Football-the-story

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Jean-Pierre Adams

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photo: ©AFP

 

Jean-Pierre Adams

 

Né le 10 mars 1948 à Dakar (AOF)

Décédé le lundi 6 septembre 2021 à Nîmes (FRA)

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png Français, Défenseur central, 1m78

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png 22 sélections

(Matchs amicaux: 14 sélections)

(Qualif Coupe du Monde: 3 sélections)

(Qualif Euro: 5 sélections)

 

1ère sélection : le 15 juin 1972 contre l'Afrique (2-0)

Dernière sélection : le 1er septembre 1976 contre le Danemark (1-1)

 

1967/70 Fontainebleau (FRA)
1970/73 Nîmes Olympique (FRA) 98 matchs, 10 buts
(Championnat de France: 84 matchs, 8 buts)
(Coupe de France: 10 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 4 matchs, 2 buts)
1973/77 OGC Nice (FRA) 144 matchs, 17 buts
(Championnat de France: 126 matchs, 15 buts)
(Coupe de France: 13 matchs, 2 buts)
(Coupe de l'UEFA: 5 matchs)
1977/79 Paris SG (FRA) 43 matchs, 2 buts
(Championnat de France: 41 matchs, 1 but)
(Coupe de France: 2 matchs, 1 but)
1979/80 FC Mulhouse (FRA) 11 matchs, 1 but
1980/81 FC Chalon (FRA) 23 matchs, 1 but
 
Membre de la garde noire, en compagnie de Marius Trésor, Jean-Pierre Adams a été un des piliers de la défense tricolore, avant de sombrer dans le coma à la suite d'une erreur médicale.
 
Né à Dakar, sa grand-mère sénégalaise, qui l'a élevé, inscrit le jeune Jean-Pierre, âgé de huit ans, dans une école religieuse à Montargis, dans le Loiret. Laissé seul en France, des parents adoptifs de bonne volonté et le football lui permettront d’échapper à l’Assistance Publique. Ses études terminés, il travaille chez un fabriquant de produits de caoutchouc, et écume plusieurs clubs du Loiret, sans se fixer nulle part. La première étape de son ascension vers le professionnalisme se fera en 1967. Jean-Pierre Adams signe à l'Entente Fontainebleau où il va s'imposer en peu de temps comme... avant-centre. Les deux saisons suivantes, il est double vainqueur du championnat de France amateur, ses prestations sont surveillées par quelques formations de première division. Début 1970, repéré par Kader Firoud, il s'engage avec Nîmes où il va connaître de formidables émotions.
 
Son jeu séduit au sein de l'entrejeu gardois. Athlétique et volontaire, il passe petit à petit demi-défensif puis défenseur central, devenant très redouté par ses adversaires pour son côté agressif. Il va rapidement exploser à mesure que les nîmois gravissent les échelons. 1972 sera l'année de sa révélation totale puisqu'il termine vice-champion de France avec les Crocodiles, remporte la Coupe des Alpes et intègre également l'équipe de France. Il étrenne sa première sélection en équipe de France le 15 juin 1972 lors d'un tournoi organisé à Rio contre une sélection d'Afrique que les Bleus battent 2 à 0. Ce jour-là, il remplace Marius Trésor avec qui, il formera plus tard, en défense centrale, la fameuse "Garde noire" de la sélection tricolore. Les deux compères apportaient une véritable sécurité à l'équipe de France. Malgré sa solide charnière centrale, les Bleus ne parviennent pourtant pas à exister au niveau mondial. Il enfile à 22 reprises seulement le maillot frappé du coq. "C'était une force de la nature, très fort physiquement. Il avait beaucoup de détermination et de la volonté ", racontait à l'époque Henri Michel.

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photo: ©DR
 
Côté club, il échoue en 1973 en demi-finale de la Coupe de France, face aux bastiais. Jean-Pierre, qui semble promis à un grand avenir, part pour le Nice sexy des années 1970 qui connait alors une des périodes les plus faste de son histoire: avec Josip Katalinski, il protège efficacement Dominique Baratelli tandis que devant Nambatingue Toko enquille les pions. Pourtant, l'OGC Nice finit vice-champion de France derrière Saint-Etienne. Les erreurs d'arbitrages flagrantes privent les niçois d'une juste récompense. Après trois années au Gym, Jean-Pierre Adams rejoint un club qui monte, le PSG. Le club de la capitale peine à devenir un grand de France, ce qui agace un peu l'international français. Du coup, il y séjourne deux saisons avant de rejoindre Mulhouse, à l'âge de 32 ans. Après un unique exercice, et des blessures, il quitte le monde professionnel pour rejoindre la modeste équipe du FC Châlon, alors en 3ème division. Hélas pour lui, sa carrière va connaître une fin tragique.
 
