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1981 New York Arrows (USA) (indoor) 16 matchs, 5 buts
1981/82 OFK Beograd (YOU) 19 matchs, 1 but
1982/83 FK Hadjuk Belgrade (YOU)
Formidable avant-centre, habile devant le but et bon dribbleur, Stanislav Karasi est un pur produit de l’Étoile Rouge de Belgrade, où il a connu ses heures de gloires. Il sera par la suite le fer de lance du LOSC au milieu des années 70. Si certains dans le Nord disent qu'il était ingérable et individualiste, d’autres souligneront son talent naturel et son sens du spectacle. Capable du meilleur comme du pire, son aventure lilloise est rempli de frasques et d’anecdotes qui ont parfois mis en péril le collectif des Dogues.
Né à Belgrade, quasiment un an après l'armistice, dans une famille nombreuse, Stanislav Karasi s'est d'abord initié au hockey sur glace, avant de s'intéresser au football grâce à un oncle d’origine hongroise qui a tapé dans le ballon avec le onze d’or hongrois des Puskas et Kocsis. Repéré très jeune par le Partizan, il claque la porte au bout de quelques mois, déçu de ne pas assister à un stage. Il fait les quelques hectomètres qui le séparent du grand rival de l’Étoile Rouge, qu’il intègre en 1965 après s'être distingué lors d'un tournoi des écoles à Belgrade. Le club souhaite qu'il emmagasine du temps de jeu à Kragujevac, le Sochaux yougoslave, haut lieu de l’industrie automobile de l'Europe de l’Est. Refus du joueur et contrat résilié, à peine lancée, sa carrière part déjà mal. Son talent est aussi indéniable que son caractère bien trempé. Karasi, à l’aube de ses 20 ans se retrouve donc au HNK Borovo, sympathique club de D2. Il y passe deux ans à régaler ses partenaires et en profite pour faire l’armée, qui est de toute façon obligatoire. Capable de jouer à tous les postes de l’attaque, c’est dans un rôle de neuf et demi qu’il s’épanouit le mieux. Les recruteurs s’affolent et l’entraineur de Novi Sad Vujadin Boskov va même jusqu’à formuler une offre concrète pour s’attacher les services de l’enfant terrible.
Cependant, les dirigeants de l’Etoile Rouge mettent alors le paquet pour faire revenir Karasi, sans doute conscient d'être passer à côté d’un phénomène. Il accepte sans rancune de revenir dans le meilleur club du pays, qui vient de faire le doublé Coupe-Championnat. Sa carrière décolle dans une équipe constellé de star (Dragan Dzajic, Vojin Lazarevic, Kiril Dojcinovski...). Une petite apparition la première saison, suffisant pour accrocher un titre de champion, avant de s'imposer définitivement l'exercice suivant, année d’un nouveau doublé. Équipe phare du début des années 70, l’Étoile rouge brille dans son championnat et en Europe, avec une demi-finale de C1 en 1971 (perdu contre le Panathinaikos (4 buts à 1 puis défaite 3 buts à 0) et un quart de finale trois ans plus tard contre l’Atlético, après avoir éliminé Liverpool proprement (2 buts à 1 à l'aller comme au retour). Buteur combatif et bon de la tête, passeur émérite, Karasi est un véritable feu-follet, aux dribles déroutants et à la technique ravageuse. Assez logiquement, il finit par avoir sa chance en sélection à partir de 1973 et dispute la Coupe du monde 1974 en Allemagne. Si la Yougoslavie ne fait pas d’étincelles, Karasi, avec 2 buts, se révèle au monde entier. Malheureusement, il va disparaître des tablettes du sélectionneur qui l'oublie un peu après son exil en France.
