Argentine
Oswaldo Piazza
Oswaldo Piazza
Osvaldo José Piazza


Modeste libéro de D2 argentine, Oswaldo Piazza va entrer dans la légende lors de son passage à Saint-Etienne au cœur des années 70. Toujours bien placé, relance propre, sang froid, et chevauchées fantastiques, il sera une des éléments majeurs de l’épopée des verts en 1976. Glasgow, les poteaux carrés, l'Ange vert Dominique Rocheteau, Ivan Curkovic ou encore Jean-Michel Larqué. Ce n'est pas tout. Rappelez-vous le quart de finale de cette campagne européenne. Saint-Étienne perd à l'aller 2 buts à 0 face au Dynamo Kiev. À Geoffroy-Guichard, le 17 mars 1976, le salut vient d'un numéro 4 à la longue chevelure, dont les boucles flottent dans les airs. D'une chevauchée dont il a le secret, Oswaldo Piazza sonne la révolte. Sa contre-attaque amène le premier but d'Hervé Revelli d'une victoire par 3 buts à 0. Les Verts se hissent ensuite jusqu'en finale. Seuls les Allemands du Bayern Munich sont assez forts pour les arrêter (1 but à 0). "Je pense qu'on a trop respecté cette équipe.", explique a posteriori l'Argentin. Piazza, dont le passage chez les Verts ne se résume pas à ce seul fait d’armes, reste une icône pour toutes les générations confondues de supporters. L’Argentin a marqué son passage par son jeu, mais aussi par son comportement, sa mentalité et son enthousiasme. En sept ans passés sous le maillot vert, Oswaldo va remporter trois titres de champion (1974, 1975, 1976) et trois Coupes de France (1974, 1975, 1977). Pourtant, lorsqu’il débarque dans le Forez en provenance de Lanús, tout n'a pas été si simple pour lui. Les premiers entraînements sont moins drôles. Il fait froid et il se retrouve bien loin de la chaleur de Buenos Aires. De plus, Robert Herbin ne lui accorde pas tout de suite une confiance totale. Et il débute les matches sur le banc des remplaçants. Cela durera quelque temps. Mais pas trop. Rapidement, le "Sphinx" s’aperçoit que son poulain argentin est un pur-sang. Il s’aperçoit surtout qu’avec Christian Lopez, il forme un duo intraitable en défense centrale. C'est le début d'une charnière défensive imprenable ou presque. L'un taclant, l'autre bondissant depuis sa surface pour mener des contre-attaques dantesques. Une équipe vient de naître et domine le football français entre 1972 et 1979. Il détonnait par sa manière peu académique de défendre mais régalait la foule. En sélection, alors qu’il s’apprête à disputer chez lui le Mondial 1978 en tant que titulaire indiscutable, sa compagne est victime d’un grave accident de la route. C’est auprès d’elle qu’il assistera au sacre controversé de son pays cette année-là. En effet, il est en désaccord total avec la situation politique dans son pays et n’a pas très envie de participer à cette fête de la dictature, entraînant dans son sillage pas mal de joueurs, argentins et non argentins (Dominique Rocheteau se posera pas mal de questions, Johan Cruyff lui refusera carrément..). Cette engagement politique lui vaudra d’ailleurs un hymne officiel, composé par Bernard Sauvat: "Mon copain l’argentin". Un sentiment partagé par Carlos Bianchi notamment, un compatriote qui a évolué aussi en France, et le rejoindra plus tard au Velez Sarsfield où Oswaldo Piazza a décidé de finir sa carrière professionnelle, chez lui à Buenos Aires. Trois saisons avant de revenir en France dans la région parisienne à l’AS Corbeil-Essonne, en D2. Arrivé au départ pour jouer stoppeur, il se blesse grièvement en descendant du bus après un match: son pied se prend dans un trou de la chaussée, lui arrachant les ligaments du genou. Elle met fin, tragiquement, à la carrière d'un des plus grands défenseurs du championnat de France. Sur le terrain, classé bon dernier en championnat, Corbeil voit son entraîneur Michel Bourlard éjecté suite à une déroute mémorable (7 buts à 0 à domicile contre l'AS Angoulême). Piazza débute sur le banc par une brillante victoire 4 buts à 1 à l'extérieur contre La Berrichonne de Châteauroux. Mais Corbeil finit bon dernier du championnat. Le club ne s'en remettra jamais. Une fois cette première expérience d'entraîneur effectuée, il retourne en Amérique du Sud où son parcours d'entraîneur sera plutôt moyen. Toujours attaché à l’ASSE, Piazza cultive aujourd'hui tous ces souvenirs. Plusieurs fois par an, il revient dans le Forez, pour voir ses amis. Les boucles ont disparu, mais les souvenirs restent intacts.
