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Raymond Keruzoré
Né le 17 juin 1949 à Chateauneuf-du-Faou (FRA)
Français, milieu défensif, 1m73
Surnom: Kéru
2 sélections
(Match amical: 1 sélection)
(Qualif Coupe du Monde: 1 sélection)
1ère sélection : le 17 novembre 1976 contre l'Eire (2-0)
Dernière sélection : le 11 mai 1978 contre l'Iran (2-1)
1966/67 Stade Quimpérois (FRA)
1967/73 Stade Rennais (FRA) 102 matchs, 7 buts
(Championnat de France: 88 matchs, 6 buts)
(Coupe de France: 12 matchs, 1 but)
(Coupe des Coupes: 2 matchs)
1973/74 Olympique de Marseille (FRA) 29 matchs, 2 buts
(Championnat de France: 25 matchs, 2 buts)
(Coupe de l'UEFA: 4 matchs)
1974/75 Stade Rennais (FRA) 21 matchs
(Championnat de France: 18 matchs)
(Coupe de France: 3 matchs)
1975/79 Stade Lavallois (FRA) 129 matchs, 20 buts
(Championnat de France: 99 matchs, 14 buts)
(Championnat de France de D2: 20 matchs, 4 buts)
(Coupe de France: 10 matchs, 2 buts)
1979/81 Stade Brestois (FRA) 47 matchs, 1 but
(Championnat de France: 38 matchs)
(Championnat de France de D2: 8 matchs, 1 but)
(Coupe de France: 1 match)
1981/84 Guingamp (FRA) 91 matchs, 7 buts
(Championnat de France de D2: 77 matchs, 6 buts)
(Coupe de France: 14 matchs, 1 but)
Désigné joueur du siècle au Stade Lavallois en 2002, vainqueur de la coupe de France avec le Stade Rennais en 1971, Raymond Keruzoré, deux sélections en équipe de France, est une véritable légende du football breton, connu pour son caractère bien trempé, son élégance et sa technique exceptionnelle.
À ses débuts, le natif de la petite commune de Chateauneuf-du-Faou joue en amateur au Stade Quimpérois alors qu’il est encore lycéen. Il part ensuite à Rennes poursuivre ses études en physique-chimie quand il est repéré par Jean Prouff, le druide des Rouge et Noir, qui le pousse à devenir pro, lui ce fils de magasinier qui n’a pas spécialement d’envie de carrière professionnelle. Sous l’égide de l’emblématique entraîneur morbihannais, il dispute sa première rencontre en D1 à 19 ans face à Metz, plante son premier but, à 22 piges, face au SCO Angers, et passe dans la lumière avec la victoire en coupe de France en 1971. La deuxième ramené sur les bords de la Vilaine. Esthète sur le terrain, ce joueur tout en finesse commence à se tailler une belle réputation, voire à devenir un joueur de classe. Le public rennais s’extasie pour les dribbles de ce farfadet aux cheveux longs virevoltant sur le terrain tourné vers l’offensive. Son admiration pour le Brésil de 58, des Pelé et Garrincha, influence sa vision du football et son jeu, basé avant tout sur la recherche du plaisir.
Très doué, il est recruté par l’OM en 1973, période post-Marcel Leclerc. Sous le maillot phocéen, il va avoir malheureusement beaucoup de mal à s’imposer. Pas forcément titulaire, il bénéficie tout de même d’un temps de jeu relativement conséquent et dispute 25 rencontres en championnat. Néanmoins Raymond ne restera pas sur la Canebière et retrouve au bout d'une seule saison son jardin rennais. Après un bon début d'exercice, "Kéru" se brouille avec ses dirigeants. Des clans se forment entre joueurs et la descente à l'échelon inférieur est inévitable. Responsable d’avoir un mauvais état d’esprit et de détériorer l’ambiance selon son président Lemoux, il est poussé vers la sortie. Considéré comme un gauchiste, son caractère volcanique commence à peser lourd dans la balance.
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Black-listé partout, celui que Lemoux surnomme la "sorcière maoïste" trouve finalement un point de chute à Laval, qui est aussi en D2. Offensif et déroutant, mais aussi hargneux et peu enclin à accepter certaines choses sans rechigner, Keruzoré se relance en Mayenne. Poète du jeu, alternant jeu court et jeu long, le milieu de terrain emmène les Tangos en première division. Le public du stade Francis Le Basser adule son capitaine et meneur de jeu par sa gentillesse, sa simplicité ainsi que par ses valeurs sportives et humaines. Sous les ordres de Michel Le Milinaire, ce maître à jouer qui transpirait l'intelligence fait une saison 1976-77 exceptionnelle, ce qui lui vaut d’être récompensé de l’Étoile d’or France Football et d'être appelé en équipe de France à deux reprises. En 1976 contre l’Eire, puis deux ans après contre l’Iran. Il figure même dans la liste des présélectionnés pour la Coupe du Monde 1978 en Argentine, mais ne sera finalement pas retenu. La concurrence était trop forte avec Michel Platini, voire Jean-Marc Guillou, sachant qu’Henri Michel et Dominique Bathenay étaient indétrônables et que Jean Petit sortait d’une saison énorme avec Monaco, il aurait effectivement pu prendre la place de Claude Papi, mais l’épopée bastiaise pesait trop lourd. Dur de s'imposer devant de magnifiques techniciens.
Le Finistérien effectue une dernière saison à Laval, avec un maintien encore obtenu à l’arrachée en grande partie grâce à lui et ses sept buts en championnat. Son passage en Mayenne restera comme l’apogée de sa carrière puisqu’il sera élu Tango du siècle par les supporters du club lavallois. Après deux autres saisons à Brest, il raccroche les crampons à Guingamp où il débute sa reconversion comme entraîneur. Fait rare, Raymond Kéruzoré est le premier footballeur français statufié de son vivant. Raymond Kopa, en 2018 à Reims, puis Jean Prouff à Rennes et enfin Henri Michel à Nantes, n’ont en effet connu cet honneur qu’à la suite de leur décès. La statue de bronze mesurant 2 mètres 30 de haut et le représentant en action, frappant un ballon de l’extérieur du pied, trône à quelques mètres de l’entrée du stade Charles-Pinson à Carhaix. Il présente aussi la particularité de n’avoir récolté ni carton jaune, ni carton rouge au cours de sa longue carrière.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe de France en 1971 (Stade Rennais)
Champion de France de D2 en 1981 (Stade Brestois)
Vainqueur du Challenge des champions en 1971 (Stade Rennais)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Étoile d'or France Football en 1977
Élu joueur du siècle du Stade Lavallois en 2002