Elias Figueroa, le maître de la défense
Elias Figueroa
Elias Ricardo Figueroa Brander
Né le 25 octobre 1946 à Valpareiso (CHL)
Chilien, défenseur central/libéro, 1m85
Surnoms: Don Elias, Gran Mariscal, El Coloso, Mister Lujo
(Matchs amicaux: 17 sélections, 1 but)
(Qualif Coupe du Monde: 7 sélections, 2 buts)
(Coupe du Monde: 9 sélections)
(Copa America: 11 sélections)
(Copa Bernardo O'Higgins: 3 sélections)
1ère sélection : le 23 février 1966 contre l'URSS (0-2)
Dernière sélection : le 24 juin 1982 contre l'Algérie (2-3)
1964 Union la Calera (CHL) (prêt) 30 matchs
1964/66 Santiago Wanderers (CHL) 54 matchs
1967/72 Peñarol (URU) 214 matchs, 6 buts
1972/76 Internacional (BRE) 336 matchs, 26 buts
1977/80 Palestino (CHL) 118 matchs, 6 buts
1981 Fort Lauderdale Strikers (USA) 22 matchs
1982 Colo-Colo (CHL) 17 matchs
Elias Figueroa est considéré comme la légende absolue du Chili. Probablement "le plus grand défenseur central de l’histoire du foot sud-américain" selon Pelé, qui n'a pas hésité à le cocher sur la liste des cents meilleurs joueurs de l'histoire (voir ici). D'ailleurs, Franz Beckenbauer, légende du poste, déclarait lui aussi que "c’est l’un des plus grands défenseurs de l’histoire." Il n'est pourtant pas très reconnu en Europe.
Né le 25 octobre 1946 à Valparaíso, surnommé "Joya del pacífico" ("la perle du pacifique"), il connaît durant son enfance quelques problèmes de santé. Atteint d'asthme, d'une diphtérie et d'une polio à 11 ans, il décide de chausser les crampons pour pouvoir s'en sortir. Attaquant puis milieu de terrain, il est recruté par Santiago Wanderers, où il est fixé en position d'arrière central par José Pérez, entraîneur argentin des jeunes du club. En 1962, à tout juste 16 ans, il impressionne les observateurs pour son habileté et son intelligence du jeu lors d'un match amical de son équipe junior face à l'équipe nationale du Brésil composée de Garrincha ou encore Mario Zagallo, qui prépare à proximité de sa ville natale le Mondial chilien 1962. Joueur prometteur mais barré en équipe première par l'international chilien Raúl Sánchez, il est prêté à l'Unión La Calera. Il débute en première division un soir d'avril 1964 et se fait déjà remarquer pour ses performances lors d'une rencontre remarquable face à Colo-Colo, géant de Santiago, provoquant la joie du légendaire commentateur Hernán Solis présent ce jour-là: "Nous sommes devant un gamin de 17 ans, qui joue comme un crack mature. À partir d'aujourd'hui, je ne pourrai l'appeler autrement que Don Elías Figueroa." Son surnom restera pour toujours.
Figueroa revient chez les Wanderers en 1965. La même année, il fait ses grands débuts en équipe nationale et sera retenu pour disputer à l'âge de 19 ans la Coupe du Monde 1966 en Angleterre. Il sera titulaire indiscutable au sein d'une défense chilienne intraitable connue sous le nom de "la Muralla Roja" ("la muraille rouge"). Malgré une élimination au premier tour, plusieurs clubs ont manifesté un vif intérêt pour le jeune défenseur à son retour de Grande-Bretagne. C'est Peñarol qui remporte la mise, un des plus grands clubs du Monde à l'époque, où il va évolué aux côtés des uruguayens Ladislao Mazurkiewicz et Pedro Rocha ainsi que du buteur équatorien Alberto Spencer. Il remporte deux titres de champion pour ses deux premières saisons, en 1967 et 1968, puis la Supercoupe des champions intercontinentaux en 1969 face au grand Santos FC de Pelé. Lors de cette finale, Figueroa est intransigeant, dans les airs comme au sol. L'année suivante lors de la Coupe du Monde en 1970, le Chili est éliminé au tour préliminaire par l'Uruguay, qui en sort demi-finaliste de la compétition. Fin 1971, il est sollicité par le Real Madrid mais rejoint finalement le club de l'Internacional.