Après une saison, les difficultés commencent à pointer. Lors d'une d’une formation à Dijon pour devenir entraîneur d’équipes de jeunes, le néo-retraité souffre d'une rupture du tendon. Une opération apparemment bénigne au genou est prévue pour qu'il puisse se remettre au travail, lui qui a ouvert également un magasin de sport. "Tout va bien, je suis en pleine forme. C'est à 11H que je vais être opéré. Pense à moi quand même, mais vient me chercher dans huit jours, et n'oublie pas alors, une paire de béquille!". Ce sont les derniers mots de Jean-Pierre Adams, prononcés le 17 mars 1982 avant d'entrer en salle d'opération. Tout bascule. Jean-Pierre Adams subit une anesthésie. Puis plus rien. L’ancien stoppeur de l’équipe de France ne s’est pas réveillé. Coma. Affecté par un mouvement de grève du personnel, l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon est en sous-effectif. L’anesthésiste seul ce jour-là s’occupe de huit patients, dont trois à endormir quasiment au même moment. Un assistant stagiaire multiplie les bourdes. Jean-Pierre Adams est mal intubé, le dispositif bloque le passage vers ses poumons, ce qui prive d’oxygène l’homme de 34 ans et déclenche un arrêt cardiaque. Dans les années 1990, l’anesthésiste et son assistant seront condamnés à un mois de prison avec sursis et à l’équivalent de 5000 francs d'amende, soit 750 euros à l'époque. Mais la reconnaissance de l’erreur médicale ne fera pas revenir Jean-Pierre Adams, il restera un homme allongé. Il disparaît le lundi 6 septembre à l’âge de 73 ans ans après avoir lutté 39 longues années dans un coma végétatif. Depuis 1982, sa femme Bernadette est restée continuellement au chevet de Jean-Pierre. L'épouse se confiait à l'époque: "J'essaie de ne pas penser à l'accident tous les jours, mais je n'ai pas le choix. Chaque fois que je le regarde, il est présent dans ma tête." Un exemple de dévouement et une leçon d’amour dont elle avait témoigné à plusieurs reprises. Ainsi, son quotidien s’articulait autour de celui de son époux qui respirait, toussait, alternait phases de sommeil et phases en éveil les yeux grands ouverts mais dans l’incapacité de communiquer verbalement avec quiconque. "Les gens sur Facebook me disent de le débrancher… mais il n'est même pas branché! Je n'arrêterai pas de lui donner à manger et à boire.", défendait-elle quelques mois avant sa disparition.
 
Dans le huis-clos d’une chambre totalement dédiée à l’ancien joueur de l’équipe de France, elle a toujours vécu auprès de lui à Rodilhan, près de Nîmes. Afin de soulager son quotidien, elle prenait soin de diffuser boucle les morceaux de ses chanteurs préférés parmi lesquels figuraient Aretha Franklin, Ottis Reading ou encore Chuck Berry. Un combat éreintant de chaque instant mené seule. Bien qu’elle vivait dans l’espérance de voir son mari se réveiller un jour, Bernadette Adams craignait par-dessus tout de mourir avant le "Roc", s’inquiétant de savoir qui aurait pu poursuivre son action de charité et de dévouement. "Il est mort paisiblement dans ses bras ce matin.", a expliqué Jacques Vendroux, consultant football pour France Info et ami du footballeur et de son épouse. "Elle ne l'a pas lâché en 39 ans: cette femme est une héroïne."
 
PALMARÈS
 
Vice-champion de France en 1972 (Nîmes Olympique) et 1976 (OGC Nice)
Vainqueur de la Coupe des Alpes en 1972 (Nîmes Olympique)
Vice-champion de France amateurs en 1968 et 1969 (Fontainebleau)


16/01/2020
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