Allemagne/RFA/RDA
Karl-Heinz Förster
photo: ©DR
Karl-Heinz Förster
Karlheinz Helmut Förster
Né le 25 juillet 1958 à Mosbach (ALL)
Allemand, défenseur central, 1m78
Surnom: "Eiskalter Engel"
(Matchs amicaux: 35 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 14 sélections, 1 but)
(Coupe du Monde: 14 sélections)
(Qualif Euro: 11 sélections, 1 but)
(Euro: 7 sélections)
1ère sélection : le 5 avril 1978 contre le Brésil (0-1)
Dernière sélection : le 29 juin 1986 contre l'Argentine (2-3)
1975/86 VfB Stuttgart (ALL) 365 matchs, 29 buts
(Championnat d'Allemagne: 311 matchs, 22 buts)
(Coupe d'Allemagne: 32 matchs, 4 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 1 match)
(Coupe de l'UEFA: 21 matchs, 2 buts)
1986/90 Olympique de Marseille (FRA) 135 matchs, 8 buts
(Championnat de France: 103 matchs, 6 buts)
(Coupe de France: 21 matchs, 2 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 3 matchs)
(Coupe des coupes: 8 matchs)
Karl-Heinz Förster était l'un des meilleurs stoppeurs allemands de la fin des années 80. Intraitable sur l'homme, tacleur réputé et relâchant jamais son marquage, il a été une véritable bête noire pour les joueurs qu'il a chargé de près.
Malgré sa taille moyenne (1m78), son jeu de tête était remarquable, grâce à un timing et une détente verticale hors du commun. Il était en plus doté d'une très bonne technique qui lui a permit de participer très souvent au jeu d'attaque et de relance. C'est pour cette raison qu'il était fréquent durant un match de le voir monter aux avant-postes sur les coup-francs ou les corners. Autant dire que Förster était un joueur complet. Mais cette formidable réussite ne doit rien au hasard. Il était en effet un travailleur acharné, qui a toujours impressionné ses coéquipiers par sa conscience professionnelle. Son ardeur à l'entraînement a souvent été cité comme exemple en Allemagne de l'Ouest.
photo: ©Kicker.de
Après avoir été formé au SV Waldhof Mannheim, il rejoint les rangs du VfB Stuttgart où il fait ses débuts professionnels en Bundesliga. Il contribue d'abord à la promotion du club en première division en 1977. Accompagné de son frère Bernd, il reste fidèle au "Schwaben" pendant près de dix ans avec qui il remporte son seul trophée sur le sol allemand, la Bundesliga en 1984. Il ne connaîtra que ce seul club germanique durant toute sa carrière. Il succombe ensuite au charme du football français en signant à l'Olympique de Marseille en 1986 pour près de 3,5 M de Deutsche Mark. Ambitieux, il souhaite participer activement à l'élaboration d'une grande équipe sous la houlette du président Bernard Tapie. Le défenseur impressionne par son professionnalisme et aide grandement l'OM à passer dans une autre dimension. Il n'était pas venu sur le Vieux-Port pour prendre une retraite dorée. Non, pas le genre de la maison. Durant quatre saisons, il aura assurer le taf avec à la clé deux titres de champion de France (1989 et 90) et une Coupe nationale (1989). En tout cas, grâce à lui et ses interventions nettes et sans bavures, pas mal de joueurs allemands finiront par venir en France et fouler les pelouses de D1.
Parallèlement, il fait ses débuts en équipe nationale en avril 1978 face au Brésil à Hambourg (perdu 1 but à 0) et devient plus tard une pièce maîtresse du onze ouest-allemand. Il participe activement à l'Euro 80 victorieux en neutralisant le belge Jan Ceulemans en finale (2 buts à 1). Il joue toutes les rencontres du tournoi organisé en Italie. Il dispute également les deux finales perdues de Coupe du Monde en 1982 et 1986. Karl-Heinz Förster termine sa carrière à 32 ans sur la Canebière et s'oriente vers la profession d'agent de joueurs.