PALMARÈS
Vainqueur de la Copa Carlos Dittborn en 1972 (Argentine)
4ème de la Coupe de l'indépendance en 1972 (Argentine)
Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1976 (Saint-Etienne)
Champion de France en 1974, 1975 et 1976 (Saint-Etienne)
Vainqueur de la Coupe de France en 1974, 1975 et 1977 (Saint-Etienne)
Champion d'Argentine de D2 en 1971 (Lanús)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu Meilleur Joueur étranger de l'année du championnat de France en 1975
SOURCES/RESSOURCES
- 1ère photo: ©Boutroux/Presse Sports
- 2ème photo: ©DR
Juan Esnaider
Photo: ©DR
Juan Esnáider
Juan Eduardo Esnáider Belén
Né le 5 mars 1973 à Mar Del Plata (ARG)
Argentin, Attaquant, 1m80
3 sélections, 3 buts
(Matchs amicaux: 2 sélections, 3 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 1 sélection)
1ère sélection : le 21 décembre 1995 contre le Venezuela (6-0)
Dernière sélection : le 12 octobre 1997 contre l'Uruguay (0-0)
U20: 7 sélections, 7 buts
Claudio Lopez
Photo: ©DR
Claudio López
Claudio Javier López
Né le 17 juillet 1974 à Rio Tercero (ARG)
Argentin, Ailier Gauche/Attaquant, 1m78
Surnom: "El Piojo" ("Le pou")
54 sélections, 10 buts
(Matchs amicaux: 18 sélections, 2 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 28 sélections, 7 buts)
(Coupe du Monde: 8 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 13 mai 1995 contre l'Afrique du Sud (1-1)
Dernière sélection : le 20 août 2003 contre l'Uruguay (3-2)
non-officiel: 1 sélection
olympique: 17 sélections, 7 buts
Bernabé Ferreyra
Photo: ©OffsideStats
Bernabé Ferreyra
Né le 12 février 1909 à Rufino (ARG)
Décédé le 22 mai 1972 à Buenos Aires (ARG)
Argentin, Attaquant, 1m72
Surnoms: La Fiera, El Mortero de Rufino, Ñato, La catapulta de Tigre
4 sélections
(Match amical: 1 sélection)
(Copa America: 2 sélections)
(Copa Newton: 1 sélection)
1ère sélection : le 25 mai 1930 contre l'Uruguay (1-1)
Dernière sélection : le 1er février 1937 contre le Brésil (2-0)
L'une des premières légendes du football argentin, l'un des meilleurs buteurs au monde dans les années 30, l'un des premiers footballeurs professionnels en Argentine, la première idole de River Plate (avec son partenaire en attaque Carlos Peucelle)... C'est peu dire que Bernabé Ferreyra aura marqué son sport et ses contemporains!
Après des débuts à Tigre en 1927, époque où le football argentin est encore amateur, il est transféré pour une somme record de 32 000 pesos (l'équivalent de 26 000 euros aujourd'hui) à River en 1932, s'inscrivant dans la politique de recrutement onéreuse qui vaudra au club de Buenos Aires son surnom de Millonarios. Si de telles sommes peuvent aujourd'hui prêter à sourire, il convient de rappeler que ce transfert est resté le plus cher du monde pendant près de dix-sept ans. Dans les deux clubs, celui qui était surnommé "La Fiera" (la Bête) pour sa vivacité ou "El Mortero de Rufino" (le Canonnier de Rufino) pour ses frappes surpuissantes, a empilé les buts à un rythme affolant. Selon l’IFFHS, il aurait ainsi inscrit 232 buts en 228 matches toutes compétitions confondues, soit un ratio de 1,02 but par match, ce qui en fait l'un des trois seuls joueurs sud-américains ayant une moyenne supérieure à un but par match, avec le Brésilien Arthur Friedenreich et le Péruvien Valeriano López! À l'époque, le journal "Critica" s'était même engagé à offrir une médaille aux gardiens qui l'empêcheraient de marquer. Ils ne sont que deux à avoir décrocher la récompense. Malheureusement, il prend sa retraite à l'âge de 30 ans, usé par une série de blessures. Une carrière plutôt brève donc, mais qui lui aura tout de même permis de remporter trois championnats d’Argentine (1932, 1936 et 1937) sous le maillot des Millonarios et la Copa America 1937 avec l’Albiceleste. Preuve de son immense popularité, Bernabé Ferreyra a été célébré dans plusieurs tangos et a même tourné comme acteur dans trois ou quatre films. Anecdote amusante, un film retraçant sa vie ("El cañonero de Giles") est tourné avant même qu’il ne prenne sa retraite. Il y joue… un personnage secondaire! Première véritable star du foot argentin, il a contribué, en remplissant les stades, à l'essor et à la professionnalisation du football, passé à cette période d'un simple divertissement au statut de quasi religion qu'il possède aujourd'hui en Argentine...
