photo: ©Martin Bernetti
Ivan Kaviedes
Jaime Iván Kaviedes Llorenty
Né le 24 octobre 1977 à Santo Domingo (EQU)
Equatorien, Attaquant, 1m82
Surnom: Nine
57 sélections, 16 buts
(Matchs amicaux: 24 sélections, 5 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 20 sélections, 6 buts)
(Coupe du Monde: 6 sélections, 1 but)
(Copa America: 3 sélections, 2 buts)
(Qualif Jeux Olympiques: 4 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 14 octobre 1998 contre le Brésil (1-5)
Dernière sélection : le 16 mai 2010 contre la Corée du Sud (0-2)
espoirs: 3 sélections
1995/98 CS Emelec (EQU) 57 matchs, 48 buts
1999 Pérouse (ITA) 14 matchs, 4 buts
1999/2003 Celta Vigo (ESP) 8 matchs
(Championnat d'Espagne: 6 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs)
2000 CF Puebla (MEX) (Prêt) 17 matchs, 4 buts
2000/01 Valladolid (ESP) (Prêt) 24 matchs, 6 buts
(Championnat d'Espagne: 23 matchs, 6 buts)
(Coupe d'Espagne: 1 match)
2002 FC Porto (POR) (Prêt) 1 match
(Coupe du Portugal: 1 match)
2002 Barcelona SC (EQU) (Prêt) 8 matchs, 4 buts
2003 CF Puebla (MEX) 6 matchs
2003 Deportivo Quito (EQU) 10 matchs, 2 buts
2004 Barcelona SC (EQU) 28 matchs, 12 buts
(Championnat d'Équateur: 19 matchs, 9 buts)
(Copa Libertadore:s 9 matchs, 3 buts)
2004/05 Crystal Palace (ANG) (Prêt) 6 matchs
(Championnat d'Angleterre: 4 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 2 matchs)
2005 Barcelona SC (EQU) 19 matchs, 4 buts
2005/06 Argentinos Juniors (ARG) (Prêt) 13 matchs, 1 but
2006 Barcelona SC (EQU) 5 matchs, 1 but
2007 El Nacional (EQU) 44 matchs, 14 buts
(Championnat d'Équateur: 34 matchs, 14 buts)
(Copa Libertadores: 6 matchs)
(Copa Sudamericana: 4 matchs)
2008 LDU Quito (EQU) 2 matchs, 1 but
2010/11 Macara (EQU) 22 matchs, 10 buts
2011/12 El Nacional (EQU) 16 matchs, 7 buts
2012 Deportivo Quito (EQU)
2012 Aucas (EQU) 17 matchs, 4 buts
2014 LDU Loja (EQU) 3 matchs
2014 LDU Portoviejo (EQU) 1 matchs
2015 Águilas (EQU) 4 matchs, 1 but
Passé du statut de prodige du foot équatorien à celui d'enfant terrible, Ivan Kaviedes a toujours donner le meilleur de lui-même sous le maillot de la sélection.
Originaire d'une grande ville régionale d’Equateur, Santo Domingo de los Colorados, la jeunesse de Jaime Ivan Kaviedes Llorenty n'a pas été jovial: sa mère fait deux fausses couches avant de perdre la vie avec son mari dans un accident de la circulation. Ivan n'a que six ans. De ce fait, il est élevé par ses grands-parents paternels, employés agricoles dans un élevage de taureaux. Enfant, ce n’est pas aux joies du rodéo et autres activités taurines que s’adonne Ivan, c’est au football. Son père était déjà un joueur, dans le club local de la Juventus de Santo Domingo, où il plantait des buts dans les années 1970. Le fiston, souvent à l'écart des autres garçons, s'adonne au ballon et passe très tôt dans toutes les équipes de jeunes de sa ville. C’est durant cette phase qu’il prend part à une compétition de jeunes footballeurs organisé par des recruteurs européens et qu’il gagne le surnom de "Nine". Les maillots distribués par les techniciens européens avaient les numéros marqués en toutes lettres dans le dos, Kaviedes avait le numéro "Nine" (9). C'est comme ça que les autres gamins qui ne le connaissaient pas l'ont surnommés. Un sobriquet qui le suivra durant toute sa carrière.
