Football-the-story

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Just Fontaine, le buteur éternel

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photo: ©Panini

 

Just Fontaine

Né le 18 août 1933 à Marrakech (MAR)

Décédé le 1er mars 2023 à Toulouse (FRA)

 https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png Français, Attaquant, 1m74

Surnom: Justo

 

https://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_4844082_201505223457315.png 21 sélections, 30 buts

(Matchs amicaux: 12 sélections, 9 buts)

(Qualif Coupe du Monde: 1 sélection, 3 buts)

(Coupe du Monde: 6 sélections, 13 buts)

(Euro qualif: 2 sélections, 5 buts)

 

1ère sélection : le 27 décembre 1953 contre le Luxembourg (8-0)

Dernière sélection : le 11 décembre 1960 contre la Bulgarie (3-0)

 

1950/53 US Marocaine (MAR)

1953/56 OGC Nice (FRA) 83 matchs, 51 buts

(Championnat de France: 69 matchs, 42 buts)

(Coupe de France: 14 matchs, 9 buts)

1956/62 Stade de Reims (FRA) 152 matchs, 142 buts

(Championnat de France: 131 matchs, 122 buts)

(Coupe de France: 12 matchs, 10 buts)

(Coupe d'Europe des clubs champions: 8 matchs, 10 buts)

 

Tous les quatre ans, à l'occasion de la Coupe du Monde de football, le nom du français Just Fontaine refait surface. Il a en effet inscrit un total impressionnant de 13 buts lors d'une seule édition du tournoi suprême. Un record qui tient toujours et qui n'est pas prêt de tomber. Avec une carrière brisée à seulement 27 ans, le canonnier français a traversé le ciel des Bleus comme une météorite. Mais aujourd'hui sa trace brille encore.

 

Originaire de Marrakech au pays de l'Atlas, né d'un père normand et d'une mère espagnole, c'est à l'US marocaine de Casablanca qu'il fait ses débuts dans le monde du football. Il fait alors étalage de ses talents d’attaquant durant trois saisons en marquant 62 buts en 48 matchs. Des performances qui tapent dans l’œil de l’OGN Nice qui n’hésite pas une seule seconde à le faire venir sur la Côte d’Azur. Avec le Gym, Fontaine remporte la Coupe de France en 1954, un titre de champion en 1956 et s’impose comme l’un des meilleurs joueurs de l’Hexagone. Il est alors recruté par le club phare de l'époque, celui du Stade de Reims, pour palier le départ de Raymond Kopa au Real Madrid.

 

Un pari gagnant et un coup de maître réalisé par le président Henri Germain. "Justo" confirme ses belles promesses niçoises et connaît ses plus belles heures sur le front de l'attaque rémoise. Il empoche le doublé coupe-championnat en 1958 et termine meilleur buteur cette année-là en inscrivant 34 buts en 26 matchs. Il s'octroie de nouveau la D1 en 1960 et dispute la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1959 perdue face au grand Real Madrid (2 buts à 0). Au total, il plante 122 buts en six saisons, dont une pratiquement passée à soigner une grave blessure à la jambe. Fontaine s'offre un dernier titre de champion de France avec les champenois en 1962. En tout, ce joueur d'instinct a planté 164 réalisations en 200 rencontres de Première division (soit une moyenne de 0,825 but par match) et a terminé à deux reprises meilleur buteur du championnat en 1958 et 1960, ainsi que deux fois dauphin en 1957 et 1959. Impressionnant de finesse, de maîtrise, de sang froid et d’intelligence, le buteur français était capable de marquer dans n'importe quelle position, des deux pieds et même de la tête grâce à un sens du placement hors normes hérité de l’art du démarquage au basket.


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photo: ©Retro Football

 

Sous le maillot bleu, ses statistiques sont encore plus éloquentes. Lors de sa première cape internationale le 17 décembre 1953, il plante trois buts face au Luxembourg (8 buts à 0). Jusqu'en 1960, il marque 30 pions en seulement 21 sélections (1,43 buts par match), avec en point d'orgue l'épopée de la Coupe du Monde 1958 en Suède où il termine meilleur buteur du tournoi avec 13 buts en seulement six rencontres, sans tirer une seule fois les penaltys. Un record historique et encore inégalé aujourd'hui. Et pourtant à l'origine Fontaine devait occuper le banc des remplaçant. Mais il profite des blessures de Thadée Cisowski et René Bliard pour être titulaire et marquer la compétition de son empreinte. Tous les signes ont tournés en sa faveur, malgré la péripétie d’une chaussure abimée lors d’un entraînement, ce qui le conduira à emprunter la paire de crampons de Stéphane Bruey pour le reste de la compétition. Fontaine s'offre d'entrée un triplé contre le Paraguay (7 buts à 3), puis un doublé lors de la défaite contre la Yougoslavie (2 buts à 3) et l'un des deux buts de la victoire qualificative contre l'Écosse (2 buts à 1, l'autre pion signé Kopa). En quarts de finale, c'est un nouveau doublé contre l'Irlande du Nord (4 buts à 0). Ensuite le numéro 17 des Bleus devient le premier joueur du Mondial suédois à tromper le gardien de la Seleção, Gilmar, en demi-finale. Malheureusement, diminué par la blessure du capitaine Robert Jonquet, la France impuissante s'incline 5 buts à 2 devant les artistes du Brésil, malgré un autre but de Roger Piantoni. Il se rattrape lors du match pour la troisième place en se permettant d'en passer quatre aux Allemands, Kopa et Douis clôturant la marque d'un 6 buts à 3 qui va rester dans les annales: la France finit avec panache une compétition qu'elle a abordé sur la pointe des crampons... Just Fontaine tire profit de sa remarquable entente avec Raymond Kopa: il vient d'entrer dans l'histoire et il n'est pas près d'en sortir. Un joueur prolifique, altruiste et lucide, qui n’avait pas l’obsession de terminer meilleur buteur, et sait ce qu’il doit à ses coéquipiers… qui le portent haut à la fin de la compétition: "Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai réalisé ma performance. Mais, trente secondes après ce mini-tour d’honneur, tout était oublié. Je préférais retenir notre troisième place plutôt que ma première."