Photo: ©DR
C'est l'apogée sportive de Figueroa, il remporte le prestigieux titre de "Meilleur joueur sud-américain de l'année" durant trois années consécutives (1974, 1975 et 1976). En 1975, il est le capitaine de l'équipe de Porto Alegre qui remporte son premier titre de champion du Brésil de l'histoire inscrivant le but décisif en finale contre Cruzeiro. Un but de la tête illuminé par un rayon de soleil et surnommé "El gol iluminado" ("le but illuminé"). "Quand j'ai vu les images du but, j'ai remarqué ce rayon de lumière. Je ne sais toujours pas d'où il est venu. Une aide divine peut-être", se souvient-il. Son équipe conserve sa couronne la saison suivante de façon brillante, avec 19 victoires en 23 rencontres. Il remporte cette année-là le "Bola de Ouro" du meilleur joueur du championnat brésilien. Il décide sur ce succès de rentrer à la surprise générale au Chili, et s'engage avec le modeste club de Palestino, avec lequel il remporte tout de même la Coupe du Chili en 1977 puis le championnat national l'année suivante, réalisant une série record de 40 matches sans défaite.
En 1981, il rejoint la NASL comme de nombreuses légendes du foot, où il retrouve l'Allemand Gerd Müller et le péruvien Teófilo Cubillas sous les couleurs de Fort Lauderdale Strikers. En 1982, celui qui a été élu meilleur défenseur du Mondial 74 porte de nouveau la tunique nationale du Chili pour la Coupe du Monde en Espagne. Il devient ainsi le premier joueur chilien à avoir participé trois fois à un Mondial. Au total, il honore 47 sélections et échoue également à deux reprises dans ses rêves de Copa América. Troisième en 1967, il s’incline en finale de l’édition 79. Après une année à jouer au pays de l'Oncle Sam, il est transféré à Colo-Colo, le club le plus populaire du pays. Au bout de vingt ans de carrière, il prend sa retraite le 1er janvier 1983 dans un derby entre l'Universidad de Chile et Colo-Colo. À l'époque, doté d'une excellente relance et une technique exceptionnelle (il était capable d’éliminer d’un petit pont un adversaire venu au pressing), son influence et son charisme en ont fait un capitaine dans toutes les grandes formations dans lesquelles il a pu porter le maillot. Un regret, peut-être: celui de ne jamais l’avoir vu sur les pelouses européennes. Plus tard, il devient un commentateur sportif à la télévision chilienne et brésilienne. En 2006, il crée sa propre fondation "Gol Iluminado" qui a pour mission l’éducation à travers le sport pour les jeunes chiliens. Car Don Elias restera pour toujours un homme au grand cœur.
PALMARÈS
Finaliste de la Copa Libertadores en 1970 (Peñarol)
Vainqueur de la Supercoupe des champions intercontinentaux en 1969 (Peñarol)
Champion d’Uruguay en 1967 et 1968 (Peñarol)
Champion du Brésil en 1975 et 1976 (Internacional)
Champion du Chili en 1978 (Palestino)
Vainqueur de la Coupe du Chili en 1977 (Palestino)
Vainqueur du championnat du Rio Grande do Sul en 1971, 1972, 1973, 1974, 1975 et 1976 (Internacional)
Vainqueur du Torneo de Honor en 1967 (Peñarol)
Vainqueur du Torneo Cuadrangular en 1968 (Peñarol)
Vainqueur de la Copa Montevideo en 1971 (Peñarol)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur footballeur chilien du siècle en 2006
Élu meilleur joueur Sud-Américain de l’année en 1974, 1975 et 1976
Bola De Ouro en 1972 et 1976
Bola de Prata en 1972, 1974, 1975 et 1976
Élu footballeur chilien de l’année en 1981
Élu footballeur de l'année au Chili en 1977 et 1978
Élu meilleur joueur du championnat du Brésil en 1976
Élu sportif de l'année au Chili en 1981
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1974
Nommé au FIFA 100
Nommé dans la Dream-Team Sud-Américaine en 2008
Nommé dans l'équipe historique de la Copa America
Nommé dans l'équipe type Sud-Américaine du 20ème siècle
Nommé dans l'équipe type de tous les temps de Peñarol en 2002
Élu meilleur footballeur chilien de l'histoire par les journalistes au Chili en 1999
Élu meilleur joueur de l'histoire de Santiago Wanderers en 2012
Élu meilleur joueur étranger du 20ème siècle à avoir joué au Brésil en 2001
Nommé Chevalier de Rio Branco de l'Ordre de la République fédérale brésilienne en 2000
Prix d'honneur de la CONMEBOL en 2009
Membre de la Walk of Fame au Stade Maracana en 2000
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