Mais c’est bien à l'âge de 13 ans qu’Ivan se révèle au football équatorien. Lors d'un match amical de la sélection nationale des moins de 17 ans à Santo Domingo contre le club local du Sport Colombia, le prodige local est convoqué par le coach. Le soir de la rencontre, il a la chance de jouer et d'inscrire deux pions en quelques minutes. Quelques années après ce premier exploit, il participe à une détection au sein du CS Emelec, un grand club équatorien situé à Guayaquil. C'est un grand classique des recrutements avec un match entre les aspirants et une équipe pro du club. Ce jour-là, les candidats adressent un 4 buts à 1 aux expérimentés, Kaviedes y va de son hat-trick. Étonnamment, les observateurs du club ne retiennent pas Ivan car celui-ci n’habite pas la région de Guayaquil. C’est en 1995 que les deux parties trouvent un premier accord et qu’Ivan rejoint le club de l’Emelec: le début d’une époque dorée. Il joue en équipe première dès sa première saison. À cette époque, le football équatorien commence tout juste à sortir de l’ombre et des joueurs comme Wellington Sanchez, Ivan Hurtado et la star expatriée au Mexique, à Necaxa, Alex Aguinaga, participent à la progression du football de ce petit pays andin. L’Emelec compte alors dans ses rangs deux attaquants argentins qui n’ayant pu trouver la gloire dans leur pays d’origine, enfilent les buts comme des perles en Equateur: Carlos Juarez et Ariel Graziani (tous les deux seront naturalisés et joueront avec l'équipe nationale équatorienne). Ces deux attaquants, puissants, servent de modèle à Ivan Kaviedes. Le trio irrésistible affole alors les compteurs. Cette formation sera surnommée "los Extraterrestres" par les supporters et la presse. Au sein de ce collectif, il explose littéralement. Durant l’année 1998, il inscrit un total de 43 buts en championnat (record pour un meilleur buteur dans le championnat équatorien). Tout y passe durant cette année folle: les retournées acrobatiques, qui deviendront sa spécialité, les lobs du milieu de terrain, ainsi que les têtes et reprises de volée. Au terme de l’année civile 1998, Ivan Kaviedes est le meilleur buteur d'un championnat dans le monde entier. À 21 ans, la pépite équatorienne devient alors une promesse du football sud-américain et intéresse plusieurs clubs européens.
Photo: ©DR
En janvier 1999, il s’engage avec le club italien de Pérouse, devenant ainsi le premier joueur du pays à jouer en Série A. Sous les ordres de l'entraîneur yougoslave Vujadin Boskov, le buteur fait de très bons débuts et bouscule la hiérarchie en attaque. Il inscrit 4 buts en une quinzaine de rencontres, permettant au club de se sauver. Alors que le club serait prêt à lui proposer une prolongation de son contrat, Ivan et la direction du club se frictionnent. Le joueur équatorien a en effet séché plusieurs séances d’entraînement lors de la pré-saison 1999-2000. Ivan Kaviedes invoque un manque de communication entre le club et lui-même sur les dates de reprise de l'entraînement. Le joueur est finalement envoyé au Celta Vigo. Durant l’été 1999, le joueur se montre à son avantage en inscrivant deux buts en Copa America, une compétition où l’Equateur a été éliminé dès le premier tour. En Galice, il doit enfin confirmer tous les espoirs placés en lui mais une rude concurrence s’impose: Benny McCarthy, Mario Turdo et Haim Revivo sont autant de rivaux pour Ivan Kaviedes, d'autant que le club entraîné par Fernando Vazquez évolue en 4-5-1, ce qui ne laisse qu’une seule place pour le buteur qu’il est. Après seulement cinq matches disputés, dès la trêve hivernale, Ivan s’en va se refaire une santé au Mexique, au Puebla FC.