PALMARÈS
Vainqueur de l'Euro 1980 (RFA)
Finaliste de la Coupe du Monde en 1982 et 1986 (RFA)
Champion d’Allemagne en 1984 (VfB Stuttgart)
Vice-champion d’Allemagne en 1979 (VfB Stuttgart)
Champion de France en 1989 et 1990 (Olympique de Marseille)
Vice-champion de France en 1987 (Olympique de Marseille)
Finaliste de la Coupe d’Allemagne en 1986 (VfB Stuttgart)
Finaliste de la Coupe de France en 1987 (Olympique de Marseille)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur footballeur allemand de l’année en 1982
Élu défenseur de l’année par le magazine allemand "Kicker" en 1982, 1983, 1984 et 1985
Nommé dans l'équipe type du tournoi de l'Euro 1980 et 1984
VIDÉO
Michael Ballack
photo: ©trend.az
Michael Ballack
Né le 26 septembre 1976 à Görlitz (ALL)
Allemand, milieu de terrain, 1m89
Surnom: "le petit Kaiser"
(Matchs amicaux: 42 sélections, 15 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 17 sélections, 10 buts)
(Coupe du Monde: 11 sélections, 3 buts)
(Qualif Euro: 11 sélections, 7 buts)
(Euro: 11 sélections, 3 buts)
(Coupe des Confédérations: 6 sélections, 4 buts)
1ère sélection : le 28 avril 1999 contre l'Écosse (0-1)
Dernière sélection : le 3 mars 2010 contre l'Argentine (0-1)
espoirs: 19 sélections, 7 buts
1994/96 Chemnitzer FC II (ALL) 18 matchs, 5 buts
1995/97 Chemnitzer FC (ALL) 51 matchs, 10 buts
(Championnat d'Allemagne de D2: 49 matchs, 10 buts)
(Coupe d'Allemagne: 2 matchs)
1997/99 Kaiserslautern (ALL) 56 matchs, 4 buts
(Championnat d'Allemagne: 46 matchs, 4 buts)
(Coupe d'Allemagne: 4 matchs)
(Coupe de la ligue allemande: 1 match)
(Ligue des Champions: 6 matchs)
1999/2002 Bayer Leverkusen (ALL) 110 matchs, 37 buts
(Championnat d'Allemagne: 79 matchs, 27 buts)
(Coupe d'Allemagne: 6 matchs)
(Coupe de la ligue allemande: 2 matchs)
(Ligue des Champions: 20 matchs, 8 buts)
(Coupe de l'UEFA: 2 matchs, 2 buts)
2002/06 Bayern Munich (ALL) 157 matchs, 62 buts
(Championnat d'Allemagne: 107 matchs, 44 buts)
(Coupe d'Allemagne: 17 matchs, 10 buts)
(Coupe de la ligue allemande: 3 matchs, 4 buts)
(Ligue des Champions: 30 matchs, 4 buts)
2006/10 Chelsea (ANG) 166 matchs, 25 buts
(Championnat d'Angleterre: 105 matchs, 17 buts)
(Coupe d'Angleterre: 15 matchs, 5 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 9 matchs)
(Community Shield: 2 matchs)
(Ligue des champions: 35 matchs, 4 buts)
2010/12 Bayer Leverkusen (ALL) 45 matchs, 5 buts
(Championnat d'Allemagne: 35 matchs, 2 buts)
(Coupe d'Allemagne: 1 match)
(Ligue des Champions: 6 matchs, 1 buts)
(Coupe de l'UEFA: 3 matchs, 2 buts)
Figure emblématique de la Mannschaft, Michael Ballack fait partie des joueurs marquants des années 2000. Milieu de terrain de talent, Michael Ballack est un meneur de grande classe. Costaud, il est capable de placer des briques sur coups de pied arrêtés et surtout, de mener ses troupes jusqu'au succès.
Le jeune Michael se fait remarquer en 1995 et signe son premier contrat pro en faveur du Chemnitzer FC. Son habileté et sa capacité à jouer avec ses deux pieds lui ont valu le surnom du "petit Kaiser", référence à la légende Beckenbauer. Deux ans plus tard, le natif de Görlitz passe à l'Ouest et débarque à Kaiserslautern fraîchement promu en Bundesliga. Même s'il ne dispute que 16 matches cette saison, le choix s'avère payant puisque le joueur remporte le titre de champion d’Allemagne, avant de s’imposer comme un titulaire à part entière lors de l’exercice suivant. Cependant, en bonne tête de mule, l'Allemand cherche déjà à partir. C'est le Bayer Leverkusen qui viendra à sa rescousse pour 3,6 millions d'euros.
Au sein de la Werkself, Ballack révèle son caractère de leader qui est le sien et prend une autre dimension, et sous la houlette de Toppmöller, avec des joueurs tels que Lúcio, Bernd Schneider, Zé Roberto, Yildiray Bastürk ou encore l’emblématique Carsten Ramelow, le Bayer devient un acteur majeur de la Bundesliga. D'ailleurs, il est sélectionné pour la première fois au sein de la Mannschaft contre l'Écosse, le 28 avril 1999, et sera retenu dès l'année suivante pour l'Euro 2000. Titulaire incontesté au sein du Bayer, il frise un retentissant triplé championnat - coupe - Ligue des Champions mais la défaite en finale face au Real Madrid (2 buts à 1) avec la célèbre reprise de volée de Zidane voit la saison du club se terminer sur un zéro pointé en termes de trophées. Il est alors élu footballeur allemand de l'année cette même saison, récompense qu'il retrouvera l'année d'après puis une dernière fois en 2005. Mais, consécration, Michael est élu cette même année meilleur milieu de terrain européen par l'UEFA. Il se révèle sur la scène internationale lors de la coupe du Monde 2002 réussi malgré une nouvelle défaite en finale face au Brésil (2 buts à 0). Buteur providentiel en quart de finale face aux USA et en demi face à la Corée du Sud, il manquera la finale pour suspension en raison de plusieurs cartons jaunes reçus. L’un des moments les plus difficiles de sa carrière. Malgré tout, cette exposition lui permet de s'engager au Bayern Munich.
photo: ©Jamie McDonald
Toujours aussi prolifique, il remporte le doublé coupe-championnat en 2003, 2005 et 2006 avec le club bavarois. Néanmoins, Ballack a été constamment critiqué par ces dirigeants bavarois pour son laxisme et le jeu long proposé par l'allemand pendant les matchs de ligue des champions. En 2005, ayant refusé de prolonger son contrat avec le Bayern Munich et en quête de trophées plus prestigieux, il signe avec le club londonien de Chelsea où il devient alors le joueur allemand le mieux payé de l'histoire à l'époque. Pourtant, Ballack connaît des difficultés à s'intégrer. Il est en grand froid avec son coach José Mourinho. Petit à petit, il est poussé sur le banc puis est opéré de la cheville gauche en fin de saison. Alors que tout le monde le dit de nouveau partant, Michael profite du départ de Mourinho pour faire taire tous ces détracteurs. Avram Grant lui fait grandement confiance et l'Allemand le lui rend bien, enchaînant les prouesses sur le terrain aux côtés de Frank Lampard. Il effectue dès lors l'une de ses plus belles performances avec les Blues.
