Yougoslavie (disparu)
Dragan Stojkovic, l'étoile Piksi
photo: ©Futbvida
Dragan Stojkovic
Né le 3 mars 1965 à Nis (YOU)
Serbe, milieu offensif, 1m75
Surnom: Piksi
84 sélections, 15 buts
(Matchs amicaux: 35 sélections, 4 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 21 sélections: 4 buts)
(Coupe du Monde: 9 sélections, 3 buts)
(Qualif Euro: 8 sélections, 3 buts)
(Euro: 7 sélections, 1 but)
(Coupe Kirin: 4 sélections)
1ère sélection : le 12 novembre 1983 contre la France (0-0)
Dernière sélection : le 4 juillet 2001 contre le Japon (0-1)
olympique: 11 sélections, 4 buts
espoirs: 4 sélections, 2 buts
U18: 12 sélections, 2 buts
1981/86 FK Radnički Niš (YOU) 70 matchs, 8 buts
1986/90 Etoile Rouge de Belgrade (YOU) 116 matchs, 54 buts
1990/91 Olympique de Marseille (FRA) 18 matchs
(Championnat de France: 11 matchs)
(Coupe de France: 4 matchs)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 3 matchs)
1991/92 Hellas Verone (ITA) (Prêt) 19 matchs, 1 but
1992/94 Olympique de Marseille (FRA) 19 matchs, 5 buts
(Championnat de France: 18 matchs, 5 buts)
(Coupe de France: 1 match)
1994/01 Nagoya Grampus Eight (JAP) 184 matchs, 57 buts
Joueur malheureusement trop méconnu et espoir déçu à cause de ses trois opérations du cartilage, Dragan Stojkovic n'en reste pas moins l'un des meilleurs footballeurs yougoslave de sa génération qui a joué au début des années 90.
Ce magicien d’1m75 possédait une qualité technique absolument parfaite, provoquant constamment ses adversaires balle au pied. Il avait une précision de passe remarquable, notamment dans le jeu long, où la chirurgie parait approximative à côté. Mais on ne peut qu’être déçu que son talent ne l’ait pas mené plus haut. En même temps, il est difficile de lui reprocher quelque chose, tant il a été malheureux et dépendant de son corps et des conflits nationaux. En 1981, Stojković débute sa carrière professionnelle au Radnički Niš, une équipe modeste de l'ex-Yougoslavie, où il fait sa première apparition avec ce club et signe son entrée par deux buts. Les quatre saisons suivantes, Stojković dispute en tout 70 matchs pour le Radnički Niš trouvant le chemin des filets à 8 reprises. La suite le destine à devenir l'un des plus grands espoirs du football Yougoslave.
Il est transféré à l'Étoile Rouge de Belgrade où il devient une icône au sein de l'effectif de la capitale durant cinq saisons. Il remportera deux titres de champion ainsi que des belles performances en Coupe d'Europe cassant la domination sans partage du Partizan Belgrade en Yougoslavie durant les années 80. Très marqué par les exploit de son idole Platini, il pose ses valises à l'OM en 1990, qui à l'époque se construit une équipe composée de stars (Jean-Pierre Papin, Abedi Pelé, Chris Waddle...). Il se blesse dès le second match de championnat en août 1990 à Metz et ne participe quasiment pas au reste de la saison. Beckenbauer et Goethals plantent des banderilles dans l'honneur blessé du créateur yougoslave. Tapie porte l'estocade: "Pixie était venu à l'OM sans rotule." Ironie du sort, il rentre en cours de match lors de la finale de la coupe d'Europe des clubs champions le 29 mai 1991 et perd contre son ancien club, l'Étoile Rouge de Belgrade (0-0, 5 tab à 3). Stojkovic, pourtant spécialiste reconnu des penaltys, refuse de tirer un péno contre son ancienne équipe. L'OM craque et perd lors de la séance. Ceci le poursuivra toute sa carrière.
