Football-the-story

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Yeso Amalfi, le charme brésilien à l'OGCN

Yeso Amalfi.jpg
Photo: ©DR

 

Yeso Amalfi

 

Né le 6 décembre 1925 à São Paulo (BRE)

Décédé le 10 mai 2014 à São Paulo (BRE)

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4827223_201505174016510.png Brésilien, Milieu offensif/Attaquant, 1m73

Surnom: Le beau Yeso

 

1946/48 São Paulo FC (BRE)
1948/49 Boca Juniors (ARG) 15 matchs, 2 buts
1949/50 CA Peñarol(URU) 33 matchs, 13 buts
1950 Palmeiras (BRE)
1950/51 OGC Nice (FRA) 20 matchs, 5 buts
(Championnat de France: 17 matchs, 5 buts)
(Coupe de France: 3 matchs)
1951/52 Torino (ITA) 27 matchs, 2 buts
Juillet/Nov 1952 AS Monaco (FRA) 4 matchs, 1 but
1952/55 RC Paris (FRA) 75 matchs, 6 buts
(Championnat de France: 41 matchs, 1 but)
(Barrages: 2 matchs)
(Championnat de France de D2: 24 matchs, 5 buts)
(Coupe de France: 6 matchs)
(Coupe Charles Drago: 2 matchs)
1955/57 Red Star (FRA) 60 matchs, 10 buts
(Championnat de France de D2: 54 matchs, 9 buts)
(Coupe de France: 4 matchs, 1 but)
(Coupe Charles Drago: 2 matchs)
1957/59 Olympique de Marseille (FRA) 22 matchs, 2 buts
(Championnat de France: 21 matchs, 2 buts)
(Coupe Charles Drago: 1 match)

 

Première star brésilienne à évoluer en France, Yeso Amalfi était un artiste. Un artiste qui n’a eu besoin que d’une saison pour marquer l’histoire de l'OGC Nice, en contribuant à lui offrir son premier titre de champion de France en 1951. "Le beau Yeso" restera un technicien surdoué et fantasque, aussi imprévisible sur qu’en dehors du terrain. Portrait d'un joueur pas comme les autres.

 

Né en 1925 dans le quartier de Bela Vista en plein cœur de São Paulo, le fils d'une belle italienne et d'un des plus importants pharmaciens de la ville grandit dans un milieu bourgeois. Doué à l'école, il doit prend la succession de son père, mais arrête tout en 1949. Il préfère briller dans le sport où il se débrouille pas mal, et se dirige d'abord vers la boxe. Champion du Brésil amateur des poids moyens, sa mère implore sa progéniture de tout arrêté, choqué par la violence de ses combats. Il se tourne finalement vers le football et entame une carrière à la hauteur de son talent. Il débute à São Paulo, club en pleine ascension que vient de fonder des membres de sa famille. Du haut de ses 18 ans, il peine à se faire une place chez les Tricolor qui ont déjà devant la panthère noire Leonidas Da Silva. Transféré au Boca Juniors, il passera une saison aux côtés de son compatriote Heleno De Freitas. Après la grève des joueurs professionnels en 1949, il s'envole pour l'Uruguay et débarque à Montevideo, engagé par le puissant Peñarol. Il remporte le championnat en étant invaincu, bien aidé par Roque MaspoliObdulio Varela et Juan Alberto Schiaffino, la future ossature de l'équipe championne du Monde en 1950 chez lui, au Brésil. Rentré lui aussi au pays pour aider son paternel dans les Drugstores, il pense à arrêter le foot après plusieurs rencontres disputées sous le maillot de Palmeiras. Repéré quelques mois auparavant par le dénicheur de talents Arthur Boghossian, illuminé par ses dribbles déroutants un jour de match à Montevideo, il lui propose de venir faire un essai sur la Côte d'Azur, à Nice. Après mûre réflexion, l'affaire est conclue.

