Pologne
Wlodzimierz Lubanski
photo:©DR
Wlodzimierz Lubanski
Wlodzimierz Lubanski Léonard
Né le 28 février 1947 à Gliwice (POL)
Surnom: Wlodek, Le Pelé blanc
75 sélections, 48 buts
(Matchs amicaux: 37 sélections, 24 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 13 sélections, 15 buts)
(Coupe du Monde: 5 sélections)
(Qualif Euro: 10 sélections, 6 buts)
(Jeux Olympiques: 6 sélections, 2 buts)
(Qualif Jeux Olympiques: 4 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 4 septembre 1963 contre la Norvège (9-0)
Dernière sélection : le 24 septembre 1980 contre la Tchécoslovaquie (1-1)
U18: 9 sélections, 3 buts
1963/75 Gornik Zabrze (POL) 315 matchs, 228 buts
(Championnat de Pologne: 234 matchs, 155 buts)
(Coupe de Pologne: 35 matchs, 40 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 26 matchs, 15 buts)
(Coupe des Coupes: 17 matchs, 15 buts)
1975/82 Lokeren (BEL) 225 matchs, 97 buts
(Championnat de Belgique: 196 matchs, 82 buts)
(Coupe de Belgique: 20 matchs, 14 buts)
(Coupe de l'UEFA: 9 matchs, 1 but)
1982/83 Valenciennes (FRA) 31 matchs, 28 buts
1983/85 Stade Quimpérois (FRA) 58 matchs, 14 buts
1985/86 FC Malines (BEL) 1 match (entraîneur-joueur)
Wlodzimierz Lubanski est assurément l’un des meilleurs joueurs polonais de tous les temps si ce n’est le meilleur.
Élégant et doté d’une technique bien au dessus de la moyenne, il est alors ce qui se fait de mieux en numéro 10 dans les années 70. Un génie précoce surnommé "Le Pelé Blanc" par des journalistes Brésiliens et Péruviens lors d’une tournée avec son club de Silésie en Amérique du Sud. Rien que ça. Un attaquant qui pesait sur le jeu et surtout qui marquait beaucoup de buts comme le "Roi". Né en 1947 dans la cité minière de Gliwice, le bambin montre très tôt d’étonnantes prédispositions pour le football. Après avoir évolué dans les équipes de jeunes de sa ville natale, il attire très rapidement la convoitise des grands clubs polonais. C’est finalement le Gornik Zabrze, champion de Pologne en titre, qui engage le prodige. C’est donc dans une équipe déjà performante que débarque, à l'âge de 15 ans, le jeune Lubanski. Loin de jouer les faire-valoir, il fait ses débuts en première division à 16 piges et s'offre déjà son premier titre de champion. Il se forge un palmarès impressionnant en remportant avec son club au moins un trophée par saison (sept titres de champion et six coupes de Pologne) de 1963 à 1972.
Fer de lance du football polonais décomplexé, la renommée du Gornik Zabrze va rapidement franchir les frontières du pays. Le club polonais commence à obtenir des résultats intéressants dans les compétitions européennes. Après s’être incliné lors de la saison 1967-68 en quart de finale de C1 face au Manchester United, l point d’orgue est atteint lors de la saison suivante puisque les "Trójkolorowi" deviennent le premier club polonais à accéder à une finale de Coupe d'Europe. Après avoir éliminé successivement l’Olympiakos, les Glasgow Rangers, le Levski Sofia et l’AS Roma, l’équipe de Lubanski affronte Manchester City en finale. Un match au goût bizarre pour les Polonais. Alors que le score est de 2 buts à 1 en faveur des Anglais, Lubanski trouve le chemin des filets et égalise. Malheureusement au même moment l’éclairage du stade de Vienne est coupé et l’arbitre n’accorde pas le but polonais prétextant qu'il n’a rien vu. Le score en reste là et Manchester est déclaré vainqueur. Au niveau des récompenses personnelles, l’attaquant du Gornik termine quatre fois de suite meilleur buteur du championnat de Pologne. Il est même proche de signer au Real Madrid en 1970 après avoir fait forte impression lors d’un match de gala au profit de l’UNICEF. Pourtant en dépit d’une offre d’un million de dollars, la fédération polonaise refuse de laisser filer son joyau. Sa seule chance de briller dans un grand club est passée, elle ne se représentera plus jamais.
