Cameroun
Théophile Abega
photo: ©DR
Théophile Abega
Théophile Abega Mbida
Né le 9 juillet 1954 à Nkomo (CAM)
Décédé le 15 novembre 2012 à Yaoundé (CAM)
Camerounais, milieu de terrain, 1m83
Surnom: "Docteur"
(Matchs amicaux: 14 sélections, 1 but)
(Coupe du Monde: 3 sélections)
(Qualif Coupe d'Afrique des Nations: 6 sélections, 1 but)
(Coupe d'Afrique des Nations: 9 sélections, 3 buts)
(Qualif Jeux Olympiques: 2 sélections, 1 but)
(Jeux Olympiques: 3 sélections)
1ère sélection : le 29 juin 1980 contre le Malawi (3-0)
Dernière sélection : le 4 octobre 1987 contre le Ghana (0-0)
1977/84 Canon Yaoundé (CAM)
1984/85 Toulouse FC (FRA) 22 matchs, 3 buts
(Championnat de France: 20 matchs, 3 buts)
(Coupe de France: 2 matchs)
1985/87 Vevey-Sports (SUI) 41 matchs, 6 buts
Théophile Abega est l'une des premières légendes des Lions Indomptables, leader de la première génération dorée du football camerounais révélé grâce à la Coupe du Monde 82 et à la CAN 84, compétition dont le il est le meilleur joueur!
Surnommé le "Docteur" en l’honneur de son oncle, l’un des premier médecins indigènes du Cameroun, l’élégance, la précision et la facilité technique du milieu de terrain a marqué son époque. Un vrai patron dans l'entrejeu des Lions durant les années 80. Au début de sa carrière sportive, il avait été très vite repéré par les recruteurs du Canon de Yaoundé qui avaient vu en lui un véritable leader. Le natif de Nkomo livre son premier match lors de la finale de la Coupe du Cameroun en 1977. Remplaçant au début du match, c'est lui qui donne la victoire lors des prolongations. C’est le début d’une longue histoire avec le club camerounais. Doué d’un jeu de balle intelligent et précis, le jeune Abega devient titulaire et capitaine au sein des "Mekok Mengonda". Avec ce club, il remporte quatre fois le championnat national, une fois la Coupe des coupes africaines et deux Ligue des champions en 1978 et en 1980, respectivement devant Hafia Conakry de la Guinée et l’AS Bilima de la RDC.
photo: ©Africatopsports
En possession de tout son savoir faire, Abega intègre l’équipe nationale et fait partie des Lions Indomptables qui terminent invaincus lors de la coupe du Monde 1982 organisé en Espagne, malgré une mauvaise prestation à la CAN la même année. Ce n'est que partie remise. Deux ans plus tard, il emmène ses coéquipiers au titre de champion d’Afrique 1984. Le palmarès de capitaine s’enrichit avec deux Ballon d’Or Camerounais et le titre de meilleur joueur africain de l'année en 1984. Les portes du professionnalisme s’ouvrent, et il tente une expérience hexagonale et débarque dans la ville rose, à Toulouse. Malheureusement, son aventure tourne court. Les soucis de santé et des difficultés d’adaptation sont à l’origine de cet échec. Dans le but de poursuivre son rêve, il est allé poser ses valises à Vevey en Suisse. Mais les choses ne se passent pas très bien non plus. Les rigueurs de l’hiver, une crise interne au club et une opération au genou, suite à un choc subi lors de la CAN 1986 en Egypte, sont autant de raisons qui l’ont poussé à rompre définitivement avec l’exil en 1987, rejoignant Yaoundé, avec sa famille où il s’est mis au service du Canon, son club formateur et l’équipe nationale du Cameroun.
