Uruguay
Daniel Fonseca
Photo: ©Mexsport
Daniel Fonseca Garis
Né le 13 septembre 1969 à Montevideo (URU)
Uruguayen, Attaquant, 1m83
Surnom: El Castor
30 sélections, 10 buts
(Matchs amicaux: 10 sélections, 5 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 14 sélections, 2 buts)
(Coupe du Monde: 2 sélections, 1 but)
(Copa America: 4 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 2 février 1990 contre la Colombie (2-0)
Dernière sélection : le 10 septembre 1997 contre le Pérou (1-2)
Attaquant uruguayen atypique, Daniel Fonseca a fait les beaux jours de plusieurs clubs du Calcio ainsi que de la Celeste.
Julio Abbadie
Photo: ©AUF
Julio Abbadie
Julio César Abbadie Gismero
Né le 7 septembre 1930 à Montevideo (URU)
Décédé le 16 juillet 2014 à Montevideo (URU)
Uruguayen, Ailier droit, 1m79
Surnom: "El Pardo"
26 sélections, 14 buts
(Matchs amicaux: 10 sélections, 3 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections, 2 buts)
(Copa America: 5 sélections, 3 buts)
(Championnat Panaméricain: 5 sélections, 5 buts)
(Copa Del Atlantico: 2 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 23 mars 1952 contre le Mexique (3-1)
Dernière sélection : le 23 juin 1966 contre l'Espagne (1-1)
non-officiel: 2 sélections, 2 buts
Légende du Peñarol et du Genoa, Julio Abbadie a marqué le foot uruguayen des années 50 et 60.
Un immense ailier droit connu pour son élégance, son fair-play, sa vitesse fulgurante, ses dribbles félins et ses centres millimétrés. Un mec qui n'avait pas d'ennemis, très respecté sur les terrains à son époque et admiré par l'écrivain Eduardo Galeano, pourtant grand fan de l'ennemi juré du Nacional. "En bon supporter, je faisais tout mon possible pour le détester […] Mais Abbadie faisait glisser le ballon le long de la ligne de touche et courait avec des bottes de sept lieues, en chaloupant sans effleurer la balle ni toucher ses adversaires; je ne pouvais faire autrement que de l'admirer, et il me venait même des envies de l'applaudir. Les années ont passé, et j’ai fini par assumer mon identité: je ne suis qu’un mendiant de bon football […] Et quand j’assiste à du bon football, je remercie pour ce miracle, en me fichant pas mal que ce soit tel club ou tel pays qui me l’offre." Une incroyable confession envers ce natif de Montevideo, qui débute sur les bords de l'Océan Atlantique au CA Atenas et joue ensuite au Peñarol, où il remporte huit titres de champion durant ses deux passages sous le maillot aurinegro. Il fait partie de deux générations fabuleuses des Mirasoles: l’inoubliable "Escuadrilla de la muerte", le quintet offensif composé de Juan Alberto Schiaffino, Alcides Ghiggia, Oscar Míguez et Ernesto Vidal, ainsi que la mythique équipe de 1966, vainqueur de la Copa Libertadores face à River Plate et de la coupe Intercontinentale contre le Real Madrid, aux côtés des Ladislao Mazurkiewicz, Pedro Rocha, Juan Joya et Alberto Spencer. Entre ses deux périodes manyas, "El Pardo" ("le Brun") débarque en Italie et signe au Genoa, un transfert qui avait provoqué la colère des supporters de Peñarol. Du coup, pour ne peut pas assumer seul la décision, le président des Carboneros avait fixé sa vente par un vote en assemblée générale. Une chose qui n'avait pas nécessité ces précautions deux ans plus tôt lors de la cession d’El Pepe Schiaffino au Milan AC. Cela montre bien l'empreinte qu'il a laissé. Dans la capitale ligure, il marque notamment les esprits à l’occasion du derby della Lanterna, en 1957, en distillant trois passes décisives lors du succès 3 buts à 1 contre la Sampdoria, même s’il ne score pas lui-même. L'aventure avec la "Vecchio Balordo" prend fin quand une affaire de matches truqués entraîne la relégation du Genoa. Deux années dans le petit club de Lecco avant de rentrer au bercail. Adulé par les tifosis grifoni, Abbadie est encore considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire du club italien. Preuve en est le vibrant hommage reçu des 30 000 fans présent au Stadio Luigi Ferraris par le joueur uruguayen lors d'une rencontre de Série B face à Empoli en 2004, une décennie avant sa disparition. Avec la Celeste, il dispute la Coupe du Monde 1954 en Suisse, signant notamment un doublé lors de la déroute infligée à l’Écosse (7 buts à 0) au Sankt-Jakob Stadion de Bâle, avant de louper sur blessure la mémorable demi-finale face à la Hongrie (défaite 4 buts à 2). Mais avant cela, il avait manqué une occasion unique d'être sacré champion du Monde. C'était en 1950. Retenu pour le Mondial brésilien, à tout juste 19 ans, le jeune Julio Cesar Abbadie avait décliné la sélection, ne s'estimant pas assez prêt (même pas une saison en pro dans les pattes au coup d'envoi du tournoi) et craignant de vivre toute la compétition depuis le banc (son concurrent à ce poste n'était autre qu'un certain Alcides Ghiggia). On connaît la suite... Une décision amère qu'il regrettera au soir du Maracazano. "J'aurais voulu mourir", citera le joueur plus tard, en décrivant sa réaction à ce titre Mondial manqué. L'ancien international uruguayen aux 14 buts en 26 capes nous a quittés le 16 juillet 2014 à Montevideo à l'âge de 83 ans.