photo: ©biographia24
Côté sélection, il devient à 16 ans et demi le plus jeune international polonais de l'histoire. Face à la Norvège le 4 avril 1963, la Pologne s’impose par 9 buts à 0 avec un but inscrit par le jeune Wlodzimierz sous le maillot des Aigles. Comme en club, il va rapidement s’imposer comme un titulaire indiscutable avec l’équipe nationale. Il remporte une médaille d'or durant les Jeux Olympiques de Munich en 1972 et participe à la Coupe du Monde 1978 organisé en Argentine. Il loupe malheureusement le Mondial 1974 à cause d'une vilaine blessure qu'il le prive d'une reconnaissance internationale proportionnelle à son immense talent. Les connaissances médicales de l'époque n’étant pas aussi performantes que de nos jours. En 1980, dix sept ans après ses débuts en sélection, Lubanski honore sa 65ème et dernière cape internationale face à la Tchécoslovaquie (1-1). À cette occasion, il marque son ultime but pour la sélection. Ce n’est qu'en 1975 que Lubanski sera autorisé à quitter la Pologne.
Certes il n’a pas encore atteint l’âge requis de 30 ans, mais les instances dirigeantes lui accordent ce bon de sortie en raison de son état physique désastreux et de ses états de service glorieux. L’attaquant polonais rejoint donc les rangs de Lokeren où il dispute tout de même encore sept saisons. À force de volonté, il retrouve une partie de son lustre d'antan. Outre-Quiévrain, il va grandement aider le club à connaître l’Europe. Rejoint par son compère en sélection en 1980, Grzegorz Lato, il marque 82 buts en 196 matchs de championnat. Moins rapide qu'avant, il décide de débarquer en France à l'âge de 35 ans. Il dispute une saison avec l’US Valenciennes et termine sa carrière de joueur à Quimper en 1985. Une fois les crampons raccrochés, il s’essaie à la carrière d’entraîneur mais s’aperçoit rapidement que ce métier n’est pas fait pour lui. Il s'installe en Belgique pour devenir agent de joueur avant de revenir en Pologne en 2011 pour devenir vice-président du Polonia Varsovie. Lors du jubilé de l’UEFA, chaque pays doit choisir son meilleur joueur des 50 dernières années. C’est bien entendu Wlodzimierz Lubanski qui est retenu pour la Pologne devant plusieurs légendes polonaises du ballon rond (Boniek, Lato, Deyna...). Une récompense amplement méritée pour ce joueur peut être le plus doué du football polonais mais également le plus malchanceux. En effet, Wlodek n’aura jamais la reconnaissance internationale que son immense talent aurait méritée à cause des contraintes diplomatiques d’une époque où les footballeurs de l’Est ne franchissaient pas le rideau de fer comme il le voulait. Quand on voit la carrière d’un Boniek après lui, cela laisse forcément beaucoup de regrets pour lui qui n’a connu de l’Ouest que la Belgique et la deuxième division française.
