Angleterre
Duncan Edwards
photo: ©DR
Duncan Edwards
Né le 1er octobre 1936 à Dudley (ANG)
Décédé le 21 février 1958 à Munich (ALL)
Anglais, Milieu défensif/ milieu gauche, 1m80
Surnoms: "Boom-boom", The Tank, Big Dunc
18 sélections, 5 buts
(Matchs amicaux: 8 sélections, 1 but)
(Qualif Coupe du Monde: 4 sélections, 2 buts)
(British Home Championship: 6 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 2 avril 1955 contre l'Écosse (7-2)
Dernière sélection : le 27 novembre 1957 contre la France (4-0)
B: 4 sélections
espoirs: 6 sélections, 5 buts
école: 9 sélections
1953/58 Manchester UTD (ANG) 177 matchs, 21 buts
(Championnat d'Angleterre: 151 matchs, 20 buts)
(Coupe d'Angleterre: 12 matchs, 1 but)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 12 matchs)
(Charity Shield: 2 matchs)
Aurait-il pu devenir le meilleur Red Devil de tous les temps? beaucoup d'observateurs s’aventurant à dire que Duncan Edwards aurait dû être meilleur que Bobby Charlton, Denis Law ou encore George Best.
Pourtant quinze jours après la catastrophe de Munich, il s’éteignait dans son lit d’hôpital, laissant son club et sa ville orphelin de tout espoir. Il n’avait que 21 ans. Le nom de Duncan Edwards est indissociable de l’ histoire de Manchester United et en particulier l’un des fleurons de la légende naissante des "Busby Babes". Un concept développé dans les années 40 par le manager des "Red Devils" Matt Busby à l'époque où le club se débattait dans ses problèmes financiers et était bien incapable de recruter de bons joueurs à des prix exorbitants. Busby et son adjoint Jimmy Murphy ont décidé de développer le recrutement et la formation de leurs jeunes joueurs afin de créer les "stars" du futur. Et c'est un génie que les recruteurs de Manchester United ont très vite descellé chez le natif de Dudley découvert lors d'un rassemblement de l'équipe scolaire d'Angleterre.
Un rock sur ses jambes que décrit Jimmy Murphy qui débarque à l'âge de 15 ans à Old Trafford après avoir abandonné ses études de charpentier. Il intègre l’équipe des jeunes avec laquelle il va remporter la première édition de la FA Youth Cup. Duncan Edwards est encore un "ado" qui cire les chaussures des joueurs pro. Il fait ses débuts un lundi de Pâques en équipe première à 16 ans et 185 jours à l’occasion d’une défaite cinglante 4 buts à 0 contre Cardiff City, une volée pour celui qui devenait alors le plus jeune joueur de première division. Nous sommes en 1953. Duncan se révèle un joueur infatigable, courant aux quatre coins du terrain. Il est remarquable par la puissance et le timing de ses tacles ainsi que sa capacité de passer ou de tirer indifféremment des deux pieds. Il avait la soif de l'attaque, un battant communicatif. Il avait également une frappe de mule. La légende raconte qu'un de ses tirs a complètement détruit le tableau d'affichage d'Old Trafford. Il était fantastique dans le jeu aérien, défensivement ou offensivement. Bref, Duncan Edwards était un joueur ultra-complet. Et non seulement il avait le talent, mais son mental était de première classe. Duncan avait une manière de s'entraîner qui lui permettait de s'améliorer constamment. Il était consciencieux, brave, déterminé et loyal, toujours fair-play. Ses dons multiples lui permettaient de pratiquement jouer à tous les postes.
photo: ©Bob Thomas/Popperfoto
C’est en milieu gauche de vocation plutôt défensive qu'il a offert le meilleur. Trois ans et demi après ses débuts, Duncan Edwards semble déjà faire partie des valeurs sûres de son club mais son ascension est encore loin d’être terminée. Il devient le plus jeune sélectionné des Three Lions en disputant une rencontre victorieuse 7 buts à 2 contre l'Écosse à l'âge de 18 ans et 183 jours. Un record battu quelques décennies plus tard par Wayne Rooney. Avec son club, il remporte deux titres de champion d'Angleterre en 1956 et 1957, un exploit à une époque où le champion ne parvenait que rarement à conserver sa couronne. Tout se présente à lui en cette année 1958. Duncan a 21 ans. Sa vie s'annonce rose. Manchester déroule et accumule les prestations plus spectaculaires les unes que les autres comme ce match où les Red Devils se rendent à Highbury, dans l’antre des Gunners pour un match mémorable. Mémorable déjà parce qu’il y a eu 5 buts à 4 pour les joueurs de United. Mémorable aussi parce que ce jour-là, les londoniens ont pu contempler le talent de cette bande de gamins qui alignent but sur but. Charlton, Taylor, Viollet, Edwards. Ils sont tous là pour rendre grâce au football. Mémorable, enfin, parce que quatre jours après, les Red Devils gagnent leur ticket pour les demi-finales de la Coupe d’Europe des champions en éliminant l'Étoile Rouge de Belgrade.
