Japhet N'Doram, le sorcier des Canaris
photo: ©Matthew Ashton/EMPICS
Japhet N'Doram
Né le 27 février 1966 à N'Djamena (TCD)
Tchadien, milieu Offensif/attaquant, 1m82
Surnom: "Le sorcier de la Beaujoire"
1984/88 Tourbillon FC (TCD)
1988/90 Tonnerre Yaoundé (CAM) 32 matchs, 18 buts
1990/97 FC Nantes (FRA) 229 matchs, 87 buts
(Championnat de France: 192 matchs, 72 buts)
(Coupe de France: 13 matchs, 1 but)
(Coupe de la ligue: 2 matchs, 2 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 7 matchs, 3 buts)
(Coupe de l'UEFA: 9 matchs, 3 buts)
(Coupe Intertoto: 5 matchs, 6 buts)
1997/98 AS Monaco (FRA) 16 matchs, 3 buts
(Championnat de France: 13 matchs, 1 but)
(Trophée des Champions: 1 match, 2 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 2 matchs)
Aussi adroit devant le but qu’inspiré dans la construction, Japhet N'Doram aura marqué l’histoire des Canaris dans les années 90 avec sa vision de jeu hors du commun et sa superbe qualité de passe.
Pendant près de dix ans, la Beaujoire a pu admirer son volume de jeu conséquent et sa technique balle au pied désarmante, voire envoûtante pour le public nantais, qui le surnommera "Le Sorcier de la Beaujoire". Il y a du Salif Keita dans ce tchadien à l'itinéraire original. Après avoir subit la guerre civile durant son adolescence, ce fils d'une famille nombreuse de N'Djamena suit les pas de son grand frère Jonathan Beassal (international en 1976-1977) en portant les couleurs du Tourbillon local. Vite repéré, c'est le Tonnerre de Yaoundé qui récupère le jeune tchadien pour remplacer un certain George Weah parti à Monaco. Ses performances ne passe pas inaperçues en Europe. C'est le FC Nantes qui jette son dévolu sur cette pépite africaine. Lors d'un stage avec la sélection tchadienne, N’Doram débarque sur les bords de l'Erdre au début des années 90 et signe dans la foulée son contrat avec les Canaris armé d'un passeport "volant", c'est à dire sans nom. Ce qui explique sans doute les incertitudes quand à son âge, tantôt né en 1966, ou né en 1971.
Photo: ©DR
Arrivé dans la Maison Jaune à soi-disant 24 ans, il côtoie une bande de gamins insouciant qui joue au ballon avec le sourire. Sa première force a été d’avoir su se fondre dans cette collectivité avec humilité. La seconde a été de savoir faire preuve de patience. Car, entre blessures récurrentes et une difficulté à trouver sa place sur le terrain, l’heure de Japhet ne sonne pas tout de suite. N’Doram a même failli ne jamais jouer pour le FC Nantes. Champion du monde, l’Argentin Jorge Burruchaga accepte de prendre une licence amateur, libérant ainsi une place extra-communautaire. Comme toute une génération, c'est sous la férule de Jean-Claude Suaudeau que N'Doram va exploser au FCNA. Jeu à une touche de balle, en mouvement perpétuel, celui qui est replacé numéro 10 a toute les caractéristiques pour incarner à la perfection le "jeu à la nantaise". Il était à la fois le catalyseur, le stratège et parfois le buteur d’une équipe entièrement tournée vers l’offensive. Ainsi, le club va gravir les échelons avec une finale de Coupe de France en 1993 jusqu'au titre suprême en 1995, après 31 matchs sans défaites. Le départ de Patrice Loko pour le PSG et l’absence longue durée de Nicolas Ouédec ne freinent pas le Tchadien. Reconverti avant-centre, N’Doram enchaînent ses saisons les plus prolifiques (15 et 21 buts). Joueur très collectif et très technique, adroit devant le but il aura si bien éclairé le jeu nantais. Les amoureux du ballon rond se souviennent tous de son but marqué en demi-finale de Ligue des champions face à la Juventus, lors d'une victoire (3 buts à 2) des Nantais à domicile, malheureusement insuffisante. Auteur de 72 réalisations en huit saisons passées au club, Japhet N'Doram inscrira également le 2000ème but du FCN en D1.
En pleine bourre, le sorcier de la Beaujoire finit par rejoindre Monaco. Après de bons débuts sur le Rocher, le natif de Ndjamena se blesse gravement à la jambe. Fin de carrière en queue de poisson pour le plus grand des Sao. À Nantes comme en équipe nationale du Tchad, Japhet N'Doram a laissé une empreinte impérissable. Sur le plan international, il joue à trente-six reprises pour treize buts inscrits avec la sélection de son pays. Mais le tchadien n’aura jamais eu le loisir de disputer la Coupe d’Afrique des Nations ou même les éliminatoires de la Coupe du Monde, incapable de rivaliser avec les grosses cylindrées du Continent. Avec 72 buts en sept saisons de première division, "le Sorcier de la Beaujoire" restera le buteur emblématique des années Suaudeau.
PALMARÈS
Champion de France en 1995 (FC Nantes)
Champion du Tchad en 1987 (Tourbillon FC N'Djamena)
Finaliste de la Coupe de France en 1993 (finale non-jouée) (FC Nantes)
Vainqueur de la Coupe du Tchad en 1987 et 1988 (Tourbillon FC N'Djamena)
Vainqueur de la Coupe du Cameroun en 1989 (Tonnerre Yaoundé)
Vainqueur du Trophée des Champions en 1997 (AS Monaco)
Finaliste du Trophée des Champions en 1995 (FC Nantes)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu joueur étranger de l'année du championnat de France en 1994
VIDÉO
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