Adrian Mutu
Photo: ©John MacDougall/AFP
Adrian Mutu
Né le 8 janvier 1979 à Călinești (ROU)
Roumain, Attaquant, 1m81
Surnoms: Briliantul, Il Fenomeno
77 sélections, 35 buts
(Matchs amicaux: 29 sélections, 11 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 21 sélections, 8 buts)
(Qualif Euro: 21 sélections, 15 buts)
(Euro: 6 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 29 mars 2000 contre la Grèce (0-2)
Dernière sélection : le 26 mars 2013 contre les Pays-Bas (0-4)
espoirs: 12 sélections, 6 buts
U18: 14 sélections, 8 buts
U16: 2 sélections
1996/98 Argeș Pitești (ROU) 47 matchs, 14 buts
(Championnat de Roumanie: 41 matchs, 11 buts)
(Coupe de l'UEFA: 6 matchs, 3 buts)
1998/99 Dinamo Bucureșt (ROU) 36 matchs, 26 buts
(Championnat de Roumanie: 33 matchs, 22 buts)
(Coupe de Roumanie: 5 matchs, 3 buts)
(Coupe de l'UEFA: 3 matchs, 4 buts)
1999/2000 Inter Milan (ITA) 14 matchs, 2 buts
(Championnat d'Italie: 10 matchs)
(Coupe d'Italie: 4 matchs, 2 buts)
2000/02 Hellas Verone (ITA) 63 matchs, 17 buts
(Championnat d'Italie: 58 matchs, 16 buts)
(Coupe d'Italie: 5 matchs, 1 but)
2002/03 Parme AC (ITA) 36 matchs, 22 buts
(Championnat d'Italie: 31 matchs, 18 buts)
(Coupe d'Italie: 1 match)
(Coupe UEFA: 4 matchs, 4 buts)
2003/04 Chelsea (ANG) 38 matchs, 10 buts
(Championnat d'Angleterre: 27 matchs, 6 buts)
(Coupe d'Angleterre: 3 matchs, 3 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 1 match)
(Ligue des Champions: 7 matchs, 1 but)
2005/06 Juventus Turin (ITA) 46 matchs, 11 buts
(Championnat d'Italie: 33 matchs, 7 buts)
(Coupe d'Italie: 4 matchs, 3 buts)
(Supercoupe d'Italie: 1 match)
(Ligue des Champions: 8 matchs, 1 but)
2006/11 Fiorentina (ITA) 143 matchs, 69 buts
(Championnat d'Italie: 112 matchs, 54 buts)
(Coupe d'Italie: 6 matchs, 4 buts)
(Ligue des Champions: 13 matchs, 5 buts)
(Coupe de l'UEFA: 12 matchs, 6 buts)
2011/12 Cesena (ITA) 29 matchs, 8 buts
(Championnat d'Italie: 28 matchs, 8 buts)
(Coupe d'Italie: 1 match)
2012/14 Ajaccio AC (FRA) 37 matchs, 11 buts
2014 Petrolul Ploiești (ROU) 21 matchs, 6 buts
(Championnat de Roumanie: 14 matchs, 4 buts)
(Coupe de la ligue roumaine: 1 match)
(Ligue Europa: 6 matchs, 2 buts)
2015/16 Pune City (IND) 10 matchs, 4 buts
2016 Târgu Mureș (ROU) 4 matchs
(Championnat de Roumanie: 2 matchs)
(Play-off: 1 match)
(Coupe de Roumanie: 1 match)
Considéré comme le meilleur joueur roumain depuis le grand Gheorghe Hagi, Adrian Mutu était promis à une belle carrière.
