Tchad
Nambatingue Toko
photo: ©DR
Nambatingue Toko
Nambatingue Tokomon Dieudonné
Né le 21 août 1952 à N'Djaména (TCD)
Surnom: Tonton Toko
Attaquant tchadien particulièrement fantasque, au physique impressionnant, Nambatingue Toko a sillonné la France et glané de nombreux titres, souvent comme remplaçant. Après avoir explosé à Nice, il passera par Bordeaux, Strasbourg et Valenciennes avant de réussir au PSG.
Né le 21 août 1952, Nambatingue Tokomon Dieudonné de son nom complet pousse ses premiers cris à N'Djaména. Dans les rues de la capitale tchadienne, le jeune homme fait ses premiers pas, puis pousse ses premiers ballons avant d’inscrire ses premiers buts. Il apprend le football dans différents petits clubs aux alentours de sa ville, mais c’est au sein du Yal-Tchad N’Djamena qu’il se fait remarquer pendant la saison 1973-74 par les recruteurs de Grenoble. À 22 ans, il ne peut pas refuser une telle opportunité mais paralysé par le froid, il ne convainc pas malgré un gabarit hors norme. Grand et longiligne, Toko possédait pourtant une couverture de balle étonnante…
Il quitte donc l’Isère direction l’US Albi qui évolue, alors, en troisième division. Dans le sud, il peut montrer enfin ses réelles qualités d’attaquant grâce ses longues jambes qui ratissent le terrain, s’en servant pour récupérer de nombreux ballons. Une seule saison, une seule, et les clubs de l’élite posent déjà leurs yeux sur le Tchadien d’Albi, l’OGC Nice en particulier. Le club azuréen cherche alors des joueurs offensifs susceptibles de remplacer Charly Loubet et Leif Eriksson, les deux sur le départ pour Cannes. Il signe en 1975 et apparaît douze fois pour sa première saison. Il gagne alors ses galons de titulaire mais marque peu. Avec l’arrivée du buteur yougoslave Nenad Bjekovic, il se voit repositionné sur l’aile et forme un efficace trident avec le serbe et Daniel Sanchez. Nice est alors sur la bonne pente: second en 1976, le club atteint la finale de la Coupe de France en 1978, finale perdue contre Nancy sur un but de Michel Platini.
photo: ©Paris-canalhistorique
L’équipe niçoise explose en plein vol et Nambatingue file vers Bordeaux. Il ne s’adapte pas du tout en Gironde et rejoint rapidement le RC Strasbourg. Cette année là, il remporte son premier trophée en devenant Champion de France. Malheureusement, il joue les remplaçants de luxe, derrière le trio Roland Wagner, Albert Gemmrich et Joël Tanter. Unique joueur étranger de l’équipe, il n'apparaît que dix-sept fois et part en fin de saison. C’est à Valenciennes qu’il va rebondir. Dans le Nord, il retrouve ses sensations et s’affirme comme un véritable chasseur de but, contribuant à la huitième place du club en fin de saison. Durant l’été 1980, de nombreux clubs tapent à la porte du Tchadien, et c’est le PSG qui emporte la bataille.
C'est dans la capitale que Toko écrira ses plus belles pages. Dès sa première saison, il plante le premier but du PSG dans une coupe d’Europe, face aux Bulgares du Lokomotiv Sofia. Il permet ensuite aux siens de se qualifier grâce à un superbe retourné acrobatique. À la fin du match, lorsqu’un journaliste lui demande s’il s’agit du plus beau but de sa carrière, il répond sereinement: "Mais non ! Vous me connaissez, j’en ai marqué des plus beaux que ça!" Des buts importants, il en mettra pas mal, comme en finale de Coupe de France contre les Verts en 1982 en ouvrant le score à la 58ème (2-2, 6 tab à 5). Ce sera lui qui donnera également la victoire en finale contre Nantes la saison suivante. En cinq saisons au PSG, de 1980 à 1985, Toko marquera 45 buts. Arrivé en fin de contrat, il est laissé libre par le club. Dommage pour lui, il manquera le titre de champion de France. Il opte alors pour le RC Paris pour terminer sa belle carrière. Il est et restera à jamais le 1er buteur du PSG en Coupe d’Europe.
PALMARÈS
Champion de France en 1979 (RC Strasbourg)
Vice-champion de France en 1976 (OGC Nice)
Vainqueur de la Coupe de France en 1982 et 1983 (Paris SG)
Finaliste de la Coupe de France en 1978 (OGC Nice) et 1985 (Paris SG)
Champion de France de D2 en 1985 (RC Paris)
Tchad
Palmarès
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Coupe du Tchad
Les clubs
Elect-Sports FC
Foullah Édifice
Gazelle Football Club
Renaissance FC
Tourbillon FC
Tourbillon FC
Tourbillon Football Club, fondé en 1972
Couleurs: bleu et blanc
Stade: Omnisports Idriss Mahamat Ouya (30 000 places)
Japhet N'Doram, le sorcier des Canaris
photo: ©Matthew Ashton/EMPICS
Japhet N'Doram
Né le 27 février 1966 à N'Djamena (TCD)
Tchadien, milieu Offensif/attaquant, 1m82
Surnom: "Le sorcier de la Beaujoire"
1984/88 Tourbillon FC (TCD)
1988/90 Tonnerre Yaoundé (CAM) 32 matchs, 18 buts
1990/97 FC Nantes (FRA) 229 matchs, 87 buts
(Championnat de France: 192 matchs, 72 buts)
(Coupe de France: 13 matchs, 1 but)
(Coupe de la ligue: 2 matchs, 2 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 7 matchs, 3 buts)
(Coupe de l'UEFA: 9 matchs, 3 buts)
(Coupe Intertoto: 5 matchs, 6 buts)
1997/98 AS Monaco (FRA) 16 matchs, 3 buts
(Championnat de France: 13 matchs, 1 but)
(Trophée des Champions: 1 match, 2 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 2 matchs)
Aussi adroit devant le but qu’inspiré dans la construction, Japhet N'Doram aura marqué l’histoire des Canaris dans les années 90 avec sa vision de jeu hors du commun et sa superbe qualité de passe.
