Football-the-story

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Gigi Meroni

Gigi Meroni.jpg
Photo: ©DR
 
Gigi Meroni
 
Luigi Meroni
Né le 24 février 1943 à Côme (ITA)
Décédé le 15 octobre 1967 à Turin (ITA)
https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4825568_201505165019624.png Italien, Milieu de terrain, 1m70
Surnom: "Farfala Granata"
 
https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4825568_201505165019624.png 6 sélections, 2 buts
(Matchs amicaux: 5 sélections, 2 buts)
(Coupe du Monde: 1 sélection)
 
1ère sélection : le 19 mars 1966 contre la France (0-0)
Dernière sélection : le 16 juillet 1966 contre l'URSS (0-1)
 
https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4825568_201505165019624.png B: 2 sélections, 1 but
 
1960/62 Côme (ITA) 26 matchs, 3 buts
(Championnat d'Italie de D2: 25 matchs, 3 buts)
(Coupe d'Italie: 1 match)
1962/64 Genoa (ITA) 46 matchs, 8 buts
(Championnat d'Italie: 42 matchs, 7 buts)
(Coupe d'Italie: 4 matchs, 1 but)
1964/67 Torino (ITA) 122 matchs, 25 buts
(Championnat d'Italie: 103 matchs, 22 buts)
(Coupe d'Italie: 7 matchs)
(Coupe des Coupes: 9 matchs, 3 buts)
(Coupe d'Europe desvilles de foires: 1 match)
(Coupe des Alpes: 2 matchs)
 
Ailier droit talentueux aux crochets dévastateurs, Gigi Meroni était considéré comme l'un des meilleurs talents italiens, lui prédisant une carrière brillante. Génial et pur créateur, symbole éternel d'un Torino maudit, cet artiste restera surement le plus beau footballeur rital des années 60 fauché en plein vol à seulement 24 ans.
 
Le Papillon grenat
 
Né à Côme, en février 1943, dans une modeste famille d'artisans, le jeune Luigi débute sa carrière de footballeur dans sa ville natale, puis passe par le Genoa, avant d'arriver en 1964 dans la capitale piémontaise pour une somme record pour un joueur de 21 ans à l'époque: 300 millions de lires. Le jeune crack hisse le Torino à la troisième place de Série A, le meilleur résultat du club depuis l'après-guerre. Artiste aussi insaisissable sur le pré que dans la vie, il a choqué la société transalpine étriquée et bien pensante de l’époque. Surnommé "Farfala Granata", il devait être le fer de lance du football italien mais le destin l'a fauché un soir d’octobre 1967. Vous prenez George Best, vous conservez cette propension à ne jamais rien faire comme les autres, vous enlevez l'alcool, vous ajoutez une passion pour la peinture et vous obtenez Luigi Meroni. Un homme libre, assurément. Un provocateur également. Admirateur du "Cinquième Beatles", il porte également le numéro 7 dans le dos et prend un malin plaisir à humilier ses adversaires à coups de dribbles dévastateurs pour servir sur un plateau l'anglais Gerry Hitchens ou le Franco-Argentin Nestor Combin en leur délivrant passes et centres millimétrés.
 