photo: ©Bob Thomas
Avec les blessures qui ne le lâchent pas, et une saison ratée en prêt à l'Hellas Verone, font qu'il rejoint le Japon en 1994, à seulement 29 ans. On ne parle plus de lui et il touche l'un des plus gros salaires de la planète foot. Mais pour Pixie, cela n'a rien à voir avec une préretraite, juste une cure de jouvence. Il joue sept saisons au Nagoya Grampus Eight, club entraîné par le français Arsène Wenger, disputant 184 matchs et inscrivant 57 buts. Il est même élu meilleur joueur de la J-League en 1995 devant les brésiliens Dunga et Leonardo avant de prendre sa retraite de joueur en 2001.
Parallèlement en équipe nationale, "Piksi" (le nom yougoslave de la petite souris du dessin animé "Tom et Jerry") dispute 84 sélections avec la Yougoslavie et inscrit 15 buts en faveur des "bleus". Il participe à l'Euro 84 et à la Coupe du Monde 90 avec l'ancienne république de Yougoslavie et prend part avec la Serbie-Monténégro à la Coupe du Monde 98 et l'Euro 2000. Sa carrière est malheureusement entachée par les problèmes politiques dans l'ex état fédéral qui l’empêchent notamment de participer à plusieurs grandes compétitions internationales (Euro 1992 et 1996 ainsi que la Coupe du Monde 1994). Ils sont trois à avoir traversé ce désert de bout en bout: Savicevic, Lekovic et... Stojkovic. Non, quatre exactement, puisque Robert Prosinecki, Yougoslave au Mondial italien, joue pour le maillot à damiers rouge et blanc de la Croatie en 1998. Le plus cruel a été l'Euro 92. L'équipe yougoslave se rend en Suède. Au bout de cinq jours, le président de la Fédération convoque les joueurs et leur dit que tout est terminé. Le Danemark prend la place vacante et... remporte la compétition en battant l'Allemagne en finale. Il est difficile de prédire quel aurait pu être le sort de la sélection yougoslave lors de ce tournoi, mais si l’on considère les performances de l’Étoile Rouge dans les années 90, on se demande forcément ce qui se serait passé si la formidable génération yougoslave, rattrapée par les conflits nationalistes et ethniques de l’après-guerre froide, avait pu défendre ses chances... Par la suite, il devient président de l'association Serbe de football ainsi que de l'Etoile Rouge de Belgrade de 2005 à 2008.
PALMARÈS
Médaille de Bronze aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 (Yougoslavie)
Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1991 (Olympique de Marseille)
Finaliste de la Coupe des coupes asiatiques en 1997 (Nagoya Grampus Eight)
Champion de France en 1991 (Olympique de Marseille)
Vice-champion de France en 1994 (Olympique de Marseille)
Champion de Yougoslavie en 1988 et 1990 (Etoile Rouge de Belgrade)
Vice-champion de Yougoslavie en 1989 (Etoile Rouge de Belgrade)
Vice-champion du Japon en 1996 (Nagoya Grampus Eight)
Vainqueur de la Coupe de Yougoslavie en 1990 (Etoile Rouge de Belgrade)
Vainqueur de la Coupe du Japon en 1995 et 1999 (Nagoya Grampus Eight)
Finaliste de la Coupe de France en 1991 (Olympique de Marseille)
Finaliste de la Supercoupe du Japon en 2000 (Nagoya Grampus Eight)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Nommé Étoile de l'Etoile Rouge de Belgrade en 1990
Élu meilleur joueur Yougoslave de l’année en 1988 et 1989
Élu meilleur joueur Japonais de l’année en 1995
Élu meilleur joueur du championnat du Japon en 1995
Élu meilleur sportif de l'année de l'Étoile rouge de Belgrade en 1987, 1988 et 1989
Élu personnalité sportive de la ville serbe de Niš en 2010
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1990
Nommé dans l'équipe type du championnat du Japon en 1995, 1996 et 1999
