Ismael Urzaiz
Photo: ©Txetxu Berruezo
Ismael Urzáiz










Mohamed Kallon
photo: ©Jamie McDonald/Getty images
Mohamed Kallon
Né le 6 octobre 1979 à Kenema (SRL)
Sierra-Léonais, Attaquant, 1m78
Surnom: "Small Kallon"
39 sélections, 7 buts
(Matchs amicaux: 2 sélections, 1 but)
(Qualif Coupe du Monde: 23 sélections, 2 buts)
(Qualif Coupe d'Afrique des Nations: 12 sélections, 4 buts)
(Coupe d'Afrique des Nations: 2 sélections)
1ère sélection : le 7 janvier 1995 contre la Gambie (2-0)
Dernière sélection : le 8 septembre 2012 contre la Tunisie (2-2)
Ancien attaquant passé par l'Inter Milan et l'AS Monaco, Mohamed Kallon a alterné le bon et le moins bon tout au long de sa carrière de globe-trotteur. Rapide, puissant, doté d'un sens du but remarquable et d'une qualité de frappe assez exceptionnelle, l'ancien international sierra-léonais (35 sélections, 14 buts) n’a néanmoins jamais réussi à trouver de la stabilité dans les dix-huit clubs où il a bourlingué.
Natif de Kenema en Sierra Leone, le petit Mohamed est l'avant-dernier d'une famille de sept enfants. Il semble prédisposé à jouer au football où ses qualités de vitesse et de buteur impressionnent déjà à l'époque. Talent précoce, il débute en Première division de Sierra Leone à l'âge de 14 ans! En 1994, pour sa première année en Première division sous les couleurs des Old Edwardians, Kallon inscrit 4 buts en 13 matchs de championnat. Des performances jamais vues pour un garçon de son âge et qui lui vaut un transfert à Al-Tadamon Sour, un club libanais. Un an plus tard, il découvre l'Europe en Suède, sous les couleurs de Spanga. Entre temps, le 22 avril 1995, Mohamed Kallon est devenu à l'âge de 15 ans, 6 mois et 18 jours le plus jeune joueur à inscrire un but lors d'un match international. C'était lors d'un match éliminatoire de Coupe d'Afrique face au Congo.
photo: ©Strettoweb
Une ascension fulgurante qui lui permet de signer en 1995 à l'Inter Milan et d'enchaîner deux saisons en Suisse à Lugano en prêt. Finalement en 1997 et à tout juste 17 ans, le jeune buteur va découvrir une Italie dans laquelle il restera un long moment. Il enchaîne encore les clubs en prêt ou en co-propriété (Bologne, le Genoa, Cagliari, la Reggina et Vicenza) et finit par défendre les couleurs des Nerazzurri en 2001. Sous les ordres de l'entraîneur argentin Hector Cuper, il se fait une place aux côtés des Vieri, Ronaldo et autre Recoba. Aux contacts de ces grands joueurs, Kallon progresse. Trois saisons durant, le jeune espoir laisse entrevoir quelques belles promesses mais sans vraiment réussir à convaincre. Pire, il est contrôlé positif à la nandrolone en 2004. Suspendu huit mois dans un premier temps, la sanction a ensuite été réduite à six mois. Et c'est fort logiquement qu'il quitte le club milanais, direction l'AS Monaco pour une somme avoisinant les 4 millions d'euros avec l'ambition de relancer sa carrière et gagner des titres. Mais la Ligue 1 ne lui réussit pas vraiment.
Malgré quelques bons mouvements et surtout plusieurs buts décisifs, Kallon va peu à peu faire de moins en moins d’effort, entrant même en conflit avec son entraîneur de l'époque Didier Deschamps. Après un passage éclair par la case Al-Ittihad en Arabie Saoudite, il finit par quitter le Rocher et s'envole pour l'AEK Athènes en 2007. C'est ici le début de la fin pour l'attaquant qui multiplie les expériences exotiques en passant successivement par Al Sha'ab Sharjah, Kallon FC (club qu'il a crée en 2002), et Shaanxi Zhongxin. Il raccroche les crampons en 2014 dans son club de Freetown dont il est accessoirement le président! Il devient ainsi le premier joueur professionnel de l'histoire à évoluer dans un club portant son nom. En effet, le joueur s'est lancé dans une aventure en 2002 avec le Kallon FC. Après avoir racheté pour 30 000 dollars les Sierra Fisheries, l'attaquant a donc pris le parti de lancer une école de football destinée à venir en aide aux jeunes de son pays et à leur donner une plus grande exposition. Une initiative remarquable, et qui porte ses fruits! Petit à petit, les espoirs issus de cette équipe se font une place de choix en Europe. Plus que son parcours de footballeur, Mohamed Kallon a réussi l'incroyable challenge de permettre à des dizaines de jeunes talents d'éclore peu à peu sur le Vieux continent. Cela mérite bien un sacré coup de chapeau.
