URSS (disparu)
Viktor Kolotov
Photo: ©Gerard Bedeau/Onze
Viktor Kolotov
Viktor Mikhailovich Kolotov (Ви́ктор Миха́йлович Ко́лотов)
Né le 3 juillet 1949 à Yudinov (URSS)
Décédé le 3 janvier 2000 à Kiev (UKR)
Ukrainien/
Soviétique, Milieu central, 1m80
55 sélections, 22 buts
(Matchs amicaux: 26 sélections, 9 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 3 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 13 sélections, 7 buts)
(Euro: 2 sélections)
(Jeux Olympiques: 11 sélections, 5 buts)
1ère sélection : le 28 octobre 1970 contre la Yougoslavie (4-0)
Dernière sélection : le 14 mai 1978 contre la Roumanie (1-0)
Vsevolod Bobrov, un hockeyeur dans le foot
Photo: ©DR
Vsevolod Bobrov
Vsevolod Mikhailovich Bobrov
Né le 1er décembre 1922 à Morchansk (URSS)
Décédé le 1er juillet 1979 à Moscou (URSS)
Soviétique, Attaquant, 1m80
Surnom: "Seva", "jambes en or"
3 sélections, 5 buts
(Jeux Olympiques: 3 sélections, 5 buts)
1ère sélection : le 15 juillet 1952 contre la Bulgarie (2-1)
Dernière sélection : le 22 juillet 1952 contre la Yougoslavie (1-3)
Dans l'histoire des Jeux olympiques, un seul homme a été capitaine de son équipe dans deux sports différents: Vsevolod Bobrov. Si les footballeurs-hockeyeurs étaient nombreux dans les années cinquante, nul n'était aussi doué que lui.
Bobrov était la personnalité dominante au moment où l'Union soviétique s'est ouverte aux sports olympiques. Né à Morchansk, dans la province de Tambov, "Seva" ne tarde pas à être remarqué pour ses qualités athlétiques et intègre le Dynamo Leningrad à 16 ans. C'est Mikhaïl Butusov, le premier capitaine de l'équipe de Russie, qui détecte en lui un grand talent et recommande son intégration en équipe première. Malheureusement la guerre éclate. L'URSS est attaquée conjointement par les Nazis et par les Finlandais. Il doit partir à Omsk où il travaille 16 heures par jour à confectionner des pièces d'artillerie pour l'effort de guerre. Il entre dans la sélection de la ville dans laquelle il côtoie de nombreux anciens athlètes de Leningrad. Le joueur participe alors à des rencontres de foot organisé en Sibérie, dans l'Oural et dans la région de la Volga pour réunir des fonds aux enfants évacués à Omsk. Conscrit à l'automne 1942, il n'est pas envoyé au front, car il participe à la formation sportive des jeunes soldats. Préservé, sa valeur sportive n'est pas inconnue des officiers de haut rang. Quand la guerre s'achève, il revient à Moscou à l'été 1944 et rejoint tout naturellement l'équipe de l'armée, le CDKA Moscou (ex-CSKA).
Dès sa première saison, il termine meilleur buteur du championnat soviétique et attire l'œil des dirigeants du Dynamo, qui s'apprêtent à effectuer une tournée historique en Grande-Bretagne, invité d'honneur pour fêter sa contribution à la victoire des Alliés. Le buteur du CSKA est débauché le temps du voyage et va devenir la star et le héros de la délégation russe en inscrivant 6 buts au total, au cours de matchs opposant la formation moscovite à des équipes du calibre de Chelsea, Arsenal, les Rangers ou Cardiff. Clairement, ce Vsevolod Bobrov est la star du football de cet immédiat après-guerre. À la suite de cette tournée britannique réussite, celui qui est surnommé "jambes en or" par un journaliste russe va confirmer qu'il est bien l'un des plus illustres joueurs du moment, tout du moins le plus grand d'URSS, inscrivant un total de 96 buts en 116 matchs disputés dans le championnat soviétique. D'abord sous les couleurs du CDKA, puis du club de l'armée de l'air, le VVS Moscou dirigé par Vassili Staline, le fils du dictateur, et enfin du Spartak, remportant au passage quatre titres nationaux et terminant deux fois meilleur buteur du championnat.
