Football-the-story

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Pierre Chayriguès

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Photo: ©Collection Gregoire/Bridgeman Images

 

Pierre Chayriguès

 

Pierre Casimir Laurent Chayriguès

Né le 2 mai 1892 à Paris (FRA)

Décédé le 19 mars 1965 à Levallois-Perret (FRA)

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png Français, Gardien de but, 1m70

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png 21 sélections

(Matchs amicaux: 21 sélections)

 

1ère sélection : le 29 octobre 1911 contre le Luxembourg (4-1)

Dernière sélection : le 21 mai 1925 contre l'Angleterre (2-3)

 

1907/08 JAS Levallois (FRA)

1908/11 USA Clichy (FRA)

1911/25 Red Star (FRA)

 

Goal mythique du Red Star, Pierre Chayriguès est la première grande vedette du football français, bien avant KopaPlatini ou Zidane.

 

Né dans le XVIème arrondissement de Paris en 1892, le portier précoce enfile ses premiers gants à la Jeunesse Athlétique Socialiste de Levallois avant de rejoindre les rangs de l'Union Sportive et Amicale de Clichy en 1908. Très performant sur sa ligne malgré sa petite taille (1m70 sur la pointe des pieds), la réputation de Chayriguès gagne du terrain. Malheureusement, il ne peut prétendre à l'équipe nationale. En effet, le foot français, à cette époque, est divisé en deux fédérations concurrentes. D'un côté, l'USFSA, l'Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques, qui a choisi de quitter la FIFA en 1908. De l'autre, le CFI, le Comité Français Interfédéral, qui remplace l'association au sein de la fédération internationale et qui détient alors le monopole de la représentation officielle. Or, le club clichois pour lequel Chayriguès garde les cages est affilié à la première non reconnue. Si il veut enfiler le maillot bleu, le jeune Parisien n'a pas le choix, il doit changer de club. Il n'hésite pas et rejoint le Red Star en 1911.

 

En plus d'avoir la chance enfin de porter le maillot frappé du coq, cet électricien dans la vie de tous les jours se met d'un coup à monnayer son talent. Bien qu'officiellement amateur – le statut professionnel n'apparaît qu'en 1932 dans l'Hexagone – "Pierrot les grandes mains" signe un accord avec le club audonien qui prévoit une première prime de 500 francs pour son transfert, un salaire mensuel de 400 francs majoré par une prime de 50 francs pour chaque victoire en compétition. Chayriguès touche alors près de 10 000 francs par an à même pas 19 ans, soit quatre fois le salaire d'un instituteur. Une somme astronomique à l'époque. Appelé pour la première fois sous la tunique tricolore en 1911 pour disputer un match amical contre le Luxembourg (4 buts à 1), il devient alors le plus jeune gardien titulaire de l'histoire de l'équipe de France, à 19 ans, 5 mois et 28 jours. Auteur de 21 apparitions internationales entre 1911 et 1925, il signe le premier exploit des Bleus en 1912, une victoire à Turin face à la Squadra Azzurra (4 buts à 3). Il écœure les italiens en multipliant les arrêts et devient la coqueluche des Français. Il participe également aux Jeux Olympiques de Paris en 1924, éliminé en quarts de finale par l'Uruguay futur vainqueur et premier champion du Monde en 1930.

 

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Photo: ©Gallica.bnf.fr

 