Parti à la retraite sportive en 1989, il est ensuite devenu président du Canon. Mettant à profit sa popularité, Théophile Abega s’engage sur le terrain de la politique. Il est élu adjoint au maire de Yaoundé IV de 1996 à 2002. Avant d’atterrir à la fonction suprême cinq ans plus tard. Poste qu’il va occuper jusqu’à sa mort. Âgé de 58 ans, il disparaît le 15 novembre 2012 à l’hôpital général de Yaoundé des suites d'un malaise cardiaque. Nous retenons de cette maestria footballistique que Théophile Abega a participé au rayonnement du Cameroun et de son football au niveau africain et surtout Mondial.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1984 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 1986 (Cameroun)
Vainqueur de la Coupe des clubs champions africains en 1978 et 1980 (Canon Yaoundé)
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1979 (Canon Yaoundé)
Finaliste de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1984 (Canon Yaoundé)
Champion du Cameroun en 1977, 1979, 1980 et 1982 (Canon Yaoundé)
Vice-Champion du Cameroun en 1984 (Canon Yaoundé)
Vainqueur de la Coupe du Cameroun en 1977, 1978 et 1983 (Canon Yaoundé)
Finaliste de la Coupe du Cameroun en 1980 (Canon Yaoundé)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’Or Africain en 1984
Élu meilleur joueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1984
Élu footballeur camerounais de l'année en 1982 et 1983
SOURCES/RESSOURCES
- Slate Afrique/So Foot
François Omam-Biyik
photo: ©DR
François Omam-Biyik
Né le 21 mai 1966 à Sackbayene (CAM)
(Matchs amicaux: 9 sélections, 3 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 14 sélections, 6 buts)
(Coupe du Monde: 11 sélections, 2 buts)
(Qualif Coupe d'Afrique des Nations: 11 sélections, 6 buts)
(Coupe d'Afrique des Nations: 10 sélections, 3 buts)
(Jeux Africains: 5 sélections)
(Qualif Jeux Olympiques: 3 sélections, 1 but)
(Coupe Afro-Asiatique: 2 sélections, 1 but)
(Coupe de l'UDEAC: 4 sélections, 2 buts)
(Jeux Africains centrales: 4 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 3 février 1985 contre l'Egypte (1-0)
Dernière sélection : le 23 juin 1998 contre l'Autriche (1-1)
1984/86 Pouma FC (CAM)
1986/87 Canon Yaoundé (CAM)
1987/90 Laval (FRA) 86 matchs, 28 buts
(Championnat de France: 49 matchs, 15 buts)
(Championnat de France de D2: 32 matchs, 12 buts)
(Coupe de France: 5 matchs, 1 but)
1990/91 Stade Rennais (FRA) 39 matchs, 14 buts
(Championnat de France: 38 matchs, 14 buts)
(Coupe de France: 1 match)
1991/92 AS Cannes (FRA) 44 matchs, 11 buts
(Championnat de France: 35 matchs, 7 buts)
(Coupe de France: 5 matchs, 2 buts)
(Coupe de l'UEFA: 4 matchs, 2 buts)
1992 Olympique de Marseille (FRA) 2 matchs
(Championnat de France: 1 match)
(Ligue des Champions: 1 match, 1 but)
1992/95 RC Lens (FRA) 60 matchs, 20 buts
(Championnat de France: 53 matchs, 18 buts)
(Coupe de France: 7 matchs, 2 buts)
1995/97 America (MEX) 95 matchs, 60 buts
(Championnat du Mexique: 75 matchs, 49 buts)
(Playoffs: 9 matchs, 4 buts)
(Coupe du Mexique: 11 matchs, 7 buts)
1997 Atlético Yucatan (MEX) 21 matchs, 10 buts
1998 Sampdoria Gênes (ITA) 6 matchs
1998/99 Telamon FC (GRE)
1999 Puebla FC (MEX) 17 matchs, 5 buts
2000 Châteauroux (FRA) 3 matchs
François Omam-Biyik, c’est la fierté camerounaise des années 80 mais surtout de l’année 90. Buteur émérite lors du match inaugural de la coupe du Monde italienne face à l'Argentine, François Omam-Biyik est une véritable idole dans son pays.
Après deux saisons pleines pour ses débuts de footballeurs au Pouma à l'âge de 18 ans, il rejoint le Canon Yaoundé à l’aube de l’exercice 1986-87. Au sein du mythique club camerounais, le jeune attaquant se révèle totalement, si bien qu’il s’impose rapidement comme l’atout principal de son équipe. Il rejoint ensuite l'Europe et débarque en France pour sa première saison à Laval et inscrit son premier but à Auxerre, dès la troisième journée. En l’espace de quelques mois seulement, l’ex-attaquant du Canon de Yaoundé est devenu le fer de lance de l’attaque lavalloise. Sa puissance et sa technique apportent beaucoup sur le front de l’attaque mayennaise.
