Nicolas Anelka, l'éternel incompris
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Nicolas Anelka
Nicolas Sébastien Anelka
Né le 14 mars 1979 à Le Chesnay (FRA)
Français, Attaquant, 1m85
69 sélections, 14 buts
(Matchs amicaux: 30 sélections, 4 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 8 matchs, 3 buts)
(Coupe du Monde: 2 matchs)
(Qualif Euro: 14 matchs, 5 buts)
(Euro: 8 matchs)
(Coupe des Confédérations: 5 sélections, 1 but)
(Tournoi Hassan II: 2 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 22 avril 1998 contre la Suède (0-0)
Dernière sélection : le 17 juin 2010 contre le Mexique (0-2)
espoirs: 10 sélections, 4 buts
U18: 21 sélections, 12 buts
U16: 8 sélections, 3 buts
Nicolas Anelka, "l’incompris" selon le titre de sa biopic sorti sur Netflix en 2020, a vécu une carrière agité remplie de succès, mais aussi de polémiques. Considéré comme l'un des plus grands espoirs du football français, le talentueux attaquant a peut-être gaspillé les deux meilleurs décennies de sa vie pour pouvoir rester un rebelle décrié.
Natif de Chesnay dans les Yvelines, il touche ses premiers ballons dans la cité de Trappes. Ses qualités physiques et techniques lui permettent d'intégrer l'INF Clairefontaine, où il côtoie un certain Thierry Henry. Considéré comme un deuxième attaquant, le joyau est plutôt discret et n'aime pas trop parler, mais ses aptitudes vont faire le reste: la rapidité, la détente, le sens du but, la solidité et l’élégance. Recruté par le PSG, le gamin surdoué âgé de 17 ans est lancé dans le grand bain en mai 1996 par Luis Fernandez à Monaco. Il émerveille le Parc des Princes en début d'exercice suivant, lorsqu'il rentre en fin de rencontre face au RC Lens et illumine de toute sa classe. Il plante son premier but en D1 après une course de quarante mètres et donne une offrande au brésilien Leonardo après une série de dribbles sur le côté gauche. Une sacrée progression pour ce joueur comparé à George Weah. Mais en février 1997, sans avoir réellement eu sa chance sous le maillot de la capitale à cause d'une concurrence rude avec Patrice Loko, Rai ou encore Patrick Mboma, il préfère partir à Londres et signe contre toute attente à Arsenal et son entraîneur frenchie Arsène Wenger.
La nouvelle fait sensation en France, Anelka est le premier d’une longue lignée de joueurs qui préfère aller voir au Royaume si l’herbe n’y est pas plus verte. Mais le choix est payant. À Highbury, l’attaquant explose auprès d'Emmanuel Petit ainsi que Patrick Vieira et réussit à décrocher un doublé coupe-championnat. Il se voit alors offrir une première sélection mais rate de peu le train tricolore pour le Mondial 98 pour mieux le reprendre en février 99 en gare de Londres à la faveur d’une éclatante victoire à Wembley face au Three Lions (2 buts à 0). Un doublé sur deux passes de Zidane. Le francilien enfile les buts comme les perles avec les Canonniers, mais préfère les quitter à l'intersaison 1999 pour un motif hallucinant: l'avoir eu mauvaise de voir que le public lui préférait encore Ian Wright alors qu’il sortait une grosse saison. Ça te situe quand même l’orgueil du type. Annoncé dans la moitié du gotha européen, Nicolas choisit le Real Madrid, enrôlé avec l’étiquette du deuxième joueur le plus cher du Monde (33 millions d’euros), derrière Christian Vieri. Le jeune attaquant français aura cependant toutes les peines du monde à s’imposer, alors que des places se sont libérées devant (Suker à fait le chemin inverse et Mijatovic s'est envolé vers la Fiorentina). En plus d’une vive concurrence (Raul et Morientes), son caractère ne l'aide pas et il est pris en grippe par certains de ses coéquipiers. Anelka refuse de s'entraîner pendant trois jours. Nouveaux caprices coûteux: 365 000 euros d’amende et 45 jours de suspension. Mais le printemps 2000 est bénéfique pour le numéro 9 puisqu'il parvient à marquer deux buts cruciaux en demi-finale de la Champions League face au Bayern Munich. Pas vraiment en odeur de sainteté dans le vestiaire de la Casa Blanca, le divorce est inéluctable.