Nommé dans la "dream-team" des 110 ans de l'OM en 2010
À reçu l'ordre de 4ème classe du Soleil Levant en 2015
VIDÉO
Dejan Savicevic
photo: ©Michael Cooper
Dejan Savicevic
Dejan Savichevich (Дејан Савићевић)
Né le 15 septembre 1966 à Titograd (ex-YOU)
Monténégrin, Milieu offensif/Attaquant, 1m78
Surnom: Le génie
(Matchs amicaux: 21 sélections, 6 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 15 sélections, 10 buts)
(Coupe du Monde: 5 sélections)
(Qualif Euro: 13 sélections, 3 buts)
(Coupe Kirin: 2 sélections)
1ère sélection : le 29 octobre 1986 contre la Turquie (4-0)
Dernière sélection : le 9 octobre 1999 contre la Croatie (2-2)
1982/88 FK Buducnost Podgorica (YOU) 131 matchs, 35 buts
1988/92 Etoile Rouge de Belgrade (YOU) 94 matchs, 32 buts
(Championnat de Yougoslavie: 72 matchs, 23 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 14 matchs, 6 buts)
(Coupe de l'UEFA: 6 matchs, 3 buts)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match)
(Coupe Intercontinentale: 1 match)
1992/98 Milan AC (ITA) 143 matchs, 35 buts
(Championnat d'Italie: 97 matchs, 21 buts)
(Coupe d'Italie: 20 matchs, 7 buts)
(Supercoupe d'Italie: 2 matchs, 1 but)
(Ligue des Champions: 18 matchs, 5 buts)
(Coupe de l'UEFA: 3 matchs, 1 but)
(Supercoupe de l'UEFA: 2 matchs)
(Coupe Intercontinentale: 1 match)
1999 Etoile Rouge de Belgrade (SER) 3 matchs
1999/2001 Rapid de Vienne (AUT) 54 matchs, 20 buts
(Championnat d'Autriche: 44 matchs, 18 buts)
(Coupe d'Autriche: 3 matchs)
(Ligue des Champions: 2 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 5 matchs, 1 but)
Largement considéré comme le plus grand footballeur monténégrin de tous les temps, Dejan Savicevic est une figure bien connue de tous ceux qui ont suivi le football européen dans les années 90.
Très bon dans les dribbles avec une technique incroyable, Dejan Savicevic demeure le plus insaisissable des joueurs de cette période charnière qui a vu la Yougoslavie et une génération exceptionnelle de footballeurs changer de papiers d’identité et s’éparpiller dans les championnats de l’Europe de l’Ouest avec des fortunes diverses. Formé dans son quartier de Titograd, à Buducnost, en 1982, il devient l'une des révélations de la Yougoslavie. Il ne tarde pas à s'engager pour l'un des plus grands clubs de l'ancien régime fédéral: l'Étoile Rouge. À Belgrade, il partage l’affiche avec les monuments Dragan Stojkovic, Robert Prosinecki et Darko Pancev, rien que ça. En trois saisons pleines, il remporte trois championnats, deux coupes, une Ligue des Champions contre l'OM de Basile Boli et une coupe Intercontinentale. Un palmarès fantastique.
photo: ©DR
Pourquoi seulement trois saisons alors qu’il a passé quatre années à jouer au Marakana? Quand il arrive en 1988, c’est après avoir refusé de jouer pour le Partizan, club historique de l’armée… C’est par pur hasard qu’il est ainsi appelé à effectuer son service militaire dès le début de la saison. Il ne dispute donc aucun match de championnat, étant qualifié seulement pour les matchs européens et l’équipe nationale. Ironie de l’histoire, Savicevic écrit sa carrière à travers des rencontres européennes et ne parvient jamais à trouver la régularité nécessaire en championnat. Suite au succès en C1 de l'Étoile Rouge en 1991, il se fait injustement voler le Ballon d'or par un certain Jean-Pierre Papin terminant deuxième à égalité avec l'allemand Lothar Matthaüs et son ami Pancev. C’est d’ailleurs aux côtés du français qu’il débarque au Milan AC en 1992, avec la lourde tache de remplacer le grand buteur hollandais Marco Van Basten.
