Ferenc Plattko
photo: ©DR
Ferenc Plattko
Franz Platko Kopiletz
Né le 2 décembre 1898 à Budapest (HON)
Décédé le 2 septembre 1983 à Santiago (CHL)
Surnom: L'ours blond
(Matchs amicaux: 6 sélections)
1ère sélection : le 15 juillet 1917 contre l'Autriche (4-1)
Dernière sélection : le 11 mars 1923 contre la Suisse (6-1)
1916/19 Vasas SC (HON)
1919/20 Wiener AF (AUT)
1920 Middlesbrough (ANG)
1921/22 KAFK Kula (ex-YOU)
1922/23 MTK Budapest (HON) 17 matchs
1923/30 FC Barcelone (ESP) 48 matchs
(Championnat d'Espagne: 17 matchs)
(Coupe d'Espagne: 31 matchs)
1930/31 Recreativo Huelva (ESP)
1931/32 FC Bale (SUI)
1932/33 FC Mulhouse (FRA) 8 matchs
1933/34 RC Roubaix (FRA)
Le FC Barcelone a vu passer parmi ses rangs certains des meilleurs joueurs hongrois. Czibor, Kocsis ou Kubala ont ainsi fait les beaux jours du club catalan. On se souvient moins de Ferenc Plattkó, pourtant le premier d’entre eux. Retour sur ce joueur né en Hongrie devenu héros en Espagne et légende au Chili. Une légende oubliée dans nos contrées.
Né à Budapest en 1898, le jeune Ferenc – le premier de ses nombreux prénoms à venir – développe très tôt dans ce début de 20ème siècle un amour inconsidéré pour le ballon. Joueur dès ses 10 ans, il trouve naturellement sa place dans les buts. Avec un certain talent, qui lui permet d’être engagé par le SC Vasas à 15 piges. Titulaire peu de temps après son arrivée, c’est avec le club du nord de Budapest qu’il découvre la première division deux ans plus tard. À la fin de sa première saison dans l’élite, Plattkó est déjà vu comme un grand espoir, si ce n’est l’un des meilleurs gardiens du pays alors qu’il n’a pas fêté encore son dix-huitième anniversaire. Malheureusement pour lui, la Première Guerre Mondiale fait des ravages, l’Empire austro-hongrois est au bord de l’implosion. Il faut partir. Comme plusieurs de ses compatriotes, l’international hongrois quitte donc son pays pour son voisin autrichien. Le début d’un fabuleux tour du Monde et d’une collection de prénoms.
Il signe en 1919 au Wiener AF. Ferenc y devient rapidement Franz, avant de s’envoler une année plus tard pour l’Angleterre et Middlesbrough, qui évolue alors dans l’élite britannique. Là encore, l’expérience ne dure que quelques mois. Plattkó rejoint alors la Serbie et la KAFK Kula, aujourd’hui mieux connu sous le nom de Hajduk Kula. À 23 ans seulement, il y est joueur, capitaine et entraîneur. Avec lui, le club de Kula remporte le championnat de la Sous-Fédération de Subotica et accède ainsi à l’élite de ce pays que l’on appelle encore Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. À l’automne 1922, Plattkó revient au pays par la grande porte. Le MTK, inamovible champion de Hongrie depuis 1917, l’accueille. Avec Plattkó dans ses rangs, l’équipe de Budapest ne déroge pas à la règle et s’offre un septième titre consécutif. Mais c’est un tournoi amical qui va changer pour de bon la vie de son gardien. Chaque année, le MTK a en effet pour habitude d’inviter des équipes étrangères pour une série de matchs amicaux de fin de saison. En 1923, c’est le FC Barcelone qui est convié à venir disputer deux matchs. Deux rencontres que les Espagnols dominent. Mais face à eux se dresse un invincible gardien de but. Malgré leur supériorité, les Barcelonais ne parviennent pas à marquer le moindre but et le MTK arrache deux nuls sur le même score de 0-0. Conquis, les dirigeants espagnols sont prêts à tout pour faire signer le gardien du club hongrois. Plattkó accepte leur offre sans hésiter et fait ses bagages. Il quitte ainsi la Hongrie, où il ne jouera plus, et sa sélection, avec laquelle il a évolué six fois entre 1917 et 1923, pour cinq victoires, un match nul et seulement quatre buts encaissés.
