Football-the-story

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Alfredo Di Stefano, le Divin Chauve

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Alfredo Di Stefano Lauhle

Né le 4 juillet 1926 à Buenos Aires (ARG)

Décédé le 7 juillet 2014 à Madrid (ESP)

 https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4825565_201505164916331.png Argentin/ https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4923051_201506181132842.png Espagnol, attaquant, 1m78

Surnoms: La flèche blonde, le divin chauve, Don Alfredo

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4825565_201505164916331.png 6 sélections, 6 buts

(Copa America: 6 sélections, 6 buts)

 

1ère sélection : le 4 décembre 1947 contre la Bolivie (7-0)

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_5498620_20160224122592.png 4 sélections

(Matchs amicaux: 4 sélections)

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4923051_201506181132842.png 31 sélections, 23 buts

(Matchs amicaux: 21 buts, 16 buts)

(Qualif Coupe du Monde: 8 sélections, 4 buts)

(Qualif Euro: 2 sélections, 3 buts)

 

Dernière sélection : le 10 décembre 1961 contre la France (1-1)

 

1945 River Plate (ARG) 1 match

(Championnat d'Argentine: 1 match)

1946 CA Huracan (ARG) (Prêt) 27 matchs, 10 buts

(Championnat d'Argentine: 25 matchs, 10 buts)

(Coupe d'Argentine: 2 matchs)

1947/49 River Plate (ARG) 74 matchs, 55 buts

(Championnat d'Argentine: 65 matchs, 49 buts)

(Coupe d'Argentine: 1 match, 1 but)

(Copa Aldao: 2 matchs, 1 but)

(Championnat sud-américain des clubs champions: 6 matchs, 4 buts)

1949/53 Millonarios FC (COL) 111 matchs, 96 buts

(Championnat de Colombie: 101 matchs, 90 buts)

(Coupe de Colombie: 10 matchs, 6 buts)

1953/64 Real Madrid (ESP) 396 matchs, 307 buts

(Championnat d'Espagne: 282 matchs, 216 buts)

(Coupe d'Espagne: 50 matchs, 40 buts)

(Coupe d'Europe des clubs champions: 58 matchs, 49 buts)

(Coupe Latine: 2 matchs, 2 buts)

(Coupe Intercontinentale: 2 matchs, 1 but)

1964/66 Espanyol Barcelone (ESP) 60 matchs, 14 buts

(Championnat d'Espagne: 47 matchs, 11 buts)

(Coupe d'Espagne: 7 matchs, 3 buts)

(Coupe des villes de foire: 6 matchs)

 

Alfredo Di Stefano est considéré comme l'un des tous meilleurs footballeurs de l'histoire. PeléDiego MaradonaJohan CruyffMichel Platini et Bobby Charlton ont même dit qu'il était le meilleur joueur de tous les temps. Rien que ça. Immense star du ballon rond, il reste surtout le meilleur évoluant en Europe dans les années 50 et début 60.

 

Natif de Buenos Aires, il touche ses premiers ballons dans le quartier de la Boca et joue dans la modeste équipe du village de Navarro, à une soixantaine de kilomètres de la capitale argentine où son père possédait une "finca", une sorte d'exploitation agricole. À ses dix-huit ans, Alfredo tente sa chance à River Plate et effectue ses débuts en première division le 15 juin 1945. Encore trop jeune, il part le temps d'un prêt à Huracan pour s'endurcir à la rigueur du championnat argentin et revient plus fort pour remplacer rapidement l'immense Adolfo Pedernera dans la "Máquina" de River Plate, une ligne d'attaque qui a mis tout le monde d'accord composé de Juan Carlos MuñozJosé Manuel MorenoAngel Labruna et Félix Loustau. En 1947, il remporte le titre et termine meilleur buteur du championnat avec 27 réalisations en 30 rencontres. Cette même année, il goûte aux joies de la sélection nationale et soulève la Copa America. Lui n'est pas un titulaire indiscutable dans la hiérarchie, placé derrière Mario Boyé, Norberto Méndez et René Pontoni, mais s'implique beaucoup avec six buts en seulement sept matchs. Mais en période trouble du péronisme, une grève des joueurs argentins qui réclament une hausse des salaires et davantage de professionnalisation pousse Alfredo Di Stefano à quitter son pays natale pour s'exiler en Colombie. D'ailleurs, il quitte River fâché avec le président Vespucio sans permettre au club de toucher la moindre indemnité sur son transfert. Une partie des hinchas du club de Nuñez lui ont longtemps reproché les conditions de son départ et donc l'absence de liquidités.