PALMARÈS
Vainqueur de la Copa America en 1937 (Argentine)
Finaliste de la Copa Newton en 1930 (Argentine)
Vainqueur de la Copa Aldao en 1936 et 1937 (River Plate)
Champion d’Argentine en 1932, 1936 et 1937 (River Plate)
Vice-champion d’Argentine en 1938 et 1939 (River Plate)
Vainqueur de la Copa Ibarguren en 1937 (River Plate)
Vainqueur de la Copa de Competencia en 1932 (River Plate)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur du championnat d'Argentine en 1932 (43 buts) (River Plate)
René Houseman
Photo: ©futbolquepasion
René Houseman
René Orlando Houseman
Né le 19 juillet 1953 à La Banda (ARG)
Décédé le 22 mars 2018 à Buenos Aires (ARG)
Argentin, Ailier droit, 1m65
Surnoms: Loco, Hueso
55 sélections, 13 buts
(Matchs amicaux: 34 sélections, 8 buts)
(Coupe du Monde: 12 sélections, 4 buts)
(Coupe de l'Atlantique: 6 sélections, 1 but))
(Copa Newton: 1 sélection)
(Copa Lipton: 1 sélection)
(Copa Carlo Dittborn: 1 sélection)
1ère sélection : le 17 mai 1973 contre l'Uruguay (1-1)
Dernière sélection : le 25 juin 1979 contre le Reste du Monde (1-2)
Ailier droit génial de la superbe équipe d'Huracan des années 70 (magnifique champion d'Argentine 1973, sous la houlette de Menotti, et demi-finaliste de la Copa Libertadores en 1974) et de l'Albiceleste, champion du monde 1978, certains considèrent René Houseman comme l’un des plus grands joueurs argentins de l’histoire, aux côtés de Diego Maradona.
Dribbleur exceptionnel et insaisissable, rapide et presque ambidextre, au centre de gravité très bas (il mesure 1m65), il donnait le tournis aux défenseurs adverses par ses crochets fulgurants et ses feintes subtiles. Loin des footballeurs "robotisés" que l'on pouvait observer sous d'autres latitudes, René laissait éclater sa fantaisie sur le terrain... Sans conteste l'un des joueurs les plus talentueux qu'ait produit le football argentin! À deux décennies d'intervalle, le même génie technique et créatif que son prédécesseur Oreste Corbatta, le même poste, la même origine défavorisée, la même formation footballistique dans les "potreros" des "villas" (bidonvilles argentins)... Chacun des deux joueurs a d'ailleurs ses partisans quant au statut de meilleur ailier droit argentin de tous les temps. Malheureusement, Houseman partageait avec un autre ailier droit légendaire nommé Oreste Corbatta un sévère penchant pour la bouteille. Une addiction qui lui a fait mettre fin prématurément à sa carrière et qui l'a sûrement empêché sans doute d'atteindre les sommets que son talent laissait promettre... Après un début de carrière sur les chapeaux de roue, aussi bien avec Huracan (dont il demeure l'une des plus grandes idoles) qu'en sélection (à 21 ans, il est la révélation et l'une des rares satisfactions de l'Albiceleste au Mondial 1974, avec trois buts inscrits), il continue sur sa lancée avec le titre de champion du Monde en 1978, titulaire au début avant de devenir au fil de la compétition le remplaçant de Daniel Bertoni. Mais à l'aube de la décennie 1980, ses prestations plongent brusquement, la faute en grande partie – il le dévoilera plus tard – à son addiction à l'alcool: ses passages à River, à Colo-Colo, en Afrique du Sud à Amazulu (et oui!) et à l'Independiente (malgré une Copa Libertadores 1984 acquise presque sans jouer) ne resteront ainsi pas dans les mémoires. Les anecdotes concernant ses excès alcoolisés ne manquent d'ailleurs pas, la plus célèbre étant certainement ce fameux but inscrit à Ubaldo Fillol lors d'un River-Huracan, en novembre 1977, par un Houseman encore ivre de la fête d'anniversaire de son fils, célébrée la veille au soir et jusqu'au petit matin! Un parfait condensé de la carrière de celui que Menotti définissait comme "un mélange de Maradona et Garrincha" et pour qui la vie était comme le football (ou l'inverse): un jeu. Malheureusement René "Loco" Houseman souffrait d'un cancer de la langue. Il est décédé le 22 mars 2018 à l'âge de 64 ans après un an de lutte acharné contre cette foutue maladie.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe du Monde en 1978 (Argentine)
Vainqueur de la Copa Newton en 1976 (Argentine)
Finaliste de la Copa Lipton en 1973 (Argentine)
Finaliste de la Copa Carlos Dittborn en 1973 (Argentine)
Vainqueur de la Copa Libertadores en 1984 (finale non-jouée) (Independiente)
Vainqueur de la Coupe intercontinentale en 1984 (finale non-jouée) (Independiente)
Champion d’Argentine en 1973 (Met.) (Huracan)
Vice-champion d’Argentine en 1975 (Met.) et 1976 (Met.) (Huracan)
Vice-champion du Chili en 1982 (Colo-Colo)
Vainqueur de la Coupe du Chili en 1982 (finale non-jouée) (Colo-Colo)
Champion d'Argentine de Primera C en 1971 (Defensores de Belgrano)
DIVERS
- En 2008, Houseman a été l'un des trois ex champions du monde avec Leopoldo Luque et Julio Villa, à avoir joué "l'autre finale" entre des militants des droits de l'homme et des footballeurs en hommage aux 30.000 disparus de la dictature (1976-1983). Cette rencontre s'était déroulée au stade Monumental, comme la finale de 1978.