Ariel Ortega, El Burrito
photo: ©REUTERS/Marcos Brindicci
Ariel Ortega
Ariel Arnaldo Ortega
Né le 4 mars 1974 à Libertador General San Martin (ARG)
Argentin, Milieu offensif, 1m70
Surnoms: "El Burrito", Orteguita
86 sélections, 17 buts
(Matchs amicaux: 40 sélections; 9 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 27 sélections, 5 buts)
(Coupe du Monde: 11 sélections, 2 buts)
(Copa America: 5 sélections)
(Coupe des Confédérations: 3 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 15 décembre 1993 contre l'Allemagne (2-1)
Dernière sélection : le 5 mai 2010 contre Haïti (4-0)
olympique: 12 sélections, 3 buts
U22: 6 sélections, 2 buts
Digne disciple de son idole Diego Maradona, Ariel Ortega aurait mérité une plus grande carrière. Un parcours mouvementée, faite d’allers-retours, de gloire et de déconvenues. Il avait le profil de ces merveilles façonnées en Argentine, sélectionnés naturellement pour leur habileté sur les terrains vagues, avant d'être lancées sur les pelouses couvertes de "papelitos", et d'y être adoré par des tribunes à la ferveur religieuse.
Venu d'une région très pauvre, la province de Jujuy coincée entre le Chili et la Bolivie, c'est tout là-bas qu'il grandit dans une petite ville de la province au nom farfelu: Libertador General San Martín. Celui qu’on surnomme "El Burrito", le petit âne, effectue ses premiers dribbles à l’Atletico Ledesma, le club de sa ville natale. Entre altitude, montagnes de couleurs et désert de sel, Ariel Ortega a toujours rêvé football. D'aussi loin que son histoire limpide le prouve, il s'entête à partir tête baissée balle au pied et à dribbler, encore et encore. N'importe où, n'importe quand. Que ce soit un flic de coin de rue, toute son école situé dans le nord poussiéreux de l'Argentine où il est né, et même sûrement les entraîneurs qui ont voulu le maîtriser.
À tout juste 15 ans, il est repéré par Independiente et River Plate. Son choix est vite fait, celui du coeur. Direction Buenos Aires pour signer son premier contrat avec les Rouge et Blanc. Au bout de deux ans, il est lancé dans le grand bain par Daniel Passarella face à Platense et devient au fil des années un joueur indispensable sous les couleurs des Millonarios. Le public est sous le charme. En six saisons, il plante une trentaine de pions en 135 rencontres toutes compétitions confondues. Ailier, milieu offensif, Ortega, cheveux bruns, à peine longs sur la nuque, yeux sombres et perçants, devient l’homme à tout faire des "Gallinas". Champion d'Argentine pour la troisième fois en 1994, il remporte deux ans plus tard la Copa Libertadores aux côtés d’Enzo Francescoli et Hernán Crespo. La classe. Remarqué par toute l'Europe, le FC Valence flaire la bonne affaire et engage ce talent naturel en Janvier 1997 pour 12 millions de dollars, devenant ce jour-là le joueur le plus cher d'Argentine.
photo: ©IMDB
Les débuts d'Ortega sont parfaits. Dix jours après avoir paraphé son contrat, il inscrit un doublé, à Mestalla, face au FC Séville, lors de la victoire des siens (4 buts à 2). Les tribunes sont subjuguées, l'Espagne se réjouit de compter sur une nouvelle merveille argentine. Mais "El Burrito" va tomber de haut. La période "Ché" devient difficile et l’adaptation est laborieuse. Ses relations avec Claudio Ranieri l’entraîneur Valencian sont tendues. Aligné de temps en temps, il reste un an et demi sur la côte méditerranéenne, le temps d'inscrire 9 réalisations en 33 matchs. C'est le premier coup d'arrêt pour le virtuose argentin. Au mercato estival, il part à la Sampdoria et occupe le poste de meneur de jeu de l’équipe génoise. Ortega renaît de ses cendres, organise le jeu des Blucerchiati et remplit son rôle à merveille. Pourtant, le club va mal. Relégué en Série B, le lutin argentin trouve son nouveau point de chute à Parme où un certain Juan Sebastian Veron a laissé le poste de numéro 10 vacant.