PALMARÈS
Médaille d'or aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 (Pologne)
Finaliste de la Coupe des Coupes en 1970 (Gornik Zabrze)
Champion de Pologne en 1963, 1964, 1965, 1966, 1967, 1971 et 1972 (Gornik Zabrze)
Vice-champion de Pologne en 1969 et 1974 (Gornik Zabrze)
Vice-champion de Belgique en 1981 (Lokeren)
Vainqueur de la Coupe de Pologne en 1965, 1968, 1969, 1970, 1971 et 1972 (Gornik Zabrze)
Finaliste de la Coupe de Pologne en 1966 (Gornik Zabrze)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu footballeur polonais de l’année en 1967 et 1970
Élu footballeur polonais de l'année par le journal polonais "Sport" en 1970
Soulier d’or Polonais en 1972
Meilleur buteur de la Coupe des Coupes en 1970 (7 buts) et 1971 (8 buts) (Gornik Zabrze)
Meilleur buteur du championnat de Pologne en 1966 (23 buts), 1967 (18 buts), 1968 (24 buts) et 1969 (22 buts) (Gornik Zabrze)
Meilleur buteur du championnat de France de D2 en 1983 (28 buts) (Valenciennes)
Élu "joueur en or" des 50 dernières années de la Pologne par l'UEFA en 2003
Prix UNESCO du joueur international le plus Fair-play en 1978
À reçu la croix de chevalier de l'Ordre Polonia Restituta en 1997 puis la croix d'officier en 1997
Nommé Commandeur de l'ordre du Mérite de la république de Pologne en 2015
Nommé Maître émérite des sports de l'URSS en 1957
Nommé citoyen d'honneur de Zabrze en 2012
VIDÉO
Kazimierz Deyna
Photo: ©DR
Né le 23 octobre 1947 à Starogard Gdanski (POL)
Décédé le 1er septembre 1989 à San Diego (USA)
Polonais, Milieu offensif, 1m80
Surnoms: Le général, "rogal", Kaz, Kaka
97 sélections, 41 buts
(Matchs amicaux: 46 sélections, 19 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 16 sélections, 10 buts)
(Coupe du Monde: 13 sélections, 4 buts)
(Qualif Euro: 10 sélections)
(Qualif Jeux Olympiques: 2 sélections)
(Jeux Olympiques: 10 sélections, 8 buts)
1ère sélection : le 24 avril 1968 contre la Turquie (8-0)
Dernière sélection : le 21 juin 1978 contre le Brésil (1-3)
olympique: 6 sélections, 4 buts
espoirs: 2 sélections, 2 buts
U19: 5 sélections
1966 LKS Lodz (POL) 1 match
1966/78 Legia Varsovie (POL) 389 matchs, 141 buts
(Championnat de Pologne: 304 matchs, 94 buts)
(Coupe de Pologne: 45 matchs, 30 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 14 matchs, 4 buts)
(Coupe des Coupes: 8 matchs, 5 buts)
(Coupe de l'UEFA: 12 matchs, 2 buts)
(Coupe Intertoto: 6 matchs, 6 buts)
1978/81 Manchester City (ANG) 43 matchs, 13 buts
(Championnat d'Angleterre: 38 matchs, 12 buts)
(Coupe d'Angleterre: 2 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 2 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 1 match, 1 but)
1981/84 San Diego Sockers (USA) 90 matchs, 44 buts
1981/87 San Diego Sockers (USA) (en salle) 169 matchs, 118 buts
Kazimierz Deyna est surement l'un des meilleurs footballeurs polonais de l'histoire. Il a été l’idole d’un peuple, le symbole du pays, le talent pur.
La panoplie du joueur complet
Jouant toujours tête levée, la marque des grands, "Kaz" avait une excellente vision du jeu qui lui permettait d’alterner sans aucune difficulté le jeu long ou le jeu court. Capable de jouer en déviation, il savait également temporiser par un dribble ou une conservation de balle en attendant de pouvoir faire la meilleure passe possible à un partenaire démarqué. Si le jeu de tête n’était pas son point fort, il n’en demeurait pas moins un excellent buteur. La qualité de sa frappe de balle était remarquable dans le jeu et aussi sur coup de pieds arrêtés. Sa frappe brossée qui lui permettait de marquer sur coup franc ou même directement sur corner direct lui a valu le surnom de "rogal" (croissant en polonais).
L'envol du Legia
Né dans la région de Gdansk en 1947, le jeune Kazimierz rejoint les couleurs du club local à 11 ans. Très vite, sa réputation dépasse les limites de sa ville. Sélectionné dans les équipes nationales de jeunes, il attire la convoitise des grands clubs de Pologne. En 1966, le LKS Lodz pense avoir réalisé la bonne affaire en faisant signer le jeune surdoué. Mais une mauvaise nouvelle va être envoyé par le tout puissant club du Ministère de l’Armée, le Legia Varsovie. Après seulement un match joué pour le club de Lodz, Kazimierz reçoit une très habile convocation pour effectuer son service militaire à Varsovie. À 19 ans, Deyna débarque alors au Legia. Il ne sait pas encore qu'il va passer treize saisons sous les couleurs du club de la capitale et en devenir l’un des éléments moteurs et du même coup le chouchou du public. L'entraîneur confie rapidement au jeune Kazimierz l’animation du jeu de l’équipe. Son arrivée doit permettre au club de Varsovie de stopper l’hégémonie du Ruch Chorzow qui truste les victoires en championnat et en coupe. Dès la saison 1967-68, il devient le titulaire indiscutable au poste de meneur du Légia et côtoie des joueurs très talentueux comme Brychszy, Gadocha, Gmoch et Kasperczak. Avec un tel joueur dans ses rangs le club de Varsovie s’attribue le titre de champion deux fois consécutivement (1969 et 1970) avant d'être vice-champion en 1971.
