Adriano
Photo: ©Clive Masson
Adriano
Adriano Leite Ribeiro
Né le 17 février 1982 à Rio de Janeiro (BRE)
Brésilien, Attaquant, 1m89
Surnom: "L'Imperatore"
48 sélections, 27 buts
(Matchs amicaux: 14 sélections, 4 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 16 sélections, 7 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections, 2 buts)
(Copa America: 6 sélections, 7 buts)
(Coupe des Confédérations: 8 sélections, 7 buts)
1ère sélection : le 15 novembre 2000 contre la Colombie (0-0)
Dernière sélection : le 2 mars 2010 contre l'Eire (2-0)
U20: 9 sélections, 6 buts
U17: 5 sélections
2000/01 Flamengo (BRE) 59 matchs, 17 buts
(Championnat du Brésil: 24 matchs, 10 buts)
(Coupe du Brésil: 4 matchs, 1 but)
(Championnat de Rio: 21 matchs, 4 buts)
(Copa Mercosur: 10 matchs, 1 but)
2001/02 Inter Milan (ITA) 14 matchs, 1 but
(Championnat d'Italie: 8 matchs, 1 but)
(Coupe d'Italie: 1 match)
(Coupe de l'UEFA: 5 matchs)
2002 Fiorentina (ITA) (Prêt) 15 matchs, 6 buts
2002/04 Parme AC (ITA) 44 matchs, 26 buts
(Championnat d'Italie: 37 matchs, 23 buts)
(Coupe d'Italie: 3 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 4 matchs, 3 buts)
2004/09 Inter Milan (ITA) 163 matchs, 73 buts
(Championnat d'Italie: 115 matchs, 47 buts)
(Coupe d'Italie: 16 matchs, 8 buts)
(Supercoupe d'Italie: 2 matchs)
(Ligue des Champions: 30 matchs, 18 buts)
2008 São Paulo (BRE) (Prêt) 29 matchs, 17 buts
(Championnat de Rio: 19 matchs, 11 buts)
(Copa Libertadores: 10 matchs, 6 buts)
2009/10 Flamengo (BRE) 51 matchs, 34 buts
(Championat du Brésil: 32 matchs, 19 buts)
(Championnat de Rio: 12 matchs, 11 buts)
(Copa Libertadores: 7 matchs, 4 buts)
2010/11 AS Roma (ITA) 8 matchs
(Championnat d'Italie: 5 matchs)
(Coupe d'Italie: 1 match)
(Supercoupe d'Italie: 1 match)
(Ligue des Champions: 1 match)
2011/12 Corinthians (BRE) 8 matchs, 2 buts
(Championnat du Brésil: 4 matchs, 1 but)
(Championnat de São Paulo: 4 matchs, 1 but)
2012 Flamengo (BRE)
2014 Atlético Paranaense (BRE) 5 matchs, 1 but
(Championnat du Brésil: 1 match)
(Championnat du Parana: 1 match)
(Copa Libertadores: 3 matchs, 1 but)
2016 Miami United (USA) 3 matchs, 1 but
Le plus grand gâchis du football. Adriano aurait pu entrer dans l’histoire mais s’est contenté de rester une promesse éternelle.
La faute à un caractère fragile et influençable qui a pris le dessus sur ses qualités techniques et athlétiques indiscutables. C’était un attaquant complet, moderne, doté d’une frappe hors du commun et d’un pied gauche magique. Mais surtout ce mec là dégageait une puissance physique énorme (1m90 pour près de 90 kg) qui le rendait inarrêtable. Retour sur le souvenir laissé par celui qui peut être considéré comme le meilleur footballeur brésilien né dans les années 1980. Un pied gauche qui valait 100 millions.
