Florian Albert, l'empereur hongrois
Photo: ©DR
Florian Albert
Né le 15 septembre 1941 à Hercegszànto (HONG)
Décédé le 31 octobre 2011 à Budapest (HON)
Hongrois, milieu de terrain, 1m81
Surnom: L'Empereur
(Matchs amicaux: 38 sélections, 19 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 9 sélections, 2 buts)
(Coupe du Monde: 7 sélections, 4 buts)
(Qualif Euro: 15 sélections, 5 buts)
(Euro: 4 sélections)
(Coupe Internationale: 2 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 28 juin 1959 contre la Suède (3-2)
Dernière sélection : le 29 mai 1974 contre la Yougoslavie (3-2)
1952/74 Ferencvaros (HON) 407 matchs, 289 buts
(Championnat de Hongrie: 351 matchs, 256 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 8 matchs, 9 buts)
(Coupe des Coupes: 4 matchs)
(Coupe d'Europe des villes de foires: 44 matchs, 24 buts)
L'un des Ballon d'or les plus méconnu, Florian Albert a fait durer le mythe du football hongrois dans les années 60.
Intelligent, élégant, racé, le milieu de terrain occupait une position très en retrait sur le terrain à l'image de ses illustres aînés Gyorgi Sarosi et Nandor Hidegkuti. Question morphologie, Albert avait le corps de son époque, des jambes d'araignées légèrement arquées et un bassin ouvert sur le monde. Né au Sud de la Hongrie, près de la frontière yougoslave, le jeune Florian suit ses parents à Budapest et débute dans les équipes de jeunes de Ferencváros à l'âge de 12 ans, en 1953, en plein âge d'or du football hongrois. Après les départs à l'étranger des vedettes nationales Ferenc Puskás, Zoltan Czibor et Sandor Kocsis suite à l'intervention des troupes soviétiques à Budapest, l'éclosion du jeune attaquant permet à la Hongrie de briller à nouveau sur la scène internationale. Doté d'une superbe vision du jeu et d'un sens de la passe exceptionnel, cet attaquant élégant est pourtant un redoutable finisseur. Le 2 novembre 1958, après six ans de progression régulière au centre de formation du Ferencvaros, il débute en équipe première lors d'un match de championnat contre Diosgyor (victoire 3 buts à 1). Il y passera le restant de sa carrière. À une époque où l'on ne changeait pas de club, ou presque.
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Il fête sa première cape avec la sélection nationale contre la Suède (victoire 3 buts à 2) à 18 ans alors qu'il n'a disputé que seulement deux rencontres de première division avec son club. Un an plus tard, il plante six buts lors des trois matches du premier tour du Tournoi Olympique de Rome, dont un 7 buts à 0 contre la France, mais la Hongrie est éliminée (défaite 2 buts à 0) en demi-finale par le surprenant Danemark. Elle se consolera avec la médaille de bronze, arrachée à l'Italie (2 buts à 1). Pour sa première Coupe du Monde en 1962, il termine meilleur buteur de la compétition à seulement 20 ans, inscrivant notamment un triplé qui marque les esprits face aux Bulgares. Dès lors, il est érigé en héros de la petite nation socialiste d'Europe centrale, et rayonne avec les Aigles Verts du Ferencváros sur les scènes nationales et internationales. Le 23 juin 1965, il remporte la Coupe des villes de foires (l'ancêtre de la Coupe de l'UEFA), face aux italiens de la Juventus Turin (1 but à 0) chez eux, au Stadio Comunale de Turin, après avoir éliminé l'AS Roma, l'Athletic Bilbao et Manchester UTD. La meilleure performance de l'histoire du club. Après une troisième place obtenue l'année précédente avec la Hongrie à l'Euro 1964, il atteint l'apogée de sa carrière lors de la Coupe du Monde 1966 en se distinguant comme l'artisan principal du succès hongrois face au Brésil (3 buts à 1). Dans cette rencontre du Mondial organisé en Angleterre, les spectateurs venus pour admirer Pelé voient une démonstration éclatante de maîtrise d'un hongrois de 25 ans qui mène son équipe au sommet. Sa vista permet à ses partenaires de se transcender et de remporter une victoire historique contre les champions du Monde en titre. S'il ne marque pas ce jour-là, le milieu hongrois est à l'origine des trois buts de son équipe par ses montées de balle et ses passes précises. Les Magyars seront éliminés en quarts de finale par l'URSS mais le talent de Florian Albert sera récompensé par un Ballon d'Or l'année suivante. Il est jusqu'à présent le seul footballeur hongrois à avoir remporté le trophée du meilleur joueur européen.