Sonne en effet l’heure du départ à l’étranger et c’est à Lille que Stan pose ses valises. Tout frais promu, le LOSC peut compter sur sa légion étrangère (Juan Mujica, Ignacio Prieto et Alberto Fouilloux) pour assurer le maintien. Malgré les treize pions du yougoslave et les dix-neuf de Christian Coste, les hommes de Georges Peyroche luttent pour ne pas descendre. La saison suivante, l’équipe se fait moins peur, mais malgré des joueurs de qualités, comme Bernard Gardon en défense, Jean-Noël Dusé dans les cages et la doublette Coste – Parizon devant, Lille ne décolle pas du ventre mou. Les Nordistes vont même descendre à l'étage inférieur lors de la saison 1976-77. Les Dogues sont aux abois, c'est là que le magicien Karasi va faire parler de lui pour son attitude sur et en dehors du terrain. Toujours aussi efficace, il se heurte à ses coéquipiers. La première altercation a lieu en février. Parizon rate une passe lors d'une rencontre face à Arles-Avignon. Le bouillonnant serbe s’en prend physiquement à son coéquipier et le roue de coups. Pour la seconde qui a lieu en fin de saison, Karasi plante un triplé dans le derby contre Valenciennes (victoire 5 buts à 1) et quitte le terrain après son 3ème but, sans explication, sous les yeux de Jean-Paul Belmondo présent ce jour-là et salué au passage. Il revient finalement sur le terrain, juste avant le coup de sifflet final, sans l'accord de l'arbitre et malgré les protestations côté VA. Pire, son coéquipier Coste l'interpelle et s’en prend à lui, puis Michel Mezy s’emmêle et sépare les deux hommes. La rupture est faite. Avec la relégation, le serbe quitte le Nord et passe Outre-Quiévrain.
Il s’engage au Royal Antwerp mais le cœur n’y est plus. L'avant-centre est beaucoup moins performant dans une équipe assez moyenne. Sa première saison est tout juste médiocre (25 matchs pour 2 buts). La seconde est carrément inexistante (2 matchs). Perdu pour le football à seulement 31 ans, Karasi s’envole pour les Etats-Unis. Ce n’est même pas dans la NASL qu’il évolue, mais dans le championnat indoor où il se fait plaisir. Après deux années à Buffalo, chez les Stallions, il part pour New-York. Sans doute lassé de l’étranger, il a le mal du pays et rentre à Belgrade où il fera une dernière pige à l’OFK puis au FK Hadjuk avant de raccrocher définitivement les crampons. Toujours aussi énergique et vif, il se lance dans une carrière d’entraîneur et parcourt tout son pays.
Légende du Dinamo Zagreb et du Stade Brestois, Drago Vabec demeure, pour beaucoup, le meilleur joueur de l’histoire du club pour les supporters finistériens.
L'ailier gauche croate possédait toutes les qualités: technique, vision du jeu, frappe puissante et précise du pied droit comme du pied gauche, sens du dribble, vitesse, explosivité... Il avait tout et pouvait également évoluer à tous les postes. Ses crochets courts et tranchants et sa vitesse d'exécution rendaient fous les défenseurs adverses. Il était capable de gagner un match à lui tout seul. Il avait un caractère aussi fort que son talent hors-norme. Totalement imprévisible, il était toujours sincère, toujours vrai.
Né en 1950 à Zagreb, le jeune Dragutin grandit à Čakovec, situé à 20 kilomètres, où il pratique de nombreux sports (gymnastique, athlétisme, handball...). C'est néanmoins le football qui occupe principalement ses pensées et il est rare de ne pas le voir un ballon au pied. Après avoir rejoint les rangs du NK Sloga Čakovec à l'âge de 14 ans, il débute en équipe première en 1966 en 3ème division yougoslave. Avant-centre prolifique en équipe de jeune, il est alors placé au poste d'ailier gauche, ce qui oblige ce droitier naturel à travailler son pied faible. Appelé rapidement avec la sélection juniors de Croatie où il est repéré, celui qui est surnommé "Bobek" depuis l'enfance (en référence à la figure emblématique du Partizan Belgrade Stjepan Bobek) signe au Dinamo Zagreb à l'été 1968. Neuf saisons fait de hauts et de bas. En 1971-72, son avenir s'assombrit après un incident lors de la dixième journée du championnat à Kragujevac. Après une dispute sur le terrain avec son coéquipier Josip Gucmirtl, il est accusé publiquement par son entraîneur Zlatko Čajkovski d'avoir "saboté le match", ce qui lui vaut d'être pris en grippe par le public du Stade Maksimir toute la saison qui suit. Très affecté sur le plan psychologique, le jeune joueur perd son football et rate sa saison. Soutenu par son nouvel entraîneur Domagoj Kapetanović, il remonte la pente lors de l'exercice suivant. Auteur d'un excellent début de saison 1973-1974 au poste de numéro 10, il connaît ses premières sélections avec la Yougoslavie. En très grande forme, il n'est pourtant pas sélectionné pour la Coupe du Monde 1974. Stabilisé en tant qu'ailier gauche en 1975, il effectue une saison pleine et brillante, faisant taire tous ses détracteurs qui voyaient en lui un joueur doué mais trop inconstant. Après avoir assisté sur le banc des remplaçants à la douloureuse défaite des Yougoslaves en demi-finale de l'Euro 1976, Vabec entre en conflit avec ses dirigeants qu'il juge "pas suffisamment ambitieux". Lors de l'été 1977, il est autorisé à jouer pour le Toronto Metros-Croatia, vainqueur du championnat de NASL l'année précédente. Il s'y montre à son avantage marquant 11 buts en 15 rencontres. Après cette parenthèse américaine, il rentre à Zagreb auprès de sa femme et ses deux jeunes enfants. Il effectue son service militaire et ne participe qu'à une poignée de matchs de la saison 1977-78. Il retrouve les terrains à la fin du mois de septembre et démontre un niveau de jeu remarquable.