Photo: ©Trivela
Son expérience en sélection est brève mais spectaculaire. Lors des Jeux olympiques de 1952 en Finlande, l'équipe nationale fait ses débuts en compétition internationale avec Bobrov capitaine et déjà buteur pour sa première sélection lors du premier match de l'URSS face à la Bulgarie (2 buts à 1). Le deuxième adversaire est plus coriace puisqu'il s'agit de la Yougoslavie, finaliste des JO quatre ans auparavant. À un quart d'heure de la fin de la rencontre, les "Plavi" mènent 5 buts 1 avec le seul but pour l'URSS signé de l'inévitable Bobrov, qui décide alors de prendre très vite les choses en main. Il entame sa mission impossible par une passe décisive à Vassili Trofimov qui concrétise. Dans la foulée, il réduit encore l’écart d’une frappe puissante, puis triple son total personnel à la 87ème, portant le score à 4 buts à 5. Le milieu Aleksandr Petrov prend alors le relais et égalise à quelques secondes du coup de sifflet final. Quatre buts assénés dans les 14 dernières minutes à un adversaire resté coi: l’URSS peut s’enorgueillir de l’une des remontées les plus spectaculaires de l’histoire du football. Le match d'appui disputé deux jours plus tard sera cependant remporté 3 buts à 1 par la Yougoslavie, malgré la rapide ouverture du score de Bobrov, qui fêtait alors sa dernière apparition avec la Russie. Bilan de l'éphémère carrière internationale de Bobrov: 3 sélections, 5 buts. Curieusement, il décroche l’or olympique dans une tout autre discipline que le football. Aussi étincelant sur le rectangle vert que sur les patinoires, il était le meilleur hockeyeur sur glace de l’Union soviétique, qui lui doit en grande partie sa victoire aux Jeux Olympiques d’hiver en 1956.
Car parallèlement, il s'était mis au patin, c'est le côté pratique des choses, football l'été, hockey l'hiver. International avant de l'être dans le foot, il échappe miraculeusement au crash d'un avion qui va décimer la sélection soviétique. Le 5 janvier 1950, le Lisunov Li-2 de l'armée s'écrase. Les secouristes retrouvent dans les décombres les onze joueurs plus le staff et les membres de l'équipage, mais pas Bobrov venu en train. Un vrai miraculé qui va ensuite devenir l'homme fort et le capitaine de la sélection renaissante, championne du monde 1954 pour la première participation de l'URSS au tournoi. Bobrov termine meilleur buteur et l'invincible Canada est balayé 7 à 2 en finale, une sensation! Ses stats personnelles sur la glace sont encore plus invraisemblables que sur la pelouse: 254 buts en 130 matchs de championnat soviétique, 89 buts en 59 matchs avec la sélection. Il mène ensuite une brillante carrière d'entraîneur, en football, mais encore plus en hockey, puisqu'il a été le sélectionneur de la fameuse "Machine rouge" qui gagnait tout sur son passage. Le destin qui a plusieurs fois souri à Vsevolod Bobrov lui a cependant été fatal. Un jour, il s'est plaint à son masseur d'une douleur à la jambe. Or, il s'agissait d'une thrombose veineuse. Le caillot de sang s'est détaché et a migré dans l'artère pulmonaire. Transporté à l'hôpital dans la nuit en raison d'un rythme cardiaque irrégulier, il y meurt le lendemain, le 1er juillet 1979 à l'âge de 56 ans, d'une embolie pulmonaire. Il est enterré au cimetière de Kuntsevo sous une stèle monumentale dans laquelle une de ses authentiques crosses est moulée dans une sculpture en bronze. Il figure à la troisième place des athlètes russes du 20ème siècle derrière le légendaire gardien de but Lev Yachine et le champion de lutte gréco-romaine Alexander Karelin, poids lourd historique du sport mondial. Il n'était pas le joueur le plus complet, pas le plus aimé de ses entraîneurs, certains relativisaient sa valeur et le décrivaient comme nonchalant, d'autres au contraire considéraient que sa force était son engagement total durant un match. Ce qui est certain, c'est qu'il était capable de rallier une équipe, de la mener. Sa vie a tout d'une légende.