 

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Photo: ©Clarin

 

Il rejoint ainsi les Millonarios de Bogota avec un salaire multiplié quasiment par dix! Réputé pour son sang froid devant le but et ses accélérations incessantes, il plante 267 buts en 294 rencontres sous le maillot bleu du club fondé par Alfonso Senior dans un championnat non reconnu par la fédération mais qui n'en reste pas moins populaire et fructueux. En partageant la touche technique et offensif avec son ancien mentor de River Pedernera, il gagne trois titres de champion en quatre ans, où le prestigieux uruguayen Hector Scarone l'entraîne pour une dernière saison. C'est à l'occasion d'une seconde tournée des "Millos" de l'autre côté de l'Atlantique, qu'Alfredo attise les convoitises des grands clubs européens. Le FC Barcelone tombe d'accord avec son club formateur River Plate, qui possède toujours les droits légaux du joueur selon la FIFA. Mais l'équipe de Bogota ne se laisse pas faire. Possédant un contrat valable devant la juridiction civile, les Colombiens gourmands demandent 27 000 dollars pour lâcher le joueur. Le Barça ne veut pas céder et sera même prêt à avoir Di Stéfano toute une saison sans jouer. Alors qu'Alfredo débarque sur la côte méditerranéenne sans l’assurance de pouvoir disputer la moindre seconde officielle avant plus d'un an, un retournement de situation arrive. Les dirigeants du Real Madrid qui avaient repéré la pépite lors du tournoi des noces d'or du club s'aligne et conclut l'affaire directement avec les Millionarios. Des semaines d'une histoire juridique complexe commencent. S'estimant floués, les Catalans ont alors l'intention de le bazarder à la Juventus Turin sans le prévenir. L'attaquant qui est en attente depuis quatre mois et qui dispute des matchs amicaux pour garder le rythme grâce à Laszlo Kubala, la star des Blaugrana de l'époque, apprend la nouvelle et pique une colère noire. Il laisse un ultimatum de sept jours aux deux équipes. Si au-delà de cette date, personne ne trouve de solution, il retournerait définitivement à Buenos Aires. Un médiateur de la Fédération espagnole s'immisce dans le processus et propose alors une solution surréaliste en coupant la poire en deux: Di Stefano jouera en saison alterné pour les deux équipes. Impensable pour lui. Après de rudes négociations, le Real raflera finalement la mise. Peut-être grâce au dictateur Franco - très grand supporter des Merengues - qui aurait fait pencher la balance en faveur de la Casa Blanca. Di Stéfano entraîne dans son sillage son compatriote Hector Rial, ce dernier entraînant à son tour un autre sud-américain, José Santamaria. Arrivé à une époque où le foot européen est en retard tactiquement et dur physiquement, Di Stéfano reçoit les clés du jeu et le leadership total. Avec son style de jeu mélangé de la Máquina et du Ballet Azul, que certains parlaient de partitions, une sorte de tango accéléré, il devient en plus un joueur complet alliant qualités techniques et athlétiques. "Footballeur total" avant l'heure, il était le cerveau, l'organisateur, le créateur, le buteur et le finisseur à la fois! C'est simple, il pouvait jouer à tous les postes au cours d'un match. Le premier à attaquer, le premier à défendre, un meneur technique autant qu'un meneur de terrain, un capitaine et un coach. Devenu le patron indiscutable et indiscuté, son parcours au Real est remplie de succès. Rapidement décisif, l’équipe de Santiago Bernabéu s’empare du titre national dès 1954, alors que le championnat lui échappait depuis près de vingt ans. Toujours surnommé la "Flèche blonde" en référence à sa vitesse exceptionnelle lors de ses premières saisons flamboyantes au Real, le chef charismatique de cette équipe s'offre au total dix-huit titres sur onze saisons et inscrit plus de 300 buts sous le maillot madrilène.