Roger Claessen, l'idole du Standard
Photo: ©Harry Pot/Anefo/National Archief
Roger Claessen
Né le 27 septembre 1941 à Warsage (BEL)
Décédé le 3 octobre 1982 à Liège (BEL)
Belge, Attaquant, 1m81
Surnom: "Roger-la-honte"
17 sélections, 7 buts
(Matchs amicaux: 13 sélections, 4 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 2 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 2 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 20 mai 1961 contre la Suisse (1-2)
Dernière sélection : le 24 avril 1968 contre l'URSS (0-1)
B: 4 sélections, 2 buts
U19: 7 sélections
Idole immortelle du Standard des années 60, Roger Claessen était un attaquant mythique dont son visage christique et aviné incarne une fresque géante peinte sur les parois du stade de Sclessin, inaugurée un soir d’octobre 2004.
Surnommé "Roger-la-honte", la réplique belge de George Best en moins bling-bling mais plus destroy était aussi spectaculaire que ingérable, dragueur invétéré, flambeur, amateur de poésie et polyglotte, cultivé et abonné au bistrot du coin où il allait boire des verres avec les supporters, roi des accidents de voiture, grand pote d'Eddy Merckx et Jacques Brel, il avait la réputation d'être une tête de mule mais a toujours été très lucide sur le foot-business que devenait ce sport à son époque: "Je n’ai jamais voulu être tributaire d’une forme de sport où, pour réussir, il faut brimer sa personnalité et son amour-propre. […] Je n’ai jamais eu envie de thésauriser comme le font ceux qui ne vivent que pour l’argent, sous prétexte d’assurer leur sécurité matérielle. Car, comme le dit ce vrai poète qu’était mon vieux copain Jacques Brel, cette sécurité-là est une forme de médiocrité de l’âme…" Un texte qui l'a rédigé lui-même pour la postface de sa biographie. Un emblème. Sur le terrain, ce personnage hors-du-commun était le joueur le plus influent et le plus généreux de son époque, parce qu’il en a toujours donné pour leur argent à ceux qui payaient pour le voir jouer, mais aussi parce qu’il avait le cœur sur la main, qu’il était d’une intelligence et d’une culture largement au-dessus de la moyenne. Le légendaire numéro 9 des Rouches avait tout: technique, vitesse, physique, sens du but, frappe de balle, ainsi qu’un jeu de tête phénoménal et une détente verticale impressionnante.
Il fait ses premiers pas au Standard à l'âge de 17 ans en 1959. On le pensait définitivement lancé mais la confirmation se fait attendre. C'est pour l'exercice 1960-61 qui marque la véritable entame de carrière de celui qui allait devenir le Joueur du Siècle des Standardman. C'est lui qui propulse le club vers leur deuxième titre après un coude à coude homérique avec le voisin de Rocourt. L'année suivante, il hisse le Standard en demi-finale de la Coupe d'Europe des clubs champions (élimination face au Real Madrid). Il décroche un autre titre de champion de Belgique en 1963. Le gamin de Warsage brûle aussi les étapes sur le plan international. Il devient un buteur remarquable. Avec les Diables Rouges, Roger ne dispute pas toutes les rencontres en raison d’un nombre incalculable de suspensions et, surtout, de blessures. Car si c'est le début de la gloire pour Claessen, les ennuis débarquent également. En 1965, par exemple, lorsque le Standard effectue une tournée au Zaïre, il fait le mur tous les jours. Mais, pour s'amuser, Roger n'a pas besoin de quitter la Belgique, ni la cité Ardente... tous les bars lui sont familiers. El l'argent lui file entre les doigts. Roger adore aussi les voitures et la vitesse. C'est ainsi qu'il a des accidents de la route (en 1962, avec 3 semaines d'hôpital, et en 1963) et connaît aussi la prison à deux reprises. Alors que le Standard dispute le tournoi de Montréal dans le cadre de l'expo universelle, Roger fait une "fugue" de deux jours puis réapparaît dans le réfectoire bondé d'Allemands, de Mexicains, de Russes et d'Anglais, coiffé d'un chapeau sur lequel est brodé "Roger-la-Honte", nom d'un célèbre truand du début du 20ème siècle.