En janvier 1988, direction le Maroc pour disputer la CAN que les Lions indomptables remporteront. Gravement blessé au genou, l’ex-attaquant mettra plusieurs mois à se rétablir et retrouver son meilleur niveau. L'international camerounais prend ensuite la direction de l’Italie, où il est désormais fin prêt pour disputer la Coupe du Monde 1990. Le 8 juin à San Siro, François Omam-Biyik s’élève dans le ciel milanais via une prodigieuse détente, et marque un célèbre but de la tête contre l’équipe nationale d’Argentine de Diego Maradona, lors du match inaugural du tournoi. L’international camerounais vient d’inscrire le premier but de la Coupe du Monde 1990. Il permet également au Cameroun de créer l’une des plus grandes surprises de l’histoire du football. "El pibe de Oro" et les siens tenteront bien de remettre le match dans le bon sens, mais les Camerounais ont décuplé leur confiance. L’Albiceleste, championne du Monde sortante, est à terre. Les Lions Indomptables l’emportent sur le score d'un but à zéro, grâce à une réalisation pleine d’opportunisme de l'attaquant camerounais. Héros d’un soir, François Omam-Biyik devient l’homme africain de l’année. Le périple camerounais ne s'arrêtera pas là. Une deuxième victoire contre la Roumanie (2 buts à 1) les propulsent en huitième de finale où ils élimineront la Colombie du fantasque gardien René Higuita (2 buts à 1). Le parcours s'arrêtera à Naples en quart de finale contre l'Angleterre de Gary Lineker et Paul Gascoigne. Alors sous le feu constant des projecteurs, les joueurs camerounais sont devenus les premiers africains de l’histoire à se hisser jusqu’en quart de finale d’une coupe du Monde. Ce magnifique parcours italien reste certainement le meilleur souvenir de footballeur de François Omam-Biyik.
photo: ©Bob Thomas
Encore tout auréolé de son improbable épopée italienne, l'attaquant rejoint alors le Stade Rennais juste après la compétition. Dans la lignée de sa belle Coupe du monde, l’ancien lavallois se montre de suite décisif avec sa nouvelle équipe. En effet, il se distingue en inscrivant un retentissant doublé face au PSG (2 buts à 1), lors de la seconde journée de championnat. Auteur d’un but magnifique de la tête, il est resté plusieurs mois consécutifs en tête du top buts de l’émission "Téléfoot". Mieux, les critiques à son encontre sont unanimes, "Omam" éblouit la D1 de son immense talent. Attaquant complet, puissant, rapide et très fort de la tête, il signe ensuite à l'AS Cannes l'espace d'une seule saison puis à l'Olympique de Marseille où l'aventure tourne court aussi. C'est alors le RC Lens qui décide d’enrôler l’attaquant camerounais, un club qu’il affectionnera tout particulièrement et dont il portera les couleurs de 1992 à 1995. Entre temps, il dispute sa seconde Coupe du Monde aux États-Unis avec les camerounais en 1994. Il y connaît cependant une moins bonne réussite que lors de sa première participation. L’équipe camerounaise y subit même sa plus lourde défaite dans l’épreuve, en s’inclinant devant la Russie de l’attaquant Oleg Salenko (6 buts à 1), auteur d’un improbable quintuplé.
François Omam-Biyik quitte alors le Nord de la France en 1995, pour rejoindre le Mexique, et devient le premier footballeur africain à jouer au pays des sombreros. Il évolue ainsi à l’América durant deux saisons et y connaît la gloire. Il raconte: "J'ai joué des derbys devant 100 000 personnes. Sur les plans humains et sportifs, j'ai passé de très bons moments au Mexique. Là-bas, on me reconnaîtra jusqu'à la fin de mes jours. " Il devient ensuite brièvement l’attaquant de la Sampdoria de Gênes en Italie, où il ne joue que six matches seulement en 1998. Il entame ensuite son troisième Mondial en juin de la même année. Durant la compétition disputé en France, il est devenu à l'époque le recordman africain des matches disputés en phase finale de Coupe du Monde, dépassé depuis par Rigobert Song. Après un bref passage en Grèce et un retour au Mexique, il s'engage avec la Berrichonne de Châteauroux. En Indre, il ne participe qu’à trois rencontres de championnat, avant de mettre un terme à sa magnifique carrière. Alors âgé de 34 ans, il doit finalement raccrocher les crampons à la suite d’une longue blessure qu’il avait contracté au genou. Il exerce par la suite une carrière d'entraîneur dans des petits clubs de la région de Châteauroux, mais également au Mexique puis en Afrique. François Omam-Biyik aura finalement réalisé l’essentiel de sa carrière dans des clubs français, malgré de nombreux voyages formateurs sur la planète football.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1988
4ème de la Coupe d’Afrique des Nations en 1992
Vainqueur de la Coupe Afro-asiatique des nations en 1985
Vainqueur de la Ligue des champions en 1993 (finale non-jouée) (Olympique de Marseille)
Champion de France en 1993 (Olympique de Marseille)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
3ème au Ballon d’or Africain en 1990 et 1991
Élu meilleur joueur du Tournoi de Toulon en 1985
DIVERS
Il est le frère d'André Kana-Biyik et l'oncle de Jean-Armel Kana-Biyik, eux aussi footballeur professionnel.