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Avec une C1 gagnée 3 buts à 0 face à Valence et un Euro en poche, il est refourgué au Paris SG au même prix que son arrivée. Dans une équipe "made in banlieue", l’expérience du fils prodigue sera peu concluante, marquée surtout par ses embrouilles avec Luis Fernandez son entraîneur. Prêté à Liverpool, il revit sur les rives de la Mersey au côté du "Ballon d'Or" Michael Owen. Nico veut signer chez les Reds, mais l’affaire capote au dernier moment. Anelka prend alors la direction de Manchester City où il performe encore. Au point que l’on reparle de lui chez les Bleus en vue de l'Euro 2004. Mais c'est lui même qui refuse d'être convoqué avec les Bleus, à l'occasion d'une rencontre amicale face à la Yougoslavie. Il avait été appelé en dernière minute après le forfait de Sidney Govou et avait justifié son absence en expliquant qu'il ne souhaitait pas jouer "les bouche-trous". Jacques Santini, alors sélectionneur de l'époque, va vite le comprendre par la presse "Je n’ai pas besoin de l’équipe de France. Santini, qu’il s’agenouille devant moi, s’excuse d’abord, et après je réfléchirai." Quelques mois après, c’est finalement Anelka qui finit par s’excuser. Mais il devra patienter jusqu’en novembre 2005 pour renouer le fil de son histoire avec les Tricolores sous l'ère Domenech. En Martinique, terre natale de ses parents, il signe son retour par un but. Hélas, l'influence de Zidane n'a pas été suffisante pour que Anelka soit du Mondial germanique. Pour changer, le bad-boy se tait. Comme si, enfin, il avait mûri.
Son passage en Turquie à Fenerbahçe lui permet de retrouver l’Angleterre en juin 2006. Cap sur Bolton, une saison et demie avant que Chelsea ne le débauche en janvier 2008 pour renforcer son secteur offensif. Avec les Blues, il s’éclate et forme un sacré duo avec Didier Drogba. Lors de la saison 2008-09, il plante 19 buts, le meilleur total de sa carrière en championnat, qui lui permet de décrocher son unique titre de meilleur buteur de Premier League, coiffant sur le fil le ballon d'or portugais Cristiano Ronaldo. C'était pile un an avant Knysna... Un fiasco total pour sa toute première Coupe du Monde, qui sera déjà sa dernière. Un échec aussi bien sportif (0 but marqué en 120 minutes) qu’extra-sportif, avec les célèbres "mots de vestiaires" prononcés par l'attaquant envers le sélectionneur. Auteur de 14 buts en 69 sélections, il aurait pu porter plus souvent le maillot frappée du coq, mais son parcours a été semé d'embûches. De retour à Chelsea, il connait un début de saison mitigé. Lui aussi fera les frais de la tentative de révolution prônée par le coach André Villas-Boas et sera au final utilisé avec parcimonie, progressivement poussé vers la sortie comme un bon tiers des cadres de l’équipe. Cependant là où les autres joueurs emblématiques des Blues ne réagissent pas, lui prend la décision de quitter le club dès le mercato hivernal. Un choix sommes toutes judicieux, mais c’est la destination qui surprendra tout le monde.