Arrivé à l'âge révolu de 28 ans, il choisit de rejoindre le Stade Brestois, modeste promu en D1, malgré des discussions avec Tottenham et le Bayern Munich en 1979: "Je trouvais le jeu allemand trop physique et je n’aurais pas aimé jouer dans ce championnat. Le mode de vie en Allemagne me semblait aussi trop austère." Pourtant ses débuts catastrophiques à l'Armoricaine face à Sochaux (défaite 2 buts à 1) laissent le public sur sa faim. Quinze jours plus tard, à l'issue de la seconde rencontre à domicile face à Monaco, le doute n'était plus permis. Il offre une démonstration éblouissante qui ferait presque oublier la nouvelle défaite 2 buts à 1 des Rouges. Il continuera à s'illustrer par la qualité de son jeu et son efficacité (il termine quatrième du classement des buteurs avec 17 buts). Dès sa première saison, le public brestois scandent son nom tous les soirs de match, friand de ses exploits techniques. Malheureusement, ils finissent bon dernier du championnat. Il reste tout de même à Brest pour aider le club à remonter immédiatement dans l'élite. Bien que peu motivé par les joutes de D2, le petit moustachu au sourire malicieux contribue à la réussite de cette mission et permet même à Brest de devenir champion de France grâce aux 3 buts qu'il inscrit face à Montpellier lors de la finale de D2. Il continue durant encore deux saisons à faire chavirer le stade de l'Armoricaine par ses buts et son sens du spectacle. On se souvient de cette rencontre contre le Paris SG, en octobre 1982: l'insolent Drago provoque Luis Fernandez au duel. Vexé, le jeune Parisien se jette dans les pieds de Vabec. Une esquive: Fernandez se retrouve couché dans les panneaux publicitaires et regarde l'artiste se diriger vers le but adverse, avant qu'il ne décide de stopper net sa course pour saluer la tribune Foucauld et recevoir une ovation. C'était ça aussi, Vabec. À l'issue de son séjour de quatre ans en terre bretonne, l'homme aux sept sélections seulement retrouve sa ville de naissance, Zagreb, où sa cote est resté élevée après 300 matchs et 64 buts signés pour le compte du Dynamo et avec qui il avait remporté la Coupe de Yougoslavie en 1969, seul trophée majeur inscrit à son palmarès. Il y raccroche les crampons en 1987 à l'âge de 37 ans. Né la même année que le Stade Brestois, il demeure, pour beaucoup, le meilleur joueur de l'histoire du club. Le numéro 11 de Drago est toujours présent, sur ce côté gauche où il était si fort ...
Cité parmi les meilleurs défenseurs yougoslaves des années 50 et 60, Vladimir Durkovic a été un immense joueur au palmarès considérable.