photo: ©Revista1986
En terre espagnole, Plattkó est loin d’arriver en héros. Il est en effet destiné à remplacer la légende Ricardo Zamora, reparti à l’Espanyol après s’être brouillé avec le président Hans Gamper qui avait refusé de l’augmenter. Succéder au portier espagnol est une tâche immense. Mais le staff barcelonais a visé juste. Dès les premiers matchs amicaux, Plattkó inspire confiance et gagne sa place de titulaire. Avec succès, puisque le Barça remporte en fin de saison le championnat de Catalogne, qui lui avait échappé l’année précédente. Mieux, en sept ans de présence au club (de 1923 à 1930), Plattkó remportera six fois cette compétition, ne la cédant qu’en 1929 à l’Espanyol. Il réussit également le doublé à trois reprises en remportant la Coupe d'Espagne en 1925 (2 buts à 0 face à l’Arenas Getxo), en 1926 (3 buts à 2 face à l’Atlético de Madrid) puis en 1928, au terme d’un troisième match nécessaire face à la Real Sociedad (victoire 3 buts à 1). Si Plattkó, Samitier et leurs coéquipiers ont raté le titre en championnat de Catalogne en 1929, c’était néanmoins pour mieux écrire l’histoire. Car le club remporte cette année-là la toute première édition de la Liga, le championnat d’Espagne. La saison ne démarre pourtant pas fort. Alors que le Real Madrid caracole en tête du championnat dès la première journée, les Catalans s’enfoncent, allant jusqu’à pointer à la 9ème et avant-dernière place du classement au soir de la 7ème journée. Plattkó n’est alors pas titulaire, son entraîneur Romà Forns lui préférant le local Ramón Llorens. Mais à la fin des matchs aller, alors que le club est remonté à la sixième place, Forns est démis de ses fonctions. L’Anglais James Bellamy lui succède alors. Sous ses ordres, Plattkó retrouve sa place dans la cage barcelonaise. Et c’est de nouveau une réussite totale. Avec le retour de son gardien hongrois, le Barça remporte huit de ses neuf matchs (pour un nul) et n’encaisse que quatre petits buts. Suffisant pour revenir à hauteur et passer devant le Real Madrid lors de la dernière journée. Si les stars de l’équipe sont alors les attaquants Paulino Alcantara et Josep Samitier, Francisco Plattkó est bel et bien à la base de ce miracle. Ses louanges sont chantées depuis un moment déjà.
En 1930, le gardien héroïque quitte Barcelone. Agé de 32 ans, Plattkó passe quelques mois au Recreativo Huelva, avant de rejoindre la Suisse et le FC Bâle, où il termine sa carrière de joueur et démarre celle d’entraîneur dès 1932. Moins d’une année plus tard, c’est en France qu’il revient. Victime d’une blessure, le joueur-entraîneur du FC Mulhouse, Ferdinand Swatosch, ancien attaquant de la grande équipe autrichienne des années 20, est éloigné de son équipe par une blessure. Plattkó le remplace sur le banc, et remet même quelquefois les gants à la place de l’habituel gardien titulaire. Même chose la saison suivante avec le RC Roubaix, double finaliste de la Coupe de France et qui vient à peine de franchir le pas du professionnalisme. À 35 ans, Plattkó n’hésite pas à remplacer le gardien François Encontre à quelques occasions. Mais là encore, l’expérience ne dure pas plus d’une saison. Les aventures d’une année se succèdent alors les unes aux autres: Barcelone, Porto, Cracovie, Roubaix, Arsenal ou encore le Venus Bucarest, avec lequel il remporte le championnat de Roumanie. Au début de la Seconde Guerre Mondiale, il débarque en Amérique du Sud où il poursuit sa carrière en Argentine et au Chili. À 57 ans, le technicien hongrois fait sa dernière apparition sur un banc de touche dans son club de coeur le FC Barcelone, avant de repartir vivre au Chili. Il y rencontrera l’équipe nationale hongroise venue disputer la Coupe du Monde 1962, avec laquelle évolue un certain Gyula Grosics, son digne héritier dans le but de la sélection. Il y décède vingt ans plus tard, en septembre 1983, après des années vécues dans une certaine pauvreté. À Barcelone comme à Santiago du Chili, personne n’a oublié les exploits et la volonté sans faille de l’ours blond de Hongrie.
PALMARÈS
Champion d'Espagne en 1929 (FC Barcelone)
Vice-champion d'Espagne en 1930 (FC Barcelone)
Champion de Hongrie en 1923 (MTK Budapest)
Vainqueur de la Coupe d'Espagne en 1925, 1926 et 1928 (FC Barcelone)
Vainqueur de la Coupe de Hongrie en 1923 (MTK Budapest)
Champion de Catalogne en 1924, 1925, 1926, 1927, 1928 et 1930 (FC Barcelone)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu Meilleur footballeur hongrois de l'année en 1917
SOURCES/RESSOURCES
- Ferenc Plattkó, l’Ours blond de Hongrie - Parlonsfoot
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