et remporte le championnat LFA en 1912.

 

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Photo: ©RedStar.fr

 

Appelé en équipe de France, il obtient sa première cape contre la Hongrie au nouvel an 1911 puis débute de nouveau face à l'Angleterre chez lui, dans le tout nouveau stade de Saint-Ouen. Muet devant le but, battu facilement 3 buts à 0 pour ses deux premières sorties, il doit attendre sa troisième convocation contre l'Italie pour enfin ouvrir son compteur sous le maillot frappé du coq. Un doublé contre l’Italie, le 9 avril 1911, et le début de la renommée. Il plantera au moins un pion lors des six matchs des Bleus qui suivront. Grâce à lui, la France est désormais placé sur la carte du football. Après une nouvelle performance de haut vol contre la Suisse (4 buts à 1), un journaliste de L’Auto ose même déclaré qu'il est "l'avant-centre européen du moment." Mais le meilleur reste à venir. Le 17 mars 1912 pour la revanche à Turin, il s'offre un mémorable triplé face à la Squadra Azzurra (4 buts à 3). La toute première victoire contre les voisins transalpins. Historique. Et dire qu'il était arrivé le jour-même à cause de ses obligations militaires. L'année suivante, il se permet aussi d'inscrire tout simplement le premier quintuplé de l'histoire de l'équipe de France face au Luxembourg (8 buts à 0). Pour en voir un nouveau, il faudra attendre quarante-cinq ans et un match de qualif pour la Coupe du Monde 1958 face aux Diables Rouges. L'œuvre est cette fois-ci signée Thadée Cisowski. À seulement 24 ans, ce match face au Grand-Duché est pourtant le dernier d'Eugène sous le maillot Tricolore. La raison? Une opération à cause d'une blessure aux adducteurs. Rétabli, le début de la Première Guerre Mondiale brise d'un coup tout ses espoirs de laisser définitivement une grande empreinte en équipe de France. Avec quinze réalisations en onze sélections, les statistiques auraient pu être plus conséquentes sans l'arrêt des compétitions.

 

Mais le sort en a décidé autrement. Soldat de formation, il est mobilisé et envoyé directement au coeur du conflit. Revenu blessé du front, il débarque en Normandie pour effectuer sa convalescence et rejoint par la même occasion le SM Caen. Resté malgré tout compétitif en amateur comme entraîneur-joueur, le capitaine des "Rouge et Bleu" foulera les terrains jusqu’à ses 40 ans, avant de se consacrer à une autre passion: la natation. Adepte du plongeon, il ouvre sa propre école sur les bords de l'Orne. Un lieu où il forme des des nageurs brevetés et organise des compétitions sportifs parfois spectaculaires (comme la traversée de Caen à la nage). Malheureusement, son caractère bien trempé lui fera du tort. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Gestapo avait emménagé son siège local dans le château de la Motte. Son établissement se situe alors juste en face du refuge de l'occupant allemand. Ce qui déplait fortement à Maës. De plus, le lieu est fréquenté par une certaine Marie-Clotilde de Combiens, la maîtresse d’Harald Heyns, le chef de la police politique caennaise du IIIème Reich. De quoi rendre fou Eugène qui aurait soi-disant proféré des insultes verbales à cet ange noir de la Gestapo. Des remarques désobligeantes qui lui seront fatales. Dénoncé pour "propos anti-Allemands" en juin 1943 par cette jeune femme âgée de 22 ans qui n'agissait que par intérêt personnel, Eugène Maes est incarcéré à la prison de Caen, puis transféré à Compiègne avant d'être déporté au camp de concentration de Dora. Il y perd la vie le 31 mars 1945, à l'âge de 51 ans. Un destin tragique pour cet héros oublié qui est tout de même le deuxième meilleur ratio de l'histoire de l'équipe de France, derrière Just Fontaine (1,36 contre 1,43).

 

PALMARÈS

 

Vainqueur du Championnat de la LFA en 1912 (Red Star)

Finaliste du Championnat de la LFA en 1911, 1913 et 1914 (Red Star)

Championnat de France des patronages en 1908 et 1910 (Patronage Olier)

Vainqueur du Trophée de France en 1908 et 1910 (Patronage Olier)

Finaliste du Trophée de France en 1912 (Red Star)

 
DIVERS
 
- Une rue porte son nom à Caen dans le quartier du stade de Venoix depuis 1952.


22/02/2023
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