Ce match là sera le dernier. Le dernier de cette génération. Le dernier des Busby Babes. Le dernier de Edwards. Car sur le chemin du retour, l’avion de la British European Airways transportant les Mancuniens fait une courte escale à Munich pour se ravitailler en carburant. Au moment de décoller, une tempête de neige s’abat sur la capitale de la Bavière. Après deux essais infructueux, le pilote tente à nouveau de quitter la piste de décollage. L’avion prend de la vitesse mais ne parvient pas à quitter le sol; le crash est inévitable. L'accident fait 21 victimes, dont sept joueurs. Pendant les deux semaines qui suivent le crash, Duncan tente de survivre à ses blessures. Malheureusement, l’international de 21 ans décède sur son lit d’hôpital, à Munich. Il est enterré au cimetière de Dudley cinq jours plus tard, aux côtés de sa sœur Carol Anne, disparu deux semaines après sa naissance. Plus de cinq milles personnes participent au cortège funèbre dans les rues de Dudley. On peut lire sur sa tombe: "A day of memory, Sad to recall, Without farewell, He left us all" ("Un jour de souvenir, triste à se rappeler, sans adieu, il nous a tous quittés"). Au moment de son décès, Duncan Edwards avait le monde à ses pieds. Son talent de footballeur dépassait de loin ceux de ses rivaux. Il a porté le maillot rouge 177 fois pour 21 buts inscrits. À Dudley, sa ville natale où il est enterré, un musée a été réalisé en son honneur et une statue en maillot de la sélection anglaise est inaugurée au centre-ville. Celui qui aurait dû être le meilleur joueur du Monde emporte avec lui toutes ses questions qui resteront sans réponses, emportant avec lui tous les espoirs qui était nés dix ans plus tôt: "His name is Duncan Edwards, of Dudley."
PALMARÈS
Vainqueur du British Home Championship en 1955, 1956, 1957 et 1958 (Angleterre)
Champion d’Angleterre en 1956 et 1957 (Manchester UTD)
Finaliste de la Coupe d’Angleterre en 1957 (Manchester UTD)
Vainqueur de la Charity Shield en 1956 et 1957 (Manchester UTD)
Vainqueur de la FA Youth Cup en 1953, 1954 et 1955 (Manchester UTD)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Inclus parmi les 100 légendes de la Football League
Intronisé au Hall of Fame du football anglais en 2002
DIVERS
- À sa mort, son père Gladstone, désespéré de chagrin, quitte son travail dans la métallurgie et trouve un boulot comme jardinier au cimetière de Dudley. Pour rester au plus près de son fils unique…
VIDÉO
Alan Shearer
photo: ©Adrian Dennis
Alan Shearer
Né le 13 août 1970 à Newcastle (ANG)
Anglais, buteur, 1m82, numéro 9
Surnoms: Big Al, Wor Alan
63 sélections, 30 buts
(Matchs amicaux: 27 sélections, 8 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 8 sélections, 6 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections, 2 buts)
(Qualif Euro: 10 sélections, 7 buts)
(Euro: 9 sélections, 7 buts)
(Tournoi de France: 2 sélections, 1 but)
(Umbro Cup: 3 sélections)
1ère sélection : le 19 février 1992 contre la France (2-0)
Dernière sélection : le 20 juin 2000 contre la Roumanie (2-3)
B: 1 sélection
espoirs: 11 sélections, 13 buts
1988/92 Southampton (ANG) 158 matchs, 43 buts
(Championnat d'Angleterre: 118 matchs, 23 buts)
(Coupe d'Angleterre: 14 matchs, 4 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 18 matchs, 11 buts)
(Full Members Cup: 8 matchs, 5 buts)
1992/96 Blackburn Rovers (ANG) 171 matchs, 130 buts
(Championnat d'Angleterre: 138 matchs, 112 buts)
(Coupe d'Angleterre: 8 matchs, 2 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 16 matchs, 14 buts)
(Charity Shield: 1 match)
(Ligue des Champions: 6 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs, 1 but)
1996/2006 Newcastle UTD (ANG) 405 matchs, 206 buts
(Championnat d'Angleterre: 303 matchs, 148 buts)
(Coupe d'Angleterre: 36 matchs, 21 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 16 matchs, 7 buts)
(Charity Shield: 1 match)
(Ligue des Champions: 18 matchs, 10 buts)
(Coupe des Coupes: 2 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 25 matchs, 17 buts)
(Coupe Intertoto: 4 matchs, 2 buts)
Alan Shearer est considéré par certains comme l'un des meilleurs attaquants d'Angleterre et reste un des buteurs les plus prolifiques de l'histoire du football anglais.
Comme joueur, "Big Al" avait toutes les caractéristiques de l'attaquant britannique type. Agile de ses pieds, capable de créer du jeu, l’Anglais avait un incroyable sens du but, une frappe lourde et très puissante et un jeu de tête fabuleux. Cependant, son style de jeu a parfois été au centre de vives critiques. On lui reprochait notamment de trop se servir de son physique et de jouer des épaules de manière trop âpre. Bref Shearer ne savait faire qu'une chose sur une pelouse: planter des buts.