 

Les performances fantastiques de Fontaine en Suède lui offriront une troisième place au Ballon d’Or 1958, derrière Helmut Rahn et son coéquipier Raymond Kopa. Deux ans plus tard, Fontaine inscrivait, face au Chili, à Paris, ses 29ème et 30ème buts en sélection, ses derniers. Entre-temps, sévèrement touché lors d'un tacle à retardement du sochalien Sekou Touré au stade Bonal le dimanche 20 mars 1960 en championnat face à Sochaux, il est victime d'une double fracture tibia-péroné. À force de courage et de travail il revient sur le devant de la scène mais le 1er janvier 1961, sa jambe cède une nouvelle fois au même endroit lors de son match de reprise contre Limoges dans un choc avec le Limougeaud Henri Kowal. La fracture sera réduite après une greffe osseuse et on assure à Fontaine qu'il pourra rejouer. Cependant après quelques apparitions épisodiques en fin de saison 1961-1962, la mort dans l'âme, il doit renoncer hélas à poursuivre sa carrière. Just Fontaine n'a même pas 27 ans et sa carrière se termine officiellement le 5 juillet 1962, lors d’une tournée en Amérique du Sud et en Guadeloupe avec le Stade de Reims.

 

Après avoir raccroché les crampons, il se dirige vers une carrière d'entraîneur et prend en main l'équipe de France pour deux petits matchs en 1967, le Paris Saint-Germain avec qui il monte en D1 en 1974, l’US Toulouse en 1979, avant que le club ne change de nom et ne devienne le TFC actuel, puis l'équipe nationale du Maroc entre 1979 et 1981, avant de se retirer définitivement du milieu du football. Malgré tout, il garde une place éternelle parmi les légendes de la coupe du Monde grâce à un record que lui-même a qualifié de "gag grandiose". En 2014, l'ancienne gloire des Tricolores avait d'ailleurs reçu un Soulier d'Or symbolique pour son record, au Brésil. Après avoir coulé des jours tranquilles dans sa retraite toulousaine, il est malheureusement décédé le 1er mars 2023 à l'âge de 89 ans. Fontaine c'est son nom, et c'est Just une légende.

 

PALMARÈS

 

3ème de la Coupe du Monde en 1958 (France)

Finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1959 (Stade de Reims)

Champion de France en 1956 (OGC Nice), 1958, 1960 et 1962 (Stade de Reims)

Vainqueur de la Ligue du Maroc en 1952 (USM Casablanca)

Champion d’Afrique du Nord en 1952 (USM Casablanca)

Vainqueur de la Coupe de France en 1954 (OGC Nice) et 1958 (Stade de Reims)

Vainqueur du Challenge des Champions en 1958 (Finale non-jouée) et 1960 (Finale non-jouée) (Stade de Reims)

Finaliste du Challenge des Champions en 1956 (OGC Nice)


DISTINCTIONS PERSONNELLES

 

Ballon de bronze en 1958

Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1958 (13 buts)

Meilleur buteur de la Coupe d'Europe des clubs champions en 1959 (10 buts) (Stade de Reims)

Meilleur buteur du Championnat de France en 1958 (34 buts) et 1960 (28 buts) (Stade de Reims)

Élu "joueur en or" des 50 dernières années de la France par l'UEFA en 2003

Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2003

Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1958

Nommé au FIFA 100

Ordre du mérite de la FIFA en 1994

À reçu un Soulier d'or FIFA en 2014

Nommé Officier de la Légion d'Honneur en 2013

Médaille de l'académie des Sports en 1958

À reçu le trophée spécial de l’UNFP pour le cinquantième anniversaire de son record de buts marqués en phase finale de la Coupe du Monde 1958 (13 buts) en 2008


DIVERS

 

- Il est le fondateur des magasins "Justo Sport" et a lancé à l'occasion de la Coupe du monde 2006 son propre blog. Il possède aussi 2 magasins Lacoste situés a Toulouse et Portet sur Garonne.

- Just Fontaine ne devait pas participer à la Coupe du Monde de la 1958 : opéré du ménisque en 1957, il s'était vu souffler la place par René Bliart. Mais avant de prendre le bateau pour la Suède, Bliart se fait une entorse de la cheville. Fontaine est appelé, on connaît la suite…

- En 1958, l'attaquant français a marqué à lui seul plus de buts que l'ensemble de l'équipe de France championne du Monde quarante ans plus tard (13 contre 12).

- Avec Eugène N’Jo Léa, ils ont fondé le syndicat de l'Union nationale des footballeurs professionnels le 16 novembre 1961.

 

VIDÉO

 



25/12/2014
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