Joseph-Antoine Bell
Photo: ©Alain de Martignac/Icon Sport
Joseph-Antoine Bell
Né le 8 octobre 1954 à Mouandé (CAM)
Camerounais, gardien de but, 1m82
Surnom: Jojo
(Matchs amicaux: 13 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 7 sélections)
(Coupe du Monde: 2 sélections)
(Qualif Coupe d'Afrique des Nations: 6 sélections)
(Coupe d'Afrique des Nations: 11 sélections)
(Jeux Olympiques: 3 sélections)
(Qualif Jeux Africains: 4 sélections)
(Coupe de l'UDEAC: 4 sélections)
1ère sélection : le 23 décembre 1977 contre le Tchad (0-0)
Dernière sélection : le 24 juin 1994 contre le Brésil (0-3)
1975/81 Union Douala (CAM)
1982/83 Africa Sports (CIV)
1983/85 Arab Contractors (EGY)
1985/88 Olympique de Marseille (FRA) 137 matchs
(Championnat de France: 109 matchs)
(Coupe de France: 21 matchs)
(Coupe des Coupes: 7 matchs)
1988/89 SC Toulon (FRA) 36 matchs
(Championnat de France: 31 matchs)
(Coupe de France: 5 matchs)
1989/91 Bordeaux (FRA) 85 matchs
(Championnat de France: 75 matchs)
(Coupe de France: 4 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 6 matchs)
1991/94 Saint-Etienne (FRA) 108 matchs
(Championnat de France: 99 matchs)
(Coupe de France: 9 matchs)
Élu meilleur gardien africain du 20ème siècle, Joseph-Antoine Bell était un gardien assez spectaculaire et un homme d'exception sur le terrain.
Leader naturel et doté d’un charisme impressionnant, il a toujours gardé la réputation de rebelle qui ne fait pas dans la langue de bois. Fort de ses 52 sélections avec le Cameroun, il s'est investi à fond pour défendre les valeurs du football, oubliant parfois de prendre des gants. Le comble pour un gardien… Né le 8 octobre 1954, le jeune portier débute sa carrière à l'âge de 15 ans dans le club de l'Union Douala en Division 2 camerounaise. Il part ensuite jouer à l'Africa Sports d'Abidjan, en Côte d'Ivoire avant de débarquer en 1983 en Egypte sous les couleurs d'Al-Moqaouloun al-Arab, plus connu sous le nom d’Arab Contractors. Il est ainsi l'un des premiers à s'expatrier pour évoluer à l'étranger. Le camerounais remporte avec le club égyptien un titre de champion et la Coupe des Coupes africaines. Un trophée continental qui a fait de lui un gardien respecté au pays des pharaons.
Photo: ©DR
Félin et spectaculaire, il intègre rapidement la sélection des Lions Indomptables. Pourtant, il n'hésitera pas à mettre entre parenthèses sa carrière internationale naissant pour assurer son cursus scolaire. Ainsi, pendant qu'il termine en France ses études d'ingénieur en travaux publics, il manque énormément de matches qualificatifs pour le Mondial de 1982 et doit laisser son éternel rival Thomas NKono briller sur les pelouses espagnoles. Devenu incontournable à son retour, il remporte deux Coupes d'Afrique des nations en 1984 et 1988. Âgé de 31 ans, il débarque sur le tard en Europe, à l'Olympique de Marseille, qui vient tout juste de renaître de ses cendres, sauvé par les minots. Il étale ses qualités dès la première saison (1985-86) en finale de la Coupe de France en arrêtant avec brio un penalty du Bordelais Reinders. Le portier camerounais dissimule ses mains derrière son dos pour ne laisser aucun indice au tireur et bien rester sur ses appuis tout en adoptant une posture originale. Avec les olympiens, il est finaliste de la Coupe de France (1986 et 1987) et obtient une place de vice-champion en 1987. Après une saison à Toulon, il signe en faveur de Bordeaux en 1989. Ses retrouvailles avec le Vélodrome, mais sous les couleurs girondines cette fois, sont tristement lamentables. Pendant toute la rencontre, des bananes sont lancées en sa direction depuis les tribunes par certains supporters marseillais. Ce scandale révèle au grand jour la montée du racisme dans les stades français à la fin des années 80 et incite par la suite les responsables des clubs en France à se pencher sérieusement sur ce problème pour y remédier.
Réputé pour son caractère bien trempé, son sens de la répartie et son franc-parler font souvent mouche et soulèvent bien des polémiques. En 1990, Bell prend part à la légendaire épopée camerounaise qui verra les Lions échouer en quart de finale du Mondial italien contre l'Angleterre, 3 buts à 2 après prolongations après avoir mené 2 buts à 1. Le Cameroun avait crée l'exploit en battant l'Argentine championne du Monde en titre 1 but à 0 en match d'ouverture. Annoncé comme titulaire avant la compétition, il passe numéro 2 quelques heures avant la première pour avoir trop bien joué son rôle de délégué syndical dans la négociation des primes pour ce Mondial. En 1991, la relégation administrative des Girondins et l'émergence de Gaëtan Huard poussent Joseph-Antoine Bell à quitter la Gironde pour le Forez, à l'âge de 36 ans. Il va alors naturellement trouver sa place dans les buts stéphanois de manière quasiment ininterrompue durant trois saisons. Il portera la tunique stéphanoise jusqu'en 1995, pour un total de 108 matchs disputés. Il dispute une dernière Coupe du Monde en 1994 avec le Cameroun, qui sonnera donc la fin de sa carrière, après un match raté face au Brésil, futur champion du Monde. Il raccroche les crampons juste après le Mondial à l'âge de 41 ans. Devenu entraîneur, puis chroniqueur à RFI et enfin dirigeant, il subit divers coups bas des instances de sa fédération, comme lors de son échec à la course pour la présidence de la Fécafoot (fédération camerounaise de football) en 1996. Mais quelques flammes s’allument tout de même. Élu Meilleur Gardien Africain du 20ème siècle par l'IFFHS, il est nommé chef de son village Mouandé en 2012. Mais "Jojo" reste plus prophète à l’étranger que chez lui, comme l'attestent les élections municipales 2013 où il est sèchement battu. Depuis, comme de nombreux anciens joueurs, il garde un oeil critique sur ses successeurs.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 1984 et 1988 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 1986 (finale non-jouée) (Cameroun)
4ème de la Coupe d’Afrique des Nations en 1992 (Cameroun)
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1979 (Unoin Douala)
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupes en 1983 (Arab Contractors)
Champion d’Egypte en 1983 (Arab Contractors)
Champion du Cameroun en 1976 et 1978 (Union Douala)
Champion de Côte d'Ivoire en 1982 et 1983 (Africa Sports)
Vice-champion de France en 1987 (Marseille) et 1990 (Bordeaux)
Vainqueur de la Coupe du Cameroun en 1980 (Union Douala)
Finaliste de la Coupe du Cameroun en 1978 et 1981 (Union Douala)
Vainqueur de la Coupe de Côte d'Ivoire en 1982 (Africa Sports)
Finaliste de la Coupe de France en 1986 et 1987 (Marseille)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur gardien africain du 20ème siècle
VIDÉO
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