Michael Ballack reste un technicien incroyable et un joueur clé de la Mannschaft. Moins rapide, il évolue un échelon en-dessous, beaucoup plus défensif mais encore cinglant offensivement. Après un échec au Mondial organisé à domicile en 2006 où ils finissent 3ème de la compétition et une absence de onze mois due à une blessure à la cheville ayant nécessité deux opérations, Ballack retrouve l'équipe d'Allemagne pour l'Euro 2008. La sélection s'incline en finale face à l'Espagne sur un but de Fernando Torres. Sa performance lors de ce tournoi sera assez contrastée : s'il se révèle décisif en inscrivant un but contre l'Autriche puis le Portugal mais ne réussit pas à influer sur le jeu de son équipe notamment en finale. Cette compétition sera la dernière de l'international allemand car une autre blessure le prive du Mondial 2010 en Afrique du Sud. Il tourne définitivement la page de la sélection allemande le 16 juin 2011. Ballack cumulera 98 sélections pour un total de 42 buts. En fin de contrat avec Chelsea en juin 2010, il quitte l’Angleterre à cause de prétentions salariales beaucoup trop exigeantes pour les dirigeants des Blues.
Le natif de Görlitz revient alors au Bayer Leverkusen, club où il a évolué autrefois et dont il garde d'excellents souvenirs. Malheureusement, il se blesse rapidement et peine à convaincre. Alors qu'on l'annonce en partance vers une retraite doré aux Etats-Unis, il raccroche les crampons le 2 octobre 2012 à l'âge de 36 ans. Lors de son jubilé, il plante 3 buts dans la victoire 4 buts à 3 de son équipe face à une sélection internationale. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il savoure: "C'est fantastique qu'après une si longue saison, autant de stars internationales soient venues (Didier Drogba et Joachim Löw étaient entre autres présents). Ce fut super en dépit de moments difficiles. Ce fut une très belle carrière." Si il reste dans l’inconscient collectif comme un de ces joueurs qui n’a pas remporté le moindre trophée continentale malgré quatre participations à des finales, Michael Ballack réside malgré tout parmi les milieux de terrain les plus prolifiques en matière de buts et surclasse même certains attaquants dans cet exercice.
PALMARÈS
Finaliste de la Coupe du Monde en 2002 (Allemagne)
3ème de la Coupe du Monde en 2006 (Allemagne)
Finaliste de l'Euro 2008 (Allemagne)
3ème de la Coupe des confédérations en 2005 (Allemagne)
Finaliste de la Ligue des Champions en 2002 (Bayer Leverkusen) et 2008 (Chelsea)
Champion d’Allemagne en 1998 (Kaiserslautern), 2003, 2005 et 2006 (Bayern Munich)
Vice-Champion d’Allemagne en 2000, 2002, 2011 (Bayer Leverkusen) et 2004 (Bayern Munich)
Champion d’Angleterre en 2010 (Chelsea)
Vice-Champion d’Angleterre en 2007 et 2008 (Chelsea)
Vainqueur de la Coupe d’Allemagne en 2003, 2005 et 2006 (Bayern Munich)
Finaliste de la Coupe d’Allemagne en 2002 (Bayer Leverkusen)
Vainqueur de la Coupe d’Angleterre en 2007, 2009 et 2010 (Chelsea)
Vainqueur de la Coupe de la Ligue Anglaise en 2007 (Chelsea)
Finaliste de la Coupe de la Ligue Anglaise en 2008 (Chelsea)
Vainqueur de la Coupe de la Ligue allemande en 2004 (Bayern Munich)
Vainqueur de la Community Shield en 2009 (Chelsea)
Finaliste de la Community Shield en 2006 (Chelsea)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur footballeur allemand de l’année en 2002, 2003 et 2005
Élu meilleur milieu de terrain européen de l’année par l'UEFA en 2002
Élu milieu de terrain de l’année par le magazine allemand "Kicker" en 2002, 2003 et 2006
2ème meilleur buteur de la Coupe des Confédérations en 2005 (4 buts)
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 2002 et 2006
Nommé dans l'équipe type du tournoi de l'Euro 2004 et 2008
Nommé dans l'équipe type de l'année par l'association ESM en 2002
Nommé au FIFA 100
Élu "homme de l'année" par le magazine allemand Kicker en 2002
À reçu le prix "Bambi" dans la catégorie sport décerné par le média Burda en 2005
Médaillé de l'ordre de Saint-Georges du bal de l'opéra de Dresde (catégorie sport) en 2013
VIDÉO
Uli Stielike
Photo: ©DR
Uli Stielike
Ulrich Stielike
Né le 15 novembre 1954 à Ketsch (ALL)
Allemand, Libéro/Milieu défensif, 1m76
Surnoms: "joueur en cristal", Stilike, El Panzer
42 sélections, 3 buts
(Matchs amicaux: 14 sélections, 2 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 6 sélections)
(Coupe du Monde: 7 sélections)
(Qualif Euro: 8 sélections, 1 but)
(Euro: 7 sélections)
1ère sélection : le 3 septembre 1975 contre l'Autriche (2-0)
Dernière sélection : le 12 septembre 1984 contre l'Argentine (1-3)
Amateur: 10 sélections, 3 buts
Jeunes: 16 sélections
1973/77 Borussia Mönchengladbach (ALL) 146 matchs, 15 buts
(Championnat d'Allemagne: 109 matchs, 12 buts)
(Coupe d'Allemagne: 8 matchs)
(Coupe de la ligue allemande: 1 match)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 14 matchs, 2 buts)
(Coupe des Coupes: 5 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 9 matchs, 1 but)
1977/85 Real Madrid (ESP) 231 matchs, 42 buts
(Championnat d'Espagne: 215 matchs, 41 buts)
(Coupe d'Espagne: 4 matchs)
(Coupe de la ligue espagnole: 11 matchs, 1 but)
(Supercoupe d'Espagne: 1 match)
1985/88 Neuchâtel Xamax (SUI) 79 matchs, 15 buts
(Championnat de Suisse: 67 matchs, 10 buts)
(Coupe de l'UEFA: 12 matchs, 5 buts)
Dans les années 80, Uli Stielike est l'un des éléments indispensable de l'Allemagne de l'Ouest qui remporte l'Euro 1980 et dispute la finale de la Coupe du monde 1982.