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L'époque dorée de la Pologne
La première sélection en équipe nationale ne se fait pas attendre puisqu'il est convoqué en avril 1968 et porte pour la première fois le maillot blanc frappé de l’aigle lors d'une victoire facile face à la modeste Turquie (8 buts à 0). Kazimierz va effectuer un long bail avec le maillot de sa patrie dont il portera le maillot à 97 reprises pour un total de 41 buts inscrits. Il fait partie des campagnes glorieuses de l’équipe nationale. En 1972, la Pologne devient championne olympique avec un Deyna meilleur buteur du tournoi (9 buts). En 1973, suite à la grave blessure de Lubanski, il devient capitaine de la sélection. C’est brassard au bras que "le Général" emmène ses troupes se qualifier à Wembley pour la coupe du Monde 1974. Lors de la compétition en Allemagne, Deyna est au sommet de son art et contribue très largement à la troisième place polonaise. Désigné meilleur meneur de jeu du tournoi, il figure dans l’équipe type de la compétition. Cette année là, le joueur polonais est même classé troisième à l’élection du Ballon d’Or derrière l'allemand Franz Beckenbauer et l'hollandais Johan Cruyff, rien que ça. Après avoir obtenu une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Montréal, il participe à sa seconde phase finale de coupe du Monde en Argentine en 1978. La Pologne y obtient une méritoire cinquième place et Kazimierz met fin, à cette occasion, à sa carrière internationale.
Un départ sans retour
En 1978, il bénéficie de la possibilité donnée aux footballeurs trentenaires de rejoindre l'étranger. Pas de Real Madrid, d’Inter Milan ou de Cosmos, ce sont les autorités militaires polonaises qui décident. Il débarque à Manchester City contre une indemnité de transfert ridicule (110 000 livres sterling et des équipements de bureau!!!). À cette époque le football britannique n’est pas réputé pour son côté technique. Deyna l’amoureux du beau geste ne se fera jamais au jeu rugueux développé dans le championnat anglais. Il reste deux saisons et demi chez les Citizens disputant au total 38 rencontres de championnat et marquant 12 buts. Pourtant Kazimierz rêve d’autres horizons. À 34 ans, il part de l’autre côté de l’Atlantique pour évoluer quatre saisons avec les Sockers de San Diego. L'occasion pour le prodige d'apparaître dans le film historico-footballistique de John Huston "À nous la victoire". Deyna y joue le rôle, fugace, d'un soldat polonais prisonnier d'un camp allemand durant la seconde Guerre Mondiale. L'international polonais va passer plusieurs années magnifiques dans le club californien avec trois titres de champion des Etats-Unis à la clé. En 1987, il raccroche les crampons et souhaite ouvrir une école de football pour les jeunes. Ruiné par son manager américain, il ne peut mettre son projet à exécution. À cette même époque, il rencontre des difficultés dans sa vie familiale. Tous ces éléments font que Deyna, qui n’a jamais touché une goutte d’alcool, commence à boire. Fatigué, il envisage de revenir dans sa Pologne natale. Le destin ne lui en laissera pas le temps. Il trouve la mort dans un accident de voiture à San Diego en Californie a l'âge de 42 ans. Les analyses pratiquées laisseront apparaître un fort taux d’alcool dans son sang. Désigner le meilleur footballeur polonais de tous les temps n’est pas un exercice facile. Avec des joueurs tels que Boniek, Lubanski ou Lato la concurrence est rude. Il me semble toutefois que Deyna possède une longueur d’avance sur ses "adversaires". À ses qualités de buteur évidentes il associe, contrairement aux autres prétendants, cette capacité d’organiser le jeu et une véritable sensibilité tactique. Surement l’avis d'un jury de spécialistes du pays qui, en l’an 2000, l'ont désigné meilleur joueur polonais du 20ème siècle.
