Nicolae Dobrin
Photo: ©Reddit
Nicolae Dobrin
Né le 26 août 1947 à Pitești (ROU)
Décédé le 26 octobre 2007 à Pitești (ROU)
Roumain, Milieu offensif, 1m80
Surnoms: Gâscanul, le Prince de Trivale
48 sélections, 6 buts
(Matchs amicaux: 27 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 6 sélections, 2 buts)
(Qualif Euro: 14 sélections, 4 buts)
(Coupe des Balkans: 1 sélection)
1ère sélection : le 1er juin 1966 contre la RFA (0-1)
Dernière sélection : le 2 avril 1980 contre la RDA (2-2)
B: 1 sélection
U23: 4 sélections
1962/81 Argeș Pitești (ROU) 413 matchs, 114 buts
(Championnat de Roumanie: 390 matchs, 106 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 8 matchs, 4 buts)
(Coupe de l'UEFA: 15 matchs, 4 buts)
1981/82 FCM Târgoviște (ROU) 13 matchs, 5 buts
1982/83 Argeș Pitești (ROU) 5 matchs
1985/86 Argeș Pitești (ROU) (entraîneur-joueur)
Bien que relativement méconnu en Europe de l'ouest pour des raisons diverses et variées, Nicolae Dobrin est une des plus grandes légendes de l'histoire du football roumain. Voire même le plus grand pour certains.
De par son parcours, son talent, son état d'esprit, il aura marqué à jamais l'histoire. Un milieu offensif comme on en fait plus, maître du dribble, expert de la feinte, des caviars donnés à ses coéquipiers, sans oublier une aisance sur coup de pieds arrêtés. Un mélange d'Ivica Osim et de Günter Netzer à la fois. Mais Dobrin divisait. Les uns lui reprochaient sa lenteur et ses sautes d'humeur. Les autres pensaient qu'il n'était pas permis de se priver d'un talent pareil. Né le 26 août 1947 à Pitesti, il est repéré dans la rue alors qu'il n'a que 12 ans. Très vite propulsé en équipe première, il fait ces débuts en juillet 1962 face au Stiinta Craiova (l'ancêtre de l'Universitatea Craiova), alors qu'il n'est âgé que de 14 ans et 10 mois. Une telle précocité technique et tactique est vraiment exceptionnelle. Il emmènera le FC Arges à ses deux seuls titres de champion, en 1972 et 1979. Une fidélité éternelle le lie jusqu’à la fin de ses jours à son club de Pitești, le seul pour lequel il a évolué, à part une brève période au CS Târgoviste (1980-82). Dobrin est Pitesti. Pitesti est Dobrin.
Côté sélection, il a été le leader technique de la Roumanie pendant une quinzaine d’années. Nicolae débute en juin 1966, alors qu'il n'a pas encore 19 ans, face à la RFA. Il forme alors avec Florea Dumitrache, une autre légende du football roumain, une paire offensive de premier plan. Par la suite, il contribue grandement à la qualification de la Roumanie pour la Coupe du Monde 1970 au Mexique, en inscrivant le 12 octobre 1969, à Bucarest, le but de la victoire face à l’équipe du Portugal (1 but à 0). Bien que présent à Guadalajara, il ne jouera aucune minute dans la compétition, en raison d'un conflit avec le sélectionneur Angelo Niculescu qui, piqué dans son orgueil pour une embrouille, l'a écarté. D'autres sources disent qu'il a réellement été court-circuité par les dinamovisti en équipe nationale. Tant pis pour la Roumanie qui ne franchira pas le premier tour. Il est également éliminé au dernier tour préliminaire de l’Euro 1972, l’équivalent des quarts de finale, par la Hongrie à l'issue de trois rencontres d'anthologie, dont un match d'appui fantastique perdu à la 89ème minute. Pourtant, le moment clé de la carrière de Nicolae reste son transfert avorté au Real Madrid.