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photo: ©Hulton Archive

 

La scène européenne, surtout, lui a permis de construire sa légende, en tant qu'architecte des cinq Coupes d'Europe remportées consécutivement par le Real de 1956 à 1960 signifiant un règne sans partage sur le Vieux Continent. Dans chacune de ces finales continentales, il a marqué. En 1960, dans l'antre écossais d'Hampden Park, il s'offre même le luxe d'inscrire un triplé face aux Allemands de l'Eintracht Francfort, pour une victoire 7 buts à 3 dans une rencontre considérée comme l'une des plus spectaculaires jamais disputées. Longtemps meilleur buteur de la plus prestigieuse des compétitions européennes, avec 49 réalisations, il n'a été battu que par son lointain successeur à l'avant-garde du Real, Raul Gonzalez. Naturalisé espagnole, il peut s'offrir le Ballon d'or à deux reprises (1957 et 1959) en jouant au sein d’une équipe sur le toit de l'Europe. Avec une défense impassable, une merveilleuse attaque et un milieu de terrain appliqué et travailleur, l'achat de stars lui a permis de déléguer certaines tâches, notamment sur les ailes ou à la pointe du dispositif avec le regain de forme de Ferenc Puskas vers 1958 et surtout parce qu'il commençait à prendre de l'âge. Mais le déclin inexorable est là, et en 1964, "le Divin Chauve" n'est plus capable de suivre l'allure imposé par les jeunes joueurs du club. Il rejoint alors l'Espanyol Barcelone, où il joue trois saisons et raccroche les crampons, à l'âge de 41 ans. Di Stefano s'est constitué alors un palmarès unique qui n'atténuera qu'en partie le grand regret de sa carrière. D'abord à River Plate, à Bogota puis à Madrid, il remporte treize titres de champion et termine meilleur buteur de trois championnats différents. International Argentin (6 sélections, 6 buts), Colombien (4 sélections) puis Espagnol (31 sélections, 23 buts), le buteur à la santé de fer n'aura pourtant jamais l'occasion de disputer une phase finale de Coupe du Monde. En 1950 et 1954, l'Albiceleste avait boycotté le Mondial. Pour celle de 1962, tout juste naturalisé, il se blesse juste avant le début du tournoi, qu'il aurait du disputer aux côtés de ses compatriotes Francisco Gento et Ferenc Puskas. Sur son ardoise figure aussi une cape dans l'équipe FIFA (Première du nom) du continent Européen. D'ailleurs pour être exact, et comme son nom complet l'indique, Alfred Di Stéfano Laulhé a aussi des origines italiennes, anglaises et françaises! En effet, son grand-père originaire de Capri fait connaissance d’une fille d’émigrant génois dans la colonie italienne de Buenos Aires. De leur union, naît son père, un garçon baptisé Alfredo qui plus tard épouse une demoiselle Laulhé de père anglais et de mère béarnaise originaire … d’Oloron-Sainte-Marie.

 

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Photo: ©DR

 

Après sa carrière de joueur, celui qui a élevé dans son jardin une statue représentant un ballon avec l'inscription "Gracias vieja" ("Merci, la vieille") entame une carrière d'entraîneur mais ne parvient pas à faire de l'ombre au joueur qu'il a été. Il obtient tout de même, depuis le banc de touche, des résultats honorables, avec deux titres de champion: avec Boca Juniors, en 1970, en Argentine, et avec Valence, en Espagne, un an plus tard. Avec le club méditerranéen, il remporte même une Coupe des Coupes, en 1980. À la manœuvre du Real Madrid, Alfredo Di Stefano se contentera de deux places de deuxième, en 1983 et 1984. Après de nouveaux passages sur les bancs de Boca Juniors et du Valence CF, il revient au Real Madrid lors de la saison 1990-91, pour ses derniers matchs en tant qu'entraîneur. Il a ainsi marqué le club espagnol de son empreinte lui qui a été président d'honneur jusqu'à sa mort, le 7 juillet 2014 des suites d'un arrêt cardiaque. L'ancien joueur hispano-argentin avait fêté ses 88 ans, trois jours auparavant. Première star du ballon rond, il est apparu plusieurs fois au cinéma durant sa carrière. D'abord dans "Con los mismos colores", un film argentin sorti en 1949, puis en Espagne dans de nombreux films documentaires consacrés au Real Madrid, mais aussi dans un long-métrage qui retrace sa vie, "Saeta Rubia", tourné en 1956 et dans lequel il joue son propre rôle. En 2008, il a été élu, lors d'un sondage en ligne organisé par le Real Madrid, meilleur joueur de l'histoire du club, devant Zinedine Zidane et Raul. Une preuve ultime de l'empreinte qu'il a laissée, alors même qu'il jouait à une époque où tous les matchs n'étaient pas encore télévisés.

