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Pablo Aimar
Pablo César Aimar Giordano
Né le 3 novembre 1979 à Rio Cuarto (ARG)
Argentin, Meneur de jeu, 1m70
Surnoms: "El Payaso", "El Mago"
52 sélections, 8 buts
(Matchs amicaux: 16 sélections, 2 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 21 sélections, 4 buts)
(Coupe du Monde: 6 sélections)
(Copa America: 5 sélections, 1 but)
(Coupe des Confédérations: 4 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 8 juin 1999 contre le Mexique (2-2)
Dernière sélection : le 10 octobre 2009 contre le Pérou (2-1)
U20: 7 sélections, 1 but
U17: 6 sélections, 2 buts
(Championnat d'Espagne: 162 matchs, 27 buts)
(Coupe d'Espagne: 11 matchs)
(Supercoupe d'Espagne: 2 matchs)
(Ligue des Champions: 24 matchs, 4 buts)
(Coupe de l'UEFA: 16 matchs, 3 buts)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match)
(Championnat d'Espagne: 53 matchs, 5 buts)
(Coupe d'Espagne: 3 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 1 match)
(Championnat du Portugal: 107 matchs, 12 buts)
(Coupe du Portugal: 14 matchs, 1 but)
(Coupe de la ligue portugaise: 18 matchs, 1 but)
(Supercoupe du Portugal: 1 match)
(Ligue des Champions: 19 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 20 matchs, 2 buts)
2013/14 Johor Darul Ta'zim (MYS) 8 matchs, 2 buts
2018 Estudiantes RC (ARG)
L’un des meneurs de jeu les plus doués de sa génération. Pablo Aimar fait partie des ces joueurs qui sont capable de changer le football en poésie. Le petit meneur de jeu aux cheveux bouclés et aux manches trop longues a ébloui la planète football mais l'a également nourri de regrets, proche des sommets quand son corps lui permettait.
"Pablo Aimar est le seul joueur pour lequel je paierais un ticket d’entrée au stade." L’hommage de Diego Maradona en 2001 est signe de l'avenir brillant que devait attendre le numéro 10. Mais il en sera tout autre. Pourtant ses débuts sont très prometteurs. Très précoce, il fait ses débuts professionnels à l'âge de 16 ans et demi pour River Plate. Si le club surfe sur son triomphe en Copa Libertadores en 1996 avec un milieu composé de de Matias Almeyda, Ariel Ortega ou encore Marcelo Gallardo, sa confiance en son jeu ne cesse de prendre de l’ampleur et oblige l'entraîneur à l'installer durablement dans l'équipe type. "El Payaso" de son surnom, autrement dit "le clown", mène la charge aux côtés d'un autre grand espoir, Javier Saviola, surnommé lui "El Conejo" ("le lapin"). Vainqueur ensemble de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 1997 sans crainte, il remporte avec son acolyte le titre national en 1999 dont il est l'auteur de quelques coups francs, des lobs mais surtout cette conduite de balle déroutante et ces petits ponts dont rêvaient les enfants. Lionel Messi, adolescent, portait fièrement ses maillots et lui vouait plus que de l’admiration: "Mon idole de toujours, c’est Pablo Aimar. J’adore sa manière de jouer tout en finesse, tout en technique, sans jamais trop en faire. Je m’inspire beaucoup de lui quand je joue." Assurément, certaines similitudes sont palpables. Les sirènes européennes se font alors de plus en plus pressantes.
Photo: ©Laurence Griffiths
Au mercato hivernale 2001, il quitte l’Argentine pour rejoindre le FC Valence. Montant du transfert: 24 millions d’euros. Sous les ordres de Hector Cuper, Pablo Aimar va d’emblée convaincre. En retrait des deux mastodontes de la Liga, ce choix d’un club moins pimpant s’avère immédiatement payant. Il intègre un effectif sans superstar mais au collectif diablement efficace. Il s’introduit à merveille à la pointe d’un milieu soutenu par les jeunes stratèges maisons, Ruben Baraja et David Albelda avec qui il a été associé durant cinq saisons. D’autres tauliers expérimentés complètent le milieu, deux maitres dans la gestion du jeu, la sentinelle Didier Deschamps et l’artiste Gaizka Mendieta. Le meneur de jeu fait des merveilles. Du haut de son mètre soixante-dix, il surprend et fait rêver les supporters du stade Mestalla. Une finale de Ligue des champions perdue aux tirs au but face au Bayern Munich en 2001 et surtout deux titres de Liga en 2002 et 2004, ainsi qu'une Coupe UEFA en 2004. Le clown ne plaisante pas. Peu importe le système de jeu employé, milieu en losange ou en triangle, il occupe ce rôle de 10 qui appartient désormais à un football d’un autre temps. Toutes les attaques de Valence ou presque passent par lui. Il se déploie en partant souvent du rond central, distillant le jeu avec ce mélange de passes courtes et de jeu long qui réduit en vapeur les défenses adverses. Il focalise l’attention pour mieux libérer ses coéquipiers et maitrise le tempo d’un match avec une maturité déconcertante. Mais la suite est moins drôle.
Le natif de Rio Cuarto accumule les blessures. En fin de contrat, l'inévitable se produit: l'argentin s'engage au Real Saragosse en 2011 pour onze millions d'euros. Deux saisons dans l'Aragon passé entre l'infirmerie et quelques coups de génie. Descendu en deuxième division, il atterrit au Portugal au Benfica Lisbonne et retrouve son ami Javier Saviola. Un championnat et trois coupes de la ligue plus tard, l'éternel petit jeune est déjà oublié et et n'aura tristement pas connu de glorieuse apogée à la hauteur de ses capacités. En juin 2013, il part dans l'anonymat le plus total en Malaisie joué sous les couleurs du Johor Football Club. Il dispute en 2015 un dernier match dans son club de toujours River Plate, près de quinze ans après ses débuts, avant de raccrocher définitivement les crampons. Irrégulier, génial, transparent, transcendant, inspirant, sombrant. Le football sensible, comme on l'aime. International argentin à 52 reprises (8 buts), cet esthète du cuir a marqué de son empreinte un jeu dont les "dieux" n’ont cessé de le flatter voir de l’idolâtrer. Hasta la vista Pablito.
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