PALMARÈS
4ème de la Coupe du Monde en 1954 (Uruguay)
4ème de la Copa America en 1955 (Uruguay)
3ème du Championnat Panaméricain en 1952 (Uruguay)
Vainqueur de la Copa Libertadores en 1966 (Peñarol)
Vainqueur de la Coupe intercontinentale en 1966 (Peñarol)
Champion d'Uruguay en 1951, 1953, 1954, 1962, 1964, 1965, 1967 et 1968 (Peñarol)
Vice-champion d'Uruguay en 1950, 1952, 1955, 1956, 1963, 1966 et 1969 (Peñarol)
SOURCES/RESSOURCES
- Citation de Eduardo Galeano issu du livre "Le football, ombre et lumière" sorti en 2014
Ricardo Pavoni
Photo: ©El Grafico
Ricardo Pavoni
Ricardo Elvio Pavoni Cúneo
Né le 8 juillet 1943 à Montevideo (URU)
Uruguayen, Défenseur gauche, 1m67
Surnom: "El Chivo" ("La Chèvre")
13 sélections, 2 buts
(Matchs amicaux: 6 sélections
(Coupe du Monde: 3 sélections, 1 but)
(Coupe de l'Indépendance: 3 sélections, 1 but)
(Copa Lipton: 1 sélection)
1ère sélection : le 15 août 1962 contre l'Argentine (1-3)
Dernière sélection : le 23 juin 1974 contre la Suède (0-3)
B: 1 sélection
Abdon Porte
Abdón Porte
Né en 1893 à Durazno (URU)
Décédé le 5 mars 1918 à Montevideo (URU)
Uruguayen, milieu défensif
Surnom: El Indio
3 sélections, 1 but
(Matchs amicaux: 3 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 28 février 1914 contre l'Argentine (1-1)
Dernière sélection : le 16 octobre 1917 contre le Brésil (3-1)
Idole du Nacional, Abdón Porte portait littéralement le club dans son âme, son cœur, son sang.
Capitaine charismatique du Bolso, celui qu'on surnomme "El Indio" est posté "Half-Back" sur le terrain, un genre de milieu défensif à l'ancienne. Doté d'une belle grinta, il ratissait énormément sur tout le rectangle vert avec son jeu puissant et rugueux, dans la limite du raisonnable. Auteur de plus de 200 rencontres, il collectionne énormément de trophées et remporte même avec la Celeste la Copa America en 1917. Tout va pour le mieux jusqu'en 1918. Le pensant être sur le déclin, le club recrute un nouveau milieu défensif, Alfredo Zibechi, futur champion Olympique, et pousse Abdon sur le banc des remplaçants. Frustré, il commence à bafouiller son football. Il n’était plus qu’un fantôme errant sur le terrain. Pour le joueur, son club était toute sa vie et il sentait qu’il n’avait plus du tout sa place. Le 4 mars 1918, après une victoire comme titulaire face au Charley Football Club, il célèbre avec ses coéquipiers la victoire au siège du club situé au centre de Montevideo. Mais l'international uruguayen avait la tête ailleurs. Il quitte la soirée en silence, prend un tramway en direction du Parque Central, théâtre de ses exploits qu’il avait inauguré en 1911 avec ses coéquipiers, et se suicide avec son pistolet. C'est le lendemain que le chien du jardinier retrouve le corps de l’idole inerte, dans le rond central avec le maillot du Nacional tâché de sang au niveau de la poitrine et deux lettres gisant à ses côtés. Inscrit dessus, deux requêtes à ses dirigeants: la première, être enterré auprès des premiers joueurs du Nacional, la seconde, prendre soin de sa famille et surtout sa fiancée, avec qui il devait se marier cette année-là. Tout le pays est alors sous le choc et rend hommage à celui qui s'est donné la mort ne supportant plus l’idée de défendre d'autres couleurs que les "Tricolores". Aujourd’hui encore, sa mémoire reste intacte. Une tribune du Gran Parque Central porte son nom, Eduardo Galeano lui a dédié tout un chapitre dans son oeuvre "El fútbol a sol y sombra" et Horacio Quiroga s’inspire de son histoire pour écrire la nouvelle "Juan Poltí, half back", qui termine par cette célèbre réplique: "Rien, pas même la gloire, n’est gratuit. Et si vous l’obtenez ainsi, fatalement vous le payez par le ridicule, ou par une balle de revolver dans le cœur."