PALMARÈS
3ème de la Coupe du Monde en 1974 (Pologne)
Médaille d'or aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 (Pologne)
Médaille d'argent aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976 (Pologne)
Champion de Pologne en 1969 et 1970 (Legia Varsovie)
Vice-champion de Pologne en 1971 (Legia Varsovie)
Vainqueur de la Coupe de Pologne en 1973 (Legia Varsovie)
Finaliste de la Coupe de Pologne en 1969 (Legia Varsovie)
Champion de MISL (indoor) en 1983, 1985 et 1986 (San Diego Sockers)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon de bronze en 1974
Élu footballeur polonais de l’année en 1973 et 1974
Élu footballeur polonais de l'année par le journal polonais "Sport" en 1969, 1972 et 1973
Soulier d’or polonais en 1977
Élu meilleur joueur polonais du 20ème siècle par le magazine polonais "Football" en 2000
Maître des sports émérite de Pologne en 1971
À reçu la Croix d'or du mérite Polonais en 1972
À reçu la Croix de Chevalier de l'Ordre Polonia Restituta en 1974
À reçu l'Insigne d'or PZPN en 1972
À reçu la Médaille d'or "Pour réalisations sportives exceptionnelles" remis par le comité de la Culture polonaise en 1972
DIVERS
- Kazimierz Deyna figure en bonne place dans le musée du Legia Varsovie situé dans l'enceinte du club, la Pepsi Arena.
- Son numéro 10 est retiré par le Legia Varsovie.
SOURCES/RESSOURCES
- Pascal S. sur Foot Nostalgie
VIDÉO
Grzegorz Lato
Photo: ©Alamy
Grzegorz Lato
Grzegorz Boleslaw Lato
Né le 8 avril 1950 à Malbork (POL)
Surnom: Bolek
100 sélections, 45 buts
(Matchs amicaux: 50 sélections, 23 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 9 sélections, 5 buts)
(Coupe du Monde: 20 sélections, 10 buts)
(Qualif Euro: 16 sélections, 4 buts)
(Jeux Olympiques: 5 sélections, 3 buts)*
*non-officiel pour la FIFA
1ère sélection : le 17 novembre 1971 contre la RFA (1-1)
Dernière sélection : le 17 avril 1984 contre la Belgique (0-1)
U23/olympique: 30 sélections, 10 buts
espoirs: 1 sélection
1966/80 Stal Mielec (POL) 309 matchs, 118 buts
(Championnat de Pologne: 295 matchs, 117 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 4 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 10 matchs)
1980/82 Lokeren (BEL) 78 matchs, 15 buts
(Championnat de Belgique: 64 matchs, 12 buts)
(Coupe de l'UEFA: 14 matchs, 3 buts)
1982/84 CF Atlante (MEX) 45 matchs, 16 buts
1984/91 Polonia Hamilton (CAN)
Idole absolue du Stal Mielec, la carrière de Grzegorz Lato coïncide également avec l'âge d'or du football polonais dans les années 80.
Natif d'une petite ville située au nord de la Pologne près de Gdansk, le jeune gamin débarque avec sa famille à Mielec. Son père disparu quelques années après s'était fait muter dans l'industrie aéronautique. Dès son plus jeune âge, il se passionne pour le ballon rond. À l'âge de 12 ans, il décide lui et son frère de se présenter au centre de formation du club de la ville, le Stal Mielec. Si son frangin Ryszard préfère arrêter pour se consacrer pleinement à ses études, Grzegorz lui se consacre l’esprit libre au football après avoir obtenu son diplôme de mécanicien. De plus, le Stal Mielec lui offre une maison ainsi qu'une voiture afin de préserver son élément le plus prometteur. Une polémique et des critiques de la presse que Lato préfère répondre sur le terrain. À la fin des années 60, un certain Henryk Kasperczak renforce un effectif dont seuls surnagent le brillant gardien Zygmunt Kukla et surtout Lato. Les effets de la complémentarité entre le meneur de jeu et l'ailier ne se font pas attendre, puisque le club qui évolue en seconde division termine deuxième en 1970 et monte en Ekstraklasa, l'élite polonaise. En plus de Jan Domarski, Lato démontre tout le potentiel de son talent et explose. Le club de la petite ville réalise l'authentique exploit en étant sacré champion de Pologne lors de la saison 1972-73 pour la première fois de son histoire, trois ans seulement après sa montée. L'euphorie qui s'était emparée alors de la ville de Mielec est indescriptible. Il faut se rendre compte de la joie, de la fierté magnanime qu'ils ont procuré au petit peuple polonais, au nez et à la barbe des cadors aristocrates (Legia Varsovie, Górnik Zabrze, Ruch Chorzów). Buteur doué d'un instinct phénoménal, Lato contribue largement au véritable exploit de son équipe avec treize réalisations. Ce groupe talentueux monte sur le podium quatre années de suite et sera de nouveau couronné champion pour la deuxième fois en 1976, confirmant que cette équipe n'est pas là par hasard.