Formé dans sa ville natale de Ketsch, non loin de Karlsruhe, il signe en 1973 au Borussia Mönchengladbach grâce à Hennes Weisweiler, qui a toujours eu l'œil pour détecter les talents. Il fait sa première apparition avec l'équipe première qu'à la fin de saison, le 9 juin 1973, face au VfB Stuttgart. Il devient un pilier des Poulains la saison suivante en tant que milieu défensif et envoie le club au sommet de la Bundesliga à une époque où le Bayern Munich domine l'Allemagne et le continent européen avec en chef de file Franz Beckenbauer, Sepp Maier et Gerd Müller. Il participe aux grands succès du club qui remporte trois titres de champion d'affilées en Bundesliga en 1975, 1976 et 1977 et une Coupe de l'UEFA en 1975 aux dépens des Hollandais du FC Twente (un score nul et vierge à l'aller puis une victoire épique au retour 5 buts à 1). Le Borussia atteint son apogée lors de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions perdue face aux anglais de Liverpool en 1977. Une équipe bien fourni presque invincible composé de joueurs talentueux comme le danois Allan Simonsen ou encore les deux internationaux allemands Rainer Bonhof et Berti Vogts.
À 21 ans, il possède déjà un palmarès bien garni et sera convoqué une première fois avec la Mannschaft lors d'un match amical contre l'Autriche le 3 septembre 1975. En 1977, la renommée du joueur l'envoie directement dans le championnat espagnol au grand Real Madrid aux côtés de Camacho, Pirri et son compatriote Paul Breitner. C'est le président Santiago Bernabéu lui-même qui viendra le chercher. Il dispute au total huit saisons. Malgré des débuts poussifs, il joue un rôle important lors des trois titres de champion d'affilés remporté en Liga en 1978, 1979 et 1980. Devenu au fil des années un véritable milieu de terrain, l'allemand s'est rarement trouvé pris en défaut. En 1985, il remporte une nouvelle fois la Coupe UEFA, dix ans après avoir remporté ce trophée avec le Borussia Mönchengladbach. Pour mesurer à quel point Uli a pesé en Liga, il suffit de s'en tenir à cette ligne: quatre fois de suite lauréat du titre de meilleur joueur étranger du championnat (1977-1981), décerné à l'époque par le magazine "Don Balon". Pas mal à une époque où les étrangers dans le championnat s'appelaient Hans Krankl ou encore Mario Kempes.
Photo: ©Imago
Bien que sélectionné très jeune avec l'équipe de RFA, il n'est pas retenu pour disputer l'Euro 1976 et la Coupe du Monde 1978. Il ne s'imposera qu'à partir de 1980 comme un titulaire régulier en sélection. Évoluant principalement au poste de libéro, il est l'un des artisans de la victoire de la RFA à l'Euro 1980, finale remportée face au voisin Belge (2 buts à 1). Lors de la Coupe du monde 1982, il dispute toutes les rencontres de son équipe qui échoue en finale contre l'Italie (3 buts à 1). Il se fait surtout remarquer en inscrivant un tir au but lors de la demi-finale d'anthologie contre la France. Après un match à rebondissements, les deux équipes sont à égalité trois buts partout à la fin des prolongations et les tirs au but doivent décider du sort du match. Stielike est le troisième tireur du côté allemand et bute sur la gardien français, Jean-Luc Ettori. Il s'effondre sur le sol et reste prostré. Mais alors que les caméras s'attardent sur lui, le français Didier Six manque aussi son tir au but. À cause du fait que toutes les caméras s'étaient braquées sur Stielike, il n'existe aucune trace filmée du son tir. Le raté de l'allemand n'aura finalement aucune incidence sur le sort du match, puisque la RFA remporte la rencontre après que Maxime Bossis ait lui aussi raté son tir au but. Cet échec ne marquera cependant pas la fin de sa carrière internationale. Il participe en 1984 à l'Euro organisée en France malgré une élimination prématurée de la RFA en phase de poules. Sa dernière cape internationale a lieu le 12 septembre 1984 à Dusseldorf face à l'Argentine (3 buts à 1 pour l'Albiceleste) alors que le sélectionneur Franz Beckenbauer débuté sur le banc.