Photo: ©Standard Liège
Son plus beau fait d'armes reste probablement cette qualif pour les demi-finales de la Coupe des Coupes en 1967 face aux Hongrois de Vasas Györ, avec un bras cassé en écharpe, et du whisky pour se donner du courage, il marque le but synonyme de qualification avant d'amener le deuxième pour Jurkiewicz. En 1968, il termine co-meilleur buteur du championnat avec 20 réalisations (ex-aequo avec la vedette d'Anderlecht Paul Van Himst) et vient sans doute de réussir sa meilleure saison en ayant failli décrocher le "Soulier d'or belge". Il décide cependant de quitter Sclessin en pleine gloire alors qu'il n'a que 27 ans! La Bundesliga attire Roger Claessen. Le football allemand correspond bien à son tempérament offensif, bagarreur et spectaculaire. C'est une des raisons pour lesquelles Roger s'exile à Aix-la-Chapelle pour la saison 1968-1969. Son transfert rapporte 4,5 millions de francs au Standard, record absolu payé par un club allemand! Roger devient donc le joueur le plus cher d'outre-Rhin et le premier gros transfert belge à l'étranger si l'on excepte celui de Raymond Braine au temps des premiers balbutiements du plat pays. Il termine vice-champion en 1969 où des centaines de supporters liégeois se déplaçaient tous les quinze jours pour voir évoluer leur ex-enfant terrible… mais toujours chéri.
En 1970, Roger rentre en Belgique, au Beerschot. C'est un véritable fiasco. Tout cela à cause d'une blessure mal soignée. En 1972, il joue au Crossing de Schaerbeeck. Un changement de direction au club en fin de saison et en toute dernière minute oblige Roger, en 24 heures, à trouver un autre club. Il se retrouve à Bas-Oha en troisième division. Il y reste trois années comme joueur-entraîneur avant de raccrocher définitivement les crampons. Il jouera encore parfois lors de rencontres de bienfaisance ou lors de ses passages en amateur à Saint-Vith (1ère Provinciale) et à Queue-du-Bois (2ème Provinciale). Footballeur plus que populaire, il a toujours été adulé du public qui lui pardonnait toutes ses incartades. Bon vivant au franc-parler sympathique mais parfois grossier, il a vécu à 100 à l'heure. Il s'est fait construire une villa à la Heydt. C'est là qu'il vivait avec sa femme et son fils. Il disparaît dans la nuit du 2 au 3 octobre 1982 à 41 ans à peine. Beaucoup trop tôt. Un suicide? C'est une version parmi tant d'autres, le sujet reste sensible en Belgique mais pour beaucoup l'hypothèse la plus plausible. Personnage brin tragique, et à bien des égards resté secret assurément, Roger Claessens reste à tout jamais un monument du football belge.
PALMARÈS
Champion de Belgique en 1961 et 1963 (Standard Liège)
Vice-champion de Belgique en 1962 et 1965 (Standard Liège)
Vice-champion d'Allemagne en 1969 (Alemannia Aachen)
Vainqueur de la Coupe de Belgique en 1966, 1967 (Standard Liège) et 1971 (Beerschot VAV)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur de la Coupe des Coupes en 1967 (10 buts) (Standard Liège)
Meilleur buteur du championnat de Belgique en 1968 (20 buts) (Standard Liège)
SOURCES/RESSOURCES
- Christian Hubert - journaliste à la DH/Les Sports et auteur du livre "Roger la Honte"
- Hall of Fame du Standard de Liège - Claude Henrot
Colin Grainger
Photo: ©Popperfoto/Getty images
Colin Grainger
Né le 10 juin 1933 à Havercroft (ANG)
Anglais, Ailier gauche, 1m78
7 sélections, 3 buts
(Matchs amicaux: 4 sélections, 3 buts)
(British Home Championship: 3 sélections)
1ère sélection : le 9 mai 1956 contre le Brésil (4-2)
Dernière sélection : le 6 avril 1957 contre l'Écosse (2-1)
The Football League XI: 2 sélections, 1 but
Colin Grainger est la seule personne au monde à avoir partagé le vestiaire de Stanley Matthews... et celui des Beatles. À la fin des années 50, et au début des sixties, il était aussi à l’aise à Wembley que sur la scène du London Palladium.
