Sinisa Mihajlovic
Photo: ©Tony Marshall/EMPICS Sport
Siniša Mihajlović
Синиша Михајловић
Né le 20 février 1969 à Vukovar (ex-YOU)
Décédé le 16 décembre 2022 à Rome (ITA)
Serbe, défenseur central, 1m85
Surnom: "Mihaj"
(Yougoslavie: 62 sél., 10 b., Serbie-Monténégro: 1 sél.)
(Matchs amicaux: 27 sélections, 4 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 17 sélections, 4 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 12 sélections, 1 but)
(Euro: 3 sélections)
1ère sélection : le 16 mai 1991 contre les Iles Féroé (7-0)
Dernière sélection : le 7 juin 2003 contre la Finlande (0-3)
1986/88 Borovo (YOU) 41 matchs, 5 buts
1988/91 Vojvodina Novi Sad (YOU) 75 matchs, 20 buts
(Championnat de Yougoslavie: 73 matchs, 19 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 2 matchs, 1 but)
1990/92 Étoile Rouge Belgrade (YOU) 58 matchs, 15 buts
(Championnat de Yougoslavie: 38 matchs, 9 buts)
(Coupe de Yougoslavie: 3 matchs, 1 but)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 15 matchs, 5 buts)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match)
(Coupe Intercontinentale: 1 match)
1992/94 AS Roma (ITA) 69 matchs, 7 buts
(Championnat d'Italie: 54 matchs, 1 but)
(Coupe d'Italie: 10 matchs, 5 buts)
(Coupe de l'UEFA: 5 matchs, 1 but)
1994/98 Sampdoria Gênes (ITA) 128 matchs, 15 buts
(Championnat d'Italie: 110 matchs, 12 buts)
(Coupe d'Italie: 9 matchs, 1 but)
(Supercoupe d'Italie: 1 match, 1 but)
(Coupe des Coupes: 6 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs)
1998/2004 Lazio Rome (ITA) 193 matchs, 33 buts
(Championnat d'Italie: 126 matchs, 20 buts)
(Coupe d'Italie: 22 matchs, 6 buts)
(Supercoupe d'Italie: 2 matchs, 1 but)
(Ligue des Champions: 27 matchs, 6 buts)
(Coupe des Coupes: 9 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 6 matchs)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match)
2004/06 Inter Milan (ITA) 43 matchs, 6 buts
(Championnat d'Italie: 25 matchs, 5 buts)
(Coupe d'Italie: 11 matchs, 1 but)
(Ligue des Champions: 7 matchs)
Sinisa Mihajlovic a été le meilleur tireur de coups francs de son époque, et probablement l'un des meilleurs tireurs de l'histoire. Membre de la fabuleuse génération yougoslave championne du monde des moins de 20 ans avec les Prosinecki, Boban et Mijatovic, puis vainqueur de la C1 avec l'Étoile Rouge, le solide défenseur s'est également imposé dans le Calcio.
Héritier de l'école yougoslave, le joueur polyvalent au placement intelligent et à la technique bien au point a été utilisé comme milieu défensif au début de sa carrière, avant de redescendre d'un cran sur le terrain. Il faisait partie de ces arrières bagarreurs pour qui laisser passer un attaquant était un sacrilège. Mais là où Sinisa Mihajlovic excellait par dessus tout, c'était les coups-francs. Doté d'une puissance de tir tout simplement incroyable, le puissant gaucher était la terreur des murs adverses. Y compris ses propres gardiens qui refusaient, selon la légende, de le laisser les tirer à l’entraînement. Logique quand on connait la vitesse que prenait le ballon lorsqu'il frappait. Il faut dire qu’avec un record à plus de 165 km/h fait au Brésil en 1996, il faut être fou pour mettre la main là où d’autres ne mettraient pas le pied. Et si sa force de frappe demeurait son principal atout, le défenseur international avait la capacité de placer le ballon à peu près où il le souhaitait. Tirant les coups franc de presque n'importe quelle position, la course de ses tirs lui permettait de marquer aussi bien de très loin qu'à l'entrée de la surface, ou encore quand le coup de pied arrêté était excentré d'un côté ou de l'autre. À noter que l'ancien défenseur savait aussi parfaitement tirer les corners, délivrant durant sa carrière un nombre conséquent de passes décisives. Les penalties étaient eux aussi maîtrisés par l'artilleur fou.
Celui que l'on surnommait "Mihaj" a d'ailleurs réalisé une performance hors norme un après-midi de décembre 1998: il plante un triplé extraordinaire et historique sur coup franc face à la Sampdoria de Gênes. En Série A, seul un défenseur, Carlo Cornacchia, était jusque-là parvenu à marquer un hat-trick (Atalanta-Foggia 4-4, le 12 avril 1992) tandis qu'un seul joueur dans l'absolu, Giuseppe Signori, avait planté trois buts sur coup franc (Lazio-Atalanta 3 buts à 1, 10 avril 1994). La différence, c'est que deux des trois coups francs inscrits par "Beppegol " l'avaient été sur des coups francs indirects, rendant la performance de Mihajlović unique. Pour l'anecdote, la Lazio s'imposera 5 buts à 2, et le serbe terminera la saison à huit buts. Il est également le meilleur buteur de l'histoire dans ce domaine en Italie, inscrivant la bagatelle de 28 buts sur coups de pieds arrêtés lors des compétitions italiennes.