Souhaité par Berlusconi et non par Capello, qui n’a que faire d’un nouveau fantaisiste, il ne joue que 10 matchs et attend six mois avant de faire trembler les filets de San Siro. Il est même exclu du groupe qui va à Munich disputer la finale de la Ligue des Champions 1993 face à l'OM et ne fera pas partie des hommes emmenés par Don Fabio au Japon pour l’Intercontinentale. Mais heureusement par la suite, le coach italien croit en lui. Il devient alors l'un des symboles des Invincibili et de la domination du Milan au milieu des années 90. Son sens du dribble avec notamment un pied gauche magique en ont fait l'un des grands artistes des Rossoneri. Une de ses grandes performances restera la victoire historique 4 buts à 0 face à la Dream-team du FC Barcelone en finale de C1 en 1994. Baresi et Costacurta suspendus, Capello choisit une formation hyper offensive pour lutter contre la possession barcelonaise. Pendant 90 minutes, Savicevic est magnifique. Il marque notamment le troisième but incroyable d'un lob somptueux en dehors de la surface sur le gardien espagnol Andoni Zubizarreta. Un véritable chef d'œuvre. La saison suivante, les supporters parisiens se souviennent particulièrement de leur impuissance face à son doublé lors de la demi-finale de Ligue des Champions 94-95. En finale, alors qu’il se déclare apte, il est mis de côté pour "blessure". L’Ajax de Van Gaal punit l’excès défensif de Fabio Capello, 1 but à 0. Avec les Rossoneri, il remporte trois titres de champion, trois supercoupes italiennes, une C1 et une supercoupe de l'UEFA.
International yougoslave depuis 1988, il sera moins performant avec l'équipe nationale mais participe tout de même à deux Coupes du Monde (1990 et 1998). Après une courte période sans club et une pige de 6 mois dans le club qu'il a révélé, il met un terme à sa carrière en Autriche au Rapid de Vienne. Il prend par la suite les reines de la sélection serbe mais ne réussi pas à qualifier l'équipe pour la coupe du Monde 2002 organisé au Japon et en Corée du Sud, il sera demis de ses fonctions en 2003. Depuis, le joueur s'est rapproché de sa région d'origine puisqu'il est devenu président de la Fédération de football du Monténégro. Lors de son mandat, le nouveau pays adhère à la FIFA et a l'UEFA en tant que nation indépendante en 2007. Le début d'une nouvelle ère.
PALMARÈS
Finaliste du Championnat d'Europe espoirs en 1990 (Yougoslavie)
Vainqueur de la Ligue des Champions en 1991 (Étoile Rouge de Belgrade) et 1994 (Milan AC)
Finaliste de la Ligue des Champions en 1993 et 1995 (Milan AC)
Vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1991 (Étoile Rouge de Belgrade)
Finaliste de la Coupe Intercontinentale en 1994 (Milan AC)
Vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA en 1994 (Milan AC)
Finaliste de la Supercoupe de l’UEFA en 1991 (Étoile Rouge de Belgrade) et 1993 (Milan AC)
Champion d’Italie en 1993, 1994 et 1996 (Milan AC)
Champion de Yougoslavie en 1990, 1991 et 1992 (Étoile Rouge de Belgrade)
Vice-champion de Yougoslavie en 1989 (finale non-jouée) (Étoile Rouge de Belgrade)
Vice-champion d’Autriche en 2001 (Rapid Vienne)
Vainqueur de la Supercoupe d’Italie en 1993 et 1994 (finale non-jouée) (Milan AC)
Finaliste de la Supercoupe d’Italie en 1996 (Milan AC)
Finaliste de la Coupe d'Italie en 1998 (Milan AC)
Vainqueur de la Coupe de Yougoslavie en 1990 (Étoile Rouge de Belgrade)
Vainqueur de la Coupe de Serbie-Monténégro en 1999 (Étoile Rouge de Belgrade)
Finaliste de la Coupe de Yougoslavie en 1991 et 1992 (Étoile Rouge de Belgrade)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’argent en 1991
Élu meilleur footballeur yougoslave de l’année en 1995
Élu meilleur athlète yougoslave de l'année en 1991
Élu sportif de l'année de l'Étoile Rouge de Belgrade en 1991
Intronisé au Hall of Fame du Milan AC
DIVERS
- En 2004, il est devenu le premier président de la fédération monténégrine de football.