Formé à Southampton, il dispute son premier match en championnat le 26 mars 1988 à Chelsea et fait parler la poudre deux semaines plus tard avec un triplé historique face à Arsenal à l'âge de 17 ans et 240 jours, ce qui en fera le plus jeune joueur à l'époque à inscrire un hat-trick dans le Royaume. Pendant quatre ans, le jeune Alan restera au bord de la Manche, s’affirmant de plus en plus dans le jeu, malgré un ratio but/match moyen. Durant l'hiver 92, il est appelé pour la première fois en équipe nationale face à la France et marque pour ses débuts avec la sélection anglaise à Wembley. Pressenti pour signer à Manchester UTD, il rejoint Blackburn qui casse sa tirelire en 1992. Sa première saison sous le maillot des Bleu et Blanc est assez mitigée car il manque, à cause d'une rupture des ligaments croisés à l'occasion d'un match contre Leeds United en décembre 1992, la moitié des rencontres. Il réalise cependant une première partie de championnat prometteuse, inscrivant 16 buts en 21 matchs. Alan Shearer s'installe ensuite parmi les top buteurs et inscrit durant trois saisons consécutives plus de 30 buts toutes compétitions confondues. Avec son compatriote Chris Sutton devant, Blackburn réussi son challenge et remporte le championnat à la surprise générale en 1995. Il est élu meilleur joueur cette même année par ses pairs et fait l'admiration de tous. La saison suivante est beaucoup plus difficile pour les Riversiders mais il confirme son statut de meilleur attaquant du pays avec 31 réalisations.
photo: ©Stu Forster
Après deux années sans but en sélection, il revient au premier plan en terminant meilleur buteur de l'Euro 96 à domicile avec 5 buts en autant de matchs. Après le tournoi, il retrouve ses racines en retournant dans sa ville natale, à Newcastle. Pour le peuple Blanc et Noir, c'est le retour du fils prodigue. En changeant de maillot, Shearer n'a rien perdu de son efficacité et trouve le chemin des filets à 25 reprises lors de sa première saison, remportant son troisième titre consécutif de meilleur buteur du championnat et se voyant à nouveau sacré meilleur joueur de Premier League. Malheureusement pour lui, son club échoue au pied du mur en championnat et termine 2ème, derrière les Red Devils de Manchester. Les saisons suivantes se suivent et se ressemblent: Shearer est bon, il marque, mais son palmarès avec les Magpies reste vierge. Malgré tout, Alan Shearer est devenu une légende au cours de ses dix saisons avec Newcastle en totalisant 206 buts en 404 apparitions entre 1996 et 2006. Il fait également partie du club très fermé des attaquants ayant réussi à inscrire un quintuplé en Premier League, ce qu'il réalise en septembre 1999 contre Sheffield Wednesday.
Outre sa présence physique dans les surfaces de réparation, son style agressif, son pied droit redoutable, son bon jeu de tête, Shearer possède aussi la plus grande qualité de l'avant-centre: se trouver au bon endroit au bon moment. Au lendemain de l'élimination sans gloire des Three Lions lors du premier tour de l'Euro 2000, Alan confirme qu'il prenait sa retraite internationale, une décision déjà annoncée avant l'Euro, à l'aube de sa trentième année. Shearer ne gagnera rien avec son club de coeur, mais il n'en demeure pas moins une des vedettes des Toon Army avec qui il a aidé à se hisser au second tour de la Ligue des Champions lors de la saison 2002-2003 et une demi-finale de C3 perdue contre l'Olympique de Marseille de Didier Drogba en 2004. En mai 2006, à la suite d'une blessure à un genou, il est contraint de mettre un terme à dix-huit ans d'une carrière bien remplie au cours de laquelle il a inscrit au total 379 buts en 733 matches. Il lui aura manqué un trophée (il perd la finale de FA Cup en 1998 contre Arsenal) et davantage d'exposition sur la scène européenne pour parachever un parcours exemplaire d'engagement et de fidélité.
PALMARÈS
Vainqueur du Tournoi de France en 1997 (Angleterre)
Finaliste de la Coupe Intertoto en 2001 (Newcastle UTD)
Finaliste de la Full Members Cup en 1992 (Southampton)
Champion d’Angleterre en 1995 (Blackburn Rovers)
Vice-Champion d’Angleterre en 1994 (Blackburn Rovers) et 1997 (Newcastle UTD)
Finaliste de la Coupe d’Angleterre en 1998 et 1999 (Newcastle UTD)
Finaliste de la Charity Shield en 1995 (Blackburn Rovers) et 1996 (Newcastle UTD)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon de bronze en 1996
3ème meilleur footballeur de l’année FIFA en 1996
Élu joueur de l’année PFA du championnat d'Angleterre en 1995 et 1997
Élu footballeur de l’année FWA du championnat d'Angleterre en 1994
Élu meilleur joueur de la saison de la Première League en 1995
Élu joueur de la saison de Southampton en 1991
Élu joueur de l'année de Newcastle UTD en 2004
Meilleur buteur de l'Euro en 1996 (5 buts)
Meilleur buteur de la Coupe UEFA en 2005 (11 buts) (Newcastle UTD)
Meilleur buteur du Championnat d’Angleterre en 1995 (34 buts), 1996 (31 buts) (Blackburn Rovers) et 1997 (25 buts) (Newcastle UTD)
Nommé dans l'équipe type du tournoi de l'Euro 1996
Nommé dans l'équipe type de l'année PFA de Première League en 1992, 1993, 1994, 1995, 1996, 1997 et 2003
Nommé dans l'équipe type de l'association ESM en 1995
Nommé au FIFA 100
Nommé Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique en 2001
À reçu le prix hommage FWA en 2001
Intronisé au Hall of Fame du football anglais en 2004
Élu "Députy Lieutenant" de Northumberland en 2009
Inclus dans l'équipe de la décennie des 10 saisons 1992-2002 du championnat d'Angleterre
Inclus dans l'équipe de la décennie des 20 saisons 1992-2012 du championnat d'Angleterre
DIVERS
- Durant les plus beaux jours de sa carrière de footballeur, Alan Shearer est intervenu en faveur d'enfants défavorisés pour l'association caritative "NPSCC".
