Vitor Baptista
Vitor Baptista
Vítor Manuel Ferreira Baptista
Né le 18 octobre 1948 à Setúbal (POR)
Décédé le 1er janvier 1999 à Setúbal (POR)
Portugais, Attaquant, 1m78
Surnom: "O Maior", "O Rapaz do Brinco", Gargantas
11 sélections, 2 buts
(Match amical: 1 sélection)
(Qualif Coupe du Monde: 3 sélections)
(Qualif Euro: 7 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 17 février 1971 contre la Belgique (0-3)
Dernière sélection : le 17 novembre 1976 contre le Danemark (1-0)
Acteur majeur du Benfica Lisbonne au début des années 70, Vitor Baptista était le George Best portugais. Un crack du ballon rond qui a connu une ascension fulgurante, le vertige de la fortune, puis une chute tout aussi rapide. Il avait tout pour être un top attaquant au niveau européen. Symbole de transgression, il était un homme libre avant tout dans une époque "militaro-salazarisme" proche de son terme. Une belle et grande gueule que les gens aimait vraiment, malgré ses frasques.
Né en 1948 dans une famille très pauvre, le jeune taquine le cuir dans les rues de Setúbal. Après avoir commencé à travailler dans une épicerie à l'âge de 13 ans, il est repéré par le club local lors d'un tournoi futsal. Passé pro, il devient le talentueux buteur explosif du Vitória Setúbal. En 1971, il signe avec le grand Benfica et devient le plus gros transfert à l'époque. En effet, le club d'Eusébio débourse alors 3 000 contos (environ 15 000 euros) plus trois joueurs pour l'enrôler. Le début des strass et paillettes. L'homme s'offre une Jaguar avec chauffeur juste pour le conduire de Setubal à Lisbonne. Durant les entraînements, il emmène son chien avec lui et l'accroche au poteau du but pour le surveiller. Un mec un peu fou style dandy avec la panoplie complète: chemise à fleurs, jeans arrachés, claquette-chaussette et chaînes en or qui brillent. Justement un de ces bijoux lui a valu un des épisodes les plus improbables du foot portugais: sa boucle d'oreille.
Photo: ©DR
12 février 1978, derby contre les rivaux du Sporting. En seconde période, il plante un but d'anthologie et le fête. Catastrophe. Durant la célébration avec ses coéquipiers, il perd sa boucle d'oreille fétiche. Il la cherchera durant toute la partie jusqu'au coup de sifflet final, même après la rencontre. Selon la légende, il aurait même obliger l'arbitre à interrompre le match pour que tout le monde se mettent à la recherche du bijou perdu. Sans la retrouver. Il recevra seulement ce jour-là un nouveau surnom: "O Rapaz do brinco", le garçon à la boucle d'oreille! Un évènement facilement pardonné puisque durant cette période, il plante but sur but avec le club de la capitale (63 réalisations en 150 rencontres). Un homme du peuple, généreux, qui ramenait des choux et des patates de sa propriété pour les distribuer à ses collègues. Des fans qui, au fil des années, ont raconté des histoires les plus folles les unes que les autres. Une rencontre où Vitor aurait inscrit un doublé au bout d'une demie heure de jeu et serait rentré direct au vestiaire juste après le second but. Un autre où il aurait refusé de jouer face à une équipe russe car il trouvait que les joueurs ressemblaient à des amateurs. Où encore un entraînement en sélection qu'il aurait abandonné après avoir vu l'état déplorable du terrain.
La chute est toute aussi brutale. Extraverti et fantasque, il dilapide tout son argent dans la drogue et le monde de la nuit. En voulant toujours plus, il demande même une Porsche à ses dirigeants. Refus catégorique. Offensé, il se permet de signer au Vitoria Setúbal sans les prévenir et se fait donc virer par le club lisboète en 1978 après sept saisons. Viré également de l'équipe nationale par Juca, le sélectionneur de l'époque, qui préfère se passer de ce joueur trop insolent à son goût. C'est le début de la fin. Accro à l'héroïne, on lui diagnostique un trouble de la personnalité. En 1980, il débarque aux USA et côtoie George Best au San José Earthquakes. Rentré aussitôt, il termine sa carrière dans l'anonymat après six saisons dans des clubs amateurs portugais. Complètement ruiné, passé par la case prison après plusieurs petits vols, il retourne dans sa ville natale et devient l'homme à tout faire d'un cimetière. Il disparaît le 1er janvier 1999 à l'âge de 50 ans. Une fin tragique pour le plus grand rebelle du football portugais. Un Zlatan avant l'heure qu'on surnommait aussi "O Maior", le plus grand.
PALMARÈS
Champion du Portugal en 1972, 1973, 1975, 1976 et 1977 (Benfica Lisbonne)
Vice-champion du Portugal en 1974 et 1978 (Benfica Lisbonne)
Vainqueur de la Coupe du Portugal en 1972 (finale non-jouée) (Benfica Lisbonne)
Finaliste de la Coupe du Portugal en 1968 (finale non-jouée) (Vitoria Setubal), 1974 et 1975 (finale non-jouée) (Benfica Lisbonne)
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