Ibrahim Ba
Photo: ©DR
Ibrahim Ba
Né le 12 novembre 1973 à Dakar (SEN)
Français, Milieu droit, 1m80
Surnom: Ibou
8 sélections, 2 buts
(Matchs amicaux: 6 sélections, 2 buts)
(Tournoi de France: 2 sélections)
1ère sélection : le 22 janvier 1997 contre le Portugal (2-0)
Dernière sélection : le 28 janvier 1998 contre l'Espagne (1-0)
B: 1 sélection
espoirs: 7 sélections
Qui a oublié cette chevelure blonde exilée sur le côté droit du milieu de terrain ? Des dribbles imprévisibles, une puissance physique certaine et une vitesse étonnante... Ibrahim Ba a fait rêver les amateurs de football au milieu des années 1990 à une époque où la France allait accueillir SA coupe du Monde et y faire triompher pour le plus grand bonheur de beaucoup de Français, hommes politiques y compris, le maillot bleu et lui donner sa première étoile.
Ibou Ba aurait pu faire partie de l’aventure mais au tout dernier moment, il est parti par la petite porte avec les fameux bannis de Clairefontaine (avec Nicolas Anelka, Martin Djetou, Pierre Laigle, Sabri Lamouchi et Lionel Letizi). Sa carrière a pris un virage pour le moins désastreux ce fameux soir à Clairefontaine. Pourtant, tout commence pour le mieux pour le petit Ibrahim. Né au Sénégal, il grandit en région parisienne dans l’ombre d’un père, ancien joueur pro et capitaine des Lions de la Teranga. Tout comme son glorieux paternel, il rejoint Le Havre dès 1991. Il débute le 19 janvier 1992 à l’occasion du match Sochaux-Le Havre (0-0). Il a 18 ans et semble destiné à un parcours prometteur. Au sein de son club formateur, Ibrahim Ba ne tarde pas à confirmer tous les espoirs que les dirigeants normands ont placés en lui. Dès sa deuxième année professionnelle, il s’impose et participe activement au maintien du club doyen parmi l’élite durant les saisons 1992-93 et 1993-94. Dans l'entrejeu havrais, il fait des ravages au stade Jules Deschaseaux. Tellement de ravages qu’après cinq saisons passées au Havre (128 matchs pour 8 buts), il décide de rejoindre les Girondins en 1996.
Son objectif est clairement, à l’époque, d’intégrer les bleus pour le Mondial 1998. Teint en blond platine, clin d'oeil à l'impertinent basketteur américain Dennis Rodman, il devient le joueur à la mode en D1. Il accomplit une saison phénoménale (35 matchs pour 6 buts), titulaire parmi des joueurs habitués au championnat (Stéphane Ziani, Jean-Pierre Papin, Johan Micoud, Michel Pavon...). Il permet aux Girondins d'obtenir une méritante quatrième place ainsi qu'une finale de coupe de la Ligue hélas perdue face à Strasbourg. Le contexte est très favorable à Ibou. Bordeaux est l’ancienne équipe de Zidane parti depuis peu à la Juve et forcément, les recruteurs de l’Europe entière sont très attentifs aux performances de ce jeune blondinet qui crève l’écran. Aimé Jacquet ne peut rester insensible et forcément le sélectionne dès janvier 1997 pour y affronter le Portugal. Comme tout lui réussit à l’époque, Ba s’illustrera de la plus belle des manières en inscrivant un but splendide à l'issue d'une action individuelle. Il disputera les matchs de préparation, huit au total, en plantant notamment un nouveau but face aux "Bafana Bafana" à Bollaert. Mais la première grosse erreur du nouvel international est de changer de club la saison avant la coupe du Monde. En effet, pour la somme record de 7,3 millions d'euros, il débarque à Milan. Pris sous la coupe de glorieux Français comme Desailly, il s’intègre relativement vite au sein d’un effectif très disparate. Milan, sans vraiment avoir de fond de jeu, termine à une triste dixième place et le vestiaire, sans vrai leader après le départ à la retraite de Baresi, manque plusieurs fois d’exploser. À titre personnel, Ibrahim réalise une saison correcte avec 31 matchs et un but en Série A.