SOURCES/RESSOURCES
- Le Monde
VIDÉO
Dragan Dzajic
photo: ©DR
Dragan Dzajic
Драган Џајић
Né le 30 mai 1946 à Ub (YOU)
Surnom: "Dzaja", "Dragan Magic"
85 sélections, 23 buts
(Matchs amicaux: 33 sélections, 5 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 13 sélections, 6 buts)
(Coupe du Monde: 5 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 16 sélections, 4 buts)
(Euro: 5 sélections, 4 buts)
(Jeux Olympiques: 5 sélections)
(Coupe de l'Indépendance: 8 sélections, 3 buts)
1ère sélection : le le 17 juin 1964 contre la Roumanie (1-2)
Dernière sélection : le 16 septembre 1979 contre l'Argentine (4-2)
U18: 6 sélections, 2 buts
1962/75 Étoile Rouge de Belgrade (YOU) 309 matchs, 115 buts
(Championnat de Yougoslavie: 280 matchs, 108 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 14 matchs, 4 buts)
(Coupe des Coupes: 5 matchs, 1 but)
(Coupe d'Europe des villes de foires: 10 matchs, 2 buts)
1975/77 SC Bastia (FRA) 70 matchs, 31 buts
1977/78 Étoile Rouge de Belgrade (YOU) 28 matchs, 7 buts
(Championnat de Yougoslavie: 25 matchs, 5 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 3 matchs, 2 buts)
Pour la plupart des spécialistes, Dragan Dzajic est le meilleur joueur de l'histoire du football yougoslave.
Ailier rapide, technique, dribbleur passé à postérité comme recordman des sélections en équipe nationale (85 sélections), dont il a été le capitaine dès l'âge de 21 ans, Dzajic a également laissé un souvenir impérissable à l'Étoile Rouge de Belgrade, son club de toujours, mais aussi dans l'Hexagone où il a joué deux saisons à Bastia sur l'île de beauté.
Talent précoce formé chez les jeunes du FK Jedinstvo, Dragan Dzajic débarque et débute sa riche et longue carrière sous le maillot de l'Étoile Rouge à 17 ans, dirigé d'une main de maître par l'entraîneur Miljan Miljanic. Trois ans plus tard, il devient le plus jeune capitaine du club phare de la capitale yougoslave. Attaquant de feu, Dragan Dzajic était un ailier gauche passeur-buteur surdoué. Il fallait le voir débouler sur son aile, déborder tous les défenseurs avant d'expédier un centre brossé millimétré. Mais Dzajic n'était pas uniquement un passeur. L'homme au pied gauche magique était également un buteur hors pair, marquant même parfois sur corner direct comme celui inscrit face à son compatriote Ilija Pantelic lors d’un fantastique 5 buts à 2 infligé au PSG de Mustapha Dahleb. Il inscrit 108 buts en 281 matches dans le championnat de Yougoslavie et 31 buts en 70 rencontres lors de son passage dans le championnat français. Pas mal pour un ailier!
