Grzegorz Lato
Photo: ©Alamy
Grzegorz Lato
Grzegorz Boleslaw Lato
Né le 8 avril 1950 à Malbork (POL)
Surnom: Bolek
100 sélections, 45 buts
(Matchs amicaux: 50 sélections, 23 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 9 sélections, 5 buts)
(Coupe du Monde: 20 sélections, 10 buts)
(Qualif Euro: 16 sélections, 4 buts)
(Jeux Olympiques: 5 sélections, 3 buts)*
*non-officiel pour la FIFA
1ère sélection : le 17 novembre 1971 contre la RFA (1-1)
Dernière sélection : le 17 avril 1984 contre la Belgique (0-1)
U23/olympique: 30 sélections, 10 buts
espoirs: 1 sélection
1966/80 Stal Mielec (POL) 309 matchs, 118 buts
(Championnat de Pologne: 295 matchs, 117 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 4 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 10 matchs)
1980/82 Lokeren (BEL) 78 matchs, 15 buts
(Championnat de Belgique: 64 matchs, 12 buts)
(Coupe de l'UEFA: 14 matchs, 3 buts)
1982/84 CF Atlante (MEX) 45 matchs, 16 buts
1984/91 Polonia Hamilton (CAN)
Idole absolue du Stal Mielec, la carrière de Grzegorz Lato coïncide également avec l'âge d'or du football polonais dans les années 80.
Natif d'une petite ville située au nord de la Pologne près de Gdansk, le jeune gamin débarque avec sa famille à Mielec. Son père disparu quelques années après s'était fait muter dans l'industrie aéronautique. Dès son plus jeune âge, il se passionne pour le ballon rond. À l'âge de 12 ans, il décide lui et son frère de se présenter au centre de formation du club de la ville, le Stal Mielec. Si son frangin Ryszard préfère arrêter pour se consacrer pleinement à ses études, Grzegorz lui se consacre l’esprit libre au football après avoir obtenu son diplôme de mécanicien. De plus, le Stal Mielec lui offre une maison ainsi qu'une voiture afin de préserver son élément le plus prometteur. Une polémique et des critiques de la presse que Lato préfère répondre sur le terrain. À la fin des années 60, un certain Henryk Kasperczak renforce un effectif dont seuls surnagent le brillant gardien Zygmunt Kukla et surtout Lato. Les effets de la complémentarité entre le meneur de jeu et l'ailier ne se font pas attendre, puisque le club qui évolue en seconde division termine deuxième en 1970 et monte en Ekstraklasa, l'élite polonaise. En plus de Jan Domarski, Lato démontre tout le potentiel de son talent et explose. Le club de la petite ville réalise l'authentique exploit en étant sacré champion de Pologne lors de la saison 1972-73 pour la première fois de son histoire, trois ans seulement après sa montée. L'euphorie qui s'était emparée alors de la ville de Mielec est indescriptible. Il faut se rendre compte de la joie, de la fierté magnanime qu'ils ont procuré au petit peuple polonais, au nez et à la barbe des cadors aristocrates (Legia Varsovie, Górnik Zabrze, Ruch Chorzów). Buteur doué d'un instinct phénoménal, Lato contribue largement au véritable exploit de son équipe avec treize réalisations. Ce groupe talentueux monte sur le podium quatre années de suite et sera de nouveau couronné champion pour la deuxième fois en 1976, confirmant que cette équipe n'est pas là par hasard.