Thomas NKono
Photo: ©DR
Thomas NKono
Né le 20 juillet 1956 à Dizangue (CAM)
Camerounais, gardien de but, 1m83
Surnom: "Tommy","El rey negro"
(Matchs amicaux: 11 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 12 sélections)
(Coupe du Monde: 8 sélections)
(Qualif Coupe d'Afrique des Nations: 12 sélections)
(Coupe d'Afrique des Nations: 12 sélections)
(Jeux Africains: 3 sélections)
(Jeux d'Afrique Centrale: 5 sélections)
1ère sélection : le 13 avril 1975 contre le Togo (3-0)
Dernière sélection : le 3 mai 1994 contre la Corée du Sud (1-2)
1972/74 Eclair de Douala (CAM)
1974 Canon Yaoundé (CAM) 3 matchs
1975 Tonnerre Yaoundé (CAM) 17 matchs
1976/82 Canon Yaoundé (CAM) 102 matchs
1982/91 Espanyol Barcelone (ESP) 270 matchs
(Championnat d'Espagne: 210 matchs)
(Championnat d'Espagne: 31 matchs)
(Coupe de la ligue espagnole: 19 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 10 matchs)
1991/93 CE Sabadell (ESP) 77 matchs
(Championnat d'Espagne de D2: 70 matchs)
(Coupe d'Espagne: 7 matchs)
1993/94 L’Hospitalet (ESP) 20 matchs
1994/97 Bolivar (BOL) 92 matchs
Thomas NKono est le gardien camerounais le plus connu et le plus populaire du continent africain. S'il a pu atteindre une telle notoriété, c'est grâce à ses dons naturels: audacieux dans ses sorties, décontracté, sûr de ses forces, sans mépris ni provocation. Cette classe l’accompagnera toute sa carrière. Le tout en pantalon de survêtement.
Né à Dizangue le 20 juillet 1956, Thomas, fils d’une famille de huit enfants, trouve un petit boulot dans un atelier de confection de chaussures. Sa carrière commence à l'âge de 17 ans où il est remarqué par un connaisseur qui l'envoie dans un petit club local, l'éclair de Douala. Mais c'est avec le club mythique du Canon Yaoundé qu'il va briller. Avec ce club, il va remporter pas moins de deux finales de Coupe d'Afrique des clubs champions. Les médias internationaux courent alors assez peu l'Afrique. Les chasseurs de talents n'y voient que les buteurs. L'arrivée de Nkono à l'Espanyol est donc un événement. Le deuxième club de Barcelone est le premier en Europe à engager un gardien de but noir africain. Il met ainsi fin au mythe selon lesquels les gardiens africains seraient incapables de réussir au plus haut niveau. C’est le début d’une envolée fulgurante pour le gardien camerounais.
Il gardera les buts de l'Espanyol Barcelone pendant près d'une dizaine d'années, sans jamais être remplaçant, avec en point d'orgue une finale de Coupe UEFA. Elle sera perdue face aux allemands du Bayer Leverkusen aux tirs aux buts. À force d'arrêts époustouflants et de sorties audacieuses, il a réussi à se faire un nom dans le football européen. Après avoir monnayé son talent dans d’obscurs clubs de seconde zone en Espagne, Nkono file se finir en Amérique du Sud, où il décroche tout de même deux titres de champion de Bolivie avec le club de La Paz Bolívar en 1996 et 1997.