 

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Photo: ©DR

 

L'artiste aux pieds d'or embarque à bord du paquebot "Conte Grande Biancamano" et arrive quinze jours plus tard sur la Croisette. Obligé de faire des tests physiques et techniques à cause de cette longue traversée, il ne déçoit pas. Passement de jambe, feinte, contrôle, ses nouveaux coéquipiers sont éblouis. Mais son coach Elly Rous le trouve trop "fantasque". Il le cantonne au banc de touche. Pour faire part de son mécontentement, le brésilien s'allonge sur un matelas pneumatique en plein centre de Nice et sème la zizanie. La police prévenu arrive pour le déloger et l'emmène au poste... où l'attendait toute la presse. Coup de maître et premier coup d'éclat. L'entraîneur est démis de ses fonctions, remplacé par le sorcier Numa Andoire. Amalfi revit. La suite appartient à l'histoire. Le Gym inscrit son nom pour la première fois au palmarès de la D1. Compagnon de son ami de toujours Pancho Gonzalez, il apparaît 17 fois en championnat, essentiellement au Ray. La légende relate qu'il sélectionnait les rencontres qu'il souhaitait disputer, comme le match du titre face au Stade Français, refusant d'y prendre part en raison selon lui de la mauvaise qualité du rectangle vert de Colombes. Joueur classieux, technicien surdoué, expert du coup du foulard, Amalfi a aussi marqué la légende par sa personnalité atypique. Il aimait les plaisirs de la vie et surtout les jolies femmes. Un jour, il arrive au stade les bras chargés de rose qu'il envoie dans les gradins avec la bouche en cœur. Le soir, le séducteur fait danser ces dames dans les cabarets à la mode. Yeso n'est vraiment pas comme les autres. Le gentleman à la fine moustache ne joue jamais sans son peigne dans la poche de son short, histoire de se refaire une beauté durant le match. Capable de s’allonger au beau milieu du Stade du Ray en attendant que le ballon lui parvienne, il restera l’un des grands hommes de la décennie la plus faste de l’histoire de l’OGC Nice.

 

Vendu à son insu au Torino, il revient sur la Côte Méditerranéenne un an plus tard, mais cette fois-ci à Monaco, grâce à sa compagne de l'époque Luciana Palucci, ex James Bond girl, qui le met en contact avec le Prince Rénier. Au bout de quelques mois, il préfère poursuivre son aventure dans les clubs de la capitale (RC Paris et Red Star) et devient un habitué de la nuit, mais sans excès, paraît-il. Un amour démesuré pour les plaisirs nocturnes qui, comme Garrincha et Ronaldinho, marque nombre de joueurs cariocas. Il boucle la boucle dans le Sud, à l'Olympique de Marseille. Pour sa dernière saison, il sauve les Olympiens de la relégation. Un OM à cette époque bien moribond qui va malheureusement se préparer à des lendemains qui déchantent. Poursuivi par le Fisc, il se cache au Brésil avant que le club marseillais ne rembourse ses dettes. Devenu agent de joueurs, il s’installe dans sa ville natale de Sao Paulo en 1965 jusqu'à son dernier souffle en 2014, disparu chez lui à l'âge de 88 ans. À Nice, personne n’oubliera le talent et les récits fantastiques de celui qu’on a surnommé "le Dieu des stades". Il racontera un jour qu'il a jonglé une fois avec un morceau de sucre, qu'il a envoyé directement dans sa poche de chemise d'un maître coup de patte. Commentaire de l'intéressé: "Quand les autres sauront faire ça, Yèso s'entraînera comme les autres." Sans doute l'un des plus doué de l'OGCN, si ce n'est le plus doué.

 

PALMARÈS

 

Champion de France en 1951 (OGC Nice)

Champion d'Uruguay en 1949 (Peñarol)

Vice-champion d'Uruguay en 1950 (Peñarol)

 

SOURCES/RESSOURCES

 

- Yvan Gastaut, "Yeso Amalfi (1950-1951), une vedette brésilienne à l’OGC Nice", Hommes & migrations, 2010.



13/11/2022
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