Ce mélange de Robbie Williams et de Ryan Giggs débute sa carrière à Wrexham avant d'être vite transféré à Sheffield UTD, ce dernier ayant mis £2500 sur la table pour s’attacher ses services. Joueur talentueux, il est vite considéré comme "le joueur le plus rapide au monde." En 1956, il fait même ses débuts en sélection dans un Wembley bondé. Pas moins de 100 000 personnes avaient fait le déplacement dans le nord de Londres pour voir l’Angleterre affronter le Brésil, futurs champions du monde. Les Three Lions l’emportent 4 buts à 2, grâce à deux buts de Grainger. "L’atmosphère à Wembley était incroyable, se souvient-il. C’était le rêve de chaque joueur de se trouver là." D’autant plus qu’il se trouvait en bonne compagnie. "J’avais du mal à croire que j’allais jouer avec Stanley Matthews. C’est le meilleur joueur de tous les temps. Il était entouré de cette aura que ne possèdent que les grands, comme Muhammad Ali ou Tiger Woods, et c’était un vrai gentleman."
photo: ©The FA
C'est pendant l’un de ses regroupements internationaux que ses talents vocaux sont reconnus. "J’ai commencé à chanter grâce aux films d’Al Jolson. Je pouvais l’imiter parfaitement. Lors d’un banquet avec la sélection, Nat Lofthouse monte sur scène et annonce à l’équipe que j’allais chanter, ce que j'ai fait. À mon retour à Sheffield, toute la ville était au courant. J'allais bientôt remplir le Sheffield Empire." En effet, il se retrouve quelques semaines plus tard sur la scène au sein de l’orchestre américain The Hilltoppers. L’orchestre lui propose ensuite de l’accompagner en tournée pour 5000 £ par an, soit cinq fois son salaire de footballeur. La tentation est grande, mais notre homme est casanier et refuse la proposition. L'attaquant poursuit sa carrière à Sunderland en 1957, puis à Leeds United en 1960, sans que sa gloire pop ne se tarisse en aucun cas. Il a son propre fan club. Ces concerts lui rapportent £100 par soirée, soit beaucoup plus que sa paie de footballeur estimée à £20 par semaine. "C’était fou. Je recevais des dizaines de lettres de filles et commençais à apparaitre à la télévision" se souvient-il. "J’avais un contrat avec HMV, j'ai joué au London Palladium et j'ai enregistré deux albums."
Si on le voit encore foulé les terrains à Port Vale puis au Doncaster Rovers, il partage également l’affiche d’un jeune groupe de Liverpool en 1963: les Beatles. "Ils venaient juste de sortir leur premier tube, et je savais qu’ils deviendraient énormes. Quand je suis rentré dans le vestiaire, Ringo était à genoux en train de jouer avec des voitures miniatures." S’il ne pouvait choisir qu’une profession? "J’ai joué au football jusqu’à 40 ans, mais je choisirai le chant. On peut le faire éternellement." En effet, s’il a depuis longtemps raccroché les crampons, il sort ensuite régulièrement un nouvel album. Colin s’est ensuite reconverti dans la vente, un vrai métier qui lui assurait des revenus plus réguliers. En octobre 2019, il publie son autobiographie “The Singing Winger”. "J’étais beaucoup plus nerveux avant un concert qu’avant un match, expliquera l’ailier chantant. Au foot, j’étais un homme parmi onze. Dans la musique, j’étais seul face au public."
PALMARÈS
Vainqueur du British Home Championship en 1957 (Angleterre)
Vainqueur du championnat d'Angleterre de D4 en 1966 (Doncaster Rovers)
SOURCES/RESOURCES
- extrait d'interview de Four Four Two sorti en février 2006
Bernard Boissier
Photo: ©Football magazine
Bernard Boissier
Né le 3 octobre 1952 à Nîmes (FRA)
Français, Défenseur droit, 1m72
1 sélection
(Match amical: 1 sélection)
1ère et dernière sélection : le 26 avril 1975 contre le Portugal (0-2)
B: 1 sélection
espoirs: 5 sélections