Né le 6 novembre 1937 dans la province du Kosovo, il tente sa chance dans le football au Napredak Kruševac. En dehors des terrains, c'est un homme raffiné, issu d'un milieu intellectuel, lui-même ayant obtenu son bac. Il aurait pu ne jamais devenir footballeur, son père le menace: "Ce sera le football ou la maison". Il choisit sa passion. Avec bonheur. Très vite repéré, il signe dans le club phare du pays: l'Étoile Rouge de Belgrade. Il devient un titulaire indiscutable au poste d'arrière latéral des Rouge et Blanc et se forge un palmarès impressionnant avec cinq titres de champion et trois coupes de Yougoslavie. Surtout, il intègre l'équipe nationale avec lequel il se hisse parmi les meilleurs sélections européennes. Finaliste de l'Euro 1960, il remporte quelques semaines plus tard la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Rome en battant en finale le Danemark (3 buts à 1). Lors de la Coupe du Monde au Chili en 1962, il termine à une quatrième place méritée.
C'est donc avec une carte de visite déjà bien remplie qu'il débarque au Borussia Mönchengladbach en 1966 pour sa première expérience hors de ses frontières. Malheureusement, il ne s'intègre pas au collectif de Günter Netzer et quitte la Bundesliga au bout d'une seule saison. En quête d'un latéral, c'est Saint-Etienne qui jette son dévolu sur l'international yougoslave aux 50 sélections. Les stéphanois ne regretteront pas leur choix. Son expérience mais surtout sa combativité en feront un des relais privilégiés d'Albert Batteux. Homme de caractère, "Durko", comme pour mieux justifier la première syllabe de son nom, est infernal sur le terrain avec ses adversaires... mais aussi ses coéquipiers.
Il avait le regard noir quand les choses se passaient mal. Comme après la défaite sans gloire contre le Bayern Munich (2 buts à 0) en 1969. "Les footballeurs français ne savent pas se battre" déclare-t-il. Salif Keita affirmera même: "Lorsque je fais une bêtise sur le terrain, j'évite de me retourner. Je sais que Durkovic me regarde, et il me fait peur.." Le Chaudron, lui, l'adorera. Pendant quatre saisons, le phénomène vert participe activement aux trois titres de champion et aux deux coupes de France glanés par l'ASSE. Sous les couleurs stéphanoises, il a disputé 155 matches. Transféré ensuite au FC Sion, celui notamment sans qui Curkovic n’aurait jamais signé à Saint-Etienne est abattu le 22 juin 1972 à la sortie d’une boîte de nuit par un policier ivre… Il allait avoir 35 ans. Une allée proche du stade porte son nom.
Ex-attaquant de l’Étoile Rouge de Belgrade, Bora Kostic est l’une des légendes du football yougoslave dont il est l’un des meilleurs buteurs de l’histoire.
Pas forcément connu du côté de l'Europe occidentale, il sera resté sous le maillot de l'Étoile Rouge près de quatorze ans, disputant 250 rencontres de championnat et trouvant le chemin des filets à 158 reprises, le plaçant parmi les meilleurs artificiers de l'élite yougoslave aux côtés de Slobodan Santrac et Dusan Bajevic. Avec les Rouge et Blanc, il remporte six titres de champion (1951, 1956, 1957, 1959, 1960 et 1964), trois coupes de Yougoslavie (1958, 1959 et 1964) et termine deux fois meilleur buteur du championnat. L'ailier gauche détient également le record du nombre de matchs joués dans les derbies éternels contre le Partizan: 23 rencontres. Il ne s'est exporté que deux saisons dans sa carrière, une fois en Italie à Vicenza puis dans le club américain de St. Louis Stars pour conclure. International yougoslave, il a disputé 33 matches sous le maillot de l'équipe nationale, avec 26 buts à la clé. Il a été le capitaine du premier Euro en 1960 organisé en France où ils cèdent seulement en finale 2 buts à 1 contre l'URSS de Lev Yachine, imparable toute la rencontre et qui a effectué une parade d’anthologie sur un coup franc de Kostic en toute fin de rencontre. Il devra attendre que quelques semaines pour obtenir une belle consolation : la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Rome. Le buteur honore sa dernière cape le 23 septembre 1964 contre une équipe de l'UEFA (perdu 7 buts à 2) en faveur de la reconstruction de Skopje, la capitale macédonienne étant détruite par un terrible tremblement de terre. Il est décédé le 10 janvier 2011 à l'âge de 81 ans.
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