Gyula Grosics
Photo: ©ullstein bild/RDB
Gyula Grosics
Grosics György Gyula
Né le 4 février 1926 à Dorog (HON)
Décédé le 13 juin 2014 à Budapest (HON)
Hongrois, Gardien de but, 1m79
Surnom: La Panthère noire
(Matchs amicaux: 59 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 6 sélections)
(Coupe du Monde: 11 sélections)
(Qualif Euro: 1 sélection)
(Jeux Olympiques: 5 sélections)
(Coupe Internationale: 4 sélections)
1ère sélection : le 20 août 1947 contre l'Albanie (3-0)
Dernière sélection : le 14 octobre 1962 contre la Yougoslavie (0-1)
1945/47 Dorogi Bányász (HON) 61 matchs
1947/50 MATEOSZ Munkás SE / Teherfuvar SE (HON) 85 matchs
1950/57 Budapest Honved (HON) 125 matchs
1957/62 Tatabánya Bányász SC (HON) 123 matchs
Gyula Grosics est une légende en Hongrie. Gardien des "Magics Magyars" arrivée en finale de la Coupe du Monde en 1954, la "Panthère noire" compte 86 sélections au sein d’une des plus illustres équipes du 20ème siècle, le onze hongrois des années 50 qui possédait une attaque de feu composé de Ferenc Puskas, Sandor Kocsis et Nandor Hidegkuti.
Mais sa défense était également à la hauteur, grâce notamment à son immense portier, qui compte parmi les meilleurs gardiens de l'histoire. Il imposait sa dure loi dans la surface de réparation. Un jeu au pied prodigieux, une détente ahurissante, des sorties félines, Grosics a souvent tenu un rôle d'arrière supplémentaire. Le premier à élargir l'horizon de son rôle hors de ses cages contribuant à changer le regard porté sur son poste. Ce qui ne l'empêchait d'ailleurs pas d'être pratiquement imbattable sur sa ligne grâce à des réflexes hors du commun. Par ailleurs, lassé de devoir sans cesse changer de couleur de maillot au gré des matchs, Gyula Grosics prenait l'habitude de s'habiller tout en noir. Un choix qui va rapidement faire boule de neige chez les gardiens du Monde entier, prenant de vitesse Lev Yachine.
Issu d’une famille modeste de mineurs de Dorog, à une quarantaine de kilomètres de Budapest, son père voulait qu’il devienne prêtre. Mais le football fait parfois des miracles et brise des vocations. Sa vie est bouleversée par le football, mais qui est toutefois bouleversé par la guerre. En 1943, Grosics, âgé d'à peine 18 ans, voit en effet ses débuts retardés par le conflit. La Hongrie suivant la ligne politique de l’Allemagne nazie depuis 1938, il voit son éclosion au plus haut niveau repoussée, car tous les garçons âgés de 12 à 21 ans sont obligés de partir travailler en Autriche. Il n’en reviendra qu’en août 1945. Démarre alors une fantastique ascension. Appelé en sélection pour la première fois en 1947, il intègre une génération de surdoués où il va mûrir aux côtés de joueurs comme Jozsef Bozsik et Zoltan Czibor avec qui il va bientôt entrer dans l'histoire. Transféré au Budapest Honvéd trois petites années plus tard, il remporte avec le club hongrois cinq titres de champion.