Photo: ©Futbolretro
Mais Thomas NKono, c'est aussi le Cameroun. Il sera international pendant près de deux décennies. Après une Coupe du monde 1982 étincelante où, nommé capitaine, il se révèle aux yeux du Monde avec les Lions Indomptables, le natif de Dizangué prend le numéro un devant les légendes Joseph-Antoine Bell et Jacques Songo’o. En 1990, le Cameroun atteint les quarts de finale lors du Mondial en Italie, une première pour une Nation africaine. Durant la compétition, on aura vu le coup de tête de François Omam-Biyik contre l’Argentine, les buts de Roger Milla contre la Colombie et les arrêts de Thomas Nkono... Mais la belle histoire s’arrête le 1er juillet à Naples quand Gary Lineker bénéficie de deux penalties pour battre le gardien et des Camerounais euphoriques (2 buts à 3). Les lauriers sont pour Roger Milla et lui. Il figure encore sur la liste du parcours décevant en 1994. Décembre 1997, fin de parcours.
Le footballeur devient entraîneur. Il s'occupe des gardiens de but de l’Espanyol et devient un membre du staff des Lions Indomptables du Cameroun. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine de la venue de Carlos Kameni, ancien numéro 1 camerounais, chez les Perruches de l’Espanyol. Le double Ballon d’Or africain a marqué à jamais l’histoire d’un poste qu’il a révolutionné avec un jeu à l’instinct, comme il le définit lui-même. "Je jouais selon l'aspiration", assure-t-il.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1984 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 1986 (Cameroun)
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1978 et 1980 (Canon Yaoundé)
Vainqueur de la Coupe des coupes en 1979 (Canon Yaoundé)
Finaliste de la Coupe UEFA en 1988 (Espanyol Barcelone)
Champion du Cameroun en 1974, 1977, 1979, 1980 et 1982 (Canon Yaoundé)
Champion de Bolivie en 1996 et 1997 (Bolivar)
Vainqueur de la Coupe du Cameroun en 1977 et 1978 (Canon Yaoundé)
Finaliste de la Coupe du Cameroun en 1974 et 1980 (Canon Yaoundé)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur joueur Africain de l’année en 1979 et 1982
DIVERS
- Gianluigi Buffon, le gardien de but international italien, avouera plus tard: "C'est en voyant jouer Nkono, que j'ai eu envie de devenir gardien de but. Il me fascinait et j’étais dans l’admiration devant son aura, son style de jeu et son talent. Il était beau à voir, folklorique. Il dégageait une telle passion. Il portait un long pantalon et j’étais dans l’admiration." Plus tard, il donnera à son fils le prénom du gardien de but camerounais.
Roger Milla, le Vieux Lion
Photo: ©AS Monaco
Roger Milla
Albert Roger Moore Miller
Né le 20 mai 1952 à Yaoundé (CAM)
Camerounais, Avant-centre, 1m76
Surnoms: Le vieux Lion, L'empereur du Cameroun
(Matchs amicaux: 12 sélections, 2 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 11 sélections, 8 buts)
(Coupe du Monde: 10 sélections, 5 buts)
(Qualif Coupe d'Afrique des Nations: 11 sélections, 10 buts)
(Coupe d'Afrique des Nations: 18 sélections, 7 buts)
(Qualif Jeux Africains: 4 sélections, 2 buts)
(Jeux Africains: 5 sélections, 5 buts)
(Coupe Afro-Asiatique: 1 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 4 février 1973 contre le Zaïre (0-1)
Dernière sélection : le 3 décembre 1994 contre l'Afrique du Sud (1-1)
Olympique: 5 sélections, 2 buts
1969/70 Éclair de Douala (CAM) 57 matchs, 6 buts
1970/74 Leopards Douala (CAM) 117 matchs, 89 buts
1974/77 Tonnerre Yaoundé (CAM) 87 matchs, 69 buts
1977/79 Valenciennes (FRA) 29 matchs, 7 buts
(Championnat de France: 28 matchs, 6 buts)
(Coupe de France: 1 match, 1 but)
1979/80 AS Monaco (FRA) 27 matchs, 5 buts
(Championnat de France: 17 matchs, 2 buts)
(Coupe de France: 8 matchs, 3 buts)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs)
1980/84 Bastia (FRA) 137 matchs, 50 buts
(Championnat de France: 113 matchs, 35 buts)
(Coupe de France: 20 matchs, 12 buts)
(Coupe des Coupes: 4 matchs, 3 buts)
1984/86 Saint-Etienne (FRA) 71 matchs, 37 buts
(Championnat de France de D2: 59 matchs, 31 buts)
(Coupe de France: 9 matchs, 4 buts)
(Barrages: 3 matchs, 2 buts)
1986/89 Montpellier (FRA) 107 matchs, 42 buts
(Championnat de France: 95 matchs, 37 buts)
(Coupe de France: 9 matchs, 4 buts)
(Barrages: 1 match, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs)
1989/90 JS Saint-Pierroise (FRA) 23 matchs, 8 buts
1991/94 Tonerre Yaoundé (CAM) 116 matchs, 89 buts
1994/95 Pelita Jaya (IND) 23 matchs, 23 buts
1995 Putra Samarinda (IND) 12 matchs, 18 buts
Roger Milla, le Lion Indomptable a marqué l’histoire du ballon rond. Avec sa danse célèbre, ses dribbles fous et son physique hors du commun, le vieux Lion a écrit l’une des plus belles histoires du football africain.