À 32 ans, Nico rejoint le championnat chinois en paraphant un contrat de deux ans avec le Shanghai Shenshua. Dans ce championnat de seconde (voire de troisième zone), l’expérience va s’avérer plutôt chaotique. Sportivement le club n’atteint pas ses objectifs et Anelka s’est même retrouvé temporairement avec un statut d’entraîneur-joueur suite au licenciement prématuré de Jean Tigana. À 34 ans, l'enfant terrible du ballon rond rentre au PSG pour se maintenir en forme avant de rejoindre la Juventus Turin en 2013. Le Français s'offre une expérience d’un semestre et ajoute un titre de champion d'Italie à son palmarès grâce à ses quelques entrées en jeu. À la fin de son contrat, Anelka fait son come-back dans le Royaume et intègre le West Bromwich Albion où il brille en pré-saison avec sa nouvelle équipe. Lorsque le championnat commence, il ne marque pas durant la première rencontre, l'entraîneur le sort au bout de 70 minutes. Il prend cette décision comme un affront, "c'est un manque de respect, un manque de confiance", estime le buteur. L'entraîneur ne le fait plus jouer. Cinq rencontres et cinq revers plus tard, Steve Clarke, est licencié. Anelka revient dans le groupe immédiatement après et plante dès son retour, au Boleyn Ground de West Ham. Il devient le neuvième joueur de l’histoire à marquer avec six clubs anglais différents. Une performance passée aux oubliettes au profit de sa quenelle qu'il célèbre après son but, une dédicace à Dieudonné. Un geste qui consiste à placer le bras tendu vers le bas et à placer son autre main sur l'épaule. Pied de nez au système pour les partisans de l’humoriste, beaucoup l'ont pensé comme un geste nazie ou antisémite. Il clarifiera les choses d'abord en spécifiant que son geste était dénué d'une quelconque portée religieuse avant d'ajouter qu'il n'était ni xénophobe ni antisémite et que, pour autant, il assumait sa quenelle. Résultat: cinq matches de suspension. Une décision qui ne fait qu’alourdir le passif de l'avant-centre à la réputation sulfureuse. Après le scandale, il préfère quitter les Baggies pour rejoindre le Mumbai City FC en Inde, devenant le douzième club de la carrière du globe-trotter français. C'est là qu'il clôt une carrière menée de main de maître. La fin d'un long parcours semé d'embuches pour ce joueur sorti de l'une des meilleurs générations françaises avec Thierry Henry, David Trezeguet ou encore Louis Saha.
PALMARÈS
Vainqueur de l'Euro 2000 (France)
Vainqueur de la Coupe des Confédérations en 2001 (France)
Vainqueur du Championnat d’Europe des Nations des moins de 18 ans en 1996 (France)
Vainqueur du Tournoi Hassan II en 2000 (France)
Vainqueur de la Ligue des champions en 2000 (Real Madrid)
Finaliste de la Ligue des champions en 2008 (Chelsea)
Vainqueur de la Coupe Intertoto en 2001 (Paris SG)
Champion d'Angleterre en 1998 (Arsenal) et 2010 (Chelsea)
Vice-champion d'Angleterre en 1999 (Arsenal), 2002 (Liverpool) et 2008 et 2011 (Chelsea)
Champion d'Italie en 2013 (Juventus Turin)
Champion de Turquie en 2005 (Fenerbahçe)
Vice-champion de Turquie en 2006 (Fenerbahçe)
Vice-champion de France en 1996 et 1997 (Paris SG)
Vainqueur de la Coupe d'Angleterre en 1998 (Arsenal), 2009 et 2010 (Chelsea)
Finaliste de la Coupe de Turquie en 2005 et 2006 (Fenerbahçe)
Finaliste de la Coupe de la Ligue Anglaise en 2008 (Chelsea)
Vainqueur de la Charity Shield/Community Shield en 1998 (Arsenal) et 2009 (Chelsea)
Finaliste de la Community Shield en 2010 (Chelsea)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu Jeune joueur de l'année de la PFA du championnat d'Angleterre en 1999
Meilleur buteur du Championnat d’Angleterre en 2009 (19 buts) (Chelsea)
Meilleur buteur de la Coupe du Monde des clubs en 2000 (3 buts) (Real Madrid)
Élu révélation de l'année du championnat de France en 1997
Nommé dans l'équipe type de l'année PFA du championnat d'Angleterre en 1999 et 2009
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