- En 2008, il reverse 300 000 livres à "Sport Relief", à l'occasion d'une course de vélo disputée en compagnie de l'ancien présentateur de l'émission "Match of the day" Adrian Chiles. Cette idée lui est venue après qu'un fan de cyclisme lui demande comment il occupe ses journées depuis l'arrêt de sa carrière de joueur.
- En hommage à tout ce qu'Alan Shearer a fait pour le club de Newcastle United durant plus de dix années, le club a érigé une grande bannière à son effigie à l'extérieur du stade de St James' Park. La bannière est située à côté du bar nommé le Shearer's, ouvert en son honneur en 2005.
VIDÉO
Jimmy Greaves
Photo: ©Thesportman
Jimmy Greaves
James Peter Greaves
Né le 20 février 1940 à Londres (ANG)
Décédé le 19 septembre 2021 à Danbury (ANG)
Surnom: The master
57 sélections, 44 buts
(Matchs amicaux: 32 sélections, 21 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 2 sélections, 3 buts)
(Coupe du Monde: 7 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 3 sélections)
(British Home Championship: 13 sélections, 19 buts)
1ère sélection : le 17 mai 1959 contre le Pérou (1-4)
Dernière sélection : le 27 mai 1967 contre l'Autriche (1-0)
Espoirs: 12 sélections, 13 buts
1957/61 Chelsea (ANG) 169 matchs, 132 buts
(Championnat d'Angleterre: 157 matchs, 124 buts)
(Coupe d'Angleterre: 7 matchs, 3 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 2 matchs, 2 buts)
(Coupe d'Europe des Villes de Foires: 3 matchs, 3 buts)
1961 Milan AC (ITA) 14 matchs, 9 buts
(Championnat d'Italie: 12 matchs, 9 buts)
(Coupe d'Italie: 2 matchs)
1961/70 Tottenham Hotspur (ANG) 381 matchs, 266 buts
(Championnat d'Angleterre: 321 matchs, 220 buts)
(Coupe d'Angleterre: 36 matchs, 32 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 8 matchs, 5 buts)
(Charity Shield: 2 matchs, 1 but)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 2 matchs)
(Coupe des Coupes: 12 matchs, 9 buts)
1970/71 West Ham (ANG) 40 matchs, 13 buts
(Championnat d'Angleterre: 38 matchs, 13 buts)
(Coupe d'Angleterre: 1 match)
(Coupe de la ligue anglaise: 1 match)
1975/76 Brentwood Town FC (ANG)
1976/77 Chelmsford City FC (ANG) 38 matchs, 20 buts
1977/79 Barnet FC (ANG) 56 matchs, 16 buts
1979/80 Woodford Town FC (ANG)
Idole des Anglais, Jimmy Greaves est l'un des meilleurs buteurs de sa génération et du football britannique.
Avant-centre magnifique, aussi fin techniquement que vigoureux à la finition pour un gabarit moyen, son jeu mêlait la fougue combative british (dans son jeu de tête ravageur) et la touche artistique latine illustrée par la virtuosité de parfait ambidextre au pied gauche puissant et subtil, dévastateur dans les frappes lointaines et ensorceleuses dans ses dribbles déroutants. Né dans un quartier de Londres en 1940, il débute chez les jeunes de Chelsea en 1956 et s'offre déjà un record l'année suivante en inscrivant 114 buts, un exploit qui lui ouvre les portes de l'équipe première. L’Angleterre ne le sait pas encore, mais elle va sûrement découvrir le plus grand attaquant de son histoire. Il marque lors de ses débuts en 1957 à l'âge de 17 ans lors d'un match de championnat face à Tottenham (1-1). On arrête plus le nouveau bombardier des Blues. Plus jeune meilleur buteur du championnat anglais à 19 ans avec 33 buts inscrits en 1959, James Peter dit "Jimmy" Greaves a franchi la barre des 100 réalisations en championnat avec Chelsea à seulement 20 ans et 290 jours, lors de sa quatrième saison en pro. Il plante une dizaine de triplé dont un qu'il considère comme le plus beau face à Manchester City en 1960 qui inclut son centième but en championnat. Pour sa dernière saison avec les Blues, celui qui célébrait ses buts le bras gauche tendu vers le ciel termine meilleur buteur du championnat avec 41 réalisations en 40 rencontres (1961). Avec aucun trophée en poche et un salaire assez faible pour un joueur de sa trempe, il part la saison suivante au Milan AC.
