Georges Bereta, un habitué des coups de canon
Photo: ©Le Progrès
Georges Bereta
Né le 11 mai 1946 à Saint-Etienne (FRA)
Décédé le 4 juillet 2023
Surnom: Bérète
(Matchs amicaux: 28 sélections, 3 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 7 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 9 sélections)
1ère sélection : le 23 décembre 1967 contre le Luxembourg (3-1)
Dernière sélection : le 25 mai 1975 contre l'Islande (0-0)
1966/déc74 Saint-Etienne (FRA) 344 matchs, 68 buts
(Championnat de France: 281 matchs, 53 buts)
(Coupe de France: 41 matchs, 12 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 16 matchs, 3 buts)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs)
(Challenge des Champions: 4 matchs)
janv1975/78 Olympique de Marseille (FRA) 97 matchs, 10 buts
(Championnat de France: 76 matchs, 5 buts)
(Coupe de France: 16 matchs, 5 buts)
(Coupe des Coupes: 2 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 3 matchs)
Attaquant puissant à la frappe lourde, Georges Bereta est une figure emblématique des verts, d’autant plus emblématique qu’il sera un des précurseurs du départ pour l’OM au mercato en janvier 1975, qui déclenchera l’affaire Bereta, accusé de haute trahison par les supporters stéphanois.
Fils d’immigré polonais débarqué dans l'Hexagone pour être mineur, Georges Bereta est né à Montreynaud, un quartier au Nord du centre-ville de Saint-Étienne, à proximité de Geoffroy Guichard. À partir de ses 14 ans, ce petit gamin (1m66) commence à bosser dans le Forez en tant qu'armurier. Pendant ce temps-là, il n'oublie pas sa première passion: le foot et les Verts. Il gravit tous les échelons de l'école de foot stéphanoise, jusqu'à atteindre la finale de Coupe Gambardella avec les Verts. Lors de son service militaire, il se lie d'amitié avec Hervé Revelli. Une rencontre essentielle, puisque ce dernier le recommandera auprès du club pour le faire passer pro. En effet, personne avait cru en lui à la base. "Bereta a des cuisses trop grosses, il ne sait pas courir et ne sera jamais footballeur.", avait affirmé l’entraîneur stéphanois de l'époque Jean Snella. Ainsi, à 20 ans, voilà Bereta lancé en équipe première. Il trouve rapidement sa place dans l’équipe et devient même absolument indispensable. Son physique de poche assez râblé lui permet d’allier puissance et précision, avec un pied gauche comme on en a rarement vu. Il va profiter de l’âge d’or des verts pour se constituer un des plus beaux palmarès du foot français.
photo: ©Le Progrès
Champion de France dès sa première saison, il fait le doublé Coupe championnat l’année suivante, puis est de nouveau champion en 1970. À chaque fois, c’est 30 matchs et 10 buts par saison, le genre de stats impressionnantes de régularité. Monstre sacré en club, Bereta l’est aussi en sélection, qu’il fréquente assidûment depuis 1966. Pas de chance pour lui, parmi ses 44 capes disputés sous le maillot bleu en neuf ans, aucun Euro, ni Mondial. C’est l’époque noire de l’équipe de France, qui frise parfois le ridicule. Pourtant tout va bien à Sainté avec qui il devient capitaine et remporte son 3ème doublé Coupe-Championnat en 1974. En résumé, avec plus de 300 matchs au compteur et autant de trophées nationales, le remuant ailier gauche est la star du club. L‘apothéose? En novembre 1974, son penalty tiré en force au centre de la cage aide à faire capituler Hadjuk Split, dans ce qui est peut-être encore aujourd’hui le plus beau match vu au stade Geoffrey-Guichard... Mais en cette fin d'année tout bascule.
L'ASSE est confrontée à de sérieux problèmes de trésoreries. C'est à ce moment-là que le président de l'OM, Fernand Meric, entre en contact avec son homologue de Sainté, Roger Rocher. Il souhaite recruter Georges Bereta. Les deux hommes parviennent à s'entendre, sans en informer le joueur. Le 2 décembre, le comité directeur des Verts approuve le transfert. Bereta n'est toujours pas mis au courant. Deux jours plus tard, un journaliste particulièrement bien informé appelle le futur ex-Stéphanois pour lui annoncer la nouvelle. Bereta n'y croit pas, et pourtant, le 9 décembre, alors que les deux clubs démentent, Marseille le contacte enfin pour lui proposer un contrat de trois ans et demi, avec salaire doublé. À 29 ans, l'offre est superbe. Bereta, dont l'envie première est de rester, demande donc à Rocher une prolongation de son contrat avec des exigences salariales à la hauteur de ce que lui propose Marseille. Forcément, il refuse. Le 15 décembre, Bereta donne donc son accord pour le transfert. Avec cet achat, le club phocéen n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en 1971, Georges Carnus et Bernard Bosquier avaient signés chez le rival avant la fin de l’exercice. Premiers effets de la mise en place du contrat à temps. Son arrivée sous le maillot phocéen pour 500 000 francs fera aussi de lui, selon ses termes, "le premier joueur français transféré au mercato." Suite à cela, il n'adressera plus jamais la parole à Roger Rocher. Ni à Robert Herbin d'ailleurs. En effet, l'entraîneur du club stéphanois ne s'est nullement opposé à ce transfert, assurant qu'il avait suffisamment de bons joueurs pour compenser cette absence. Quant à Georges Bereta, ce départ peut toujours avoir un goût amer, puisque ses années marseillaises ne seront pas couronnées de succès avec seulement une coupe supplémentaire. Pire, l'ASSE forgera sa légende en Coupe d'Europe sans lui. Les poteaux carrés, ils ne les connaîtra jamais. Pour autant, le sang vert coulera toujours dans ses veines. Côté Tricolore, il obtient au total 44 sélections (4 buts) sous le maillot des Bleus entre 1967 et 1975. International pendant les années de disette du football français, il fait partie de cette époque tampon entre les géants de 1958 et la génération Platini. Malheureusement, Georges Bereta a succombé à une longue maladie le 4 juillet 2023. Le gaucher aux 343 matches avec les Verts avait 77 ans.
PALMARÈS
Champion de France en 1967, 1968, 1969, 1970, 1974 et 1975 (Saint-Etienne)
Vice-champion de France en 1971 (Saint-Etienne) et 1975 (Marseille)
Vainqueur de la Coupe de France en 1968, 1970 et 1974 (Saint-Etienne) et 1976 (Marseille)
Vainqueur du Challenge des champions en 1967, 1968 et 1969 (Saint-Etienne)
Finaliste du Challenge des champions en 1970 (Saint-Etienne)
Finaliste de la Coupe Gambardella en 1964 (Saint-Etienne)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu joueur français de l’année en 1973 et 1974
SOURCES/RESSOURCES
- Georges Bereta: les histoires d'amour finissent mal en général - So Foot
↑Auteur: Follow @KevinCharnay
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