Né à Rio de Janeiro le 17 février 1982, Adriano Leite Ribeiro est issu d’une famille modeste. Son grand-père, maçon, a participé à la construction de la capitale, Brasilia, sortie de la forêt vierge en 1960. Sa grand-mère et sa mère vendaient du yuca et des gâteaux au marché afin de payer les déplacements du garçon jusque Flamengo, club à l'autre bout de la ville qu'il a rejoint à l'âge de 7 ans. Positionné arrière latéral gauche au départ, l’adolescent passe milieu avant de rayonner sur le front de l’attaque à 15 ans. Son ascension sur un terrain se double de rapides progrès. Vainqueur de la Coupe du monde des moins de 17 ans en 1999, il dispute son premier match chez les seniors en 2000 contre Botafogo. Avec le numéro 14 dans le dos, il ouvre son compteur lors d’un derby face à São Paulo et les portes de la Seleçao suivent. Après une seule saison pro, il est dragué, en 2001, par l’Inter, qui voit en lui le successeur de Ronaldo. Adriano n’arrive pas à s’imposer tout de suite comme titulaire indiscutable dans le onze de Cùper. L’Inter décide donc de l’envoyer en prêt à la Fiorentina avant de le vendre à Parme en 2002. Deux ans d’exil durant lesquels le buteur brésilien marque 32 buts en club aux côtés d’Adrian Mutu, Alberto Gilardino et Hidetoshi Nakata. Le lent mais inéluctable déclin de Christian Vieri pousse Moratti à le rapatrier deux ans plus tard. Il s’affirme également comme la prochaine grande star de la Seleçao en scorant deux fois lors de Coupe des Confédérations en 2003. Et là c’est l’explosion.
Photo: ©Sky Sports
Il forme avec Obafemi Martins la paire d’attaquants la plus excitante et imprévisible de la Série A. Il entre définitivement dans le coeur des intéristes lors de la dernière journée du championnat 2003-2004. À Empoli, il met un superbe doublé qui qualifie l’Inter au tour préliminaire de la C1 et sauve la saison de son équipe. Le triomphe en Copa America en 2004 avec le titre de meilleur joueur et meilleur buteur (7 buts) et la victoire en Coupe d'Italie en 2005 après une disette de sept années sans trophées pour les Nerazzurri représentent donc le sommet de la carrière du brésilien. Il est de loin l’attaquant le plus sexy sur le Vieux Continent et Moratti se permet même de refuser une offre de 100 millions d’euros de la part de Chelsea. Il est alors décisif et accumule les performances sensationnelles, comme son but Maradonesque contre l’Udinese en championnat. Une chevauchée de 70 mètres qui se termine par une frappe imparable à la gauche de l’impuissant De Sanctis. Le monstre est lâché dans l’arène. L'Auriverde fracasse les défenseurs, détruit les mains des gardiens adverses, enflamme les filets de sa puissance et de son talent. Au point que Konami en fait le meilleur footeux de l’histoire de son jeu phare, "PES". Son avatar dans "PES 6 " est une brute absolue (99 en puissance de frappe), qui a laissé un souvenir impérissable à tous les anciens possesseurs du titre.
Puis tout d’un coup, la magie se termine, le succès lui monte à le tête. Le garçon des favelas de Rio n’arrive pas à gérer son immense notoriété. "L’Hollywood ", la boîte de nuit milanaise à la mode, devient sa deuxième maison où il enchaîne les soirées arrosées. Suite à la mort de son père en 2005, il devient dépressif et s’enfonce encore plus dans le monde de la nuit. L’alcool et les drogues sont ses solutions pour faire face à son deuil. Malheureusement, ses performances sur le terrain réfléchissent sa vie nocturne déchaînée. N’est pas Maradona qui veut. Adriano perd sa place de titulaire et n’est que l’ombre de ce qu’il fût un temps. Il se justifie avec l’argument classique des brésiliens exilés en Europe: la saudade, la nostalgie de son pays. Mais le problème est bien plus grave, l’Inter lui propose même les services d’un psychologue, rien n’y fait. Son but (de la main) lors du derby milanais en Mars 2009, restera son dernier grand accomplissement en noir et bleu. Malgré une brève résurrection sous les couleurs de son club formateur, le Flamengo, Adriano n’arrivera jamais à retrouver son vrai niveau.
