Ivan Curkovic
Photo: ©DR
Ivan Ćurković
Иван Ћурковић
Né le 15 mars 1944 à Mostar (YOU)
Yougoslave/ Bosnien, Gardien de but, 1m79
19 sélections
(Matchs amicaux: 9 sélections)
(Qualif Coupe du monde: 4 sélections)
(Qualif Euro: 1 sélection)
(Jeux Olympiques: 5 sélections)
1ère sélection : le 27 octobre 1963 contre la Roumanie (1-2)
Dernière sélection : le 11 octobre 1970 contre les Pays-Bas (1-1)
Ancien gardien des Verts durant les années 70, Ivan Curkovic aura été en France un précurseur en matière d’entraînement spécifique, et de positionnement sur le terrain.
Bien plus qu’un simple gardien de but, il a été un guide d’un rare professionnalisme réputé aussi pour son autorité et sa rigueur qui lui ont permis de jouer et perdurer au plus haut niveau, et ce tout au long d’une carrière sportive qui aura tout de même duré 22 ans. Né en 1944 à Mostar, c'est son père, joueur amateur, qui lui a transmis le virus du football. Il choisit alors de jouer dans les buts dès l’âge de 10 ans. La raison? il est un grand fan de Gordan Irovic, gardien de but yougoslave évoluant au Dinamo Zagreb. Ćurković expliquera bien des années plus tard dans son autobiographie ("Dans mes buts"): "Je m’endormais en rêvant de ses exploits. Sa photo était dans ma chambre. C’était un dieu pour moi. Je guettais le moindre de ses gestes. Je savais tout de ses manies et j’ai voulu faire comme lui." Après des débuts remarqués dans son club de coeur du Velez Mostar, le portier rejoint rapidement un des clubs phare de Belgrade, le Partizan.
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Dès sa première saison, il remporte le titre de champion et accède rapidement à l'équipe nationale. Il arrive toutefois au mauvais moment puisque la sélection yougoslave connaît une génération exceptionnelle de gardiens (Ilija Pantelic, Enver Maric ou Ognjen Petrovic). Finaliste de la Coupe d'Europe des clubs champions l'année suivante contre le Real Madrid (défaite 2 buts à 1), il ne dispute pourtant pas la rencontre, remplacé par Šoškić, une grande vedette à l’époque, revenu de son service militaire, obligatoire à l'époque. Rendus nerveux par cette concurrence tendue, il pousse un ouf de soulagement quand Soskic est transféré à Cologne. Un homme va alors débarquer au club et transformer le jeune joueur: Stjepan Bobek. Il va jouer un rôle prédominant dans la carrière de Ćurković en le transformant en un gardien moderne. Bobek lui demande d’être le premier arrière de la défense et, dans sa surface, c’est désormais lui le patron, tant et si bien qu’il a déclaré plus tard à des journalistes: "Ivan Ćurković, c’est mon chef-d’œuvre d’entraîneur." En 1972, il est repéré par Pierre Garonnaire. "Curko" a 28 ans. C’est l’âge légal pour pouvoir quitter le Rideau de Fer. À l'origine, le gardien devait rejoindre le Sporting Bastia mais finalement ce sont bien les verts qui s'offrent le gardien. Son arrivée à St-Etienne, alors club phare de D1, se fait dans l'anonymat le plus complet. Il débarque un dimanche en gare de Saint-Etienne. Le lendemain, il débute dans les cages pour un match amical en Suède: l'équipe s'impose 3 buts à 2 et Curko arrête un penalty. C'est le début de la gloire.
Lors des six premières journées, il n'encaisse aucun but et écoeure les attaquants adverses. Jugé imbattable, il compte tout de même quelques bêtes noires comme Robert Pintenat et Jacky Vergnes. Ce gardien de classe internationale, barré en sélection, est le chef de file d'une défense de fer qui contribue grandement aux succès de l'ASSE. Quadruple champion de France et vainqueur à trois reprises de la Coupe nationale, cet homme de valeur bâtit une défense de fer, formant ses jeunes arrières à un régime de tacles incisifs (son chouchou Christian Lopez) et montées fougueuses (l'Argentin Oswaldo Piazza) entre autres. On se souvient de son match héroïque au Phillips Stadion du PSV, en demi-finale retour de Coupe d'Europe des clubs champions en 1976 où il réalise une dizaine d'arrêts de grande classe pour un 0-0 qualificatif. Malheureusement, la belle épopée s'écrasera par deux fois sur les poteaux carrés de Glasgow, face aux briseurs de rêves du Bayern Munich. Fait unique et totalement inédit, malgré la défaite en finale, les Verts défilent sur les Champs-Élysées dès le lendemain et sont salués par une foule immense de français fièrent d’avoir supporter cette sublime équipe. Mais le plus grand regret de Curkovic restera sans doute la "Plavi" où cet international yougoslave aux 19 sélections ne figurera même pas dans la liste des 22 pour le Mondial 1974 et l'Euro 1976.
À l'âge de 36 ans, lors de la saison 1980-81, il laisse sa place au bout de quatre journées à son successeur, Jean Castaneda, qui arrivera au niveau international lui aussi, mais profitant, à l'inverse de son maître, d'une absence de concurrence. En effet, lors d'un match à Bastia, pour le compte de la troisième journée, sentant son corps fatigué il annonce à son entraîneur, son envie d'arrêter à la fin de la saison. Son départ de Saint-Etienne se fera à grand fracas suite à une brouille avec Robert Herbin. Des rumeurs faisaient état d'un putch de Curko pour briguer le banc de touche. Malgré les démentis du joueur il est chassé, alors que Roger Rocher, visionnaire, voyait en lui un successeur potentiel. Retraité des terrains de football, la reconversion professionnelle de Ćurković est assez atypique. Il va travailler dans les travaux publics dans la ville de Roanne et va dans la foulée entamer une carrière de négociant en diamants, assez étonnant pour un ex-footballeur.
PALMARÈS
Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1966 (finale non-jouée) (Partizan Belgrade) et 1976 (Saint-Etienne)
Champion de France en 1974, 1975, 1976 et 1981 (Saint-Etienne)
Champion de Yougoslavie en 1965 (Partizan Belgrade)
Vice-champion de Yougoslavie en 1968 et 1970 (Partizan Belgrade)
Vainqueur de la Coupe de France en 1974, 1975 et 1977 (Saint-Etienne)
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