En perte de vitesse, il rejoint le championnat suisse et le Neuchâtel Xamax en 1985, avec qui il remporte les deux seuls titres de champion de Suisse du club en 1987 et 1988 avant de prendre sa retraite sportive à 34 ans. Au total, l’Allemand a porté le maillot des rouges et noirs près de 79 fois. Il poursuit ensuite une carrière d'entraîneur et sera l'assistant d'Erick Ribbeck avec la Mannschaft de 1998 à 2000.
PALMARÈS
Vainqueur de l'Euro 1980 (RFA)
Finaliste de la Coupe du Monde en 1982 (RFA)
Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1977 (Borussia Mönchengladbach) et 1981 (Real Madrid)
Finaliste de la Coupe des Coupes en 1983 (Real Madrid)
Vainqueur de la Coupe UEFA en 1975 (Borussia Mönchengladbach) et 1985 (Real Madrid)
Finaliste de la Coupe UEFA en 1973 (Borussia Mönchengladbach)
Champion d’Espagne en 1978, 1979 et 1980 (Real Madrid)
Champion d’Allemagne en 1975, 1976 et 1977 (Borussia Mönchengladbach)
Champion de Suisse en 1987 et 1988 (Neuchâtel Xamax)
Vice-Champion d’Espagne en 1981, 1983 et 1984 (Real Madrid)
Vice-Champion d’Allemagne en 1974 (Borussia Mönchengladbach)
Vice-champion de Suisse en 1986 (Neuchâtel Xamax)
Vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1980 et 1982 (Real Madrid)
Vainqueur de la Coupe d’Allemagne en 1973 (Borussia Mönchengladbach)
Finaliste de la Coupe d’Espagne en 1979 et 1983 (Real Madrid)
Vainqueur de la Coupe de la Ligue espagnole en 1985 (Real Madrid)
Vainqueur de la Supercoupe de Suisse en 1987 (Neuchâtel Xamax)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur joueur étranger du Championnat d’Espagne en 1979, 1980, 1981 et 1982
DIVERS
- Pendant 28 ans, Uli Stielike est rester le seul allemand à avoir raté un tir au but ou un penalty en Coupe du monde avant que son compatriote Lukas Podolski ne manque à son tour un penalty contre la Serbie lors d'un match de poule de la Coupe du monde 2010.
- En 2008, il quitte les "éléphants" de la Côte d'Ivoire en raison de l'état de santé son fils Michael qui venait de tomber dans le coma quelques jours avant le début de la CAN, le 7 janvier. Il décède le 1er février après un rejet pendant la greffe d'un poumon.
Jürgen Sparwasser
Photo: ©DR
Jürgen Sparwasser
Né le 4 juin 1948 à Halberstadt (ALL)
Est-allemand, milieu de terrain, 1m80
(Matchs amicaux: 30 sélections, 7 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 8 sélections, 5 buts)
(Coupe du Monde: 6 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 4 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 22 juin 1969 contre le Chili (0-1)
Dernière sélection : le 16 novembre 1977 contre la Turquie (2-1)
B: 2 sélections, 1 but
olympique: 11 sélections, 6 buts
espoirs: 7 sélections, 3 buts
U18: 19 sélections, 7 buts
1966/79 FC Magdebourg (RDA) 338 matchs, 153 buts
(Oberliga: 271 matchs, 111 buts)
(Liga Nord: 27 matchs, 22 buts)
(Coupe d'Europe de des clubs champions: 8 matchs, 6 buts)
(Coupe des Coupes: 18 matchs, 7 buts)
(Coupe de l'UEFA: 14 matchs, 7 buts)
Grâce à son but historique contre l'Allemagne de l'Ouest lors de la seule opposition historique entre les deux Allemagne à Hambourg durant la coupe du Monde 1974, Jürgen Sparwasser est devenu une sorte de héros, un symbole de la lutte contre le fascisme et le capitalisme comme on aime les fabriquer dans les pays de l'Est à l'époque des deux blocs.
Lui qui n'a pourtant jamais voulu prendre part aux affaires politiques, préférant se consacrer au football. Pour lancer sa carrière, il s'installe à Magdebourg en 1964 et évolue avec les juniors du club. La carrière du jeune milieu de terrain est toute tracée d'autant que Jürgen montre de bonnes dispositions vite remarquées par les dirigeants de l'équipe nationale junior est-allemande. Lors de sa première sélection chez les jeunes contre la Bulgarie en 1964, il inscrit le but de la victoire. À 16 ans, Sparwasser a son destin entre les pieds et remporte dans la foulée le tournoi international junior de l'UEFA en 1965 avec sa sélection aux dépens de l'Angleterre (3 buts à 2). Jürgen ouvre la marque et frappe à la porte de l'équipe première du FC Magdebourg qui lui donne sa chance juste avant ses 18 ans, le 26 février 1966, contre le Hansa Rostock.
Dès l'exercice suivant, Jürgen Sparwasser s'impose dans l'équipe et devient un titulaire indiscutable. Un statut qui ne quitte plus jusqu'à sa retraite et facilité par la descente de son club à l'échelon inférieur pour ses premiers pas. Meilleur buteur de l'équipe (22 buts), Sparwasser participe activement à la remontée (1966-67) et permet par la suite à Magdebourg de s'installer durablement vers le haut du tableau, en terminant meilleur buteur du club pendant trois années successives (1968, 1969 et 1970). Des titres honorifiques qui ne remplacent pas un vrai trophée qui tarde à venir malgré son jeune âge. Jürgen patiente jusqu'à la fin de la saison 1969. Cette année-là, Magdebourg remporte pour la 3ème fois de son histoire la coupe de RDA après les succès de 1964 et 1965.