Photo: ©Alamy
Conséquence logique de ses excellentes prestations en club, Lato est appelé en sélection et honore sa première cape en équipe nationale en novembre 1971 face à la redoutable RFA à Hambourg (1-1). Un an plus tard, il fait partie des 22 sélectionnés par le légendaire Kazimierz Gorski aux Jeux Olympiques de Munich. La Pologne remporte la médaille d'or en terminant invaincus, meilleur attaque du tournoi, triomphant en finale du double-médaillé en titre, la Hongrie de Florian Albert. Contre toute attente, les joueurs ont surpris par leur jeu typiquement latin: mouvements, passes courtes, vitesse, volonté créatrice résolument offensive. Ça a permis de dévoiler aux yeux du Monde entier une génération de footballeurs polonais d'exception. Tomaszewski dans les buts, Żmuda, sa sentinelle, cruciale dans un dispositif hyper offensif, maître de la ligne de hors-jeu, Szymanowski ou encore Szarmach. Le tout articulé autour de cadres offensifs totalement décadrés, une attaque digne d'une oeuvre d'art contemporain: Gadocha, Lubański, Lato et le maître à jouer Kazimierz Deyna. Certes, Lato a dû le plus souvent se contenter du rôle de joker de luxe, mais ce n'est que partie remise, car deux ans après cette victoire historique, toujours en RFA, il dispute non seulement tous les matches de la coupe du Monde, mais termine également meilleur buteur de la compétition avec 7 buts inscrits, contribuant ainsi aux succès historiques des Polonais face aux grandes nations du football notamment l'Argentine (3 buts à 2), l'Italie (2 buts à 1) et le Brésil (1 but à 0), des victoires qui ont permis de décrocher une troisième place mérité. Il participe également au Mondial de 1978, éliminé au second tour, et celle de 1982, pendant laquelle les Polonais achève une décennie épatante terminant de nouveau à la troisième place. Le paradoxe, c'est que cette génération dorée n'est jamais parvenue à atteindre la phase finale d'un Euro. Au total, celui qui est souvent confondu avec son compère Robert Gadocha pour sa silhouette comptabilise 10 buts dans la plus prestigieuse des compétitions.
En fin de carrière, en récompense pour tout ce qu'il a réalisé pour la Nation polonaise, le Parti ouvrier au pouvoir (le POUP) lui permet de tenter sa chance à l'étranger. Il refuse une invitation du roi Pelé pour jouer avec les Cosmos de New-York qui compte dans ses rangs Franz Beckenbauer, Carlos Alberto Torres et Johan Neeskens préférant rejoindre finalement la Belgique en 1980 et le KSC Lokeren. Il y reste trois saisons et compose une attaque impressionnante aux côtés de son coéquipier Wlodzimierz Lubanski et un puissant Danois, le "bison", Preben-Elkjaer Larsen. Il effectue ensuite un détour au Mexique puis raccroche les crampons dans une ligue amateur au Canada afin de consacrer plus de temps à ses enfants, Pawel et Magdalena. Il passe sept saisons comme joueur puis comme entraîneur dans ce club de la ville d’Hamilton près de Toronto, un coin à forte concentration d’immigrés polonais. Ruiné pourtant par un compatriote peu scrupuleux, il décide en 1991 de prendre un billet de retour à destination de Mielec. Il accepte le poste d'entraîneur de son club formateur. Il dirige ensuite l’Olimpia Poznan, l'Amica Wronki et le Widzew Lodz avant de tout plaquer pour venir définitivement s’installer à Mielec. Même si il n'a pas était élu "joueur en or" de la Pologne par l'UEFA en 2004, Lato reste un grand attaquant et l'un des joueurs européens les plus sous-estimés du football.