Pendant près de dix ans, la Beaujoire a pu admirer son volume de jeu conséquent et sa technique balle au pied désarmante, voire envoûtante pour le public nantais, qui le surnommera "Le Sorcier de la Beaujoire". Il y a du Salif Keita dans ce tchadien à l'itinéraire original. Après avoir subit la guerre civile durant son adolescence, ce fils d'une famille nombreuse de N'Djamena suit les pas de son grand frère Jonathan Beassal (international en 1976-1977) en portant les couleurs du Tourbillon local. Vite repéré, c'est le Tonnerre de Yaoundé qui récupère le jeune tchadien pour remplacer un certain George Weah parti à Monaco. Ses performances ne passe pas inaperçues en Europe. C'est le FC Nantes qui jette son dévolu sur cette pépite africaine. Lors d'un stage avec la sélection tchadienne, N’Doram débarque sur les bords de l'Erdre au début des années 90 et signe dans la foulée son contrat avec les Canaris armé d'un passeport "volant", c'est à dire sans nom. Ce qui explique sans doute les incertitudes quand à son âge, tantôt né en 1966, ou né en 1971.
Photo: ©DR
Arrivé dans la Maison Jaune à soi-disant 24 ans, il côtoie une bande de gamins insouciant qui joue au ballon avec le sourire. Sa première force a été d’avoir su se fondre dans cette collectivité avec humilité. La seconde a été de savoir faire preuve de patience. Car, entre blessures récurrentes et une difficulté à trouver sa place sur le terrain, l’heure de Japhet ne sonne pas tout de suite. N’Doram a même failli ne jamais jouer pour le FC Nantes. Champion du monde, l’Argentin Jorge Burruchaga accepte de prendre une licence amateur, libérant ainsi une place extra-communautaire. Comme toute une génération, c'est sous la férule de Jean-Claude Suaudeau que N'Doram va exploser au FCNA. Jeu à une touche de balle, en mouvement perpétuel, celui qui est replacé numéro 10 a toute les caractéristiques pour incarner à la perfection le "jeu à la nantaise". Il était à la fois le catalyseur, le stratège et parfois le buteur d’une équipe entièrement tournée vers l’offensive. Ainsi, le club va gravir les échelons avec une finale de Coupe de France en 1993 jusqu'au titre suprême en 1995, après 31 matchs sans défaites. Le départ de Patrice Loko pour le PSG et l’absence longue durée de Nicolas Ouédec ne freinent pas le Tchadien. Reconverti avant-centre, N’Doram enchaînent ses saisons les plus prolifiques (15 et 21 buts). Joueur très collectif et très technique, adroit devant le but il aura si bien éclairé le jeu nantais. Les amoureux du ballon rond se souviennent tous de son but marqué en demi-finale de Ligue des champions face à la Juventus, lors d'une victoire (3 buts à 2) des Nantais à domicile, malheureusement insuffisante. Auteur de 72 réalisations en huit saisons passées au club, Japhet N'Doram inscrira également le 2000ème but du FCN en D1.
En pleine bourre, le sorcier de la Beaujoire finit par rejoindre Monaco. Après de bons débuts sur le Rocher, le natif de Ndjamena se blesse gravement à la jambe. Fin de carrière en queue de poisson pour le plus grand des Sao. À Nantes comme en équipe nationale du Tchad, Japhet N'Doram a laissé une empreinte impérissable. Sur le plan international, il joue à trente-six reprises pour treize buts inscrits avec la sélection de son pays. Mais le tchadien n’aura jamais eu le loisir de disputer la Coupe d’Afrique des Nations ou même les éliminatoires de la Coupe du Monde, incapable de rivaliser avec les grosses cylindrées du Continent. Avec 72 buts en sept saisons de première division, "le Sorcier de la Beaujoire" restera le buteur emblématique des années Suaudeau.
PALMARÈS
Champion de France en 1995 (FC Nantes)
Champion du Tchad en 1987 (Tourbillon FC N'Djamena)
Finaliste de la Coupe de France en 1993 (finale non-jouée) (FC Nantes)
Vainqueur de la Coupe du Tchad en 1987 et 1988 (Tourbillon FC N'Djamena)
Vainqueur de la Coupe du Cameroun en 1989 (Tonnerre Yaoundé)
Vainqueur du Trophée des Champions en 1997 (AS Monaco)
Finaliste du Trophée des Champions en 1995 (FC Nantes)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu joueur étranger de l'année du championnat de France en 1994
VIDÉO