Photo: ©Robert Stead
En six mois, il plante 9 buts en 12 matchs de championnat. Malgré une forte rémunération (600 £/mois, 7 fois son salaire de Chelsea, salary cap oblige), le jeune Jimmy a le mal du pays et revient très vite dans la capitale, rapatrié du côté de Tottenham en décembre 1961 alors qu'il désirait revenir à Chelsea. Pas grave, il repart sur les mêmes bases que sous le maillot des Pensioners. En 381 rencontres avec les Spurs de 1961 à 1970, il plante 266 fois et réussit l'exploit encore à 38 reprises de marquer trois buts ou plus lors d'un match. Vénéré à White Hart Lane, il remporte la FA Cup en 1962 et en 1967, deux Charity Shield et surtout une Coupe des coupes en 1963, premier trophée européen d'un club britannique, en inscrivant un doublé lors de la finale face aux espagnols de l'Atlético Madrid (5 buts à 1). Il reste le meilleur buteur de l'histoire de la première division du championnat anglais avec 357 buts. Il détient aussi un autre record: il termine six fois meilleur artificier du championnat, record toujours inégalé.
Côté sélection, il marque la bagatelle de 44 buts en 57 sélections entre 1959 et 1967. Lors de la Coupe du Monde 1966, c'est pourtant du banc qu'il assiste au triomphe des siens. Titulaire indiscutable durant le premier tour, il se blesse face à Joseph Bonnel lors du troisième match de poules face à la France et le laisse sur le flanc durant le reste de la compétition. Alf Ramsey décide alors d'accorder sa confiance à Geoff Hurst. Buteur contre l’Argentine en quarts (1 but à 0), on connaît tous la suite... Vendu plus tard contre son gré à West Ham - le coach Bill Nicholson voulant l'échanger contre Martin Peters – ce passage va donner le coup d'envoi de son déclin. Démotivé, Jimmy fait de la troisième mi-temps sa priorité. Il met un terme à sa carrière par la petite porte à 31 ans, en 1971, après une saison à West Ham, et sombre définitivement dans l’alcool et dans l'oubli pendant plusieurs années. "Je n'ai rien vu des seventies, j'ai été bourré de 1972 à 1977. Il m'arrivait de boire vingt pintes de bière durant la journée, de rentrer chez moi, puis de m'enfiler une bouteille de vodka entière avant d'aller au lit.", racontait l'ex-grand buteur anglais en août 2003, au quotidien "The Guardian". Il rechausse tout de même les crampons à l'âge de 35 ans. Il dispute quatre saisons dans les divisions inférieures avant de raccrocher les crampons. Malgré ses performances de joueur doublées de statistiques monstrueuses, Jimmy Greaves brille par son absence parmi les distinctions et prix honorifique. Aucune médaille de l'ordre britannique et grand absent du FIFA 100, la liste des meilleurs joueurs de l’histoire établie par Pelé. Après sa retraite sportive, il est devenu une figure populaire des émissions de football à la télévision, animant notamment entre 1985 et 1992 "Saint and Greavesie", avec l’ancien Reds Ian St. John sur ITV. Victime d’une attaque cérébrale qui l’avait contraint à se déplacer dans un fauteuil roulant et lui avait causé de grandes difficultés pour parler, Jimmy Greaves est décédé le 19 septembre 2021 à son domicile à l'âge de 81 ans.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe du Monde en 1966 (Angleterre)
Vainqueur de la British Home Championship en 1960, 1961, 1964, 1965 et 1966 (Angleterre)
Finaliste de la British Home Championship en 1962, 1963 et 1967 (Angleterre)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1963 (Tottenham Hotspur)
Champion d'Italie en 1962 (Milan AC)
Vainqueur de la Coupe d’Angleterre en 1962 et 1967 (Tottenham Hotspur)
Vainqueur de la Charity Shield en 1962 et 1967 (Tottenham Hotspur)
Finaliste de la FA Youth Cup en 1958 (Chelsea)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon de bronze en 1963
Meilleur buteur de la Coupe des Coupes en 1963 (6 buts) (Tottenham Hotspur)
Meilleur buteur du Championnat d’Angleterre en 1959 (33 buts), 1961 (41 buts) (Chelsea), 1963 (37 buts), 1964 (35 buts), 1965 (29 buts) et 1969 (27 buts) (Tottenham Hotspur)
Intronisé au Hall of Fame du football anglais en 2002
Intronisé au Hall of Fame de Tottenham Hotspur
DIVERS
- En mai 2015, Jimmy Greaves est victime d'un accident vasculaire cérébral, qui le laisse pratiquement paralysé des jambes, incapable de bouger son bras gauche, et muet pendant plus d'un mois. Sorti de l'hôpital un mois après, Greaves se remet doucement.
VIDÉO
Bobby Moore
photo: ©IntoTheTopCorner
Bobby Moore
Robert Frederick Chelsea Moore
Né le 12 avril 1941 à Londres (ANG)
Décédé le 24 février 1993 à Londres (ANG)
Anglais, défenseur central, 1m78
108 sélections, 2 buts
(Matchs amicaux: 48 sélections, 2 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 3 sélections)
(Coupe du Monde: 14 sélections)
(Qualif Euro: 17 sélections)
(Euro: 2 sélections)
(British Home Championship: 30 sélections)
1ère sélection : le 20 mai 1962 contre le Pérou (4-0)
Dernière sélection : le 14 novembre 1973 contre l'Italie (0-1)
espoirs: 9 sélections, 2 buts
1958/74 West Ham (ANG) 647 matchs, 27 buts
(Championnat d'Angleterre: 544 matchs, 24 buts)
(Coupe d'Angleterre: 36 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 49 matchs, 3 buts)
(Charity Shield: 1 match)
(Texaco Cup: 1 match)
(Southern Professional Floodlit Cup: 3 matchs)
(Coupe des Coupes: 13 matchs)
1974/76 Fulham (ANG) 103 matchs, 1 but)
(Championnat d'Angleterre: 84 matchs, 1 but)
(Coupe d'Angleterre: 13 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 6 matchs)
1976 San Antonio (USA) (prêt) 24 matchs, 1 but
1976/77 Fulham (ANG) 47 matchs
(Championnat d'Angleterre: 40 matchs)
(Coupe d'Angleterre: 2 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 5 matchs)
1978 Seattle Sounders (USA) 7 matchs
1978 Herning Fremad (DAN) 9 matchs
Bobby Moore est sans doute l'un des plus grands défenseurs de tous les temps.