Photo: ©GSP
Nous sommes en 1972. Le FC Arges vient de remporter son premier titre et joue donc à l'automne la prestigieuse Coupe d'Europe des clubs Champions. Le tirage au sort leur offre un gros morceau: le grand Real Madrid. Arges l'emporte 2 buts à 1 à domicile, avec une superbe prestation de Dobrin, buteur d'un soir et surtout organisateur de jeu génial. Le retour à Madrid se solde par une défaite 3 buts à 1 mais là encore, Dobrin impressionne ses adversaires. Le Real Madrid tient absolument à le recruter. À 25 ans, le superbe n°10 est alors à l'apogée de sa carrière. Le président des Merengues, le mythique Santiago Bernabeu en personne, se rend à Bucarest afin de proposer deux millions de dollars ainsi que des aménagements pour le stade de Pitesti. Le club donne son accord mais la décision finale doit être prise par Nicolae Ceaucescu, qui voit généralement d'un mauvais oeil la fuite des talents à l'ouest. Bien entendu, il refuse. Bernabeu augmente encore ses offres. Jusqu'à quatre millions de dollars, une somme colossale pour l'époque. Mais le conducator reste insensible, ne voulant pas créer un précédent, ni un appel d'air pour les départs à l'étranger des footballeurs roumains. Bernabeu aurait déclaré à Ceaucescu: "Jamais une telle somme n'a été offerte pour un joueur. Si vous la refusez, ça veut dire que vous êtes complètement fou. " Dobrin n'a jamais joué à l'étranger, bien que le Real soit revenu à la charge quelques années plus tard. Ce non-départ restera un de ses plus grands regrets.
Le prince de Trivale raccroche les crampons lors de la saison 1982/83 puis devient entraîneur-joueur le temps d'une année. Il compte au total 408 matchs en première division, pour 111 buts, remportant au passage de nombreuses distinctions (dont trois fois joueur roumain de l'année en 1966, 1967 et 1971). Désormais coach à temps plein, il forme des jeunes comme Adrian Mutu ou Nicolae Dică, qui savent combien leur talent doivent au sien. Il intègre aussi durant une courte période le staff de l'équipe nationale, s'occupant de l'équipe B au début des années 90. Il nous a quitté le 26 octobre 2007 à Pitesti des suites d'un cancer du poumon à l'âge de 60 ans. Véritable choc dans tous le pays, des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles. Selon l’un des pères du football roumain, l’entraîneur Coloman Braun-Bogdan dans le livre de Marius Popescu "Fotbalul e viata mea. Cazul Dobrin": "Si je l’avais eu entre mes mains, ou si ses entraîneurs s’étaient occupés de lui comme de leur propre enfant – du reste, il le méritait amplement ! – Dobrin serait aujourd’hui comme Bobby Charlton, comme Beckenbauer ou comme Boszik, ayant à son actif plus de 100 matchs dans l’équipe nationale et le monde entier l’aurait connu. Je le dis et je le répète – et mes cheveux blanchis par le football m’interdisent toute demie-vérité à ce propos – Dobrin aurait été aujourd’hui comme Bobby Charlton, comme Beckenbauer et comme Boszik."
PALMARÈS
Champion de Roumanie en 1972 et 1979 (FC Argeș Pitești)
Vice-champion de Roumanie en 1968 et 1978 (FC Argeș Pitești)
Finaliste de la Coupe de Roumanie en 1965 (FC Argeș Pitești)
Champion de Roumanie de D2 en 1980 (FCM Târgoviște)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu Joueur roumain de l'année en 1966, 1967 et 1971
Nommé Chevalier de l'Ordre national du Service loyal roumain à titre posthume
DIVERS
- Le stade de Pitesti devient le "Nicolae Dobrin Stadion" en 2003
SOURCES/RESSOURCES
Le tour du monde du foot roumain en 3967 jours - communistmanager.blogspot.com
↑ Auteur: Jean-Eudes Filipescu
- L'Équipe/Parlons Foot
VIDÉO
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