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Photo: ©www.lastampa.it
 
Un personnage excentrique
 
À coup sûr, Meroni choque. La presse italienne de droite l’appelle, au choix, le gitan ou le vagabond. En sélection, Gigi a du mal à se faire au méthodes dictat du sélectionneur Edmondo Fabbri qui lui ordonne de se faire couper ses cheveux longs et sa barbe. Une absurdité totale pour Meroni qui restera toujours original avec des chapeaux bizarres, des lunettes de soleil dont il ne manque que des bras d'essuie-glace et des chemises cintrées qu'il dessinait lui-même afin d'admirer sa pilosité à géométrie variable. Un mec capable de se balader avec avec une Fiat Balilla des années 30 repeinte couleur or, ou de déambuler pieds nus en plein Turin! En 1966, ce comportement bizarre aux yeux des bien-pensants du Calcio lui coûte sa place de titulaire avec la Nazionale. Et s’il marque en match amical deux buts face à l’Argentine et la Bulgarie quand on lui permet de s'exprimer quelques minutes balle au pied, il assiste du banc à l’humiliation de Middlesbrough en Coupe du Monde face à la Corée du Nord. Evidemment, il est tenu pour l’un des principaux responsables de l’élimination précoce de la Squadra Azzurra. Mais sous ses allures d’enfant terrible, Meroni est un romantique. Un vrai de vrai. Tous les jours, sans exception, il offre une rose à sa chère et tendre, n’hésite pas à faire l’aller-retour Turin/Milan pour voir sa belle. Et quand les parents de l'italo-polonaise Cristiana apprennent la relation que leur fille entretient avec le bad boy, ils décident de la marier… avec un autre. Dévasté, Meroni fonce à toute allure à Rome pour empêcher l’union. Finalement, les deux amoureux se retrouveront quatre mois plus tard dans la mansarde sous les toits du centre-ville de Turin. Gigi Meroni a beau être turbulent et un homme insaisissable, il est adulé par les ultras du Torino. Un jour que l’Avvocato Agnelli souhaite transférer l’idole à la Juventus contre 750 millions de lires, les ouvriers de la Fiat supporters de l’équipe granata décident de faire grève pour faire plier la famille. Et Meroni restera finalement au Toro. L'italien est un artiste avant tout et le football n’est qu’un amusement pour lui. Si bien qu’un jour il déclare courageusement: "Mon vrai métier, c’est peintre!" La révolution pop qui immerge l’Europe passe également par la Botte, si bien que beaucoup de Transalpins adoptent à leur tour la "Meroni’s touch". Si sa carrière semble désormais s’inscrire en pointillé, Meroni est un garçon heureux sur le point de se marier avec Cristiana.
 
Quand le sort s'acharne sur le Toro par le futur président du club
 
Mais les artistes demeurent longtemps incompris et le destin ne manque jamais à l’appel quand il s’agit d'intervenir brutalement. Le 15 octobre 1967, après un match face à la Samp’ gagné 4 buts à 2 au stadio Comunale un peu plus tôt dans l'après-midi, Meroni et son pote, le défenseur latéral Fabrizio Poletti, veulent profiter de la soirée pour sortir avec leurs épouses. Après avoir pris un verre dans un bar du coin, les deux hommes traversent le Corso Re Umberto, une grande avenue turinoise au trafic dense, en dehors des passages cloutés. Imprudence fatale. C’est à ce moment-là que, lancée sur la route mouillée, une Fiat 124 qui circule en sens opposé fauche les deux joueurs. Si Poletti n’a que de légères égratignures, Meroni n’a pas la même chance. Projeté en l’air par le choc et traîné sur cinquante mètres par une Lancia Appia, il décède dans la soirée à l’hôpital de Turin. À seulement 24 ans. Ironie de l’histoire, le conducteur de la Fiat est un tifoso inconditionnel de la formation granata qui a chez lui sur le mur de sa chambre un poster à l'effigie de... Meroni. Ce jeune étudiant en médecine de 19 ans répond au nom d’Attilio Romero et deviendra au début des années 2000… président du club. À Turin, l'émotion est énorme. 20 000 personnes assistent comme lui aux obsèques du joueur. Celui que les tifosi considéraient comme le seul joueur qui aurait pu évoluer dans l’équipe du Grande Torino, tragiquement disparue dans l’accident de Superga, a rejoint ses glorieux aînés à l’orée d’une carrière qui s’annonçait monumentale. En 1968, l’Italie devient championne d’Europe et George Best obtient le Ballon d’Or; en 1969, c’est le milanais Gianni Rivera, son successeur dans les coeurs italiens, qui est récompensé et qui a joué la finale du Mondial 1970 face au Brésil. Dix-huit ans après la catastrophe de Superga, le Torino est une nouvelle fois meurtrie par la disparition d’un de ses plus beaux joyaux. Brisée en pleine ascension, la carrière tragique de Gigi Meroni est restée comme une des plaies les plus douloureuses chez les tifosi du Tor. Mais cette histoire parsemée de drames fait que le Torino est, sans aucun doute, le club le plus mythique du calcio italien.
 
DISTINCTIONS PERSONNELLES
 
Intronisé au Hall of Fame du Torino en 2015
 
SOURCES/RESSOURCES
 


29/10/2021
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