En plus d'être un leader et un joueur hors pair, l'ancien défenseur vedette de West Ham était admiré pour ses qualités sur et en dehors du terrain. Les amoureux du foot ont retenus deux images fortes de Bobby Moore: La première date du 30 juillet 1966 où un jeune rouquin au maillot rouge est porté en triomphe par ses coéquipiers alors qu'il brandit la Coupe Jules Rimet. La deuxième a été prise quatre ans plus tard à l’issue d’un match Angleterre - Brésil où, bon perdant, l’Anglais souriant échange son maillot avec son prestigieux adversaire, le roi Pelé. Bobby Moore n’était pas aussi doué que Bobby Charlton, mais beaucoup plus charismatique. Sa présence et son engagement physique plaisaient d’autant plus que l’homme était d’une correction exemplaire. Pour beaucoup, Moore était le défenseur parfait: fort dans le jeu aérien, propre et sûr dans ses tacles, impeccable dans ses relances offensives et dans l'anticipation de ses adversaires. Il brillait par sa lecture de jeu qui compensait un léger manque de vitesse.
Né à Barking, dans la banlieue est de Londres, Bobby Moore rejoint West Ham en 1956 à l'âge de 15 ans et fait ses débuts professionnels en 1958 face à Manchester UTD. Son talent précoce saute aux yeux. Rapidement, il se rend indispensable au sein de l'arrière-garde des Hammers. Ses qualités lui valent d'être sélectionné en équipe d'Angleterre. Il débute en amical face au Pérou en préparation du Mondial 1962 au Chili. Bobby Moore a 22 ans quand il dispute sa première Coupe du Monde, il sera même capitaine le temps d'un remplacement, et le sera définitivement deux ans plus tard en lieu et place de Jimmy Armfield blessé. L'Angleterre réalise un bon Mondial, mais s'incline devant le Brésil de Pelé qui remporte la compétition pour la seconde fois. À 24 ans, il s'octroie avec West Ham la FA Cup, et obtient le titre de meilleur joueur de l'année en Angleterre. Il remporte également cette année-là un combat bien plus important, celui de la maladie, en guérissant d’un cancer des testicules. L'année suivante, en 1965, c'est la Coupe des coupes que gagne les Hammers face aux allemands du TSV Munich 1860. C'est le dernier titre remporté par Bobby Moore en club. Mais sa carrière prend véritablement une autre dimension en 1966 avec la sélection.
Photo: ©DR
Durant la Coupe du Monde disputé à domicile, Bobby Moore transforme la compétition en véritable triomphe national. Avec Jack Charlton à ses côtés et l'un des meilleurs à son poste de gardien de but Gordon Banks, il guide une défense anglaise qui n'encaisse qu'un seul but sur l'ensemble du tournoi, avant de remporter la finale face à la RFA (4 buts 2) avec le célèbre but accordé à Geoff Hurst. Cela lui permet de soulever le trophée, ce qu'aucun autre capitaine britannique n'avait réussi à faire auparavant. On retiendra ce moment où on le voit s'essuyer les mains sur son short, avant de serrer celle de la reine d'Angleterre Elizabeth II venue le féliciter. Bobby Moore est alors connu comme l'idole de tout un pays. Dans la foulée du triomphe, le joueur inspiré et respecté devient le premier joueur de foot de l'histoire à recevoir le prestigieux titre du sportif de l'année par la BBC. En 1970, il dispute sa dernière Coupe du Monde avec la sélection anglaise. Le capitaine retrouve le Brésil, futur vainqueur, lors du second match de poule du tournoi. La Seleçao l'emporte, mais Pelé et Bobby Moore échangent malgré tout leur maillot à la fin du match, un grand moment de fair-play dans le football qui tient là l'une de ses plus belles images. Le roi brésilien dira même qu'il a affronté "le meilleur défenseur du Monde". Mais le talent de Moore n'empêchera pas l'élimination de son équipe face aux rivaux allemands en quarts de finale. En 1973, il enregistre sa 100ème sélection en équipe nationale. Il en obtiendra encore huit, avant de tirer sa révérence aux Three Lions, le 14 novembre 1973, en match amical contre les italiens.