Photo: ©Alamy
Formé à Vojvodina, le natif de Vukovar explose à l’Étoile Rouge de Belgrade. Aux côtés des Jugovic, Prosinecki, Belodedici, Pancev et autres Savicevic, il s'était offert la Coupe d'Europe des clubs champions en 1991 en battant l'Olympique de Marseille de Jean Pierre Papin en finale à Bari, aux tirs au but. Avec le numéro 8 dans le dos, il ne tremblera pas durant la séance fatidique. Durant la Guerre dans les Balkans, Il part s'illustrer sur la Botte, évoluant successivement sous les couleurs de l'AS Roma, de la Sampdoria, de la Lazio de Rome et de l'Inter Milan. Le club où il a laissé le plus beau souvenir reste cependant, et de manière incontestable, les Biancocelesti. Entre 1998 à 2004, celui qui est associé en défense à Alessandro Nesta remporte une Coupe des Coupes, la Supercoupe de l'UEFA, une Série A et deux coupes d'Italie. Quinze saisons en tout avec les clubs italiens pour plus de 50 buts en 428 matches, plus 11 trophées remportés.
Régulièrement sélectionné avec la Yougoslavie, il a disputé le Mondial 1998 et l’Euro 2000. Mais Mihajlović a aussi sa part d’ombre. Un mythe entretenu à coups de sombres histoires. Violemment nationaliste, soutien indéfectible d'Arkan et Mladic, miliciens serbes auteur de crime contre l'humanité, il ne se laissait jamais faire. Par exemple, lors d'un match de Ligue des champions entre la Lazio et Arsenal en 2000, il insulte Patrick Vieira de "Noir de merde", ce dernier l'ayant insulté de "Tzigane de merde". Mihajlović est suspendu, mais ne se calme pas. Quelques mois plus tard, il prend huit rencontres en Coupe d'Europe pour avoir craché sur le roumain Adrian Mutu avant de le frapper. Ultime preuve, pour ses détracteurs, que Siniša est le diable incarné, il est très apprécié des tifosi laziales qui n’hésitent pas à lui dédier des banderoles et pour beaucoup de ses compatriotes qu'il le considère comme un héros. Il est même le plus doux des époux selon sa femme italienne. Fidèle en amitié, il part, en 2004, dans la valise de son ami Roberto Mancini, qui passe du banc de la Lazio à celui des Nerazzurri. Le temps de remporter un dernier Scudetto. Après avoir raccroché les crampons en 2006, il devient entraîneur-adjoint de l’Inter sous les ordres de Mancini. Il prend son envol seul à Bologne en 2008 et passe entre autres à la Fiorentina, la Samp, le Milan AC et le Torino. En janvier 2019, il annonce qu'il souffre d'une leucémie. Après plusieurs années de bataille, de rémission et de rechute, il disparaît des suites de cette maladie le 16 décembre 2022, à l'âge de 53 ans. Sinisa restera une référence des années 90 et 2000 avec ses coup-francs légendaires et son influence dans la plus grande équipe yougoslave de l’histoire.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1991 (Étoile Rouge de Belgrade)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1999 (Lazio Rome)
Vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1991 (Étoile Rouge de Belgrade)
Vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA en 1999 (Lazio Rome)
Finaliste de la Supercoupe de l’UEFA en 1991 (Étoile Rouge de Belgrade)
Champion d’Italie en 2000 (Lazio Rome) et 2006 (Inter Milan)
Vice-champion d’Italie en 1999 (Lazio Rome)
Champion de Yougoslavie en 1989 (Vojvodina Novi Sad), 1991 et 1992 (Étoile Rouge de Belgrade)
Vainqueur de la Coupe d’Italie en 2000, 2004 (Lazio Rome), 2005 et 2006 (Inter Milan)
Finaliste de la Coupe d’Italie en 1993 (AS Roma)
Finaliste de la Coupe de Yougoslavie en 1991 et 1992 (Étoile Rouge de Belgrade)
Vainqueur de la Supercoupe d’Italie en 1998, 2000 (Lazio Rome) et 2005 (finale non-jouée) (Inter Milan)
Finaliste de la Supercoupe d’Italie en 1994 (Sampdoria Gênes)
Finaliste de la Supercoupe de Yougoslavie en 1989 (Vojvodina Novi Sad)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur joueur yougoslave de l’année en 1999
Nommé dans l'équipe type de l'année de l'association ESM en 1999 et 2000
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