Pourtant, du début à la fin, il aura tout raté. Parler de Mutu, c’est évoquer drogue, amendes, coups de gueules et suspensions. "Il Fenomeno", comme on le surnomme en Italie où il a passé l’essentiel de sa vie d’artiste, restera l’un des plus gros gâchis de l’histoire du foot moderne. Le jeune bambin grandit dans la province de Pitesti, coin verdoyant et montagneux situé à 300 kilomètres de la capitale Bucarest. Il tape ses premiers ballons en famille, avec déjà l’intention d’en faire sa vie. "J’ai commencé le foot avec mes parents. Ils ont tous les deux joué au foot, tous les deux au poste de gardien. Mon père est arrivé en troisième division. Ils voulaient tous deux que je prenne le relais dans les buts, mais à 6 ans j’ai jeté les gants et décidé que je serai attaquant" raconte le roumain. Il débutera sa carrière au FC Arges, mais pas en tant qu’attaquant, plutôt en un arrière gauche ultra offensif. Il découvre à 18 ans l'équipe première, mais la tête ailleurs. Le club roumain végète dans les bas fonds de l’élite, le jeune arrière ne songe qu’aux lumières des clubs de la capitale. Il opte en 1999 pour le Dinamo Bucarest, à l’époque loin devant les Steaua ou Rapid. Dans la capitale, il évolue au poste de milieu gauche et casse la baraque. Le buteur est en train de naître. Lors de son unique saison avec les Loups, il plante 22 pions en 33 matchs, étant positionné en numéro 10 cette fois-ci. Assez pour attiser les convoitises.
L’Inter de Milan signe le jeune espoir de 21 ans l’été suivant. En Italie, Adrian a peu de temps de jeu, inscrivant deux buts en quatorze matchs. Prêté à l’Hellas Verone, c'est ce club qui révélera son talent. Des buts, du charisme et une belle gueule, le championnat italien adhère. Lorsque son club descend, il en rejoint un autre, Parme. Avec son compère Adriano, il affole les compteurs d’Emilie-Romagne. 22 buts plus tard, Chelsea signe un chèque de 16 millions de livres. Et les ennuis commencent là. Lorsqu’il débarque en Premier League, Adrian Mutu a la côte. Les supporters l’adoptent rapidement pour son sens du spectacle. Petit Mutu devient star et s’affiche aux bras de belles playmates, régalant les célèbres tabloïds britanniques qui ne tardent pas à révéler son attitude de fêtard. Des histoires qui passe encore, mais les grosses embrouilles, par contre… Contrôlé positif à la cocaïne, Mutu est licencié par Chelsea le 29 octobre 2004, et écope d’une suspension de sept mois. Sur le bas côté, il décide de revenir en Italie, et signe avec la Juventus alors que sa suspension n’est pas encore à son terme. À Turin, sous les ordres de Capello, il n'impressionne pas. L’année suivante, la Fiorentina décide de lâcher 8 millions pour acquérir le fantasque et fantaisiste attaquant. Dans le mile. Retrouvant son mentor Cesare Prandelli, qui l’avait déjà dirigé à Parme, Adi s’éclate. Pied droit, pied gauche, des buts à la pelle entre 2006 et 2011, des associations abouties avec Luca Toni ou Alberto Gilardino, un soutien inconditionnel des tifosi de la Viola, et revoilà le grand Mutu. Il participe activement à redorer le blason de ce club ancestral, qui a son image, a galéré dans les bas-fonds pendant un certain temps. Il est même élu meilleur joueur de la saison 2006-07. Les histoires d’amour à la Mutu ont cependant des dénouements tragiques.