Après seize saisons de bons et loyaux services, il quitte West Ham en 1974 pour rejoindre Fulham. Quelques matchs anecdotique plus tard et une finale de "Cup" perdue contre son ancien club en 1975, il pose ses bagages aux Etats-Unis avant de raccrocher définitivement les crampons au Danemark en 1978. Quelques années après, il se lance dans les affaires avant de revenir dans son milieu de prédilection comme manager à mi-temps d'Oxford. Il devient ensuite manager et directeur du club de Southend en 1981 puis chef de la rubrique sportive d'un journal dominical en 1986. En outre, la santé de Moore se détériore. En avril 1991, il est opéré d'urgence suite à des douleurs d'estomac. Le 14 février 1993, il annonce qu'il souffre d'un cancer de l'intestin et s'éteint dix jours plus tard, à l'âge de 51 ans. Il aura droit à des hommages forts de la part de ses confrères lors des funérailles à l’Abbaye de Westminster. Légende de West Ham et trésor national, sa statue éblouit désormais Green Street dans l’East Londonien.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe du Monde en 1966 (Angleterre)
3ème de l'Euro 1968 (Angleterre)
Vainqueur du British Home Championship en 1964, 1965, 1966, 1968, 1969, 1970, 1971, 1972 et 1973 (Angleterre)
Finaliste du British Home Championship en 1963 et 1967 (Angleterre)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1965 (West Ham)
Vainqueur de l'International Soccer League en 1963 (West Ham)
Vainqueur de la Coupe d’Angleterre en 1964 (West Ham)
Finaliste de la Coupe d’Angleterre en 1975 (Fulham)
Finaliste de la Coupe de la Ligue anglaise en 1966 (West Ham)
Vainqueur de la Charity Shield en 1964 (West Ham)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’argent en 1970
2ème meilleur joueur de la Coupe du Monde en 1966
Élu meilleur footballeur de l’année FWA du championnat d'Angleterre en 1964
Élu "joueur en or" des 50 dernières années de l'Angleterre par l'UEFA en 2003
Élu joueur de l'année de West Ham en 1961, 1963, 1968 et 1970
Élu MVP de l’International Soccer League en 1963
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1966
Nommé dans l'équipe type du tournoi de l'Euro 1968
Nommé dans l'équipe mondial du 20ème siècle
Nommé dans l'équipe type de tous les temps de la Coupe du Monde en 1994
Nommé Officier de l'Ordre de l'empire Britannique en 1967
Inclus parmi les 100 légendes de la Football League
Ordre du mérite de la FIFA en 1996
Intronisé au Hall of Fame du football anglais en 2002
Élu personnalité sportive de l'année par BBC Sports en 1966
DIVERS
- Il est apparu dans le film "Escape to Victory" de John Huston aux cotés de Pelé et Sylvester Stallone.
- Une œuvre caritative ("le Bobby Moore Fund") sera créée en son nom afin de contribuer à la lutte contre le cancer.
- Bobby Moore jouait également au cricket. Avec son coéquipier de West Ham Geoff Hurst, il battait avec les jeunes de l'Essex County Cricket Club.
SOURCES/RESSOURCES
- Moore, guide inégalable - FIFA
VIDÉO
Gordon Banks
Photo: ©Icon Sport
Gordon Banks
Né le 30 décembre 1937 à Sheffield (ANG)
Décédé le 12 février 2019 à Stoke-on-Trent (ANG)
Surnom: Banks of England
73 sélections
(Matchs amicaux: 31 sélections)
(Coupe du Monde: 9 sélections)
(Qualif Euro: 14 sélections)
(Euro: 2 sélections)
(British Home Championship: 23 sélections)
1ère sélection : le 6 avril 1963 contre l'Écosse(1-2)
Dernière sélection : le 27 mai 1972 contre l'Écosse (1-0)
espoirs: 2 sélections
1955/59 Chesterfield (ANG) 26 matchs
(Championnat d'Angleterre de D3: 23 matchs)
(Coupe d'Angleterre: 3 matchs)
1959/67 Leicester City (ANG) 356 matchs
(Championnat d'Angleterre: 293 matchs)
(Coupe d'Angleterre: 34 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 25 matchs)
(Coupe des Coupes: 4 matchs)
1967 Cleveland Stokers (USA) 12 matchs
1967/72 Stoke City (ANG) 250 matchs
(Championnat d'Angleterre: 194 matchs)
(Coupe d'Angleterre: 27 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 19 matchs)
(Coupe UEFA: 1 match)
(Coupe Anglo-italienne: 4 matchs)
(Teaxco Cup: 5 matchs)
1977 St. Patrick’s Athletic (IRL) 1 match
1977/78 Fort Lauderdale Strikers (USA) 39 matchs
Gordon Banks est considéré comme étant l'un des meilleurs gardiens de l'histoire du foot anglais, le deuxième meilleur portier du 20ème siècle selon les observateurs devant Dino Zoff, Sepp Maier ou encore Ricardo Zamora, mais derrière l'éternel Lev Yachine.
Le portier anglais a contribué largement au succès de l'Angleterre en 1966 lors de sa coupe du Monde à domicile. Pourtant ses débuts sont loin d'un grand espoir à en devenir. Il ne connaîtra pas l'élite du football anglais avant l'âge de 22 ans. Il fait ses débuts professionnels en 1958 à Chesterfield en Troisième Division anglaise. Sans concurrent, le gosse de Sheffield emmagasine, seul, de la confiance sur les pelouses du pays. Au bout de trois saisons, il est recruté par Leicester City. C'est à partir de là que sa carrière décolle véritablement. Recruté comme doublure de Dave McLaren, Le gardien écossais ne résiste pas longtemps à la concurrence de Gordon, qui fait valoir des qualités de placement et des réflexes qui sont à couper le souffle. Au cours des huit années qu'il passe dans cette cité des Midlands de l'Est, le numéro un des Foxes connaît son heure de gloire en 1964, avec une victoire en finale de la Coupe de la Ligue anglaise. Le gardien dispute également deux finales de FA Cup. Les deux fois, Leicester s'incline, d'abord face au formidable Tottenham Hotspur en 1961, puis deux ans plus tard contre Manchester United. À cette occasion, Banks commet deux erreurs inhabituelles, qui coûtent le trophée à son équipe.