Cette saison 1999-2000 est un fiasco. Pourtant aidé par son compatriote Crespo à la pointe de l’attaque Parmesane, Ortega est loin de son meilleur niveau, il enchaîne les performances moyennes et n'apparaît qu'une vingtaine de fois. Malgré quelques fulgurances, El Burrito ne réussit pas à s’imposer en Europe. Il regagne Buenos Aires. Le retour au pays lui fait un bien fou. Il retrouve une équipe ambitieuse et compose "le carré fantastique" avec ses potes Aimar, Angel et Saviola, une machine de guerre qui fait plier toutes les défenses du championnat. Pendant deux saisons, il enchaîne les bonnes performances, délivre une vingtaine de caviars et remporte le tournoi d’ouverture, du grand Mendez! De quoi recharger les batteries et de retenter le défi du Vieux Continent. En 2002, il s'engage avec Fenerbahçe. Auréolé du statut de star mondiale, Ortega est attendu au tournant. Six mois après son arrivée, l’argentin dispute une quinzaine de matchs et plante cinq pions. Appelé en équipe d’Argentine en match amical en janvier 2003, il dispute une rencontre amicale face aux Pays-Bas, décide de rester au pays et s’engage illégalement avec le club de son cœur, River Plate. Fenerbahçe saisit la FIFA qui va suspendre Ortega pendant une année et le condamne à verser 11 millions d’euros au club turc…
Il rebondit un an plus tard aux Newell Old Boys et impressionne par sa capacité à revenir de nouveau au plus haut niveau. Il mène son équipe vers le titre de champion puis retourne à River Plate pour son troisième chapitre. Cette fois, son addiction à l’alcool et à la drogue le perde. À partir de cet instant, sa carrière va s’inscrire en pointillés. Il alterne entre les piges en deuxième division argentine et les retours à River Plate remportant un ultime titre en 2008. Un club qu’il quitte d’une rupture de contrat, à 38 ans, après un dernier prêt aux Defensores de Belgrano, en troisième division argentine. Fâché avec Almeyda et Passarella, mais pas avec les supporters du Millonario, pour qui il restera l’une des plus grandes idoles de la maison. Malgré tous ses problèmes. Dribbleur, provocateur, déséquilibrant. Des qualités qu’il a longtemps mises au service de l’Argentine, où on lui a demandé à 19 ans de remplacer Maradona, exclu pour dopage, en plein Mondial nord-américain.
Avec l’Albiceleste, il obtient 87 sélections et inscrit 17 buts. Il dispute les coupes du Monde 1994, 1998 et 2002. Son seul fait d’armes en sélection reste sa médaille d’argent remportée en 1996 à Atlanta avec ses potes Javier Zanetti ou Diego Simeone. "El Burrito" quitte le football avec sept titres de champion d’Argentine, une Libertadores, une Supercoupe d’Italie et une centaine de buts de marqués. Notamment grâce à son amour des petits ballons piqués. Le meneur de jeu a côtoyé le très haut niveau professionnel et a touché le fond suite à ces problèmes de boisson. Comparé à ses débuts au Roi Diego, il n’a pas eu la carrière qu’il méritait. Pour beaucoup d’Argentins, il restera un des derniers magiciens que la Pampa ait connu.
PALMARÈS
Médaille d'argent aux Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996 (Argentine)
Finaliste de la Coupe des Confédérations en 1995 (Argentine)
Médaille d'or aux Jeux Panaméricains de Mar Del Plata en 1995 (Argentine)
Vainqueur de la Copa Libertadores en 1996 (River Plate)
Finaliste de la Coupe intercontinentale en 1996 (River Plate)
Champion d'Argentine en 1991 (Ap.), 1993 (Ap.) 1994 (Ap.), 1996 (Ap.), 2002 (Clau.), 2008 (Clau.) (River Plate) et 2004 (Ap.) (Newell's Old Boys)
Vice-champion d'Argentine en 2001 (Ap.) et 2001 (Clau.) (River Plate)
Vainqueur de la Supercoupe d'Italie en 1999 (Parme AC)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Nommé dans l'équipe type sud-américaine de l'année en 1994, 1996, 2001 et 2002
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