Photo: ©Popperfoto
Mais le point d’orgue de cette carrière est sans conteste la Coupe du Monde 1954. À part les échecs face à l'Autriche (défaite 5 buts à 3) en mai 1950, et la finale de la Coupe du Monde contre la RFA (perdue 3 buts à 2), les Magyars Magiques vont réussir une incroyable série de 42 victoires et 7 nuls, dont des succès retentissants comme la victoire légendaire à Wembley, lors duquel la sélection hongroise avait infligé aux Anglais leur première défaite à domicile en 90 ans (6 buts à 3), la première défaite administrée à l'Uruguay en phase finale de Coupe du Monde (4 buts à 2) ou encore la "Bataille de Berne" contre le Brésil (4 buts à 2) quelques jours à peine avant le "Miracle de Berne", la défaite en finale qui allait marquer le déclin de cette incroyable armada. Le but de la victoire inscrit par Helmut Rahn à six minutes du coup de sifflet final sur une glissade de Grosics sur l'herbe mouillée va coûter très cher à "la panthère noire". Comme la plupart de ses coéquipiers, il avait commis l'erreur de sous-estimer cette équipe allemande que la Hongrie avait battue par 8 buts à 3 au tour préliminaire, à Bâle. Devenu la proie de la police politique, il continue de garder les buts de Honved et de l'équipe nationale durant deux autres Mondiaux en 1958 et 1962, mais fait l'objet de multiples tracasseries administratives, accusé officiellement d’espionnage, il voit son père perdre son travail et l’administration lui demander régulièrement de se manifester, d'autant que le gardien ne cache plus son opposition au régime communiste. La menace est réelle, et elle va durer quinze mois. Jusqu’à ce que Grosics soit relaxé faute de preuve.
En novembre 1956, il s’échappe avec sa famille pour rejoindre ses coéquipiers partis en tournée en Amérique du Sud. À leur retour à Vienne, certains restent à l’Ouest. Puskas part rejoindre le Real Madrid tandis que Kocsis et Czibor optent pour le FC Barcelone. Grosics rentre lui au pays. Pas par choix, mais plutôt par obligation. Il a en effet été informé durant son séjour qu’en restant à l’Ouest, ses chances de jouer seraient réduites à néant par le gouvernement hongrois, qui détient des dossiers compromettants. Il est transféré sans trop avoir le choix à Tatabanya, un modeste club de province. Le portier y évolue jusqu’à la fin de sa carrière, en 1962. Non sans être toujours le gardien titulaire de la sélection nationale! Il faut dire que son talent est immense, et son jeu avant-gardiste. Avec un tel niveau, Grosics aurait certainement pu réaliser son rêve: rejoindre Ferencvaros, club nationaliste de l'époque. Hélas, le gouvernement s'est toujours opposé à ce transfert. Grosics décide alors de prendre sa retraite. Mais les grands clubs font souvent de grands actes. En 2008, les dirigeants de Ferencvaros organisent un match amical contre Sheffield United pour lui permettre, une fois dans sa vie, de figurer sur la feuille de match. Très digne, Grosics, 82 ans, prend symboliquement place dans les buts, dispute le premier quart d’heure avant d’être remplacé par le titulaire Adam Holczer. Dans la foulée, le club retire le numéro 1 en son honneur et fait figurer son nom chaque saison dans la liste de joueurs transmise à la fédération nationale. Il restera célèbre pour toujours pour sa présence au sein de la grande équipe de Hongrie, mais aussi pour ses attaques contre les gouvernements Rakosi et Kadar. Il disparaît dans son sommeil le 13 juin 2014, à l'âge de 88 ans.
PALMARÈS
Finaliste de la Coupe du Monde en 1954 (Hongrie)
Médaille d'or aux Jeux Olympiques de Helsinki en 1952 (Hongrie)
Vainqueur de la Coupe Internationale en 1953 (Hongrie)
Finaliste de la Coupe Internationale en 1960 (Hongrie)
Vainqueur de la Coupe des Balkans des nations en 1947 (Hongrie)
Champion de Hongrie en 1950, 1952, 1954 et 1955 (Budapest Honved)
Vice-champion de Hongrie en 1951 et 1953 (Budapest Honved)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu Meilleur footballeur hongrois de l'année en 1949 et 1950
Nommé dans l'équipe type de la Coupe du Monde en 1954
À reçu la Croix de l'Ordre du Mérite de la République hongroise en 1993
À reçu la Médaille du Mérite du Comité olympique hongrois en 1995
À reçu le "Prix Szent István" en 2007
À reçu le "Prix Hongrois de la liberté" par la fondation hongroise de la liberté en 2008
À reçu le "Prix Prima Primissima" catégorie Sport par l'association nationale des entrepreneurs hongrois en 2009
Nommé Athlète de la nation par le parlement hongrois en 2011
Nommé Citoyen d'honneur de la ville de Dorog en 2001
Nommé Citoyen d'honneur de la ville de Budapest en 2009
VIDÉO
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