Jeune homme à Douala, la capitale économique du sud-ouest du Cameroun, Roger Milla se distingue tout d'abord ans au sein de deux des équipes locales, l'Éclair, puis les Léopards de Douala, où il remporte deux titres de champion. Il signe ensuite au Tonnerre de Yaoundé et y décroche la Coupe des Coupes africaines en 1975 puis le Ballon d’Or africain l'année suivante. Son parcours qui va suivre ensuite est loin d'être aussi prestigieux. Après avoir tout glané au Cameroun, Roger Milla quitte son pays natal pour rejoindre l’Europe. Fin dribbleur et fougueux attaquant, Valenciennes lui propose un pont d'or. Il se laisse tenter par l’aventure mais à une seule condition: continuer à participer aux matches avec le Cameroun. Une vaste opération de souscription lancée par les supporters valenciennois permet l’arrivée du joueur. Mais l’idole d’un pays déchante vite. Il joue peu. Milla prend alors la route du sud. À 27 ans, il comprend vite qu’il va devoir lutter d’arrache-pied pour gagner une place de titulaire. Malgré sa persévérance, il ne s’impose pas. Blessé ou sur le banc de l'AS Monaco, la Côte d'Azur est sans saveur. Départ pour Bastia où ses séjours improvisés au Cameroun lassent le club. Il a été victime de la cruauté des dirigeants corses qui ont jugé ce joueur sur son apparence et non pas sur son talent. Sur l’île de Beauté, il remporte tout de même la Coupe de France contre les Verts de Saint-Etienne de Michel Platini (2 buts à 1) au Parc des Princes. Devant 50 000 spectateurs, il marque un but d’anthologie. Appelé à la rescousse de Saint-Étienne rétrogradé en D2, Roger Milla retrouve le chemin du but: 22 buts en 31 rencontres. Son périple s'achève à Montpellier, club où il se sentira enfin bien et qu'il donnera toute la mesure de son talent de dribbleur et de buteur. En effet, il plante 18 buts et sera champion de D2 en 1987. L'exercice suivant, la Paillade finit troisième du championnat avec la meilleure attaque (68 buts). L’inusable Camerounais, quant à lui, termine une nouvelle fois meilleur buteur du club avec quinze réalisations. Très attaché à Montpellier, il se confie en 2012 au site internet du club: "Je fais toujours partie de l’ensemble de Montpellier. C’est le club de ma vie. Vous savez, j’ai joué dans cinq clubs en France et c’est le club où je me suis senti le plus à l’aise."