Après un échec à la Roma, il revient dans la foulée au Brésil au Corinthians qui l'accueille les bras ouverts. Vingt jours plus tard, son tendon d'Achille lâche. Le voilà forfait pour huit mois. Entre la fin d'année 2011 et début 2012, il prend part à sept matches avec le club brésilien. Avant de se blesser de nouveau. Son surpoids n'aide pas. De retour dans de bonnes conditions selon les médecins de l'époque, en août 2012, Adriano revient à Flamengo... avec qui il ne jouera pas un seul match. En juin 2013, alors qu'il pèse plus de 100 kilos, l'Internacional lui offre un contrat de six mois plus une année en option. L'entraîneur de l'époque, un certain Dunga, l'apprécie et sera persuadé qu'il peut le relancer. Mais comme à Flamengo, il ne joue pas un match... Neuf mois plus tard, il réapparaît. L'Atlético Paranaense lui donne une chance le 11 février 2014 pour un contrat qui court jusqu'à la fin de l'année civile. L'Atlético avait très longuement hésité à le faire signer. Le 9 avril, à 32 ans, il marque son premier but lors d'un match de Copa Libertadores. Et pourtant... Derrière, il manque deux entraînements et sera aperçu traînant dans les boîtes de nuit brésiliennes. Le 12, son club, impitoyable, annonce qu'il ne fait plus partie de l'effectif... Il termine sa carrière en 2016 à Miami United, pensionnaire de la National Premier Soccer League, l'équivalent de la quatrième division dans le pays. Une triste fin pour un garçon doté de qualités extraordinaires mais d’une fragilité désarmante. Ironie du sort, Adriano est né le même jour que Michael Jordan, le compétiteur acharné, le malade de la victoire, le fou à lier de la réussite totale. Adriano aussi avait le talent pour tout écraser. Il en a progressivement perdu l’envie, puis le mental, le physique et la force d’insister. Evidemment, Adriano restera le plus gros gâchis du ballon rond. Oui, "l’Imperatore " aurait pu tout gagner, mais il restera plutôt le gamin de Vila Cruzeiro qui a rapidement montré à tous qu’il était capable d’écraser le football mondial, et qui s’est peut-être rendu compte que ni l’argent et ni les titres n’en valaient vraiment la peine.
PALMARÈS
Vainqueur de la Copa America en 2004 (Brésil)
Vainqueur de la Coupe des Confédérations en 2005 (Brésil)
Vainqueur de la Coupe du Monde des moins de 17 ans en 1999 (Brésil)
Vainqueur du Championnat d'Amérique du Sud des moins de 20 ans en 2001 (Brésil)
Champion d’Italie en 2007, 2008 et 2009 (Inter Milan)
Vice-champion d’Italie en 2006 (Inter Milan)
Champion du Brésil en 2008 (São Paulo), 2009 (Flamengo) et 2011 (Corinthians)
Vainqueur de la Coupe d'Italie en 2005 et 2006 (Inter Milan)
Vainqueur de la Supercoupe d'Italie en 2006, 2007, 2008 (finale non-jouée) et 2009 (finale non-jouée) (Inter Mian)
Finaliste de la Supercoupe d'Italie en 2010 (AS Roma)
Vainqueur du Championnat de Rio de Janeiro en 2000, 2001 et 2009 (Flamengo)
Vainqueur de la Coupe Guanabara en 2001 (Flamengo)
Vainqueur de la Coupe de Rio en 2000 (Flamengo)
Vainqueur de la Coupe des Champions en 2001 (Flamengo)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d'or brésilien en 2009
Ballon d'argent brésilien en 2009
Élu meilleur joueur de la Copa America en 2004
Élu meilleur joueur de la Coupe des Confédérations en 2005
Élu Révélation de l'année du championnat brésilien en 2000
Meilleur buteur de la Copa America en 2004 (7 buts)
Meilleur buteur de la coupe des Confédérations en 2005 (5 buts)
Meilleur buteur du championnat d'Amérique du Sud des moins de 20 ans en 2001 (6 buts)
Meilleur buteur du championnat du Brésil en 2009 (19 buts) (Flamengo)
Nommé dans l'équipe type de l'année du championnat du Brésil en 2009
Élu meilleur joueur de l'année de l'Inter Milan en 2004
DIVERS
- C'est le grand coup de Christophe Maillol, candidat déclaré pour racheter Le Havre: faire venir Adriano. Les deux hommes s'affichent même au stade Océane le 31 octobre pour le match entre le HAC et Arles-Avignon. En décembre, Adriano poste même un message sur son compte Twitter pour ses futurs supporters. La suite, on la connait. Une histoire à l'image du joueur.
- Adriano garde également l’image d’un ex-sportif en surpoids proche de milieux criminels. Après avoir été photographié avec des membres du gang brésilien Comando Vermelho, il est apparu, fin 2017, avec un certain "Rogério 157", qui n’est autre que l’un des plus puissants narcotrafiquants du pays.
SOURCES/RESSOURCES
- Faute Tactique/Ulyces
VIDÉO
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