PALMARÈS
Champion d’URSS en 1946, 1947, 1948 (CDKA Moscou) et 1953 (Spartak Moscou)
Vice-champion d’URSS en 1945 et 1949 (CDKA Moscou)
Vainqueur de la Coupe d'URSS en 1945 et 1948 (CDKA Moscou)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur du championnat d’URSS en 1945 (24 buts) et 1947 (14 buts) (CDKA Moscou)
Nommé dans l'équipe type de l'année du championnat d'URSS en 1948
Membre du Club Grigory Fedotov (124 buts)
À reçu la Médaille de l'Ordre de Lénine en 1957
À reçu l'Ordre de l'insigne d'honneur soviétique
À reçu la Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945
DIVERS
- Son fils Mikhaïl Bobrov, diplômé de l'institut militaire d'éducation physique, est décédé à 28 ans dans un accident de moto, percuté par la voiture d'un voisin. Le fils de Mikhail, Vsevolod Bobrov jr, prénommé comme son grand-père, n'a pas poursuivi de carrière sportive mais a suivi des études de langues à l'université de Moscou.
SOURCES/RESSOURCES
- Marc Branchu sur Hockeyarchives.info
Viktor Ponedelnik
photo: ©Sputnik/Alamy images
Viktor Ponedelnik
Viktor Vladimirovitch Ponedelnik
Né le 22 mai 1937 à Rostov-sur-le-Don (URSS)
Russe, Attaquant, 1m81
Surnom: "l'enfant"
29 sélections, 20 buts
(Matchs amicaux: 16 sélections, 10 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 3 sélections, 2 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections, 2 buts)
(Qualif Euro: 2 sélections, 3 buts)
(Euro: 4 sélections, 3 buts)
1ère sélection : le 19 mai 1960 contre la Pologne (7-1)
Dernière sélection : le 23 octobre 1966 contre la RDA (2-2)

Internationaux Soviétiques
GARDIENS DE BUT
DÉFENSEURS LATÉRAUX
Vladimir Bessonov
Anatoliy Demyanenko
Igor Netto
DÉFENSEURS CENTRAUX
Oleh Kuznetsov
Albert Shesternev
MILIEUX DÉFENSIFS/CENTRAUX
Leonid Buryak
MILIEUX OFFENSIFS/AILIERS
David Kipiani
ATTAQUANTS
Aleksandr Zavarov
photo: ©DR
Aleksandr Zavarov
Oleksandr Anatoliyovych Zavarov
Né le 26 avril 1961 à Louhansk (URSS)
Ukrainien, Milieu offensif, 1m70
Surnoms: Sacha, le Tsar
(Matchs amicaux: 12 sélections, 1 but)
(Qualif Coupe du Monde: 11 sélections, 1 but)
(Coupe du Monde: 7 sélections, 2 buts)
(Qualif Euro: 6 sélections, 2 buts)
(Euro: 5 sélections)
1ère sélection : le 7 août 1985 contre la Roumanie (2-0)
Dernière sélection : le 18 juin 1990 contre le Cameroun (4-0)
1977/79 Zarya Vorochilovgrad (URSS) 23 matchs, 7 buts
1980/81 SKA Rostov (URSS) 80 matchs, 17 buts
(Championnat d'URSS: 64 matchs, 13 buts)
(Coupe d'URSS: 13 matchs, 2 buts)
(Coupe des Coupes: 3 matchs, 2 buts)
1982 Zarya Vorochilovgrad (URSS) 30 matchs, 10 buts
1983/88 Dynamo Kiev (URSS) 170 matchs, 48 buts
(Championnat d'URSS: 136 matchs, 36 buts)
(Coupe d'URSS: 15 matchs, 7 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 8 matchs)
(Coupe des Coupes: 8 matchs, 5 buts)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match)
1988/90 Juventus Turin (ITA) 76 matchs, 13 buts
(Championnat d'Italie: 60 matchs, 7 buts)
(Coupe d'Italie: 8 matchs, 5 buts)
(Coupe de l'UEFA: 8 matchs, 1 but)
1990/95 AS Nancy-Lorraine (FRA) 142 matchs, 25 buts
(Championnat de France: 58 matchs, 10 buts)
(Championnat de France de D2: 76 matchs, 13 buts)
(Coupe de France: 8 matchs, 2 buts)
1995/98 Saint-Dizier (FRA)
Si l'on connaît Aleksandr Zavarov dans l'Hexagone, c'est qu'il a fait partie des premiers joueurs soviétiques à quitter le cocon socialiste, en signant très jeune (27 ans, soit deux ans de moins que l'âge fixé habituellement aux footballeurs désireux de quitter leur pays) en Italie à la Juventus de Turin, avant de boucler sa carrière pro dans un club français moins huppé: l'AS Nancy Lorraine.
