Photo: ©Reprezentacija.rs
Stanislav Karasi
Né le 8 novembre 1946 à Belgrade (YOU)
Serbe, Attaquant, 1m72
10 sélections, 4 buts
(Matchs amicaux: 3 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 3 sélections, 2 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 9 mai 1973 contre la RFA (1-0)
Dernière sélection : le 3 juillet 1974 contre la Suède (1-2)
1966/69 NK Borovo (YOU)
(Championnat de France: 109 matchs, 35 buts)
(Coupe de France: 11 matchs, 1 but)
1979/80 Buffalo Stallions (USA) (indoor) 30 matchs, 17 buts
1981 New York Arrows (USA) (indoor) 16 matchs, 5 buts
1981/82 OFK Beograd (YOU) 19 matchs, 1 but
1982/83 FK Hadjuk Belgrade (YOU)
Formidable avant-centre, habile devant le but et bon dribbleur, Stanislav Karasi est un pur produit de l’Étoile Rouge de Belgrade, où il a connu ses heures de gloires. Il sera par la suite le fer de lance du LOSC au milieu des années 70. Si certains dans le Nord disent qu'il était ingérable et individualiste, d’autres souligneront son talent naturel et son sens du spectacle. Capable du meilleur comme du pire, son aventure lilloise est rempli de frasques et d’anecdotes qui ont parfois mis en péril le collectif des Dogues.
Né à Belgrade, quasiment un an après l'armistice, dans une famille nombreuse, Stanislav Karasi s'est d'abord initié au hockey sur glace, avant de s'intéresser au football grâce à un oncle d’origine hongroise qui a tapé dans le ballon avec le onze d’or hongrois des Puskas et Kocsis. Repéré très jeune par le Partizan, il claque la porte au bout de quelques mois, déçu de ne pas assister à un stage. Il fait les quelques hectomètres qui le séparent du grand rival de l’Étoile Rouge, qu’il intègre en 1965 après s'être distingué lors d'un tournoi des écoles à Belgrade. Le club souhaite qu'il emmagasine du temps de jeu à Kragujevac, le Sochaux yougoslave, haut lieu de l’industrie automobile de l'Europe de l’Est. Refus du joueur et contrat résilié, à peine lancée, sa carrière part déjà mal. Son talent est aussi indéniable que son caractère bien trempé. Karasi, à l’aube de ses 20 ans se retrouve donc au HNK Borovo, sympathique club de D2. Il y passe deux ans à régaler ses partenaires et en profite pour faire l’armée, qui est de toute façon obligatoire. Capable de jouer à tous les postes de l’attaque, c’est dans un rôle de neuf et demi qu’il s’épanouit le mieux. Les recruteurs s’affolent et l’entraineur de Novi Sad Vujadin Boskov va même jusqu’à formuler une offre concrète pour s’attacher les services de l’enfant terrible.
Cependant, les dirigeants de l’Etoile Rouge mettent alors le paquet pour faire revenir Karasi, sans doute conscient d'être passer à côté d’un phénomène. Il accepte sans rancune de revenir dans le meilleur club du pays, qui vient de faire le doublé Coupe-Championnat. Sa carrière décolle dans une équipe constellé de star (Dragan Dzajic, Vojin Lazarevic, Kiril Dojcinovski...). Une petite apparition la première saison, suffisant pour accrocher un titre de champion, avant de s'imposer définitivement l'exercice suivant, année d’un nouveau doublé. Équipe phare du début des années 70, l’Étoile rouge brille dans son championnat et en Europe, avec une demi-finale de C1 en 1971 (perdu contre le Panathinaikos (4 buts à 1 puis défaite 3 buts à 0) et un quart de finale trois ans plus tard contre l’Atlético, après avoir éliminé Liverpool proprement (2 buts à 1 à l'aller comme au retour). Buteur combatif et bon de la tête, passeur émérite, Karasi est un véritable feu-follet, aux dribles déroutants et à la technique ravageuse. Assez logiquement, il finit par avoir sa chance en sélection à partir de 1973 et dispute la Coupe du monde 1974 en Allemagne. Si la Yougoslavie ne fait pas d’étincelles, Karasi, avec 2 buts, se révèle au monde entier. Malheureusement, il va disparaître des tablettes du sélectionneur qui l'oublie un peu après son exil en France.
Photo: ©LOSC
Sonne en effet l’heure du départ à l’étranger et c’est à Lille que Stan pose ses valises. Tout frais promu, le LOSC peut compter sur sa légion étrangère (Juan Mujica, Ignacio Prieto et Alberto Fouilloux) pour assurer le maintien. Malgré les treize pions du yougoslave et les dix-neuf de Christian Coste, les hommes de Georges Peyroche luttent pour ne pas descendre. La saison suivante, l’équipe se fait moins peur, mais malgré des joueurs de qualités, comme Bernard Gardon en défense, Jean-Noël Dusé dans les cages et la doublette Coste – Parizon devant, Lille ne décolle pas du ventre mou. Les Nordistes vont même descendre à l'étage inférieur lors de la saison 1976-77. Les Dogues sont aux abois, c'est là que le magicien Karasi va faire parler de lui pour son attitude sur et en dehors du terrain. Toujours aussi efficace, il se heurte à ses coéquipiers. La première altercation a lieu en février. Parizon rate une passe lors d'une rencontre face à Arles-Avignon. Le bouillonnant serbe s’en prend physiquement à son coéquipier et le roue de coups. Pour la seconde qui a lieu en fin de saison, Karasi plante un triplé dans le derby contre Valenciennes (victoire 5 buts à 1) et quitte le terrain après son 3ème but, sans explication, sous les yeux de Jean-Paul Belmondo présent ce jour-là et salué au passage. Il revient finalement sur le terrain, juste avant le coup de sifflet final, sans l'accord de l'arbitre et malgré les protestations côté VA. Pire, son coéquipier Coste l'interpelle et s’en prend à lui, puis Michel Mezy s’emmêle et sépare les deux hommes. La rupture est faite. Avec la relégation, le serbe quitte le Nord et passe Outre-Quiévrain.
Il s’engage au Royal Antwerp mais le cœur n’y est plus. L'avant-centre est beaucoup moins performant dans une équipe assez moyenne. Sa première saison est tout juste médiocre (25 matchs pour 2 buts). La seconde est carrément inexistante (2 matchs). Perdu pour le football à seulement 31 ans, Karasi s’envole pour les Etats-Unis. Ce n’est même pas dans la NASL qu’il évolue, mais dans le championnat indoor où il se fait plaisir. Après deux années à Buffalo, chez les Stallions, il part pour New-York. Sans doute lassé de l’étranger, il a le mal du pays et rentre à Belgrade où il fera une dernière pige à l’OFK puis au FK Hadjuk avant de raccrocher définitivement les crampons. Toujours aussi énergique et vif, il se lance dans une carrière d’entraîneur et parcourt tout son pays.
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