Photo: ©PA/Press Association
Si l’épopée sportive du roumain à Florence est irréprochable, avec deux qualifications pour la Ligue des Champions et une demi-finale en Coupe de l’UEFA, celle qui se joue en dehors est moins jolie. Premièrement, la décision de la FIFA concernant l’affaire Chelsea. Accusé de rupture de contrat abusive, il est condamné à payer une amende de 17,2 millions d’euros. De plus, à cause de ses problèmes de drogue, Mutu est exclu par la FIFPro et son nom ne peut donc plus être utilisé dans les jeux FIFA. C'est pour cela que l'attaquant de la Roumanie se nomme Andreï Murgu. Triste mais pire encore. En janvier 2010, à l’issue d’un match contre Bari, le revoilà contrôlé positif à la subitramine, un "produit qui m’aidait à maigrir, du moins à conserver ma forme, pas à améliorer mes performances sur le terrain." Pas du goût de la FIFA, qui lui remet une suspension de neuf mois sur le dos. Pendant ce temps, Mutu boit beaucoup, et par la même, s'attaque à un barman, lui cassant littéralement la gueule. Là encore, le club gronde, Mutu s’excuse, et tout rentre dans l’ordre. Mais en janvier 2011, le joueur demande son transfert à la surprise générale. C’en est trop. Le divorce consommé, il rejoint le modeste Cesena. Bon vent semble dire la Viola, qui malgré les bons souvenirs, pourra regretter de ne pas avoir vendu son phénomène 18 millions à la Roma deux étés plus tôt, soit trois mois avant son contrôle…
Adrian Mutu n’est pas non plus exempt de tout reproche avec la sélection roumaine. Pas de scandale de drogue, ni de bagarres, mais un goût affirmé pour les soirées de veille de matchs. En octobre 2009, avant un match de qualification pour la Coupe du Monde en Serbie, Mutu se retrouve en discothèque. Manque de bol il est surpris par Razdvan Lucescu, son sélectionneur. Qui se montre radical. C’est l’exclusion. "Tant que je serai à la tête de la sélection roumaine, Mutu ne sera pas appelé" assurait furax le coach roumain. Pourtant son successeur, Victor Piturca, le convoque en mars 2011 pour les qualifications de l’Euro 2012. Pour son retour, "Il Briliantul", comme on le surnomme au pays, plante un doublé. Pas question de se passer du phénomène, à moins d’une autre incartade. Ce qui finit par se produire, évidemment. 48 heures avant un match face à Saint Marin, il se retrouve à une soirée arrosé avec son ami Gabriel Tamas. Arrivés une heure en retard au point de ralliement fixé par le sélectionneur, les deux fêtards se font exclure. "Avec moi, les règles sont claires et ils le savaient. Même si c’est regrettable car nous perdons deux de nos meilleurs éléments" concluait Piturca. Banni à vie, Adrian Mutu ne peut faire autre chose que sa spéciale: l’excuse publique. La Roumanie est engluée dans le milieu de classement du groupe D, et après deux rencontres sans son buteur, Piturca craque et rappelle les mauvais élèves. Pour fêter la chose, Mutu claque un nouveau doublé. Classe. L'attaquant égale le record de buts de l'histoire de la Roumanie détenu par le légendaire Hagi avec 35 unités. Son total final inscrit en 77 sélections entre 2000 et 2013. Passé en France à l'AC Ajaccio puis en Inde avec le FC Pune, il raccroche les crampons chez lui à l'ASA Târgu Mureș à l'âge de 37 ans. Au-delà d’un mauvais caractère, sa carrière parsemée de balivernes en tout genre, éclipsant un "phénomène", Adrian Mutu reste ce phénomène de footballeur capable de soulever les foules.
PALMARÈS
Champion d'Angleterre en 2005 (Chelsea)
Vice-champion d'Angleterre en 2004 (Chelsea)
Champion d'Italie en 2005 et 2006 (retiré) (Juventus Turin)
Champion de Roumanie en 2000 (Dinamo Bucarest)
Vice-champion de Roumanie en 1999 (Dinamo Bucarest)
Finaliste de la Coupe d'Italie en 2000 (Inter Milan)
Finaliste de la Supercoupe d'Italie en 2005 (Juventus Turin)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu joueur roumain de l'année en 2003, 2005, 2007 et 2008
Élu meilleur joueur du championnat d'Italie en 2007
Meilleur buteur de la Coupe d'Italie en 2010 (4 buts) (Fiorentina)
Meilleur passeur du championnat d'Italie en 2007 (10 passes dé.) (Fiorentina)
Nommé dans le onze-type de tous les temps de la Fiorentina en 2016
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