Photo: ©Spiegel.de
Il obtient dans la foulée sa première sélection en A le 22 juin 1969 face au Chili (défaite 1 but à 0). Il connaît ses meilleures saisons vers la fin des années 70. Sous la houlette de l'entraîneur Heinz Krügel, Magdebourg remporte trois titres de champion (1972, 1974 et 1975) et écrase la concurrence en RDA. Le point culminant de cette domination: la victoire en Coupe des Coupes face aux italiens du Milan AC à Rotterdam (2 buts à 0) en 1974. Magdebourg devient alors le premier et seul club est-allemand à remporter un trophée européen. Mais il rentre véritablement dans l'histoire lors du premier tour de la Coupe du Monde 1974 lorsqu'il affronte la RFA au Volksparkstadion de Hambourg. Ce match sera la seule rencontre entre les équipes nationales des deux états nés de la division de l'Allemagne à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale. Les occasions de but se font rares. Les joueurs des deux camps se donnent à 100% et font preuve de combativité, tout en restant fair-play. C'est finalement dans le dernier quart d'heure, alors que les deux équipes semblent se diriger sur un score nul et vierge, que tout se joue. Sur un centre d'Erich Hamann sur le côté droit, Jürgen Sparwasser, bien placé, contrôle de la tête, des épaules et de la poitrine à la fois. Les défenseurs Berti Vogts et Horst-Dieter Höttges sont si surpris par cette manœuvre que Sparwasser peut pénétrer dans la surface de séparation et placer une frappe imparable à cinq mètres, offrant ainsi la victoire (1 but à 0) à son équipe. Ce sera la seule réalisation de Sparwasser dans le cadre de la compétition mais son chef d'oeuvre face aux Allemands de l'Ouest fera de lui l'un des sportifs les plus connus de RDA. Malheureusement, de retour au pays après la fin de la compétition, l'attaquant international (14 buts en 48 sélections) se rend compte que son but du 22 juin lui attirait plus d'ennuis que d'avantages.
L'apprenti constructeur de machines âgé de 26 ans en 1974 se fait siffler dans la majorité des stades du championnat est-allemand, et ce jusqu'à la fin de sa carrière de joueur. Par jalousie, d'après le principal intéressé. Sparwasser perd peu à peu le fil de sa carrière à l'approche de la trentaine, et prend sa retraite au terme de la saison 1978-79 à cause d'une douleur récurrente à la hanche. Après avoir raccroché les crampons, il continue de subir des vexations. En 1986, le gouvernement le somme à trois reprises d’entraîner son ancien club, le FC Magdebourg. À trois reprises, Sparwasser dit non. En représailles, on le menace alors de lui interdire l’université, où il entendait poursuivre sa formation de professeur d'éducation physique. Si bien qu’en 1988, le héros de la RDA se mue pour de bon en paria. Il fuit la RDA lors d'un match de bienfaisance disputé à Sarrebruck, un an avant la chute du mur, pour s'exiler de l'autre côté du "Rideau de Fer". Et s'y installer définitivement avec femme et enfants. Il travaille comme entraîneur des jeunes au sein de l'Eintracht Francfort, ville d'adoption après la fuite du pays. Et son ancien maillot bleu pétrole trône désormais dans la Maison de l’histoire de la République fédérale d’Allemagne, à Bonn, en souvenir de cette 77ème minute de jeu qui aura changé sa vie, un soir de juin 1974. Ironie de l’histoire, ce but en Coupe du Monde aura d’ailleurs été plus profitable à l’équipe de RFA qu’à la RDA, puisqu’il aura permis à Franz Beckenbauer et à ses coéquipiers d’éviter au tour suivant la poule de la mort avec les Pays-Bas, le Brésil et l’Argentine. Ce qui fera dire au "Kaiser Franz", une fois champion du Monde: "Donnez la 23ème médaille à Sparwasser!" On retiendra malgré tout une personnalité hors du commun qui a laissé sa marque dans le football, et pas seulement ce 1 but à 0.
PALMARÈS
Médaille de Bronze aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 (RDA)
Vainqueur du Championnat d’Europe juniors en 1965 (RDA)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1974 (FC Magdebourg)
Champion de RDA en 1972, 1974 et 1975 (FC Magdebourg)
Vice-Champion de RDA en 1977 et 1978 (FC Magdebourg)
Vainqueur de la Coupe de RDA en 1969, 1973, 1978 et 1979 (FC Magdebourg)
Champion de RDA de D2 Groupe Nord en 1967 (FC Magdebourg)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur du championnat de RDA de D2 en 1967 (Groupe Nord) (22 buts) (FC Magdebourg)
DIVERS
- Lors du match historique entre la RFA et la RDA en 1974, les joueurs n'osent pas procéder au traditionnel échange de maillots sur le terrain après le coup de sifflet final. C'est seulement une fois dans les vestiaires que Paul Breitner (RFA) va trouver l'auteur du but de la victoire, Jürgen Sparwasser (RDA), pour lui proposer de procéder au fameux échange. Ces deux maillots tomberont dans l'oubli pendant 28 ans, jusqu'à ce que les deux joueurs les mettent à disposition pour une vente aux enchères en faveur d'une œuvre de charité.