2000-01 est la saison de son passage en Europe où Kaviedes s’illustre le mieux. Prêté au Real Valladolid, l’Équatorien joue titulaire et trouve le chemin des filets à six reprises. Le 10 juin 2001, à l’Estadio José Zorrilla de Valladolid, il nettoie les filets du Barça de Richard Dutruel en plaçant après un contrôle du genou, un bijou de retournée acrobatique sur un centre venu de la gauche. Ce but sera élu "but de l’année" en Espagne et vaudra au joueur son premier coup d’éclat médiatique. En 2001, il débarque au FC Porto et ne joue que 15 minutes, un match paumé 2 buts à 1 contre Braga en Coupe du Portugal. Une année de lose totale puisque l’entraîneur qui l’avait fait venir, Octavio Machado, est remplacé par José Mourinho qui exclu le joueur du groupe professionnel. À quelques mois de la Coupe du Monde 2002, c’est assez inquiétant, d’autant que l’équipe nationale, en lice pour se qualifier pour son premier rendez-vous Mondial, compte beaucoup sur lui. S’en suit alors une succession de passages dans des clubs équatoriens: deux aller-retour au Barcelona SC entrecoupé d'un intermède au Deportivo Quito. En 2004, Ivan Kaviedes, poissard, rejoint Crystal Palace où l’entraîneur Iain Dowie lui fait miroiter une place de titulaire. Mais son temps de jeu diminue tout au long de la saison pour finir par jouer avec l'équipe réserve. En 2005, alors qu’un nouveau Mondial se prépare pour l’Equateur, Kaviedes retourne au Barcelona SC où il retrouve des couleurs. Cette bouffée d'oxygène lui permet d’obtenir un ticket dans le groupe de l’équipe nationale équatorienne, pour la Coupe du Monde 2006.
Durant ce Mondial où tout sourit à l’Equateur (qualification pour les huitièmes de finale et révélation du jeune Antonio Valencia), Kaviedes s’illustre par une célébration de but bien particulière. Dans le match contre le Costa-Rica où les siens s’imposent 3 buts à 0, Kaviedes marque le dernier but et revêt alors un masque de Spiderman sorti tout droit de son short. Il rend un hommage à l’attaquant international équatorien Ottilino Tenorio, décédé cette même année d’un accident de voiture et qui s’était fait remarquer auprès des supporters de l’Emelec en portant un masque du super-héros à chaque pion marqué. Après le tournoi, Ivan Kaviedes devient son propre personnage et se transforme en Ivan le terrible. Tout d’abord, il y a cette instabilité chronique dans ses choix de carrière: Barcelona SC, LDU de Quito et El Nacional verront ainsi passer l'ancien prodige, entre performances en pointillées et indisciplines en tous genres. En 2005 déjà, l'Argentinos Juniors avait recruté l’attaquant équatorien pour le faire jouer titulaire. Quelque peu bordélique, le joueur avait séché plusieurs entraînements, invoquant une blessure qu’il ferait soigner lui-même et non par les kinés du club. Le joueur est mis à pied et en profite pour demander au club une autorisation d’absence afin d’aller régler des problèmes personnels au Brésil. Il n’a plus jamais retrouvé la confiance des dirigeants du club de Buenos Aires après ses escapades. Il y a eu ensuite des affaires financières où des désaccords sur des contrats signés par le joueur et ses clubs qui lui ont valu une suspension et les gros titres de la presse, notamment lors de son départ de la LDU de Quito, un club pourtant réputé sérieux, en 2008. Il joue alors quelques matches avec Macara, un petit club local. S’en ai suivi une période où le joueur a cherché des contrats professionnels en Turquie et au Liban.
Kaviedes, moqué dans la presse pour toutes ces fois où il ne va pas aux entraînements, son comportement parfois violent (en 2006, en pleine préparation du Mondial, le joueur s’est battu avec Edwin Tenorio, milieu de terrain de la sélection), son égo surdimensionné et son hygiène de vie contestable. En 2010, le joueur a dû subir une cure de désintoxication dans une clinique, nul n’a pu savoir quels produits le joueur absorbait, mais à peine sorti il a repris le chemin des entraînements dans des ligues inférieures (au club de Quito d'Aucas). Son passage est une nouvelle fois marqué par un incident puisque le joueur est condamné à cinq jours de prison après avoir agressé des policiers qui venaient de l’arrêter en état d’ébriété au volant de sa voiture. De là à dire qu’Ivan Kaviedes est un mauvais garçon, il n'y qu'un pas, pourtant le joueur se libère volontiers pour différents matches de charité qui se jouent dans son pays et auxquels participent d’autres joueurs. Il a même crée sa propre fondation qui a permit de récolter assez d’argent pour construire un centre social et de football dans sa ville natale. Mais comme on parle d'Ivan "El terrible" Kaviedes, la fondation sert aussi à redorer l’image du joueur et celui-ci en a profité pour faire construire en 2011 un musée à sa gloire à Portoviejo. Le 25 novembre 2012, Ivan Kaviedes a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière professionnelle. Il joue par la suite dans des petits clubs amateurs du pays.
PALMARÈS
Champion d'Equateur de D3 en 2012 (Aucas)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur du championnat d'Equateur en 1998 (43 buts) (SC Emelec)
SOURCES/RESSOURCES