photo:©sportska revija
Capable de marquer dans n'importe quel angle, il tirait aussi des coups francs "Platiniens" avant l'heure. Son palmarès est aussi bien fourni avec cinq championnats nationaux (1964, 1968, 1969, 1970 et 1973) et quatre coupes de Yougoslavie (1964, 1968, 1970 et 1971). Avec l'ancienne sélection fédérale de Yougoslavie, il devient un pilier de l'équipe bleu et blanc. Il débute le 17 juin 1964 face à la Roumanie (défaite 2 buts à 1) à tout juste 18 ans. En deux participations à la phase finale de l'Euro, Dzajic fait trembler les filets à quatre reprises en cinq capes. Il atteint même la finale du tournoi en 1968, ne s'inclinant que face à l'Italie après avoir contraint la Squadra Azzurra à rejouer la rencontre (1-1 lors du premier match puis 2 buts à 0 pour les italiens lors de la seconde rencontre). Protagoniste lors de la demi-finale contre l'Angleterre, il marque le seul but de la rencontre d'un lob d'école à 5 minutes de la fin.
Héros national dans son pays, ce joueur aux qualités humaines appréciées, en qui Pelé salue "le miracle des Balkans", a porté haut les couleurs de la Yougoslavie pendant plus de quinze ans, de 1964 à 1979. Il participe également à une coupe du Monde, en 1974, sans succès malgré une victoire record face au Zaïre (9 buts à 0 dont un but inscrit par lui même). Il décide de raccrocher les crampons à l'Étoile Rouge après son escapade corse. Après sa carrière exceptionnelle, l'ailier gauche est nommé Étoile parmi les "Étoiles de l’Etoile". Un titre décerné aux joueurs ayant eu un impact majeur sur l’histoire du club et ayant rendu le nom du club célèbre dans le monde entier. Par la suite, il reprend des études et obtient un diplôme en économie et en commerce. Il devient directeur de l'Étoile Rouge de 1979 à 1988 puis président entre 1998 et 2004 et encore une fois entre 2012 et 2014 avant d’en devenir président honorifique en 2014. Il a ainsi passé 48 ans au club en 2011, raflant tout sur son passage avec 39 trophées. Une sacrée longévité pour la légende de Zvezda. L'Étoile de l'Étoile.
PALMARÈS
Finaliste de l'Euro en 1968 (Yougoslavie)
4ème de l'Euro en 1976 (Yougoslavie)
Vainqueur des Jeux Méditerranéens d'Izmir en 1971 (Yougoslavie)
Vainqueur de la Coupe Mitropa en 1968 (Etoile Rouge Belgrade)
Champion de Yougoslavie en 1964, 1968, 1969, 1970 et 1973 (Etoile Rouge Belgrade)
Vice-champion de Yougoslavie en 1972 et 1978 (Etoile Rouge Belgrade)
Vainqueur de la Coupe de Yougoslavie en 1964, 1968, 1970 et 1971 (Etoile Rouge Belgrade)
Finaliste de la Coupe de Yougoslavie en 1973 (Etoile Rouge Belgrade)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon de bronze en 1968
Meilleur Buteur de l'Euro en 1968 (2 buts)
Nommé dans l'équipe type du tournoi de l'Euro 1968 et 1976
Élu "joueur en or" des 50 dernières années de la Yougoslavie par l'UEFA en 2003
Élu meilleur athlète yougoslave de l'année en 1969
Élu sportif de l'année de l'Étoile Rouge de Belgrade en 1966, 1967, 1968, 1969 et 1970
Nommé "Étoile" de l'Étoile Rouge de Belgrade
DIVERS
- Dzajic, directeur de l'Étoile Rouge de 1979 à 1988 puis une première fois président de 1998 à 2004, avait été inculpé en juin 2010 de détournement de fonds lors de transferts de joueurs. Deux autres anciens fonctionnaires du club ainsi qu'un agent de plusieurs joueurs, avaient également été inculpés dans le cadre de cette affaire, qui a été classée sans suite. Il est de nouveau président du club depuis 2012.