Photo: ©ogol
Il décroche sa première sélection internationale en 1963 dans une équipe remanié par Alf Ramsey, sélectionneur de l'époque, en vue de remporter le Mondial 1966 à la maison. Cette coupe du Monde, Gordan Banks la remporte dans les cages grâce à un succès en finale 4 buts à 2 face aux allemands de l'Ouest, avec le fameux but fantôme de Geoff Hurst, remplaçant de Jimmy Greaves. Avant la finale, un seul but encaissé durant tout le tournoi (un penalty d'Eusébio en demi-finale), 442 minutes et sept matchs d'invincibilité… À l'issue du tournoi, l'Anglais volant obtient officiellement le surnom tout trouvé de "Banks of England". Il ne le sait pas encore, mais les mésaventure sont en route. En 1967, Peter Shilton, un jeune surdoué de 17 ans, pousse son aîné vers la sortie. Liverpool vient aux renseignements. West Ham également. C’est finalement Stoke City, dont l’armoire à trophée est presque vide, qui l'accueille de façon inattendue en 1967. Il dispute la même année, une saison dans la Ligue professionnelle américaine au sein des Cleveland Stokers. En fait, le club situé dans l'Ohio n'est à l'époque qu'une franchise américaine des Potters, intégré au championnat américain. En 1968, il dispute l'Euro mais échoue en demi-finale contre la Yougoslavie. En 1970, il dispute sa seconde coupe du Monde. Le fait marquant de Banks dans ce Mondial est son formidable arrêt réalisé face au Brésil. Lors de ce match, Pelé envoie une tête au ras du poteau que tout le monde voyait déjà au fond des filets. "Le Roi" lui-même crie alors "Goal" mais Banks balance la balle au dessus de la transversale au prix d'une remarquable détente et d'une exceptionnelle manchette. Pelé lui rend hommage en déclarant: "J'ai marqué un but mais Banks l'a arrêté!". Ils seront éliminés en quart de finale par la RFA (3 buts à 2) alors que Gordon était absent pour une intoxication la veille de match. Franz Beckenbauer, buteur ce jour-là, résumera par ce bref énoncé: "Si Banks avait été dans les buts, mon tir n'aurait jamais franchi la ligne." Mais les malheurs de Banks ne s'arrêteront pas là. De retour en Angleterre, il vit sans le savoir ses dernières années de carrière.
Le 22 octobre 1972, il est victime d'un accident de voiture qui lui coûte l'usage de l'œil droit. Malgré ses 34 ans, l'international anglais était encore au sommet de sa forme et de ses capacités. Néanmoins, ce handicap l'empêche de continuer une carrière professionnelle à ce poste. Il prend sa retraite la même année. Pire, lorsqu'il quitte les terrains, c'est son coéquipier Peter Shilton qui prend sa place dans les cages de Stoke, comme un symbole. Mais cinq ans plus tard, il renfile ses gants en 1977 pour signer un contrat aux Fort Lauderdale Strikers, dans une Ligue américaine qui propose des ponts d'or aux anciennes gloires du football comme Johan Cruyff, Franz Beckenbauer et même Pelé. Il s'exerce même aux côtés de l'excentrique George Best et se voit attribuer le titre de "Meilleur gardien du championnat" malgré son handicap. Il prend définitivement sa retraite en 1978 après une défaite 3 buts à 2 contre les Tampa Bay Rowdies. Quoi qu'il en dise, Gordon Banks restera comme l'un des plus grands gardiens de l'histoire du football. Il s'est éteint le 12 février 2019 à l'âge de 81 ans, au bout d’une vie qui l’aura vu embrasser une carrière de gardien de but presque par hasard, alors que, plus jeune, il transportait des sacs de charbon et devenait apprenti maçon. Une pauvreté qui l’a longtemps éloigné du football professionnel, de ses stades, de ses codes. Cela ne l’aura pas empêché d’en écrire l’une des plus belles pages du football anglais.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe du Monde en 1966 (Angleterre)
3ème de l'Euro 1968 (Angleterre)
Vainqueur du British Home Championship en 1964, 1965, 1966, 1968, 1969, 1970, 1971 et 1972 (Angleterre)
Vainqueur de la Coupe de la Ligue anglaise en 1964 (Leicester) et 1972 (Stoke City)
Finaliste de la Coupe de la Ligue anglaise en 1965 (Leicester)
Finaliste de la Coupe d’Angleterre en 1961 et 1963 (Leicester)
Finaliste de la FA Youth Cup en 1956 (Chesterfield)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur footballeur FWA de l’année en 1972
Élu meilleur gardien de la Coupe du Monde en 1966
Inclus parmi les 100 légendes de la Football League
Élu sportif anglais de l'année par le "Daily Express" en 1971 et 1972
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1966
Intronisé au Hall of Fame du football anglais en 2002
Nommé au FIFA 100
Nommé officier de l'ordre de l'Empire Britannique en 1970
VIDÉO