Les dirigeants de plusieurs clubs cariocas veulent aussitôt l'engager, dont celui de Flamengo, qui l'invite à venir s'entraîner quinze jours avec l'équipe, ce qu'il accepte. Accueilli en guest star, il a même disputé deux rencontres avec le numéro 9 de Flamengo dans le dos, contre le Vasco de Gama. Mais Florian refusera le contrat proposé à la fin de l'essai et rentre finalement à Budapest dans son club de coeur du Ferencváros. Pourquoi? il le dira lui-même: "Dommage que cette expérience n’ait duré que quinze jours. Flamengo m’avait proposé un contrat mais, à cette époque, on ne pouvait pas quitter la Hongrie car un transfert à l’étranger n’était pas compatible avec la morale sportive socialiste." Le 15 juin 1969, sa carrière subit un coup d'arrêt quasi définitif lors d'un choc face au Danemark en éliminatoires de la Coupe de Monde. La Hongrie s'incline à Copenhague (défaite 3 buts à 2), et il mettra quasiment un an à se remettre de sa fracture de la jambe. Le 17 mars 1974, il fête sa dernière cape internationale, devant 15 000 spectateurs, dominant la Yougoslavie (3 buts à 2). En 75 sélections, Florian Albert plantera 31 pions. Plus d'un an après sa dernière apparition en équipe de Hongrie, il foule pour la dernière fois la pelouse du stade de Ferencvaros rénové à l'occasion de son jubilé contre l'équipe yougoslave de Vojvodina. Après sa carrière de joueur, il a brièvement entraîné le club de sa vie, Ferencvaros. Avant ce retour aux sources, il s'était offert une pige avec le club libyen de Al Ahly pour sa seule expérience de coach à l'étranger, qui aura duré tout de même six ans. En 2007, Fradi, le surnom de Ferencvaros, avait renommé son stade à son nom, avant d'être démolit en 2013, remplacé depuis par la Groupama Arena. L'idole à jamais du club du peuple hongrois doit désormais se contenter d'une banale rue à son nom conduisant au stade. Le 31 octobre 2011, il disparaît à l'âge de 70 ans à la suite d'une opération à cœur ouvert. Il restera à jamais le cinquième Ballon d’Or à s’en aller, après Stanley Matthews, Omar Sivori, Lev Yachine et Georges Best.
PALMARÈS
3ème de la Coupe d’Europe des Nations en 1964 (Hongrie)
Médaillé de Bronze aux Jeux Olympiques de Rome en 1960 (Hongrie)
Vainqueur de la Coupe d’Europe des Villes de Foire en 1965 (Ferencvaros)
Finaliste de la Coupe d’Europe des Villes de Foire en 1968 (Ferencvaros)
Champion de Hongrie en 1963, 1964, 1967 et 1968 (Ferencvaros)
Vice-Champion de Hongrie en 1960, 1965, 1966 et 1974 (Ferencvaros)
Vainqueur de la Coupe de Hongrie en 1972 et 1974 (Ferencvaros)
Finaliste de la Coupe de Hongrie en 1966 (Ferencvaros)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’or en 1967
Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1962 (4 buts) (Hongrie)
Meilleur buteur du championnat de Hongrie en 1960 (27 buts), 1961 (21 buts) et 1965 (27 buts)
Meilleur buteur de la Ligue des Champions en 1966 (7 buts)
Élu meilleur espoir de la Coupe du Monde en 1962
Élu meilleur joueur hongrois de l’année en 1966 et 1967
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1966
Nommé dans l'équipe type du tournoi de l'Euro 1964
Nommé personnalité sportif de la Nation en 2004
Nommé citoyen d'honneur de Budapest en 2010
Nommé citoyen d'honneur de Hercegszànto en 2007
Nommé Citoyen d'honneur de Ferencvaros en 2011
Nommé Officier de l'Ordre du mérite de la République hongroise en 1994
À reçu la Grand-croix de l'ordre du mérite de la République Hongroise en 2011
VIDÉO
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