SOURCES/RESSOURCES
- Jürgen Sparwasser, le buteur de la RDA devenu paria - Le Monde
- Jürgen Sparwasser, l'autre numéro 14 - France Football
- Bio express dégradable de Jürgen Sparwasser - The Vintage football club
↑Auteur: Follow @thevintagefc
VIDÉO
Andreas Möller
photo: ©Getty images
Andreas Möller
Né le 2 septembre 1967 à Francfort (ALL)
Allemand, milieu offensif, 1m80
Surnoms: Turbo, "Schwalben Möller" ( "Möller le plongeur")
85 sélections, 29 buts
(Matchs amicaux: 45 sélections, 19 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 9 sélections, 3 buts)
(Coupe du monde: 9 sélections, 1 but)
(Qualif Euro: 11 sélections, 4 buts)
(Euro: 8 sélections, 1 but)
(US Cup: 3 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 21 septembre 1988 contre l'URSS (1-0)
Dernière sélection : le 9 février 1999 contre la Colombie (3-3)
espoirs: 4 sélections, 2 buts
U20: 6 sélections, 1 but
U18: 3 sélections, 2 buts
1985/87 Eintracht Francfort (ALL) 40 matchs, 8 buts
(Championnat d'Allemagne: 35 matchs, 5 buts)
(Coupe d'Allemagne: 5 matchs, 3 buts)
1988/90 Borussia Dortmund (ALL) 88 matchs, 28 buts
(Championnat d'Allemagne: 75 matchs, 24 buts)
(Coupe d'Allemagne: 8 matchs, 3 buts)
(Supercoupe d'Allemagne: 1 match, 1 but)
(Coupe des Coupes: 4 matchs)
1990/92 Eintracht Francfort (ALL) 84 matchs, 33 buts
(Championnat d'Allemagne: 69 matchs, 28 buts)
(Coupe d'Allemagne: 9 matchs, 2 buts)
(Coupe de l'UEFA: 6 matchs, 3 buts)
1992/94 Juventus Turin (ITA) 78 matchs, 26 buts
(Championnat d'Italie: 56 matchs, 19 buts)
(Coupe d'Italie: 5 matchs)
(Coupe de l'UEFA: 17 matchs, 7 buts)
1994/2000 Borussia Dortmund (ALL) 215 matchs, 61 buts
(Championnat d'Allemagne: 153 matchs, 47 buts)
(Coupe d'Allemagne: 13 matchs, 4 buts)
(Coupe de la ligue allemande: 6 matchs)
(Supercoupe d'Allemagne: 2 matchs)
(Ligue des Champions: 29 matchs, 7 buts)
(Coupe de l'UEFA: 10 matchs, 3 buts)
(Coupe Intercontinentale: 1 match)
2000/03 FC Schalke 04 (ALL) 112 matchs, 11 buts
(Championnat d'Allemagne: 86 matchs, 6 buts)
(Coupe d'Allemagne: 14 matchs, 4 buts)
(Coupe de la ligue allemande: 4 matchs)
(Ligue des Champions: 5 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 3 matchs)
2003/04 Eintracht Francfort (ALL) 12 matchs
(Championnat d'Allemagne: 11 matchs)
(Coupe d'Allemagne: 1 match)
Dans les années 90, Andreas Möller était considéré comme l'un des meilleurs milieux de terrain de l'époque. Surnommé "Turbo" pour sa rapidité, les supporters allemands le cite comme l'un des joueurs les plus talentueux de toute l'histoire de la Mannschaft.
Le meneur de jeu aura laissé une empreinte sur le foot allemand, entre frappes surpuissantes et coups francs délicieux. Avec sa gueule d'ange et ses pattes de velours, Andreas Möller se démarque du prototype du footballeur allemand, colosse au moral d'acier, à la volonté inoxydable, insensible à la douleur physique et à la pression médiatique. Formé à l'Eintracht Francfort, Andreas Möller foule sa première pelouse professionnelle à l'âge de 18 ans. Jusqu’ici rien de bien étonnant au regard des jeunes talents lancés avant même la majorité dans le monde du ballon rond. Il dispute en 1987, au Chili, la finale du Mondial juniors perdue face à la Yougoslavie de Zvonimir Boban et Davor Suker. Très vite, il se distingue par sa très grande rapidité (près de 10 secondes au 100 mètres) et ses qualités de dribble. En difficulté à Francfort, il est alors transféré au Borussia Dortmund où éclate enfin son immense talent. Il l’ignore encore, mais, c’est avec ce club qu’il connaîtra ses plus grandes joies.
Il remporte son premier titre en 1989 à seulement 20 ans: la Coupe d'Allemagne. Sous les couleurs du BvB, il s'affirme comme l'un des meilleurs joueurs du championnat et devient un redoutable buteur (il marque 11 buts lors de la saison 1988-89 et 10 buts lors de la saison suivante). Ces qualités lui valent également une première sélection avec la Mannschaft en 1988. Le Francfortois de naissance devient rapidement l'un des grands artisans de la qualification de la sélection allemande pour la Coupe du Monde 1990. Retenu pour le Mondial en terre italienne, Franz Beckenbauer lui accordera tout juste 22 minutes de jeu. S'il ne participe pas à la finale, Möller remporte tout de même le titre suprême. Il retourne à l'Eintracht Francfort en 1990 et se retrouve sollicité par plusieurs clubs étrangers. Andreas Möller hésite: il ne sait pas quoi faire. Alors, quand il est interrogé par un journaliste sur sa destination future, il sort cette réplique de génie "Milan ou Madrid, l’essentiel, c'est que ce soit en Italie!" Une citation qui le fera entrer dans la légende.
