Rolland Courbis
photo: ©Panini
Rolland Courbis
Rolland Alexandre Courbis
Né le 12 août 1953 à Marseille (FRA)
Français, Défenseur central, 1m85
Surnoms: Ro, Kourmpis
seulement convoqué
B: 1 sélection
1970/71 Olympique de Marseille B (FRA)
1971/72 Olympique de Marseille (FRA) 5 matchs, 1 but
(Championnat de France: 3 matchs, 1 but)
(Coupe de France: 1 match)
(Challenge des Champions: 1 match)
1972/73 Ajaccio AC (FRA) 28 matchs, 1 but
(Championnat de France: 26 matchs, 1 but)
(Coupe de France: 2 matchs)
1973/74 Olympiakos Le Pirée (GRE) 4 matchs
1974/77 FC Sochaux (FRA) 116 matchs
(Championnat de France: 102 matchs)
(Coupe de France: 12 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs)
1977/82 AS Monaco (FRA) 155 matchs, 4 buts
(Championnat de France: 124 matchs, 2 buts)
(Coupe de France: 21 matchs, 2 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 4 matchs)
(Coupe des Coupes: 2 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 4 matchs)
1982/85 SC Toulon (FRA) 101 matchs, 1 but)
(Championnat de France: 51 matchs)
(Finale D2: 2 matchs)
(Championnat de France de D2: 34 matchs, 1 but)
(Coupe de France: 14 matchs, 1 but)
Qu'on aime ou pas, Rolland Courbis restera à jamais un sacré personnage avec une grande gueule, avec plusieurs vies et de sacrées histoires, même si certaines ne sont pas très jolies. Bluffeur, farceur, perspicace et virtuose du ballon rond, Rolland Courbis est bel et bien un monstre sacré du foot français, un monument.
Marseillais de naissance, le jeune gamin vit dans un quartier difficile nommé la Jolliette, entre scolarité bancale et foot pour le plaisir. Fils de policier, il attaque pied au plancher: une erreur à l'état civil voit son prénom affublé d'une double consonne. "Avec deux "l" il pourra s'envoler plus haut " comme le racontera un jour son père philosophe. Dans un quartier où on devient "soit flic, soit voyou", le fiston fait en apparence le premier choix en intégrant l'équipe de l'US Police. Plutôt à l'aise sur un terrain, il rejoint le centre de formation de l’OM. Au point de mentir, déjà, à l'âge de 16 ans auprès de son coach, Mario Zatelli, pour venir tâter la balle auprès des grands. Raison officielle: "Je n'ai pas école, coach." Limité techniquement mais assez dur sur l’homme et solide en un contre un, il joue quelques matchs lors de la saison du doublé. À l’été 1972, il va servir de monnaie d'échange avec quatre autres joueurs dans le transfert de Marius Trésor, qui évolue à l’AC Ajaccio. Sa carrière olympienne est terminé, du moins en tant que joueur.
En Corse, Rolland trouve une certaine qualité de vie ainsi que du temps de jeu (26 matchs). Sa mentalité colle bien à l’équipe et à la culture corse. Le second club d'Ajaccio est alors en pleine transition, un an après avoir manqué de peu un ticket pour l'Europe. Dominique Baratelli a alors déjà quitté le club, la star Trésor suit le même chemin un an après. L'ACA va alors s'écrouler, terminer la saison lanterne rouge et être relégué. Rolland doit quitter le club. Il part alors en Grèce, à l’Olympiakos. Sportivement, c’est un mauvais choix. À l’époque, le football grec est exclusivement réservé aux footballeurs grecs ou ayant des origines grecques. Là encore, Rolland bénéficie de ses relations pour obtenir des faux papiers et s'inventer un grand-père grec du côté de Salonique qui s'appellerait Alexandre. Une fois n'est pas coutume, arguant la destruction des archives pendant la guerre, il obtient sa naturalisation au bénéfice du doute. Au bout d’une saison, Courbis rentre au pays et pose ses valises dans le Doubs, à Sochaux. Il y passera trois saisons, titulaire indiscutable en défense; la première est très dure et le club échappe de peu à la descente. Pour la deuxième, c’est la résurrection. Le club finit à une improbable 3ème place derrière Nice et St-Etienne. Le parcours en Coupe d’Europe est quelconque puisque les lionceaux tombent dès le premier tour face à Hibernian Edimbourg. L’équipe est en phase de renouvèlement avec les premiers joueurs qui sortent du centre de formation ouvert en 1974.