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Conséquence logique de ses excellentes prestations en club, Lato est appelé en sélection et honore sa première cape en équipe nationale en novembre 1971 face à la redoutable RFA à Hambourg (1-1). Un an plus tard, il fait partie des 22 sélectionnés par le légendaire Kazimierz Gorski aux Jeux Olympiques de Munich. La Pologne remporte la médaille d'or en terminant invaincus, meilleur attaque du tournoi, triomphant en finale du double-médaillé en titre, la Hongrie de Florian Albert. Contre toute attente, les joueurs ont surpris par leur jeu typiquement latin: mouvements, passes courtes, vitesse, volonté créatrice résolument offensive. Ça a permis de dévoiler aux yeux du Monde entier une génération de footballeurs polonais d'exception. Tomaszewski dans les buts, Żmuda, sa sentinelle, cruciale dans un dispositif hyper offensif, maître de la ligne de hors-jeu, Szymanowski ou encore Szarmach. Le tout articulé autour de cadres offensifs totalement décadrés, une attaque digne d'une oeuvre d'art contemporain: Gadocha, Lubański, Lato et le maître à jouer Kazimierz Deyna. Certes, Lato a dû le plus souvent se contenter du rôle de joker de luxe, mais ce n'est que partie remise, car deux ans après cette victoire historique, toujours en RFA, il dispute non seulement tous les matches de la coupe du Monde, mais termine également meilleur buteur de la compétition avec 7 buts inscrits, contribuant ainsi aux succès historiques des Polonais face aux grandes nations du football notamment l'Argentine (3 buts à 2), l'Italie (2 buts à 1) et le Brésil (1 but à 0), des victoires qui ont permis de décrocher une troisième place mérité. Il participe également au Mondial de 1978, éliminé au second tour, et celle de 1982, pendant laquelle les Polonais achève une décennie épatante terminant de nouveau à la troisième place. Le paradoxe, c'est que cette génération dorée n'est jamais parvenue à atteindre la phase finale d'un Euro. Au total, celui qui est souvent confondu avec son compère Robert Gadocha pour sa silhouette comptabilise 10 buts dans la plus prestigieuse des compétitions.
En fin de carrière, en récompense pour tout ce qu'il a réalisé pour la Nation polonaise, le Parti ouvrier au pouvoir (le POUP) lui permet de tenter sa chance à l'étranger. Il refuse une invitation du roi Pelé pour jouer avec les Cosmos de New-York qui compte dans ses rangs Franz Beckenbauer, Carlos Alberto Torres et Johan Neeskens préférant rejoindre finalement la Belgique en 1980 et le KSC Lokeren. Il y reste trois saisons et compose une attaque impressionnante aux côtés de son coéquipier Wlodzimierz Lubanski et un puissant Danois, le "bison", Preben-Elkjaer Larsen. Il effectue ensuite un détour au Mexique puis raccroche les crampons dans une ligue amateur au Canada afin de consacrer plus de temps à ses enfants, Pawel et Magdalena. Il passe sept saisons comme joueur puis comme entraîneur dans ce club de la ville d’Hamilton près de Toronto, un coin à forte concentration d’immigrés polonais. Ruiné pourtant par un compatriote peu scrupuleux, il décide en 1991 de prendre un billet de retour à destination de Mielec. Il accepte le poste d'entraîneur de son club formateur. Il dirige ensuite l’Olimpia Poznan, l'Amica Wronki et le Widzew Lodz avant de tout plaquer pour venir définitivement s’installer à Mielec. Même si il n'a pas était élu "joueur en or" de la Pologne par l'UEFA en 2004, Lato reste un grand attaquant et l'un des joueurs européens les plus sous-estimés du football.
PALMARÈS
3ème de la Coupe du Monde en 1974 et 1982 (Pologne)
Médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 (Pologne)
Médaillé d'argent aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976 (Pologne)
Vainqueur de la Ligue des Champions de la CONCACAF en 1983 (CF Atlante)
Champion de Pologne en 1973 et 1976 (Stal Mielec)
Vice-champion de Pologne en 1975 (Stal Mielec)
Vice-champion de Belgique en 1981 (Lokeren)
Vice-champion du Mexique en 1983 (CF Atlante)
Finaliste de la Coupe de Pologne en 1976 (Stal Mielec)
Finaliste de la Coupe de Belgique en 1981 (Lokeren)
Vice-champion de Pologne de D2 en 1970 (Stal Mielec)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1974 (7 buts)
Meilleur buteur du Championnat de Pologne en 1973 (13 buts) et 1975 (19 buts) (Stal Mielec)
Élu footballeur polonais de l’année en 1977 et 1981
Élu footballeur polonais de l'année par le journal polonais "Sport" en 1977
Soulier d’or polonais en 1976
Nommé dans l'équipe type de la Coupe du Monde 1974
À reçu la croix de Chevalier de l'Ordre de la renaissance de la Pologne en 1974 puis la croix d'officier en 1982
Maître des sports émérite de Pologne en 1971
À reçu la Médaille d'or "Pour réalisations sportives exceptionnelles" remis par le comité de la Culture polonaise
DIVERS
- Grzegorz Lato a été sénateur de 2001 à 2005, sous les couleurs de la coalition SLD-UP.
- Il a été président de la Fédération Polonaise de football de 2008 à 2012.
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