Alexandre Zavarov, patriote ukrainien, a connu son heure de gloire sous le maillot rouge de la dernière équipe de football d'Union soviétique. Accompagné notamment de Igor Belanov, ils atteignent la finale de l'Euro 1988, perdu face aux Pays-Bas (2 buts à 0). Après un début de carrière prometteur dans son club formateur à Luhansk, en ex-URSS, c'est tout naturellement au Dynamo de Kiev qu'il se dirige. Il connaîtra d'ailleurs l'âge d'or de cette équipe, entouré du tout jeune Alexeï Mikhaïlitchenko, d'un Oleg Blokhine en fin de carrière mais omniprésent dans le vestiaire et du grand Igor Belanov, avec qui il se disputera le Ballon d'Or 1986. Les mauvaises langues diront que Zavarov n'était pas le joueur le plus doué de cette génération. Il représentait pour Belanov ce que Sergeï Rebrov était pour Andrei Shevchenko, un faire valoir. C'est sans doute cette situation de pourvoyeur de ballons qui l'a fait fuir pour la Juventus de Turin. Selon certaines sources, les émissaires de la Juventus étaient venus convaincre Belanov et sont repartis avec Zavarov, qui signe à 27 ans un contrat avec la Juventus.
photo: ©Juha Tamminen
Arrivé sur la pointe des pieds, il repartira poussé par le vent, un maigre total de 7 buts en 2 saisons de championnat ayant raison du jeune homme, prié de faire ses valises. Plus jeune, il rêvait de Michel Platini, qui avait laissé son fauteuil vacant de meneur chez les Bianconero en 1988. Zavarov voulait secrètement prendre sa relève dans le coeur des tifosi... mais il a oublié de passer par la case Nancy. Erreur à réparer. À 29 ans, alors qu'il aurait pu se battre pour avoir sa place dans un club italien moins huppé, il décide donc de donner à sa carrière une autre dimension: il s'engage à l'AS Nancy Lorraine. Il aurait, lors de sa visite pour le jubilé de Michel, très apprécié la vieille ville et la place Stanislas. Zavarov trouve en Lorraine un club qui lui est taillé sur mesure. Cinq saisons de pur bonheur dans une équipe qui fait l'ascenseur entre la D1 et la D2.
À la veille de la chute du mur de Berlin, les joueurs soviétiques ne sont pas matures pour l'Europe de l'Ouest. À l'image de Zavarov, aucun d'entre eux n'aura réussi la carrière escomptée, en dépit d'un talent et d'une science du football souvent supérieures à nos footballeurs décérébrés du vieux continent. "Sacha" à Nancy sera apprécié pour son aisance balle au pied, sa technique et sa vitesse. Ses frappes de mule ont également enchanté les spectateurs de Marcel Picot. 134 matches avec les rouge et blanc tout de même, 23 buts et des caviars pour les jeunes Tony Vairelles et David Zitelli. Une fin de carrière heureuse. Milieu de terrain offensif désigné meilleur joueur soviétique en 1986, il entame sa reconversion sur le banc de Saint-Dizier en 1995. Des choix étranges qui n'ont en rien altéré sa stature.
PALMARÈS
Finaliste de l'Euro 1988 (URSS)
Finaliste de la Coupe du Monde des moins de 20 ans en 1979 (URSS)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1986 (Dynamo Kiev)
Vainqueur de la Coupe UEFA en 1990 (Juventus Turin)
Finaliste de la Supercoupe de l'UEFA en 1986 (Dynamo Kiev)
Champion d’URSS en 1985 et 1986 (Dynamo Kiev)
Vice-champion d’URSS en 1988 (Dynamo Kiev)
Vainqueur de la Coupe d’Italie en 1990 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe d’URSS en 1981 (SKA Rostov), 1985 et 1987 (Dynamo Kiev)
Vainqueur de la Supercoupe d’URSS en 1985 et 1986 (Dynamo Kiev)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur footballeur de l’année de l’URSS en 1986
Élu meilleur footballeur ukrainien de l’année en 1986
Meilleur buteur de la Coupe des Coupes en 1986 (5 buts) (Juventus Turin)
Membre du Club Grigory Fedotov
Membre du Club Oleg Blokhine
Maître des sports émérite de l'URSS en 1986
À reçu l'Ordre du mérite Ukrainien de 3ème classe en 2004 et de 2ème classe en 2016
VIDÉO