 

PALMARÈS

 

Vainqueur de la Copa America en 1947 (Argentine)

Vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1960 (Real Madrid)

Vainqueur de la petite Coupe du Monde des clubs en  1953 (Millonarios)

Vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1956, 1957, 1958, 1959 et 1960 (Real Madrid)

Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1962 et 1964 (Real Madrid)

Vainqueur de la Coupe Latine en 1955 et 1957 (Real Madrid)

Vainqueur de la Copa Aldao en 1947 (River Plate)

Champion d’Argentine en 1945 et 1947 (River Plate)

Champion de Colombie en 1949, 1951 et 1952 (Millionarios)

Champion d’Espagne en 1954, 1955, 1957, 1958, 1961, 1962, 1963 et 1964 (Real Madrid)

Vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1962 (Real Madrid)

Vainqueur de la Coupe de Colombie en 1953 (Millionarios)

Vice-champion d’Espagne en 1959 et 1960 (Real Madrid)

Finaliste de la Coupe d’Espagne en 1958, 1960 et 1961 (Real Madrid)

 

DISTINCTIONS PERSONNELLES

 

Ballon d’Or en 1957 et 1959

Ballon d’Argent en 1956

Meilleur buteur de la Coupe d'Europe des clubs Champions en 1958 (10 buts) (Real Madrid)

Meilleur buteur du championnat d’Argentine en 1947 (21 buts) (River Plate)

Meilleur buteur du championnat de Colombie en 1951 (31 buts) et 1952 (19 buts) (Millonarios)

Meilleur buteur du championnat d’Espagne en 1954 (27 buts), 1956 (24 buts), 1957 (31 buts), 1958 (19 buts) et 1959 (23 buts) (Real Madrid)

Élu "joueur en or" des 50 dernières années de l'Espagne par l'UEFA en 2004

Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2004

Nommé au FIFA 100

Nommé dans l’équipe mondiale du 20ème siècle

Nommé dans l’équipe type Sud-Américaine du 20ème siècle

Nommé dans l’équipe historique de la Copa America

Nommé dans le 11 type de tous les temps par la magazine anglais "World Soccer" en 2013

À reçu la Grand-Croix de l'Ordre royale du mérite sportif espagnol

À reçu le Super Ballon d’or par France Football en 1989

Diplôme du mérite de la fondation argentine Konex en 1980

Médaille du Mérite sportif de la ville de Madrid en 1996

Élu légende sportif du journal espagnol Marca en 1999

Prix du Président de l'UEFA en 2008

Ordre du mérite de la FIFA en 1994

 

DIVERS

 

- Le 26 août 1963, Alfredo Di Stefano est enlevé par des membres du Front national de libération du Venezuela. Alors que le Real est à Caracas pour disputer la Petite coupe du monde des clubs, de faux policiers interpellent l'attaquant dans sa chambre d'hôtel pour "une histoire de trafic de drogues". C'est dans la voiture qu'ils lui annoncent qu'ils sont membres de la FALN, une organisation paramilitaire castriste. Ils lui signifient son enlèvement, lui bandent les yeux et parcourent une quarantaine de kilomètres, selon le quotidien sportif espagnol "Marca". Il est relâché quelques jours plus tard devant l'Ambassade d'Espagne au Venezuela, où il manque de s'évanouir, assailli lors d'une conférence de presse improvisée alors qu'il n'a pas fermé l'œil depuis trois jours, assis sur un inconfortable canapé, la peur au ventre devant une flopée de journaliste et deux... de ses ravisseurs!

 

VIDÉO

 



21/12/2014
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