PALMARÈS
3ème de la Coupe du Monde en 1974 et 1982 (Pologne)
Médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 (Pologne)
Médaillé d'argent aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976 (Pologne)
Vainqueur de la Ligue des Champions de la CONCACAF en 1983 (CF Atlante)
Champion de Pologne en 1973 et 1976 (Stal Mielec)
Vice-champion de Pologne en 1975 (Stal Mielec)
Vice-champion de Belgique en 1981 (Lokeren)
Vice-champion du Mexique en 1983 (CF Atlante)
Finaliste de la Coupe de Pologne en 1976 (Stal Mielec)
Finaliste de la Coupe de Belgique en 1981 (Lokeren)
Vice-champion de Pologne de D2 en 1970 (Stal Mielec)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1974 (7 buts)
Meilleur buteur du Championnat de Pologne en 1973 (13 buts) et 1975 (19 buts) (Stal Mielec)
Élu footballeur polonais de l’année en 1977 et 1981
Élu footballeur polonais de l'année par le journal polonais "Sport" en 1977
Soulier d’or polonais en 1976
Nommé dans l'équipe type de la Coupe du Monde 1974
À reçu la croix de Chevalier de l'Ordre de la renaissance de la Pologne en 1974 puis la croix d'officier en 1982
Maître des sports émérite de Pologne en 1971
À reçu la Médaille d'or "Pour réalisations sportives exceptionnelles" remis par le comité de la Culture polonaise
DIVERS
- Grzegorz Lato a été sénateur de 2001 à 2005, sous les couleurs de la coalition SLD-UP.
- Il a été président de la Fédération Polonaise de football de 2008 à 2012.
Zbigniew Boniek
photo: ©David Cannon
Zbigniew Boniek
Né le 3 mars 1956 à Bydgoszcz (POL)
Polonais, Milieu offensif, 1m82
Surnoms: Zibi, Bello di Notte
(Matchs amicaux: 37 sélections, 10 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 13 sélections, 4 buts)
(Coupe du Monde: 16 sélections, 6 buts)
(Qualif Euro: 14 sélections, 4 buts)
1ère sélection : le 24 mars 1976 contre l'Argentine (1-2)
Dernière sélection : le 23 mars 1988 contre l'Irlande du Nord (1-1)
1974/75 Zawisza Bydgoszcz (POL) 41 matchs, 14 buts
1975/82 Widzew Lodz (POL) 194 matchs, 59 buts
(Championnat de Pologne: 172 matchs, 50 buts)
(Coupe de Pologne: 9 matchs, 5 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 2 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 11 matchs, 4 buts)
1982/85 Juventus Turin (ITA) 133 matchs, 31 buts
(Championnat d'Italie: 81 matchs, 14 buts)
(Coupe d'Italie: 24 matchs, 8 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 18 matchs, 3 buts)
(Coupe des Coupes: 9 matchs, 4 buts)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match, 2 buts)
1985/88 AS Roma (ITA) 92 matchs, 23 buts
(Championnat d'Italie: 76 matchs, 17 buts)
(Coupe d'Italie: 14 matchs, 6 buts)
(Coupe des Coupes: 2 matchs)
Milieu offensif altruiste et rusé, Zbigniew Boniek reste connu comme l'un des meilleurs joueurs bianconeri de l'histoire et surtout de la sélection polonaise dans les années 80.
C'est en 1975 que le natif de Bydgoszcz débute sa carrière dans le modeste club local à l'âge de 17 ans, avant de prendre un tournant décisif en signant au Widzew Łodz, l'un des clubs phares du pays, qui flaire le bon coup et recrute l’étoile montante de la nation. Entre 1975 et 1982, il mène le club polonais au titre de champion de Pologne en 1981 et 1982. Sous son impulsion, le Widzew Lodz se classe également trois fois deuxième au classement. Il inscrit au total 59 buts en 194 rencontres.