Si Chayriguès est l'un des premiers à s'installer durablement au poste de numéro 1 en sélection, il le doit certainement à son talent. Le gardien des Vert et Blanc de Saint-Ouen aux épaules carrées est très doué et innove certains gestes méconnus jusqu'alors. Le pionnier des dégagements aux poings et l'inventeur du plongeon décrit son style spectaculaire dans ses mémoires intitulés "25 ans de football": "J'ai compris tout de suite que le gardien devait être autre chose qu'un homme enfermé dans sa cage. J'ai donc décidé de quitter ma ligne de but et de me promener dans les dix-huit mètres, à la fois pour mieux anticiper le jeu, stopper l'attaque adverse et relancer les contre-offensives. On m'a alors considéré comme un demi-fou..." Des sorties courageuses mais dangereuses dans les pieds des adversaires qui lui occasionnera de nombreuses blessures malgré sa solide stature, à une époque où les attaquants pouvaient charger les gardiens – et ne s'en privaient pas. Fractures du bassin et de l'épaule contractées lors des Jeux interalliés (compétition multisports destinée au personnel militaire ayant participé aux combats de la Première Guerre mondiale du côté de la Triple Entente) de 1919. Une côte enfoncée lors d'un contact violent avec le buteur de la Celeste Pedro Petrone aux JO. Et une fracture de la cheville et du péroné en 1925 durant le match de sélection Nord-Paris qui marque pratiquement la fin de sa carrière.

 

Entre-temps, la star banlieusarde rafle un triplé historique avec le Red Star en coupe de France (1921, 1922 et 1923). Le portier kamikaze qui mettait des gants de peau pour résister au froid honore sa 21ème et dernière cape contre l'Angleterre (défaite 3 buts à 2), le 21 mai 1925. Un pays où il a été sollicité en 1913 par les Spurs de Tottenham. Le club londonien avait offert un pont d'or à Chayriguès en plus du statut professionnel et qui aurait fait de lui le premier international français des Lilywhites, près d’un siècle avant Hugo Lloris... S'il avait accepté de rejoindre l'autre côté de la Manche, son salaire aurait quadruplé. Après quelque hésitation, il aurait refusé la proposition. La faute surement à la Première Guerre mondiale. Et un train de vie confortable en France puisque le Red Star s'est aligné sur l'offre. Son parcours est d'ailleurs émaillé de beaucoup de tensions à cause de l'argent. Le premier rebelle du foot français s'était rendu une fois au siège de la FFF sur des béquilles pour réclamer de l'argent pour des soins, alors qu'il touche déjà entre 1000 et 3000 francs par match. À partir de 1922, il n’a jamais disputé une rencontre à titre gratuit. Il le dit lui-même: "je n’ai jamais joué, pas plus pour la Ligue Parisienne que pour la Fédération, à titre gratuit. Les indemnités variaient, évidemment, mais il m’arriva souvent de toucher, d’un coup, 2 000 francs. Lorsque ma présence s’annonçait douteuse pour une rencontre, tenez pour certain que c’était parce que nous n’étions pas d’accord avec le pouvoir organisateur sur le prix de ma participation. J’étais alors tout à fait décidé à ne jamais jouer gratuitement pour des organisations qui ne visaient que la recette." avant d'ajouté "Est-ce moi qui ai sollicité? Pas du tout, c’est le club tentateur qui m’a fait des propositions et, une fois professionnalisé par le club, je pensai qu’il n’y avait aucune raison pour que Ligues et Fédération ne me payent pas aussi." et de finir "Je n’ai ni honte, ni regret d’avoir été payé." Des profits juteux à l'encontre des règles de l'amateurisme qui lui ont permis d'acheter un petit commerce en fin de carrière à Avranches, près du Mont-Saint-Michel. Précurseur à son poste, premier gardien moderne, pionnier en coulisses, Pierre Chayriguès disparaît le 19 mars 1965 à l'âge de 72 ans.

 

PALMARÈS

 

Finaliste aux Jeux Interalliés de Paris en 1919 (France)

Vainqueur de la Coupe de France en 1921, 1922 et 1923 (Red Star)

 

SOURCES/RESSOURCES

 

La première star du foot français jouait au Red Star - Didier Braun sur "Une autre histoire du foot"

- Les footballeurs professionnels des années trente à nos jours - Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi

- "25 ans de football" - les mémoires de Pierre Chayriguès

- Donqui Foot - Hubert Artus

- Histoire d'un siècle Red Star - François de Montvalon, Frédéric Lombard et Joël Simon



02/09/2022
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