photo: ©DR
Finalement, il n’ira ni en Castille, ni en Lombardie, mais débarque en 1992 à Piémont à la Juventus où il retrouve son coéquipier de sélection, Jürgen Kohler. Avec la "Vieille Dame", il se fait plaisir, notamment en gagnant la C3 aux dépens de son ancien employeur, le Borussia Dortmund. La Juve bat les Schwarz-Gelben 3 buts à 1 puis 3 buts à 0, Möller inscrivant l’ultime but de la double confrontation. Après la coupe du Monde 1994 catastrophique, Andreas rentre au bercail et effectue son grand retour au Borussia Dortmund. Constitué de nombreux internationaux allemands dont le futur Ballon d'Or Matthias Sammer, entraîné par Ottmar Hitzfeld, le club de la Ruhr est l'épouvantail de la Bundesliga. Il remporte deux titres nationaux en 1995 et 1996 avec les Jaune et Noir et fait étalage de ses qualités. Adepte de la frappe lointaine, le droitier sait également user de finesse, notamment en enroulant et en contournant le mur sur coup franc. Il déclenche la controverse le 13 avril 1995 contre Karlsruhe en plongeant délibérément dans la surface de réparation, obtenant un pénalty. Ce fait de jeu fera couler beaucoup d'encre outre-Rhin et provoquera l'indignation des médias. Surnommé "Schwalben Möller" ("Möller le plongeur"), le joueur sera suspendu deux matchs et condamné à une amende de 5000 euros par la Fédération Allemande de football, une première sanction inédite à l'époque.
Tombé en disgrâce, le sélectionneur national de l’époque Berti Vogts ne l’abandonne pas pour autant, et Andreas participe à l’Euro 1996 ponctué d’un nouveau succès allemand. Cependant, comme lors de la Coupe du monde 1990, il ne dispute pas la finale. Bien que titulaire lors du tournoi, il est suspendu en raison d'un carton jaune récolté en demi-finale contre l'Angleterre. Lors de ce match pour lequel il était nommé capitaine, il s'était illustré en réussissant le tir au but de la qualification, avant d’imiter la célébration de Paul Gascoigne. Möller n'aura plus l'occasion de disputer une finale avec sa sélection. Lors de la Coupe du monde 1998, l'Allemagne est une fois de plus éliminée en quarts de finale, ce qui pousse à la retraite de nombreux vainqueurs de l'édition 1990.
Heureusement pour lui, il se rattrape en soulevant la Ligue des Champions 1997 avec son club. Ironie du sort, c'est face à la Juventus que le Borussia Dortmund remporte la première C1 de son histoire. À 30 ans, Andreas Möller possède un palmarès long comme le bras et entame une descente sportive classique. En 2000, il doit laisser sa place aux jeunes de Dortmund et décide de rejoindre le club rival de la Rühr, le FC Schalke 04. Le seul point noir dans l'histoire d'amour entre Andreas Möller et le Borussia Dortmund. Qu’importe, les fans du BvB n’ont pas manqué de l’inscrire sur la liste des joueurs de l’équipe du 20ème siècle. Trois exercices et deux Coupes d’Allemagne plus tard, il revient à ses premiers amours pour la troisième fois de sa carrière, à Francfort. Il raccroche définitivement les crampons à l’Eintracht en 2004, à 36 ans. Il met alors fin à quasiment vingt ans d’une carrière bien remplie. Par la suite, Möller a notamment officié comme entraîneur au Viktoria Aschaffenbourg, en Oberliga, et a fait de nombreuses apparitions télévisées comme consultant.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe du Monde en 1990 (RFA)
Vainqueur de l'Euro 1996 (Allemagne)
Finaliste de l'Euro 1992 (Allemagne)
Vainqueur de l'US Cup en 1993 (Allemagne)
Finaliste de la Coupe du Monde des moins de 20 ans en 1987 (RFA)
Vainqueur de la Ligue des Champions en 1997 (Borussia Dortmund)
Finaliste de la Supercoupe de l’UEFA en 1997 (non-joué) (Borussia Dortmund)
Vainqueur de la Coupe intercontinentale en 1997 (Borussia Dortmund)
Vainqueur de la Coupe UEFA en 1993 (Juventus Turin)
Champion d’Allemagne en 1995 et 1996 (Borussia Dortmund)
Vice-Champion d’Allemagne en 2001 (FC Schalke 04)
Vice-Champion d’Italie en 1994 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe d’Allemagne en 1989 (Borussia Dortmund), 2001 et 2002 (Schalke 04)
Vainqueur de la Supercoupe d’Allemagne en 1989, 1995 et 1996 (Borussia Dortmund)
Finaliste de la Coupe de la Ligue Allemande en 2001 et 2002 (FC Schalke 04)
Champion d'Allemagne juniors en 1985 (Eintracht Francfort)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu milieu de terrain offensif de l’année par le magazine allemand "Kicker" en 1990 et 1991
Élu homme du match de la finale de la Coupe Intercontinentale en 1997
Nommé dans l'équipe type du championnat d'Allemagne en 1989, 1990, 1991, 1992, 1996 et 2001
Élu "But de l'année" en Allemagne en 1991
VIDÉO