"Zibi" connaît la première de ses 80 sélections internationales en 1976 face à l'Argentine. Vif ailier gauche, il se révèle sur la scène internationale avec l'équipe nationale de Pologne, qui atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde 1978, puis les demi-finales de la Coupe du Monde 1982, où il s'affirme comme l'un des meilleurs joueurs du tournoi au sein d'un effectif pléthorique (Deyna, Lato, Szamarch...). Dans la foulée de ce Mondial espagnol, ce brillant parcours lui vaut d'être recruté en même temps que Michel Platini par la Juventus de Turin. Unis par une grande complicité sur et hors du terrain, les deux hommes vont former un redoutable duo offensif qui va faire les beaux jours des Bianconeri pendant quatre saisons. La qualité de passe du Français, associée aux appels judicieux et à la vitesse de pointe du Polonais, pose des problèmes insolubles aux défenses italiennes.
photo: ©I Got Cider in My Ear
Surnommé durant cette période "Bello di notte", un surnom signé "l'Avvocato" Agnelli en référence aux exploits répétés du Polonais lors des soirées européennes, Boniek garnit généreusement son palmarès avec notamment le championnat et la Coupe des Coupes en 1984, la coupe d'Italie en 1983 ainsi que la première Coupe d'Europe des Clubs champions du club en 1985 au Heysel contre Liverpool (il est à l'origine du penalty victorieux transformé par Platini). Malgré beaucoup d'éloges de la part des Tifosi, le polonais est souvent victime de la terrible concurrence qui règne à la Juventus. La présence des Marco Tardelli, Michel Platini, Paolo Rossi et du jeune Michael Laudrup le force à évoluer à des postes inhabituels pour lui. Il n'a pas fait l'unanimité chez les dirigeants de la Vieille Dame qui lui reprochaient notamment son manque de confiance.
C'est à l'issue du Mondial 1986 au Mexique que Boniek quitte la Vieille Dame pour l'AS Roma, où il restera trois saisons offrant la coupe d'Italie aux Giallorossi avant de prendre sa retraite. Il s'entendait à merveille avec Bruno Conti, l'autre créateur de génie. En dépit du talent de l'ancien Turinois, la Roma ne parvient pas à remporter le Scudetto durant cette période. En tout, Boniek passe six ans dans la péninsule, au cours desquels il force l'admiration de tous les grands noms du football Mondial. Après avoir raccroché les crampons, Boniek s'est lancé dans une carrière d'entraîneur. Toutefois, ses passages à Lecce, Bari, Sambenedettese, Avellino et à la tête de l'équipe nationale durant une brève période fin 2002 ne resteront pas dans les annales. Pendant sa carrière, soucieux de l’après, il a étudié l’économie, le commerce et a passé également un master à l’académie du sport. C'est après l'Euro 2012 que Zbigniew Boniek est devenu le président de la Fédération polonaise de football en lieu et place du meilleur buteur du Mondial 1974, Gregorz Lato.
PALMARÈS
3ème de la Coupe du Monde en 1982 (Pologne)
Vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1985 (Juventus Turin)
Finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1983 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1984 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA en 1984 (Juventus Turin)
Champion d’Italie en 1984 (Juventus Turin)
Vice-Champion d’Italie en 1983 (Juventus Turin) et 1986 (AS Roma)
Vainqueur de la Coupe d’Italie en 1983 (Juventus Turin) et 1986 (AS Roma)
Champion de Pologne en 1981 et 1982 (Widzew Lodz)
Vice-champion de Pologne en 1977, 1979 et 1980 (Widzew Lodz)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon de bronze en 1982
Élu meilleur joueur polonais de l’année en 1978 et 1982
Élu footballeur polonais de l'année par le journal polonais "Sport" en 1978
À reçu le Soulier d’or polonais en 1978 et 1982
Élu sportif polonais de l'année par le journal "Przegląd Sportowy" en 1982
Élu révélation du football polonais en 1976
Élu personnalité internationale de l’année par la Fédération Irlandaise de football en 2012
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1982
Nommé au FIFA 100
Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2009
À reçu la croix de chevalier de l'Ordre Polonia Restituta en 1982
À reçu la Médaille d'or "Pour réalisations sportives exceptionnelles" remis par le comité de la Culture polonaise
Nommé Commandeur de l'Ordre du Mérite de la République Italienne en 1997
DIVERS
- Le second prénom de l'international hondurien Oscar Garcia, Boniek, a était donné par son père, supporter de la Juventus Turin, en l'honneur du grand joueur polonais des années 80.