Photo: ©DR
Parallèlement à cette réussite mitigée en club, la sélection camerounaise assiste à l'éclosion du génie. Première cape et première réalisation en juillet 1978. Les Camerounais décrochent leur billet pour la Coupe du Monde 1982 en Espagne. Malgré un bon parcours et après avoir fait trembler l'Italie, futur vainqueur, les Africains sont éliminés en terminant invaincus. Dès lors, le Mondial apparaît comme un lointain souvenir puisqu'il annonce sa retraite internationale après avoir conquis son deuxième titre africain en 1984 à Abidjan. Pourtant, il est rappelé au chevet de son équipe. Le président a pesé de tout son poids sur le retour de Milla à l'aube du Mondial 90, le sortant alors d'une paisible retraite coulée sur l'île de la Réunion dans un petit club de Division d'Honneur, la JS Saint-Pierroise. Moins de deux ans auparavant, 120 000 personnes s'étaient massées dans le stade omnisports de Yaoundé pour fêter son somptueux jubilé. Un match durant lequel Milla avait démontré qu'il pouvait encore largement tenir la route. Agé de 38 ans, il réalise sa plus belle performance de footballeur. Il crève les écrans du monde entier lors de ce tournoi. Devenu un héros national, ses démarrages fulgurants, ses dribbles ravageurs et sa vision du jeu font encore des merveilles. Le Lion inscrit quatre buts en deux matchs, chaque fois accompagnés d'une Makossa (danse) autour du poteau de corner, cérémonial qui a depuis fait le tour du globe. Ses deux réalisations en prolongation face à la Colombie du fantasque René Higuita propulsent le Cameroun en quarts de finale. Avec ses exploits, le natif de Yaoundé aura sublimé son image ainsi que celle des Lions. Et qu’importe la défaite en quarts contre l’Angleterre (3 buts à 2 après prolongation). Après un second Ballon d'or africain obtenu après celui de 1976, il était écrit que les hommages se succéderaient pendant des décennies.
Pour son charisme, Milla est de nouveau appelé pour disputer la Coupe du Monde 1994. Le Cameroun ne passe pas le premier tour mais le vétéran des Lions Indomptables, entré en cours de jeu lors du match contre la Russie (victoire 6 buts à 1 de la Russie) sauve l'honneur et marque un but anecdotique. À l'âge canonique de 42 ans et 1 mois, il inscrit un nouveau record à son palmarès en devenant le plus vieux buteur de l'histoire de la Coupe du Monde. Cette rencontre-là a également été l'occasion d'un autre record: le Russe Oleg Salenko est en effet devenu le premier joueur de l'histoire du tournoi à marquer cinq buts en un match. Roger était aussi devenu le plus vieux joueur à disputé un match de Coupe du Monde mais l'exploit a été battu lors du Mondial au Brésil en 2014 par le gardien colombien Faryd Mondragon. Premier Africain à disputer trois Coupes du monde (1982, 1990, 1994), il a marqué de son empreinte chacune d'entre elle en inscrivant au total 5 buts. Depuis, Roger Milla raconte son histoire: "Devenir le plus vieux buteur de la Coupe du Monde, c'était un honneur mais ce n'est pas très important pour moi. Je garde un très bon souvenir de ce but mais, comme on dit, les records sont faits pour être battus. Qui sait, peut-être qu'un autre Camerounais prendra un jour ma place?"
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1984 et 1988 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 1986 (Cameroun)
Vainqueur de la Coupe des Coupes africaines en 1975 (Tonnerre Yaoundé)
Finaliste de la Coupe des Coupes africaines en 1976 (Tonnerre Yaoundé)
Champion du Cameroun en 1972 et 1973 (Leopards Douala)
Vainqueur de la Coupe de France 1980 (Monaco) et 1981 (Bastia)
Champion de France de D2 en 1987 (Montpellier)
Vice-champion de France de D2 en 1986 (Saint-Etienne)
Champion de la Réunion en 1990 (JS Saint-Pierroise)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’or Africain en 1976 et 1990
Meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1986 (4 buts) et 1988 (2 buts)
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1990
Nommé au FIFA 100
Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2014
Élu meilleur joueur camerounais du 20ème siècle (IFFHS)
Élu footballeur africain du siècle en 2001 par le journal français "l'Equipe"
Élu meilleur joueur africain des 50 dernières années en 2007 par la CAF
Élu meilleur joueur africain des 50 dernières années en 2004 par France Football
Buteur le plus âgé en phase finale de Coupe du Monde (42 ans et 39 jours)
Nommé Chevalier de la Légion d'honneur française en avril 2006
DIVERS
- Footballeur de talent, Roger Milla s'est essayé à la musique avec plus ou moins de succès. En 1991, il sort un single intitulé "Sandy" en hommage à la naissance de sa fille quelques semaines plus tôt. Une ballade simple et touchante, chantée en duo, qui connaît un certain succès, Roger Milla surfant sur la vague de son excellent Mondial de 1990. En 2006, il sort un nouveau morceau, "Un enfant, c'est la vie", qui passe presque inaperçu.
- Roger Milla fait profiter de son expérience en tant que membre de la Commission du Football et du Groupe d'Études Techniques de la FIFA.
VIDÉO