PALMARÈS
Vainqueur de la Copa America en 1917 (Uruguay)
Vainqueur de la Copa Aldao en 1916 (Nacional)
Champion d'Uruguay amateur en 1912, 1915, 1916 et 1917 (Nacional)
Vice-champion d'Uruguay amateur en 1913 et 1918 (Nacional)
Vainqueur de la Copa de Competencia en 1912, 1913, 1914 et 1915 (Nacional)
Vainqueur de la Copa de Honor en 1913, 1914, 1915, 1916 et 1917 (Nacional)
Vainqueur de la Copa de Honor Cousenier en 1915, 1916, 1917 (Nacional)
Vainqueur de la Copa Competencia Chevallier Boutell en 1913 et 1915 (Nacional)
Isabelino Gradin
Photo: ©DR
Isabelino Gradin
Né le 8 juillet 1897 à Montevideo (URU)
Décédé le 21 décembre 1944
Uruguayen, Attaquant
23 sélections, 10 buts
(Matchs amicaux: 10 sélections, 4 buts)
(Copa America: 7 sélections, 5 buts)
(Copa Lipton: 4 sélections, 1 but)
(Copa Newton: 2 sélections)
1ère sélection : le 18 juillet 1915 contre l'Argentine (2-3)
Dernière sélection : le 14 juillet 1927 contre l'Argentine (0-1)
Buenos Aires, 2 juillet 1916: l'Uruguay écrase le Chili 4 buts à 0 en match d'ouverture de la première Copa America de l'histoire, grâce à deux doublés de Piendibene et Gradin. La Fédération chilienne porte alors réclamation, pour un motif aussi ridicule que discriminatoire: la Celeste aurait triché en alignant deux Africains (Isabelino Gradin et Juan Delgado). Heureusement le recours est rejeté et laisse Isabelino mener l'Uruguay vers son premier titre continental en étant sacré meilleur joueur et meilleur buteur de la compétition avec trois réalisations. Un condensé de la carrière de l'ancien attaquant de Peñarol, qui a dû batailler contre les préjugés et le racisme tout en cumulant les honneurs et en endossant un statut de symbole. Car Isabelino Gradin restera dans les mémoires comme un précurseur à plus d'un titre: premier "Pichichi" de la Copa America, premier footballeur noir à défendre le maillot de la Celeste, premier grand joueur de couleur à joué au bord du rio de La Plata quelques années avant José Luis Andrade... Cet arrière-petit-fils d'esclaves, né à Montevideo de parents originaires du Lesotho, grandit au milieu d'autres descendant dans le quartier de Palermo. Il devient l'idole du Peñarol, décrochant deux titres de champion d'Uruguay (1918 et 1921), comme de la Celeste, avec qui il remporte les deux premières Copa America, en 1916 et 1917, mais sans participer aux Jeux Olympiques de 1924 et 1928. En effet, la Fédération uruguayenne de football est en dissidence avec l’UFA, l'association uruguayenne, qui s’imposera. Mais Gradín est fidèle à la FUF, et n’est donc plus sélectionné qu'épisodiquement à partir de 1924. Agile, explosif, fin dribbleur, doté d'une grosse frappe de balle et d'une vitesse phénoménale, Gradin inspire les plus belles plumes sud-américaines de son temps, à l'image du poète péruvien Juan Parra del Riego qui lui dédie sa prose dans un recueil. Ses qualités physiques exceptionnelles lui permettent également de briller sur les pistes d'athlétisme: entre 1918 et 1922, il remporte quatre médailles d'or aux championnats sud-américains sur 400m et deux sur 200m. Disparu à l'âge de 47 ans, dans la misère et le dénouement le plus total (le football n'est devenu professionnel en Uruguay qu'en 1932), Isabelino Gradin laissera son nom à la plus jeune des peñas du Peñarol. Un joueur qui faisait la fierté de son club. Quoi de plus normal pour celui que Pelé considérait comme "son idole de jeunesse ."
PALMARÈS
Vainqueur de la Copa America en 1916 et 1917 (Uruguay)
Finaliste de la Copa America en 1919 (Uruguay)
Finaliste de la Copa Newton en 1918 et 1927 (Uruguay)
Vainqueur de la Copa Lipton en 1919 (Uruguay)
Finaliste de la Copa Lipton en 1916, 1917 et 1918 (Uruguay)
Champion amateur d'Uruguay en 1918 et 1921 (Peñarol)
Vice-champion amateur d'Uruguay en 1915, 1916, 1917 et 1920 (Peñarol)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur joueur de la Copa America en 1916
Meilleur buteur de la Copa America en 1916 (3 buts)