photo: ©Panini
En 1977, il décide de poursuivre son parcours sur le Rocher. Le club vient de remonter. Dès sa première saison parmi l’élite, les monégasques finissent champion de France, grâce à son buteur fétiche Delio Onnis, mais également à Christian Dalger et Jean Petit. Le club princier remporte la Coupe en 1980 au dépens de l’US Orléans, mais Rolland est blessé et ne joue pas la finale, avant un nouveau titre en 1982. Le défenseur est de toutes les batailles et voit passer à ses côtés une kyrielle d’internationaux et de futurs grands: Manuel Amoros, Albert Emon, Umberto Barberis et Alain Couriol. Au final, il remporte deux titres de champion et une coupe nationale en cinq ans. Il tutoie même l'équipe de France en obtenant une première convocation en Bleu. Profitant des absences de Marius Trésor et Christian Lopez, son rival en Espoir, il espère honorer sa première cape contre la Pologne, mais Hidalgo lui préfère une charnière Patrice Rio - Carlos Curbelo. Ce dernier se blesse à 20 minutes de la fin et Rolland se prépare à rentrer... Carlos s'accroche et termine le match... C'est fini... le train bleu passe sans lui.
Arrivé en bout de course, il rejoint Toulon, où il retrouve Christian Dalger. Sans le savoir, il vient de signer dans un club qui restera à jamais associé à son nom. Les toulonnais, alors en D2, terminent 1er du groupe B et retrouvent l’élite. Rolland réussira non seulement à pérenniser le club en D1 mais il manquera même l’Europe d’un petit point en 1985. En défense, avec son compère Luigi Alfano, il fait régner la terreur au stade Mayol et collectionne une suite impressionnante de matchs sans défaite. À l’issue de la saison, il raccroche. Courbis Acte 1 rideau.
Passé directeur sportif un an à peine après avoir raccroché les crampons en 1986, il enfile dans la foulée le costard d’entraîneur. Est-ce parce qu’il est encore joueur dans sa tête? Toujours est-il que sa méthode n’a rien à voir avec celle de l’autre grand expérimentateur de l’époque, Guy Roux. Là où l’Auxerrois traque ses ouailles en boîte, le Méridional, lui, les y accompagne. Forcément, l’histoire ne pouvait que mal finir. Et elle finira mal. Lors de la saison 1990-1991, le Sporting assure son maintien in extremis à la dernière journée, grâce à un nul contre Monaco (1-1). Plus grave, les ennuis glissent progressivement du terrain à l’extra-sportif. On parle de détournements de fonds équivalents à 13 millions de francs, d’un déficit de 7,1 milliards de centimes. Courbis fera un peu de garde à vue, avant de partir s’engager à Endoume, puis à Bordeaux. Il a roulé ensuite sa bosse dans d'autres clubs de l'Hexagone. Toulouse, Marseille, Montpellier mais aussi une courte expérience lensoise. Derrière, sa carrière n'a plus vraiment le même look: Ajaccio, Vladikavkaz, Sion, Alger, la sélection du Niger... On retiendra tout de même durant ses années coach qu'il a pris une balle perdue en 1996, en quittant le stade d'Hyères, lors de l'assassinat de Dominique Rutily, président du club de Calvi et membre présumé du Gang de la brise de mer, qu'il a remporté un match 5 buts à 4 avec les marseillais alors qu'ils étaient menés 0-4 par le Montpellier de Jean-Louis Gasset et qu'il a été condamné à deux ans de prison ferme (un an ferme et un an de révocation de sursis) dans l'affaire des transferts suspects au sein de l'Olympique de Marseille entre 1997 et 1999.
PALMARÈS
Champion de France en 1972 (Marseille), 1978 et 1982 (AS Monaco)
Vice-champion de France de D2 en 1983 (SC Toulon)
Vainqueur de la Coupe de France en 1972 (finale non-jouée) (Olympique de Marseille) et 1980 (finale non-jouée) (AS Monaco)
Finaliste du Challenge des Champions en 1972 (Olympique de Marseille)
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