Photo: ©Le yaourt du sport
Fort logiquement, il intègre la présélection de 28 joueurs de Jacquet. Malheureusement pour lui et un peu à la surprise générale, il n’est pas retenu. Jacquet pense avant tout à la gestion de son groupe et lui préfère des Pirès ou des Diomède moins talentueux mais surtout moins casse-pied. Un véritable coup dur dont Ibrahim Ba ne se relèvera pas: "Je l’ai très mal vécu à l’époque", avoue t-il encore aujourd’hui. De retour à Milan, Zaccheroni a remplacé Capello parti au Real. Il met en œuvre une tactique plutôt défensive. Ba ne joue au départ que pour pallier à la blessure du Danois Helveg. Une fois ce dernier revenu, il retourne sur le banc et c’est de là qu’il fêtera le titre des rossoneri. C’est la fin pour lui du côté de Milan. Prêté à Pérouse la saison suivante, il se signale en mettant un coup de tête à un défenseur adverse. Complètement largué, il est arrêté en France pour rébellion contre les forces de l’ordre. Du côté terrain ce n’est pas beaucoup mieux, il ne joue que 16 matchs et à son retour de prêt, on ne compte plus sur lui. Il ne joue que 5 rencontres en une saison. Prêté à l’OM, il est hors de forme et se retrouve rapidement au placard en compagnie de glorieux anciens prodiges, comme Christanval ou Pouget. La tête basse, il revient à Milan pour qui il ne joue plus que les utilités, seulement 5 matchs en deux saisons.
C’est la course au contrat au travers de l’Europe entière qui débute alors pour l’ex-prodige. Après des échecs rocambolesques pour certains (Rizespor en Turquie d’où il se sauve en pleine nuit car qu'il n'était soi-disant pas payé) ou pitoyables pour d’autres ( il cire le banc de Djurgardens en Suède après quelques matchs intéressants), la carrière de Ba part complètement à la dérive. Il retourne en Italie début 2007 et entretient la forme dans un club de quatrième division (Varèse). C’est là qu’il est repêché par le grand Milan qui montre qu’il a du cœur en lui signant un contrat d’une année où il ne joue pas une seule fois. Le joueur s’est d’ailleurs toujours montré très reconnaissant envers le Milanello: "Ce qu’a fait le Milan AC pour moi, personne ne l’a fait. J’ai de très bons souvenirs avec Le Havre et Bordeaux mais ce n’est pas pareil. Je suis au Milan depuis 1997 et c’est une vraie histoire d’amour avec Messieurs Galliani et Berlusconi. Côtoyer des Paolo Maldini et d’autres joueurs comme ça, c’est énorme" a-t-il expliqué dans une interview. Le Français sera moyennement efficace dans son rôle de gri-gri puisque le club finira cinquième et manquera la Ligue des champions avec un temps de jeu pour Ba de… zéro minutes. Sur cette dernière note, il raccroche les crampons et devient dans la foulée recruteur pour le club lombard sur la zone Afrique. C’est la fin de carrière pour lui. Forcément décevante, elle laisse un arrière-goût d’inachevé et laisse surtout à penser que la force mentale est un élément important du bagage du footballeur professionnel.
PALMARÈS
Vainqueur de la Ligue des champions en 2003 (finale non-jouée) (Milan AC)
Champion d'Italie en 1999 (Milan AC)
Champion de Suède en 2005 (Djurgårdens IF)
Vainqueur de la Coupe d'Italie en 2003 (non-joué) (Milan AC)
Finaliste de la Coupe d'Italie en 1998 (Milan AC)
Vainqueur de la Coupe de Suède en 2005 (Djurgårdens IF)
Finaliste de la Coupe de la Ligue en 1997 (Bordeaux)
Finaliste de la Coupe de la Ligue Anglaise en 2004 (finale non-jouée) (Bolton Wanderers)
Finaliste de la Supercoupe d'Italie en 1999 (Milan AC)
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