Heleno De Freitas
Photo: ©Arquivo/AE
Heleno De Freitas
Né le 12 février 1920 à São João Nepomuceno (BRE)
Décédé le 8 novembre 1959 à Barbacena (BRE)
(Match amical: 1 sélection, 1 but)
(Copa America: 10 sélections, 9 buts)
(Copa Rio Branco: 5 sélections, 3 buts)
(Copa Julio Roca: 2 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 17 mai 1944 contre l'Uruguay (4-0)
Dernière sélection : le 4 avril 1947 contre l'Uruguay (1-1)
Footballeur talentueux mais arrogant et violent sur le terrain, homme cultivé mais alcoolique et toxicomane, Grand séducteur mais complètement fou... Un condensé de la vie d'Heleno de Freitas, le tout premier rebelle du football brésilien.
Issu d'un milieu plutôt aisé, né en 1920 d'un père négociant de café parti trop tôt, le jeune De Freitas originaire du Minas Gerais déménage avec sa famille vers Rio de Janeiro. Si il étudie le droit à l'université, il brille aussi balle au pied sur les plages cariocas et débute sa carrière à Fluminense. L'arrogance et le tempérament de feu du nouveau joyau sur le rectangle vert déplaisent déjà, il choisit d'intégrer Botafogo, qui pense avoir trouvait le remplaçant digne de l'idole Carvalho Leite. L'attaquant à l'élégance innée et au touché de balle délicieux devient dans les années 40 une véritable icône de Botafogo, qui traverse une période un peu creuse, mais prélude à des lendemains qui chantent... Grande idole des supporters du Fogão avant l'avènement de Garrincha et Didi, le buteur d'exception plante 209 buts en 235 matchs lors de ses huit saisons au club. En 1948, il part au firmament de sa carrière direction Boca Juniors. Les Alvinegro n'acceptant plus la mégalomanie de Heleno qui avait atteint son paroxysme. En Seleção, "Gilda" (son surnom en rapport avec le personnage prétentieux incarné par Rita Hayworth dans le film éponyme sorti en 1946) n'est pas en reste, avec un excellent ratio de 15 pions en 18 sélections et un titre de meilleur buteur de la Copa America en 1945.
Photo: ©Arquivo Nacional
Pour le reste, comment résumer en quelques lignes la vie tumultueuse d'Heleno de Freitas? Le pionnier des "craque problema", un personnage de roman à classer en tête de file de la catégorie prodige à enfant terrible de la Seleção, fréquentant les hommes brésiliens les plus riches dans les plus beaux palaces du pays, accumulant comme un vrai playboy les conquêtes féminines – on lui prête même selon la légende une aventure avec la femme du président argentin, Eva Peron, lors de sa seule saison sous le maillot Boquense – et les addictions, des vapeurs d'éther au jeu de casino en passant par l'alcool. Son regret éternel restera sa non-convocation pour la Coupe du Monde 1950 à domicile, alors qu'il s'imaginait déjà brandir le trophée dans le tout nouveau Maracanã, construit pour l'occasion, après une saison 1949 ponctuée par un championnat carioca avec le Vasco da Gama, le seul gros titre de sa carrière. Un Maracanazo qu'il aurait peut-être pu empêcher, mais qu'il vivra sous le soleil colombien de Barranquilla, chassé de son pays après un énième soucis avec ses coéquipiers du Vascão. Un passage dont fera l'éloge le latino Gabriel Garcia Marquez lui-même, alors jeune journaliste à l'époque auteur plus tard de "Cent ans de solitude". En effet, l'Atlético Junior où il évolue créer la surprise en faisant chuter le Millonarios de Bogota, alors invaincu en championnat. Ce jour-là, l’idole déchue du foot brésilien est exceptionnel, mais il éteint surtout durant toute la rencontre une futur légende, un certain... Alfredo Di Stefano.
Rentré ensuite au Brésil après une nouvelle nuit endiablé à dépenser tout son argent, il s’engage faute d'offres (un entraînement à Santos qui s'est transformé en règlement de compte) avec le modeste America de Rio et ne dispute qu'un seul match, sa seule apparition dans l'enceinte gigantesque du Maracaña. Mais le dandy carioca avait déjà entamé sa descente aux enfers, payant des années d'excès et rongé par la syphilis nerveuse qui ne se soignait pas super bien à l'époque. Interné non loin de sa famille dans un hospice en 1954 pour se faire soigner, Helenio De Freitas décédera cinq ans plus tard, à seulement 39 ans, emporté par la folie, laissant à la postérité une pièce de théâtre dédiés, diverses biographies et un merveilleux film intitulé "Heleno", réalisé par José Henrique Fonseca. Une biographie qui raconte l'histoire de ce prince borderline persuadé qu’il deviendrait le meilleur joueur brésilien de tous les temps avant d'être finalement éclipsé par les Garrincha et Pelé.
PALMARÈS
Finaliste de la Copa America en 1945 et 1946 (Brésil)
Vainqueur de la Copa Roca en 1945 (Brésil)
Vainqueur de la Copa Rio Branco en 1947 (Brésil)
Finaliste de la Copa Rio Branco en 1946 (Brésil)
Vainqueur du Championnat de Rio en 1949 (Vasco da Gama)
Vainqueur du Torneio Início de Rio de Janeiro en 1947 (Botafogo)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur de la Copa America en 1945 (6 buts)
Meilleur buteur du championnat de Rio en 1942 (28 buts) (Botafogo)
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